jeudi 24 janvier 2008

Enfin !

Madame ROYAL doit lire mon Blog. Et je m'en félicite, comme je reconnais qu'elle a, contrairement à nombre de ses amis politiques, une vision un peu moins idéologique de la politique. Que dit-elle en effet à propos du rapport ATTALI et de ses préconisations pour doper la croissance française ? (a) Premièrement que "Ce rapport a au moins le mérite d'être là." Il n'y a donc pas d'opposition a priori à un travail commandé par le Président de la République ; (b) Deuxièmement, qu'elle s'engage "à avoir l'honnêteté intellectuelle de regarder les propositions mises sur la table". Il apparaît que ce sont deux excellentes réactions de la part de madame ROYAL. On examine, on soupèse ; on ne ricane pas en déclarant comme le dit monsieur DRAY "que ce rapport est un programme alternatif de gouvernement qui en dit long sur l'échec économique des premiers mois de François FILLON et Nicolas SARKOZY". Il propose quoi, monsieur DRAY, dont le mentor a vu sous son règne grimper le chômage à des niveaux jamais atteints, les scandales de tous ordres éclabousser la nomenklatura socialistes (mais en cette matière, il y a eu des émules...), le suicide d'un honnête homme traîné dans la boue par des médias infects, et celui d'un intime, abandonné par l'homme qu'il avait servi. Comment monsieur DRAY veut-il redresser la barque de la France ? Imagine-t-il qu'il est possible d'obtenir en six mois des résultats que quatorze ans de Présidence socialiste n'ont pas pu effleurer ? Va-t-il influencer par son verbe enflammé les choix des dirigeants chinois, indiens ou américains ? Régler la crise des prêts hypothécaires aux Etats-Unis ? Distribuer des biens qui n'ont pas été produits ?
Crise de l'emploi en France ? Allons donc. Une de mes nièces a épousé un Égyptien, un homme délicieux et travailleur. Moins d'un mois après son arrivée en France, il avait deux propositions de CDI dans l'hôtellerie. La chose date de cinq mois.
Crise du pouvoir d'achat ? Mais depuis que nous ne sommes plus libres de faire fonctionner la planche à billets et de dévaluer notre monnaie pour faire semblant d'augmenter les revenus, quelles sont les mesures qui ont permis de l'augmenter ? Les trente-cinq heures ! Voilà bien une décision inopportune dans le contexte économique qui se profilait au moment où elle a été prise.
La crise que nous traversons est avant tout une crise morale. Nous n'aimons plus notre patrie, nous ne croyons plus à une solidarité de destin, nous ne voulons pas nous priver ou partager, nous avons perdu tout sens des autres, et - il faut bien le dire - tout spécialement les riches, qui sont devenus riches non par leur travail ou par leurs talents, mais par leur goût du lucre. Je le redis, un Français qui place sa fortune à l'étranger - il en a le droit et les possibilités juridiques - ne peut prétendre garder la nationalité d'un pays qu'il méprise et qu'il appauvrit pour son seul profit personnel.
Monsieur ATTALI, conseiller du Président MITTERAND, a eu raison d'accepter la mission qui lui était proposée par monsieur SARKOZY. Madame ROYAL a raison de dire qu'elle va étudier les propositions de monsieur ATTALI avant de les critiquer de façon argumentée. Voilà comment il faut faire de la politique si l'on veut réconcilier les Français avec leurs responsables, de la majorité comme de l'opposition.

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