dimanche 2 septembre 2007

On croit rêver

Monsieur HOLLANDE a fait à l'Université d'été du PS, tenue à La Rochelle, un discours enfin marqué d'un peu de réalisme. Aux orties, l'illusion du grand soir (il a utilisé cette expression), un peu de réalisme quant aux propositions économiques, aux 35 heures, etc. Ces propos étaient ceux d'un responsable politique qui a enfin compris l'intérêt de la sociale-démocratie dans le paysage politique français. Comme on pouvait s'y attendre, les militants ont applaudi à tout rompre, se sont levés pour applaudir le premier secrétaire, et... ont entonné "L'Internationale". Voilà qui montre combien l'assistance avait compris le message... On croit rêver devant une telle attitude ; elle relève du grand écart et prouve que les militants socialistes, en France, n'ont strictement rien compris aux évolutions du monde, évolutions dont leur système de pensée est largement responsable. J'ai déjà eu l'occasion de dire combien les Lumières, mère du totalitarisme et de l'idéologie, ont influencé la pensée politique française vers l'illusion qu'il était possible de projeter dans la réalité les schémas mentaux "rationnels", pourvu qu'ils soient logiques, cohérents et clairs. Une telle vision aboutit nécessairement à la lutte des systèmes de pensée les uns contre les autres, et exclut qu'il soit possible, comme dans d'autres pays moins marqués par le rationalisme, de trouver un accord entre partis pour résoudre les problèmes cruciaux de notre patrie. C'est de cela qu'il faudrait convaincre les responsables politiques, en leur reconnaissant bien évidemment le droit d'avoir des opinions divergentes sur toutes sortes de questions. Mais ils peuvent tomber d'accord sur des évidences, par exemple qu'il est impossible de distribuer des richesses qui n'ont pas été produites ou qu'il est normal que chaque citoyen contribue, à la hauteur de ses moyens financiers et de ses ressources humaines, à la bonne marche du pays. Il me semble que ces évidences mettent d'accord et la droite et la gauche.

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