dimanche 29 avril 2007

Ordre moral

Mensonge ? Impudence ? Mauvaise foi ? Quand McMAHON a utilisé l'expression "ordre moral", c'était pour opposer un ordre de l'esprit à l'ordre la matière. Avec l'esprit tortueux - hérité tout droit des Lumières et de la Révolution - qui la caractérise, la cléricature médiatique et culturelle l'a investie d'un sens nouveau. Ce sens le voici : "Nous ne voulons pas d'ordre moral, nous voulons faire ce qui nous plaît. Nous ne voulons pas que les curetons se mêlent de notre vie, et en particulier de notre vie sexuelle."
Voici un texte bien éclairant qui devrait attirer notre attention sur l'aspect tyrannique et totalitaire d'une telle opinion.
"Que n'a-t-on pas écrit, combien n'a-t-on pas gesticulé au sujet du retour de cet "ordre moral" qui menacerait nos sociétés de se recroqueviller dans je ne sais quelle ringardise archaïque ? [...] Tenir ce discours sur l'ordre moral, avec forces gesticulations avantageuses, c'est-à-dire résister à l'envie de rétablir la règle minimale, la limite, c'est encourager indirectement... la pénalisation de notre société, puisque - c'est une constante - moins il y aura de règles morales, éthiques, partagées délibérément, démocratiquement, plus il y aura de règles pénales. Ainsi, quand on emploie tant d'énergie à dénoncer l'ordre moral, cela signifie en fait qu'on prend son parti d'un renforcement de l'ordre pénal. Et pourtant, tout devrait nous inciter à préférer un ordre moral bien compris à un ordre pénal face auquel les libertés ont le plus à craindre." (Jean-Claude GUILLEBAUD. Intervention d'ouverture au 77e Semaines sociales de France, Issy-les-Moulineaux, 15-17 novembre 2002.)
Je dis ici très clairement que depuis les anées 1980, les hommes politiques de tous bords, surtout de l'un d'entre eux du reste, ont pris le risque de nous engager dans un ordre pénal tyrannique, qu'ils ont un sacré culot de dénoncer, alors qu'ils sont responsables de son émergence. Pour moi, Antigone aura toujours raison contre Créon. Je suivrai toujours la voix de ma conscience, formée par les traditions de mon pays, par l'éducation que j'ai reçu de mes parents, et par ma propre expérience (cf H. ARENDT et "La crise de la culture", texte où elle développe l'importance de la fondation, de la tradition et de la religion pour le développement d'une culture signifiante). Fidèle à l'enseignement que Paul de Tarse donnait aux premiers chrétiens, je sais que je dois obéir aux autorités politiques légitimement élue, même si elles ne sont pas de ma couleur politique et j'ai prouvé cette obéissance pendant ma vie professionnelle (voir ci-dessous), mais si ces autorité en venaient à heurter ma conscience, je n'hésiterais à désobéir (je l'ai du reste fait une fois, et je n'ai pas eu le courage de réitérer ma désobéissance), car "il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes".
Politis-philippe.
PS : je réalise que la rubrique "Mon profil" est vierge de tous renseignements susceptibles de me situer. Ce n'est pas juste. Les voici.
Philipe POINDRON.
66 ans et demi.
Professeur honoraire à l'Université Louis Pasteur de Strasbourg.
Vice-Président de cette université de 1982 à 1984. (Création du premier Comité d'Hygiène, de sécurité et des conditions de travail, découlant des lois AUROUX dans une université française : voir plus haut mon billet).
Disciplines enseignées : virologie et biologie cellulaire.
Publications internationales : 110.
Nombre de thèses dirigées : 33 (9 élèves sont aujourd'hui professeurs dans des universités françaises ou étrangères ; un autre est directeur scientifique de l'AFM, un autre est au CNRS. Plusieurs se sont fixés à l'étranger, notamment aux USA ou au Royaume Uni).
Fondateur et président de l'Association Alsace BioValley, porteuse du projet de pôle de compétitivité "Innovations Thérapeutiques", labélisé "à vocation internationale".
Président d'honneur de la BioValley Zentral Verein.
Un des fondateurs de la société de prestation de services scientifiques Neurofit (14 emplois créés).
Centres d'intérêt : orientalisme, archéologie proche-orientale, philosophie morale et politique, théologie.

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