jeudi 1 octobre 2009

Emporté par mon élan

Emporté par mon élan, je continue de vous dire ce que j'ai sur le coeur quant à la manière dont fonctionne notre soi-disant (je ne dis pas prétendue) démocratie. Cette fois-ci j'appellerai à mon secours le Comte de MAISTRE dont les vues politiques sont très profondes, à un point tel du reste, que pour n'avoir pas à battre le fer contre lui, on a préféré, dans les chaumières de la philosophie politique académique, l'oublier, le ringardiser, le mettre au rancart, le ridiculiser. Peu de ses détracteurs arrivent cependant à hauteur du petit orteil de cet auteur. Certes tout n'est pas fait du même bois dans l'ouvrage intitulé Considérations sur la France. On est fondé à réfuter certaines vues qui ne semblent plus adaptées au monde contemporain. Il n'empêche, monsieur de MAISTRE dit des choses qui méritent d'être dites, répétées, diffusées. Et par exemple ceci :
"La philosophie moderne est tout à la fois trop matérielle et trop présomptueuse pour apercevoir les véritables ressorts du monde politique. Une de ses folies est de croire qu'une assemblée peut constituer une nation : qu'une constitution, c'est-à-dire, l'ensemble des lois fondamentales qui conviennent à une nation, et qui doivent lui donner telle ou telle forme de gouvernement, est un ouvrage comme un autre, qui n'exige que de l'esprit, des connaissances et de l'exercice ; qu'on peut apprendre son métier de constituant, et que les hommes, le jour qu'ils y pensent, peuvent dire à d'autres hommes : Faites-nous un gouvernement, comme on dit à un ouvrier : Faites-nous une pompe à feu ou un métier à bas.
Cependant il est une vérité aussi certaine, dans son genre, qu'une proposition de mathématiques ; c'est que nulle grande institution ne résulte d'une délibération, et que les ouvrages humains sont fragiles en proportion du nombre d'hommes qui s'en mêlent, et de l'appareil de science et de raisonnement qu'on y emploie A PRIORI (majuscules, de votre serviteur).
Je ne sais si mon oncle, qui disait préférer "un grand con à cent petits", avait lu monsieur de MAISTRE. Mais en tout cas il semblait bien s'en être inspiré, avec une vigueur toute campagnarde, il est vrai. Attention, quand je dis cela, je n'entends pas ridiculiser la délibération, les discussions, ni les compromis qui doivent présider à l'élaboration des lois. Je dis simplement qu'elles doivent s'appuyer sur les faits, l'expérience et la tradition éprouvée par la durée. TAINE concluait du reste son ouvrage sur Les origines de la France contemporaine en déplorant que le régime, sous le joug napoléonien duquel nous ployons toujours, ait tout simplement rendu impossible les grandes oeuvres héréditaires.
Voir les grandes pensées éléphantesques, éléphanticulesques, et droitiques aujourd'hui (et hélas), s'attaquer à des institutions sorties de la nuit des temps, comme le mariage - avec le PACS, et la ridicule cérémonie de mariage homosexuel organisée par monsieur MAMERE il y a quelques années - ou la manière pour une mère de porter en son sein, et conformément à l'ordre de la Nature (si cher à mes chers Chinois), son enfant - ou encore la famille, donne l'impression d'une folie rare. Mais JUPITER aveugle ceux qu'ils veut perdre.
Je signale à mes lecteurs que je m'absente pour faire les vendanges à BORDEAUX. Je reprendrai mes billets mardi prochain.

2 commentaires:

NORMAN a dit…

Ah, que la république est généreuse et pleine d'idées novatrices, la gôôôche en avait rêvé, l'UMPS l'a fait! Payer les élèves pour leur assiduité,c'est pas de l'égalité ça !!!

Philippe POINDRON a dit…

En effet, c'est une idée géniale, qui a le mérite de ne pas dissocier l'intérêt de la vertu. Mon dieu, où allons-nous avec de telles fariboles ?