mardi 1 juillet 2008

Emeutes en Chine

Peut-être vous souvenez-vous d'un récent billet dans lequel je vous parlais du livre de CAI CHONGGUO, un dissident chinois réfugié en France depuis dix ans. Il parlait des émeutes qui secouent périodiquement le pays (60.000 par an !). Les médias n'en soufflaient mots, tout simplement parce qu'ils n'en savaient rien. L'avènement de l'informatique et du net a radicalement changé le paysage, comme l'indiquent les événements de WENGAN, dans la Province du GUIZHOU (KOUEITCHEOU pour ceux qui préfèrent la transcription de l'EFEO). On y apprend que des milliers de citoyens chinois ont fait le siège d'un commissariat tenue par une police corrompue qui avait conclu au suicide d'une adolescente 16 ans dont le corps avait été retrouvé dans la rivière traversant la ville. Il n'en était rien. Elle avait été violée par le fils d'un haut responsable du parti dans le canton de WENGAN. L'émeute a éclaté quand l'oncle de la jeune fille a été protester auprès de la police, a été passé à tabac par les policiers et y a laissé sa vie. Il était enseignant dans un établissement de la ville. Et ce sont ses élèves qui ont déclenché la réaction vigoureuse de la foule, car ils ont à leur tour protesté contre la mort de leur professeur, et ont été molestés ce qui a déclenché une réaction encore plus vigoureuse des villageois. Il faut s'attendre à la multiplication de ces incidents. Notre gros bon sens d'occidentaux repus et avides de biens matériels nous fait considérer la Chine comme un juteux marché. Comme si les hommes et leur coeur étaient différents en Chine des hommes et du coeur d'un occidental. Qui d'entre nous accepterait une telle injustice ? Et ces injustices, là-bas, sont innombrables, et ne sont pas plus tolérées par les citoyens et le peuple qu'elles ne le sont chez nous. Car elles ne sont pas tolérables.
Je ne voudrais pas jouer les Cassandre. Mais il faut s'attendre à une multiplication de ces incidents, et ceci d'autant plus que la crise économique mondiale n'épargne pas la Chine, quand bien même elle en épargne les notables, les grossiums et les importants du régime. Quand un régime politique est faux, quand il ignore la nature profonde de l'homme, quand il nie la vie, il est condamné à périr. Et, je prends les paris, c'est ce qui arrivera à la Chine avant dix ans.

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