lundi 14 juillet 2008

Quand une baudruche se dégonfle...

Quand une baudruche se dégonfle, elle s'empresse d'en faire enfler une autre. A ce jeu là, je crains que les poumons de Ségolène ne prennent un vilain coup. Déjà, pour ce qui concerne les cambriolages de son appartement, elle a dû en rabattre. On a de sérieuses raisons de penser que le premier a été commis par une jeune yougoslave âgée de 23 ans, fichée bien après ce délit, pour de multiples vols. Quant au second, on s'achemine vers un dénouement qui remplira l'ex-candidate de confusion, et la poussera à présenter ses excuses pour calomnies, diffamation et insinuations sans preuves. On a retrouvé les empreintes exploitables de deux individus qui sont en cours d'identification et qu'on retrouvera bientôt.
La baudruche des cambriolages ayant rendu l'âme, il faut en gonfler une autre, attiser la haine d'une partie des Français contre l'autre, par tous les moyens ; elle enfile des mots creux comme on enfile des perles. Souffrez que je vous cite quelques propos de Ségolène, tenus après le défilé du 14 juillet.
Je dénonce l’intolérable épreuve infligée à tous les Français et à nos forces armées républicaines contraintes de défiler devant la présence inadmissible de Bachar al-Assad, présent à la tribune officielle du 14 juillet, jour de fête pour les libertés républicaines.
Quelle envolée ! Quel style ! Ainsi, il est possible en France de défiler devant une présence ? Voilà un curieux emploi de ce verbe d'action. Poursuivons
Après la visite de Kadhafi, un autre dictateur retrouve ainsi une crédibilité internationale sans aucune contrepartie : ni regret pour les soldats français massacrés au Drakkar, ni Tribunal international pour l’assassinat de Rafic Hariri, ni reconnaissance de la souveraineté du Liban.
Napoléon, qui s'y connaissait en la matière, disait qu'on peut tout faire avec des baïonnettes (ce dont nous avons eu ce matin une éblouissante démonstration avec le quadrille qui portaient ce nom) sauf s'asseoir dessus. Il s'agit là d'une conclusion qui accorde les données de la physique du solide à celle de l'histoire diplomatique.
Madame ROYAL doit avoir des trous de mémoire. Monsieur MITTERRAND qui fut son idole (ce qui agaçait prodigieusement Claude ALLEGRE) avait quand même bien dit, au début de la guerre d'Algérie que la seule négociation c'est la guerre - il était alors Ministre de l'Intérieur -avant de se raviser et de ne point s'opposer aux accords d'Evian signés par le Général de GAULLE, en dépit des atrocités commises par le FLN chez les pieds-noirs. Voilà donc réglé les cas de monsieur MITTERRAND et du Général. Sans parler de l'interdiction de survol aux avions américains qui allaient bombarder la LYBIE du colonel KHADAFI, décidée par le premier, qui montrait par là une fâcheuse indulgence pour le dictateur par elle vilipendé.
Et pourtant madame ROYAL persiste :
Je suis convaincue que ni le Général de Gaulle, ni François Mitterrand, ni Jacques Chirac n’auraient laissé la France payer ce prix d’une mise en scène humiliante.
J'ignorais que le défilé du 14 juillet fût une mise en scène. Ce que je sais c'est que la décision du LIBAN et de la SYRIE d'échanger des ambassadeurs est une reconnaissance de la souveraineté du LIBAN par la SYRIE. Madame ROYAL, ou bien feint de ne pas comprendre, ou bien ment, ou bien ne comprend rien à la psychologie collective qui reconnaît l'importance symbolique d'un tel échange, car on ne peut entretenir des relations diplomatiques avec soi-même. Dans tous les cas, madame ROYAL est nulle. Et elle affaiblit encore son pays en déniant à son Président un succès qui grandit la France tout entière. Monsieur DELANOE lui, n'a pas eu ces mouvements stupides du menton. Il est venu, car invité ; il a considéré que c'était normal d'être présent. Le Ministre des Affaires Étrangères, du reste, lui a donné l'accolade. Et monsieur DELANOE n'a pas été obligé d'aller serrer la main à monsieur BACHAR EL ASSAD.
Il est tout à fait vraisemblable que la Syrie a été impliquée dans l'attentat du DRAKKAR, mais on n'a jamais pu le prouver. Les services syriens ont été plus habiles que les nôtres dont deux agents se sont fait prendre la main dans le sac après avoir coulé le Rainbow Warrior et provoqué la mort d'un homme. Ce qui, à une moindre échelle certes, n'est guère plus recommandable. Mais le commanditaire s'appelait François MITTERRAND ; et Dieu est saint. Et il a même eu le droit de pratiquer 3.000 écoutes téléphoniques illégales pour protéger sa vie privée, sans que Ségolène s'en émeuve. C'est une forme subtile de cambriolage, un cambriolage prouvé, et qui a été (mollement) poursuivi ; il fut conduit à des fins personnelles ET politiques.
Nous déplorons la mort de nos soldats dans l'attentat du DRAKKAR. Nous condamnons les dirigeants de la SYRIE d'alors pour ce crime odieux dont ils furent les très probables instigateurs. Nous n'oublions pas, surtout pas, et nous n'avons sans doute pas épuisé toutes nos ressources pour venger ces disparus. Peut-être même est-ce fait. Nous pouvons espérer maintenant que le timide dégel entre le LIBAN et la SYRIE se poursuive par des négociations et des accords plus substantiels entre toutes les parties du conflit qui ensanglante le Proche-Orient. Ainsi, la mort de nos soldats n'aura pas été inutile.
Madame ROYAL aurait mieux fait de se taire. L'enflure ridicule de ses propos n'a d'égale que l'enflure de son ego. Pourvu qu'elle ne soit pas désignée comme premier secrétaire du PS. Pourvu ! Mais quand une de ses baudruches se dégonfle, elle se dépêche d'en faire enfler une autre, et l'on aura du mal à débarrasser la scène politique de cette encombrante virago.

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