jeudi 10 janvier 2008

A monsieur le Président de la République

Monsieur le Président,

Je fais partie des Français qui ont assuré votre victoire au deuxième tour des élections présidentielles de mai 2007. Même si je ne partage pas toutes vos analyses, je constate avec satisfaction que vous tenez les promesses que vous aviez faites pendant la campagne : Réforme des Régimes spéciaux de Retraite, Autonomie des Universités, Régulation de l'Immigration, Service minimum dans les Transports. Certains grincheux diront que vous n'allez pas assez loin ; d'autres que vous dépassez les limites, que vous allez trop vite. Pascal disait déjà (je cite de mémoire) : "Plusieurs choses vraies sont contredites ; plusieurs choses fausses sont assenties : ni la contradiction, ni l'incontradiction ne sont marques de vérité." C'est pourquoi, en matière de Réformes, il vous faut suivre effectivement ce que vous dicte votre conscience, en tenant compte - et vous le faites, contrairement à ce que disent les médias publiques [je pense à France Info et à FR3], qui vous sont systématiquement hostiles, et déforment ou tronquent vos propos -de l'avis de ceux de nos concitoyens qui sont concernés par ces Réformes (j'utilise à dessein la majuscule).
Vous en annoncez d'autres : Modification de certains points de la Constitution, modification du Régime rigide des 35 heures, par exemple. Il me semble que sur ce dernier point, la question qu'il convient de poser aux syndicats est très simple : si l'on vous convainc par des arguments rationnels que les 35 heures ont appauvri notre pays, ont fait peser sur les salariés une pression intolérable de productivité, ont diminué la compétitivité de notre pays et finalement vont à l'encontre de l'intérêt général, acceptez-vous de modifier votre opposition de principe ?
Cependant, il y a deux points qui me semblent devoir être critiqués : vous avez dit pendant la campagne que vous ne seriez pas l'adepte de la Real Politik, or il semble bien que la réception du colonel KHADAFI aille à l'encontre de ce principe. J'ai cependant consacré un billet de ce Blog à l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité, en mettant au compte de la seconde le choix qu'en cette matière vous avez fait. Deuxième principe battu en brèche, celui de la transparence en matière de santé (et les médias ne se sont pas privés de repasser en boucle votre intervention sur la publicité faite à votre médecin personnel qui aurait à publier régulièrement vos bulletins de santé). Je veux bien croire que l'opération d'un phlegmon est chose bénigne, mais nous n'en avons rien su, contrairement à vos engagements.
Il y a certainement d'excellentes raisons qui justifient vos choix. J'en ai donné une, qui me semble pertinente, pour ce qui concerne l'invitation du colonel KHADAFI. Et, effectivement, si l'on invite, autant bien recevoir... Pour ce qui est de votre santé, je ne vois pas la raison de la cachotterie.
Voilà, monsieur le Président, ce qu'un de vos concitoyens pense et qu'il croit devoir porter à votre connaissance avec le respect qui est dû et à votre personne et à vos fonctions.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l'expression de mes sentiments de très haute considération.
Philippe POINDRON

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