vendredi 21 mars 2008

Précisions sur la Révolution

Ce matin, j'ai évoqué petites écoles de l'Ancien Régime, dont bien entendu on ne parle jamais dans l'enseignement de l'histoire. Voici la référence d'un petit livre remarquable sur le sujet. J'ai le bonheur de le posséder. Il est difficile à trouver :
Bernard GROSPERRIN.
Les petites écoles sous l'ancien Régime. (Collection "De mémoire d'homme" [dirigée par Lucien BÉLY].)Ouest-France, Rennes, 1984.
On pourrait croire que j'exagère la caractère sanglant, bachique, carnavalesque de la Révolution. On pourrait imaginer qu'en annexant H. TAINE à mes propos, je cite un fieffé réactionnaire. Pour me laver de ce soupçon, je vais vous citer un petit passage de l'histoire de la Révolution à Lyon, écrit par un homme au-dessus de tout soupçon quant à son attachement à la République et aux principes républicains, tels que l'une et les autres règnent dans l'imaginaire collectif. Je vous donnerai son nom tout à l'heure.
"Cependant, le Tribunal PAREIN continue à se montrer impitoyable. Le 14 pluviôse [de l'an II], il prononce 41 condamnations à mort. Le même jour, montent à l'échafaud, ou sont fusillés, les deux frères PERUSSEL, heureux [...] d'avoir vu acquitter leur père ; le chartreux Dom MOLLIERE, réfractaire ; l'épicier de la place Saint-Paul, PAILLASSON et son fils âgé de dix-neuf ans ; DERVIEU de GOIFFIEUX, ex-conseillers à la cour des Monnaies ; -plusieurs prêtres, et en particulier, le vieil abbé Pierre GOYET, le plus ancien chanoine de VILLEFRANCHE, âgé de soixante-dix ans, connu comme numismate, archéologue et bibliophile ; Anne PUPIER, de MONTBRISON, femme de LESGALLERY-DUTAILLON. [...]
Le 16, la Commission révolutionnaire prononce 38 condamnations à mort. Le commis marchand Melchior PAUFIN, âgé de vingt ans a combattu comme grenadier, mais que reproche-t-on au prêtre Pierre TRUNEL, âgé de soixante-et-onze ans. [...] Le prêtre Pierre RASCLE a soixante-huit ans ; condamné comme réfractaire, on prétend que sur l'échafaud, il baisa la main du bourreau. Nous sommes en pleine passion antireligieuse. GRIMAUD se rend Sainte-Consorce ; il visite l'église et fait brûler tout ce qu'elle contient, sauf quelques ornements dont se revêtent les dragons pour rentrer à Commune-Affranchie [le nouveau nom de LYON après sa prise par les révolutionnaire jacobins parisiens ; note du transcripteur], poussant devant eux le curé.[...]
Le 18, 12 nouvelles condamnations. [...].
Plus que jamais, on guillotine, on fusille. Le 19 pluviôse, 17 condamnations à mort."
La figure la plus ignoble dans la punition d'un LYON qui s'est rebellé est celle d'un certain JAVOGUES, Représentant en mission. Voici ce qu'en dit mon auteur : "En dépit des protestations qu'il soulève, JAVOGUES multiplie les violences, recommandant aux mères de prostituer leurs filles, prêchant aux jeunes gens le libertinage, criant dans ses beuveries : 'Du sang ! du sang !' ou 'Tout pour le pot', excitant à la dureté la Commission militaire où il siège lui-même. Il fait exécuter par des prisonniers piémontais 28 condamnés en une seule fois dans l'allée du château du ROSIER."
Le 23 pluviôse, "la Commission révolutionnaire prononce 35 condamnations à mort. L'ouvrier Jean CLAVELLE n'a que dix-huit ans comme le tonnelier André BERTRAND ; Abraham PLASSON de LACOMBE est encore plus jeune. Par contre Louis TROLLIER de CHAZELLES est un vieillard. [...] Le jésuite Charles-Dominique FERRY, grand-oncle de Jules FERRY, âgé de quatre-vingt quatre ans, a été envoyé au tribunal, à raison de sa sainteté et son amour pour son Dieu."
On n'en finirait pas d'énoncer la liste des turpitudes de ces monstres, des horreurs perpétrées par ces hommes avinés, de basse extraction, et qui se vengeaient sans doute de leur médiocrité par l'étalage d'un abominable pouvoir.
Plusieurs conclusions. (a) Les Lyonnais ne sont pas rancuniers qui ont oublié le traitement que Paris et sa populace déléguée lui ont infligé il y a deux siècles, et ont réélu comme maire un héritier de l'idéologie révolutionnaire incarnée dans le socialisme (au demeurant, monsieur COLLOMB n'est pour rien responsable de ces atrocités, bien sûr, et de plus c'est un homme ouvert et sympathique ; ce n'est pas le cas de l'idéologie à laquelle il fait [prudente] allégeance) ; (b) On peut se demander si Jules FERRY n'était pas amnésique, à moins qu'il ait détesté un grand-oncle que pourtant il n'a pas connu.
JE NE PEUX PAS ADHERER A UN REGIME NE DANS L'INJUSTICE, LA VIOLENCE, LA PERSECUTION, ET LE SANG. Cela m'est impossible. Sauf si ce régime ne cache pas cette origine, et ne cherche pas à la légitimer en occultant ce qui est gênant et en exaltant ce qui n'est que fumée.
Ah, j'oubliais. Ces citations sont tirées d'un admirable livre d'Edouard HERRIOT, intitulé Lyon n'est plus. Tome III. La répression. Librairie Hachette, Paris, 1939. Il ne vous échappera pas que monsieur HERRIOT a été maire de LYON, et qu'il a été enterré religieusement, au grand scandale de ses amis politiques, de gauche bien entendu. Peut-être s'est-il souvenu du martyr de ces dizaines de prêtres et de religieuses exécutées pour la raison qu'ils croyaient au Dieu de Jésus-Christ, en demandant expressément au cardinal GERLIER ces obsèques chrétiennes. Je regrette d'avoir été trop long, mais... je ne pouvais pas me taire.

2 commentaires:

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Best regards.