lundi 18 juin 2007

Tartuffe ou le triomphe de la démagogie

Je vous ai promis de ne pas céder à l'idéologie, mais de m'en tenir aux faits et au réel. Je le ferai donc. Il faut reconnaître que le second tour des élections législatives est un échec pour la majorité. Elle demeure la majorité, mais elle perd près de 50 députés. On ne peut pas dire que ce soit un bon score.
A quoi attribuer ce décalage ? A la démagogie de la gauche. Elle veut protéger les français dit-elle. Pétain le voulait aussi.
La démagogie et le mensonge de la gauche, que monsieur FILLON a eu raison d'appeler imposture, reposent sur deux arguments développés avec talent entre les deux tours : l'équilibre des pouvoirs, et la prétendue injustice de la TVA sociale.
Monsieur STRAUSS-KAHN a dénoncé la TVA sociale en l'appelant la TVA patronale. C'est pourquoi il a sauvé son siège. Qu'a-t-il fait exactement ? Il a eu recours aux bonnes vieilles recettes marxistes qui consistent à désigner tous les patrons comme des profiteurs qui exploitent la classe ouvrière. Est-ce ainsi qu'il va les inciter à embaucher des jeunes ? C'est un argument misérable dans la bouche d'un avocat qui se fait payer une heure de consultation juridique, auprès d'une mutuelle étudiante, 600.000 francs. C'est un argument misérable dans la bouche d'un homme qui le premier a évoqué la possibilité d'une TVA sociale. C'est un mensonge éhonté, et il le sait. Mais il a sauvé son siège. Maintenant, nous attendons de lui qu'il nous dise comment il va traiter la question de la dette sociale.
Je serais un petit patron, chef d'une entreprise artisanale (entreprise de plomberie, d'électricité, de maçonnerie, de boulangerie, de menuiserie, par exemple), je ferais le serment de ne jamais plus voter pour des hommes politiques de cet acabit-là. Je serais responsable d'une entreprise de prestation de services, je ferais de même. Idem pour une entreprise de commerce ou pour une grande industrie. A ces gens qui nous ont jeté tout crus dans la mondialisation sans nous y préparer, sans stimuler notre goût du risque, sans nous inciter à relever ce défi, qui ont augmenté le coût du travail de 11 %, ouvert les frontières à de pauvres gens qui n'ont aucune chance de s'insérer ou de trouver un emploi, et que l'humanité, pourtant, nous fait un devoir d'aider, à ces gens qui ont mis a point un système de prestations sociales permettant à un chômeur d'avoir des revenus supérieurs à celui travaille, il est temps de dire NON. Ce sont des tartuffes, et ce qu'il convient de reconnaître comme une victoire socialiste, est un triomphe à la Pyrrhus. Le réel est têtu et il se vengera de ceux qui le violente.
Quant à l'équilibre des pouvoirs, il est assez mal venu comme argument de la part d'un mouvement politique qui contôle 21 régions sur 22, sans compter un nombre impressionnant de conseils généraux. Le déséquilibre des pouvoirs, dans leurs discours, est toujours dangereux quand il est à leur détriment. Moi, je n'ai jamais entendu un homme politique de droite mettre en cause le déséquilibre des pouvoirs dans le cas des exécutifs régionaux. Pas davantage, quand, en 1981, avec 35 % des suffrages, monsieur MITTERAND a obtenu la majorité absolue au parlement.
Enfin, il faut saluer la dignité et la hauteur de vue de monsieur JUPPE qui a eu l'élégance de féliciter son vainqueur, et de reconnaître sa défaite. Que la France puisse s'offrir le luxe de se passer de ses services est bien triste, comme est triste la défaite de Vincent PEILLON ou celle de Jean-Pierre CHEVENEMENT. L'un est courtois, argumenté et modéré ; l'autre a l'amour de la patrie chevillé au corps. Je ne partage pas leurs idées, mais je les estime et je les respecte. Les électeurs ont préféré plébisciter l'inénarrable Arnaud MONTEBOURG. Ainsi va le jeu de la démocratie. On peut en discuter, c'est cependant le régime qui a l'accord des français.

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