lundi 4 février 2008

Gogos bis

On continue de taper sur le bouc émissaire idéal que serait le jeune trader Jérôme KERVIEL. C'est paraît-il un génie de l'informatique, qui a pu bluffer quelques centaines de personnes attachées au contrôle des opérations de compensation et d'investissement sur les produits dérivés.
Mais tout de même il faut savoir qu'un autre trader de la Société Générale avait mis fin à ses jours en 2007 après avoir perdu plusieurs millions d'euros dans des opérations qu'il avait entreprises sans l'aval de sa hiérarchie. Dès juin 2007, par conséquent, l'attention des dirigeants et des contrôleurs devaient être attirées par ces errements. Si elle l'a été sans qu'aucune mesure n'ait été prise ultérieurement pour empêcher de telles dérives, on peut l'expliquer de deux façons : (a) les responsables de la banque espéraient se refaire une santé dans des opérations spéculatives qu'ils jugeaient juteuses financièrement ; (b) les responsables de la banque n'ont pas pris les dispositions utiles pour renforcer les contrôles.
Mais tout de même, dès novembre 2007, EUREX, une filiale des opérateurs boursiers allemand Deutsche Börse et suisse SWX aurait mis la Société Générale en garde sur ses positions particulièrement spéculatives prises sur ces marchés lesquels justement était le champ de travail de Jérôme KERVIEL.
Comme le dit un dirigeant chrétien d'entreprise : "Parce qu'elle privilégie à l'excès le profit, les rémunérations individuelles, l'économie financière provoque parfois une perte de repères". Personnellement j'aurais supprimé les mots "à l'excès" et "parfois". Il n'est tout simplement pas possible de traiter l'argent comme une marchandise. Quand un spéculateur gagne, il y a nécessairement un perdant quelque part, lequel peut être ruiné par les manoeuvres tordues d'un combinard. Et cela n'est pas admissible. Le seul argent honnête est celui que l'on gagne par son travail, ou en rétribution du service que constitue l'investissement de ses économies personnelles dans une entreprise. Le capitalisme ne se justifie que si les titres sont au nom du porteur et qu'ils demeurent incessibles définitivement ou en tout cas pendant une durée raisonnable et qui ne peut être inférieure à quelques années. Espérer gagner de l'argent en spéculant à court termes sur les actions est immoral. Point. Je sais que je risque de peiner quelques uns de mes lecteurs. Là n'est pas mon but. Il est de faire réfléchir sur les conséquences économiques de ses choix.

Aucun commentaire: