mercredi 25 avril 2007

La lumière vient de l'Orient

Ex oriente lux ! La lumière vient de l'Orient ! Lu Xun, un écrivain chinois aujourd'hui adulé, mais qui fut largement persécuté par le régime communiste chinois (comme, du reste, par le Kuomintang) a laissé quelques belles oeuvres, et il est resté, jusqu'à sa mort, d'une intransigeante probité et d'une rare lucidité, teintée hélas d'amertume, vis-à-vis d'un régime qu'il jugeait totalitaire et tyrannique, bien qu'il eût, en sa jeunesse, de la sympathie pour le communisme.
Dans l'un de ses ouvrages, il dit : "Schopenhauer avait observé ceci : quand on veut évaluer la grandeur d'un homme, la méthode à suivre est inverse s'il s'agit de la stature morale ou de la taille physique. En ce qui concerne cette dernière, elle apparaît d'autant plus petite qu'on la regarde de plus loin, tandis que la première s'accroît en fonction de la distance.
Mais justement, comme le grand homme rapetisse [Lu Xun parle ici de la stature morale] quand on le regarde de près et qu'on voit plus clairement ses infirmités et ses verrues, il devient semblable à nous : ce n'est plus un dieu ni un phénomène miraculeux, ni un animal d'une espèce inconnue, c'est simplement un homme, rien de plus. Mais c'est précisément en cela qu'il est grand."
Voilà pourquoi beaucoup de journalistes, chroniqueurs, caricaturistes qui moquent le grand nez pointue de celle-la, la petite taille de celui-ci (auquel ils ajoutent en général un petite moustache sous-nasale, et une mêche sur le front), les bajoues d'un troisième, passent à côté de leur sujet quand ils essaient de nous faire croire que la taille physique est le reflet de la stature morale. Ils sont dans le royaume des apparences. Heureusement, il en est qui nous rendent les hommes politiques sympathiques et humains et non tombent pas dans cette manipulation digne de GOEBBELS. Poursuivons.
Lu Xun dit encore :
"Plutôt que de discuter les diverses façons d'atteindre le futur, il me semble que nous ferions mieux de donner la priorité au présent. Même si le présent est désespérément sombre, je n'ai nulle envie de le quitter.
Demain sera-t-il exempt de ténèbres ? On en reparlera demain ; en attendant, occupons-nous plutôt de transformer notre aujourd'hui."
Je tire ces citations de l'ouvrage ci-dessous mentionné :
Simon LEYS.
La forêt en feu. Essai sur la culture et la politique chinoises. Collection "Savoir".
Hermann, Paris, 1983.
Lu Xun est un adepte du réalisme philosophique. Il le sait bien : au nom des idées on a fait tuer, on a tué des millions d'êtres humains, surtout au vingtième siècle. La transformation de l'homme, l'avenir radieux, étaient paraît-il ce prix. Mais Lu Xun nous souffle à l'oreille que le mot chien n'a jamais mordu personne et qu'il faut se méfier des faiseurs-faiseuses de promesses qui semblent n'engager que ceux à qui elles s'adressent.
Voilà quelques sains principes susceptibles de guider notre choix le 6 mai prochain.
Politis-philippe
PS : Golfi, mon contradicteur, ne m'a pas répondu.

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