lundi 29 décembre 2008

A propos d'un drame

J'ai entendu à la télévision l'interview que Catherine LABORDE a faite du Pr Philippe JUVIN, chef du service des Urgences à l'hôpital BEAUJON. Je fais, bien entendu, la part de ce qui vient du professionnel de l'urgence et celle qui vient du militant politique, puisque je crois savoir que le Pr JUVIN est membre des instances de l'UMP. Cependant, il apparaît (et c'était bien mon avis) que le patient n'avait pas besoin de coronarographie et que ce n'est pas l'absence de cet examen en temps utile qui a provoqué son décès. Un peu de bon sens de la part des journalistes les aurait convaincus qu'un examen d'imagerie médicale n'est en rien un geste thérapeutique mais pré- diagnostique. Il apparaît ensuite que le patient a bien été admis à l'hôpital de LONGJUMEAU, et qu'il a fait l'objet des soins les plus attentifs de la part des équipes de cet hôpital. Dire le contraire est un mensonge. Le Pr JUVIN soulignait, encore une fois fort justement, que le patient avait été pris en charge par le SAMU qui est déjà un service d'urgence. Les médecins du SAMU ont eux aussi prodigué les soins les plus adaptés à ce patient qui, aux dires du Pr JUVIN, souffrait d'une très grave pathologie cardiaque. Secret professionnel oblige, nous n'en savons pas plus, et nul ne peut dire avec certitude si, pris en charge plus tôt par le service d'urgence d'un Hôpital Parisien, le patient aurait pu être sauvé. Enfin le Pr JUVIN a souligné que le désordre le plus absolu règne au sein des hôpitaux et a fortiori entre les hôpitaux, pour ce qui est de la fermeture de lits (à la discrétion du chef de service), et que la moindre des choses serait de mettre en place un coordinateur qui pourrait en temps réel connaître le nombre de lits disponibles dans les hôpitaux d'une région et les spécialités des services où ces lits sont disponibles. Il est trop facile de dire qu'il n'y a pas assez de moyens quand rien n'a été fait pour rationaliser l'usage des lits hospitaliers. Une fois ce travail accompli, il sera possible de voir à quel niveau exact il convient de porter la rallonge de postes de soignants, infirmières, médecins, chirurgiens, manifestement indispensables dans le contexte actuel. Ne pourrions-nous pas mettre tous les acteurs du système de santé autour d'une table pour les faire réfléchir à la nécessaire rationalisation de la gestion des hôpitaux, aux limites du système du budget global, à la responsabilité économique de tous les personnels hospitaliers.
Un homme de 56 ans est mort, et cette mort interpelle. En faire porter la responsabilité aux hommes politiques de la majorité est tout simplement honteux, improductif, et injuste. Tout comme il était injuste d'impliquer monsieur FABIUS ou madame DUFOIX dans l'affaire du sang contaminé. Dès que ces ministres ont été informés en détail du problème, ils ont pris les bonnes décisions. Monsieur GALLO porte peut-être la responsabilité de quelques morts pour avoir fait retarder (en raison de très gros enjeux économiques) la mise sur le marché du kit français de détection des anticorps anti-virus du SIDA, mais il n'a pas eu le prix Nobel, bien qu'il se soit targué d'avoir découvert un virus qu'il avait en réalité volé au Pr MONTAGNIER.

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