lundi 21 juillet 2008

La démocratie selon Arnaud Montebourg

Monsieur MONTEBOURG est un grand démocrate. Il estime que les amoureux de la démocratie ont été dédaignés pour une réforme des institutions qui entérine et constitutionnalise une forme de monocratie.
Si monsieur MONTEBOURG avait été chargé de la réforme, il eût sans aucun doute procédé autrement. En effet, pourquoi donner au peuple un droit d'initiative au Référendum ? Et pourquoi faudrait-il limiter l'usage de l'article 49.3 de la Constitution ? Et pourquoi faudrait-il encore que le parlement puisse maintenant établir AVEC le gouvernement l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée ? Et pourquoi donner au Parlement le droit d'entériner ou de retoquer les propositions de nomination des hauts fonctionnaires de l'Etat ? Tout cela pue la monocratie, en effet, et marque bien le dédain que l'on a porté à ses amoureux. Il était bien plus intéressant de garder pour les Députés le droit de faire les lois qui intéressent le plus la vie des citoyens, bien mieux de faire passer en force des lois impopulaires, bien plus reposant de laisser au seul gouvernement le soin de fixer l'ordre du jour des travaux, et encore mieux, de laisser au seul Président le soin de nommer les hauts fonctionnaires.
Si monsieur MONTEBOURG avait été chargé de réformer la Constitution, il l'eût réduite à deux articles essentiels.
Article 1. Le parti socialiste est le seul qui soit apte à gouverner le pays. C'est la raison pour laquelle le pouvoir lui revient de droit.
Article 2. Si le parti socialiste est battu aux élections présidentielles et législatives, on est prié d'appliquer l'article un.
L'argumentation de monsieur HOLLANDE ne vaut guère mieux : Trop peu et trop tard. C'est effectivement le discours d'un amoureux rebuté. Le pauvre ! On ne lui a pas accordé ce qu'il demandait en matière de représentation des collectivités territoriales au Sénat. On voit bien pourquoi il demandait cette inepte modification ; c'est tout simplement pour rendre possible l'avènement d'une majorité de gôôôôche au Sénat. Ainsi, il eût été possible d'appliquer la réforme de monsieur MONTEBOURG. Mais le propre d'une Chambre Haute qui représente ces collectivités est précisément de tempérer les excès auxquels une Chambre Basse, entraînée par ses succès, pourrait être poussée. Des excès ? On a vu ce qu'il en était avec le fameux monsieur LAIGNEL et son grand service laïc unifié de l'éducation. Le Nain Sectaire (ainsi l'appelait-on) n'a réussi qu'à faire démissioner monsieur SAVARY, un fort honnête homme, et mettre sur le pavé plus de 2 millions de Français scandalisés par cette violence froide. De même avec monsieur Paul QUILES (Robespaul pour les intimes) qui voulaient que des têtes tombent. Tout cela est minable, loin des préoccupations des Français, politicien. Et les bigorneaux ne sont pas près de disparaître. Heureusement, la réforme est votée. Exit les diatribes de monsieur MONTEBOURG (Montebourde pour les proches).

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