jeudi 23 juillet 2009

Que ne ferait-on pas pour se faire remarquer ?

Sacha BARON COHEN se promène quasiment tout nu à PARIS, à SYDNEY, à VIENNE, à AMSTERDAM, à l'occasion de la sortie de son film Brunö. Il n'y a dans ces provocations aucun message, si ce n'est celui d'attirer l'attention sur la personne du provocateur. Il ne cherche pas à nous enseigner, mais à frapper notre imagination pour qu'on ne l'oublie pas. Les amoureux de la modernité et de la post-modernité admireront la performance. Elle me laisse de marbre et m'irrite pas sa vacuité. Monsieur BARON COHEN est en quête de chalands. Ne lui donnons pas le plaisir d'en être. On n'est pas obligé de se balader tout nu pour gagner sa pitance.
Je constate que jamais on a tant communiqué qu'aujourd'hui, et que jamais on n'a été plus seul dans la foule, dans la société, dans le vaste monde, appelé par les médias le village planétaire. On envoie des messages dépourvus de sens dans toutes les directions, des sortes de bouteille à la mer, en espérant que quelques quidam les recevront et feront semblant de croire qu'ils ont du sens.
Il ne s'agit pas de penser, d'échanger, de réfléchir, mais de frapper l'imagination. C'est pourquoi, du reste, les petites phrases assassines bourgeonnent au PS ; il devrait disparaître dit l'un, changer de nom dit l'autre ; il est un arbre sec proclame un troisième. Je vais vous étonner sans doute, mais la seule personnalité socialiste qui me semble avoir de la constance et de l'honneur, ainsi que la tête sur les épaules, est Martine AUBRY. Je suis - je l'ai déjà dit à de multiples reprises - en total désaccord avec presque toutes ses analyses, mais elle seule reste digne dans ce vaste naufrage, cette pétaudière pitoyable qu'est le PS à l'heure actuelle. La démocratie a besoin d'une opposition constructive. Mais les barons, baronnets, éléphanteaux du PS, pour exister, ont besoin de ces messages dépourvus de sens. ll faut qu'ils heurtent, déconcertent, rompent avec le fil de l'histoire ou de la tradition. Les barons, baronnets et éléphanteaux ne valent guère mieux que Sacha BARON COHEN.
On n'en finirait pas de citer ces exemples qui soulignent à l'envi la défaite de la pensée, le triomphe du clientélisme, de la pensée unique ; les marchands du temple ont-ils gagné ? Ce n'est pas impossible, et c'est bien triste.

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