lundi 8 décembre 2008

L'esprit du temps

La chose prêterait à rire si elle ne traduisait une profonde corruption des esprits. Il s'agit de l'élection de miss France ; l'affaire est apparemment de mince importance. Et pourtant, lorsque madame de FONTENAY a remis à la nouvelle miss France son diadème et son titre, elle a été huée par le public. Est-ce son chapeau qui lui vaut cet outrage ? Vous n'y êtes pas. Madame de FONTENAY, qui avait déjà dû en rabattre avec Mademoiselle Valérie BEGUE, la miss France de l'année qui s'écoule, n'a pas voulu que celle-ci transmette ses pouvoirs à la nouvelle reine de beauté. Elle ne pardonne pas à mademoiselle BEGUE d'avoir enfreint le règlement du concours qui exige clairement et intelligiblement des candidates qu'elles doivent avoir eu une conduite irréprochable, entendez par là, ne pas avoir posée en petit appareil dans les magazines masculins, en un mot ne pas avoir marchandiser son corps. Or mademoiselle BEGUE ne satisfaisait pas à ces conditions, et la logique aurait voulu qu'elle ne fût point candidate. Elle l'a été, elle a gagné, elle a menti par omission. Cela devait être sanctionné et ne l'a été qu'à moitié. Chacun est libre de s'exhiber si cela lui convient et n'offense point sa pudeur. Mais nul n'a le droit de mentir sur un point essentiel de sa vie quand les conditions de l'action l'exigent.
Le public était acquis à mademoiselle BEGUE. Il ne comprend pas qu'une règle est structurante, quand bien même elle peut paraître rigide. C'est là un grand signe de décadence de la pensée, et de l'esprit public. Madame de FONTENAY a raison de tenir bon. Nous n'avons nulle envie de voir un jour la France faire représenter ses jolies femmes par une star du porno, pas plus que par une beauté que les voiles encombrent et qui les ôtent à la première occasion, sans doute peu gratuitement.

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