vendredi 23 mai 2008

Evasion fiscale

Plus de 850 contribuables français soumis à l'Impôt de Solidarité sur la Fortune ont choisi, en 2007, d'exporter leur richesse qui en Belgique, qui en Suisse, qui en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. Au total, c'est plus de 2,5 milliards d'euros de capitaux qui sont placés ailleurs et vont enrichir les pays où ils ont été placés. Bien entendu, les socialistes, concepteurs de cette imbécillité qu'est l'ISF, poussent des cris d'orfraie en considérant l'ampleur du désastre. Mais ils pouvaient aisément le prévoir. A l'instigation du Président MITTERRAND, ils on voulu, soutenu, ou voté, selon les cas, et le Traité de Maastricht et les mesures qui accompagnaient la création de l'Union Européenne, incluant la libre circulation des capitaux, des personnes, et des marchandises. Ils sont donc mal venus de clamer leur indignation. Dans la civilisation marchande qu'est devenu la civilisation européenne, dans une Europe qui n'a pas voulu inscrire dans la constitution européenne, (à cause des Français, monsieur CHIRAC en tête, appuyé par monsieur JOSPIN), les origines chrétiennes de notre continent, il n'est pas possible de faire appel à la conscience, à la vraie fraternité, au partage, ni même au civisme. Il restait à nos apprentis-sorciers la possibilité de recourir à la loi : il m'apparaît impossible de se réclamer de sa patrie quand, par son comportement, on va contre les intérêts de cette dernière. J'aurais été législateur, j'aurais pris note de la liberté de déplacer sa fortune, et j'aurais inscrit dans la loi que le fait de la placer à l'étranger implique la perte automatique de la nationalité française. Nos socialistes ne l'ont pas fait. Un ressortissant américain vivant à l'étranger DOIT continuer de payer des impôts à son pays s'il veut rester américain. Je ne vois pas pourquoi nous ferions différemment en cette matière. Et l'homme étant ce qu'il est (il est toujours préférable, en politique, de ne point opposer frontalement la vertu à l'intérêt), j'aurais attaché des avantages substantiels au fait d'investir sa fortune dans la création de richesses sur le territoire national. Pourquoi les socialistes n'ont-ils pas pris ces mesures ? Pour une raison simple, me semble-t-il et qui tient à leur référence philosophique, qui est celle de la dialectique hégélienne de la thèse, antithèse, synthèse, propre à résoudre toutes les contradictions qui surgissent dans l'histoire. Ils pensaient sincèrement que leurs propres contradictions seraient résolues dans une (impossible) synthèse.
Toutefois, et c'est là le point faible de leur philosophie, pour se convaincre du bien fondé de leurs initiatives politique, ils se réclament - sans le savoir - de la bonne vieille logique aristotélicienne (principe d'identité, principe de non contradiction, par exemple) en l'appliquant non pas au tout de leurs perspectives politiques, mais à chacun de leurs projets. Ce sont des schizophrènes qui d'une part, pensent (et c'est là un bonne chose) et de l'autre font rentrer les faits et les initiatives politiques dans un cadre d'idées préconçues (et c'est là une mauvaise chose ; c'est le propre de l'idéologie).
Car voyez-vous, il y a une grande différence entre l'activité de penser, et celle de faire rentrer les faits dans un système d'idées.

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