vendredi 29 juin 2007

Décrispation

Monsieur Didier MIGAUD, député socialiste de l'Isère, vient d'être élu Président de la très importante Commission de Finances de l'Assemblée Nationale. A l'unanimité. Ainsi se trouve tenue l'une des promesses que le nouveau Président de la République avait faite pendant la campagne électorale. Ainsi se trouvent démenties les accusations des éléphants contre ce tyran en puissance, ce despote partisan, ce claniste invétéré.
Monsieur MIGAUD a été Rapporteur Général du Budget. C'est un homme compétent. Il a tenu des propos justes et équilibrés après son élection. Sans renier ses convictions, ce qui ne lui était pas demandé, il a déclaré que ce n'était pas tant la gauche et la droite qui étaient en cause dans cette élection, que le contrôle du budget de l'Etat par la représentation nationale. Ce qui est juste.
Décidément, quelque chose a changé au Royaume de France. On ne fait plus de la politique comme avant. Il faut savoir gré à monsieur MIGAUD d'avoir accepté cette élection. Lui aussi aurait pu être partisan, déclarer que cette offre était un piège, que sais-je encore. Il a compris qu'il était possible dans une démocratie apaisée de travailler avec des collègues qui ne partagent pas ses convictions. J'ai déjà eu l'occasion de dire que la pluralité des opinions étaient parfaitement compréhensible en politique, et même souhaitable, car il existe manifestement plusieurs solutions à des problèmes politiques complexes. Il faut simplement que ces solutions tiennent compte du réel et ne soient pas la projection dans celui-ci d'un système de pensée tout fait, dont le but caché mais prégnant est de piper les voix des électeurs, quitte à leur mentir (ah ! le SMIC à 1500 euros !).
Le Président de la République donne l'exemple étonnant d'un homme ouvert, dont le comportement est tout le contraire de celui que ses adversaires politiques lui prêtaient au cas où il aurait été élu. Il a été élu. Il fait ce qu'il a dit. Sa parole n'est pas mensongère.
Ils ont pris un étonnant coup de vieux les éléphants ! Ils prêtent au peuple les sentiments qui les agitent, et les passions qui les font se mouvoir. Mais le peuple a d'autres soucis que celui de savoir si Hippolyte déposera sa motion au Congrès du PS, contre celle de Théodule. Le peuple sent bien que la politique est l'art du possible, et non pas une perfection qui d'un seul coup viendrait mettre fin à l'histoire et assurerait à tous un improbable bonheur. A méditer.
Je m'absente quelques jours. Reprise des billets le 2 juillet. J'aimerais bien que vous donnassiez votre opinion, vos réactions et vos commentaires.

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