mercredi 20 janvier 2010

Sur la presse, toujours

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Nous observons en ce moment une campagne bien orchestrée, qui consiste à faire de madame AUBRY une candidate potentielle à l'élection présidentielle qui se profile. Après tout, pourquoi pas. Madame AUBRY a déclaré qu'elle se sentait capable de remplir la fonction.
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Là ou les choses apparaissent curieusement présentées, c'est dans la presse. Un petit entrefilet du Journal gratuit Métro nous apprend que madame AUBRY est "plébiscitée" (sic) comme la meilleure opposante au Gouvernement et à la majorité actuels. Diable ! On se précipite pour voir ce que ce "plébiscite" signifie, et l'on apprend que le plébiscite correspond en réalité à 14 % des personnes interrogées. De qui se moque-t-on ?
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Un ou deux jour après, le même journal titre : "PS : Enfin , Aubry décolle". Je n'ai pas pu lire autre chose que ce titre. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a, Rue de Solférino, d'excellents attachés de presse. Car le même jour, Le Parisien-Aujourd'hui en France titrait : Le Bilan mitigé des 35 heures. On se demande donc si ces titres et contre-titres ne sont pas le résultats d'interventions diverses auprès des rédactions de ces quotidiens.
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Je viens de lire un livre de Bruno ASTARIAN sur la "Luttes des Classes dans la Chine des Réformes (1978-2009)". Le livre fourmille de chiffres, tous appuyés à des sources vérifiables. Le constat est terrifiant. Mais le plus intéressant n'est pas là. Il est dans l'analyse théorique, purement marxiste, que fait ASTARIAN de la situation. L'ayant lue, je puis maintenant dire que je comprends le raisonnement de nombre de socialistes : il est purement appuyé sur l'analyse que fait MARX de la plus-value, part du travail donnée, selon lui, au patron, sans contrepartie salariale. Les propositions socialistes sont fondées sur une analyse économique qui, je le dis d'autant plus librement que je considère le marxisme comme une utopie mortelle, est en partie vraie, mais qui ne va pas au bout de ses idées. Car la plus-value dégagée par la force de travail ne va pas en totalité aux patrons. Elle va aussi à l'amortissement de l'outil de production et aux investissements nécessaires pour son entretien, son remplacement ou son renouvellement. Cet oubli est responsable de l'obsolescence incroyable des outils de production des anciens pays de l'Est.
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Il en résulte que, dans le schéma marxiste, il faut travailler pour satisfaire les seuls besoins des travailleurs et ne pas dégager de plus-value du tout. Cette vision a pour conséquence de ruiner ou d'empêcher tous progrès techniques, ou en tout cas de le ralentir. On peut tout à fait la trouver légitime, mais il faut renoncer à réclamer une augmentation du pouvoir d'achat, ou en tout cas ne l'appuyer que sur une augmentation de la plus-value relative (c'est-à-dire une augmentation de la productivité pour un temps de travail identique). Mais comme cette augmentation dépend le plus souvent de l'introduction de nouvelles techniques, laquelle dépend elle-même des investissements rendus possibles par le dégagement d'une plus-value absolue (plus de temps de travail), on ne voit pas bien comment sortir de la contradiction, sauf à exploiter les peuples étrangers, le peuple chinois par exemple, comme nous le faisons sans vergogne.
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Voilà me semble-t-il où devrait se situer le véritable débat politique, que jamais personne n'aborde. Vivre mieux suppose-t-il de consommer plus ? De disposer de moyens techniques de plus en plus perfectionnés ? De renoncer au gigantisme des usines ? Des projets ? Où se trouve le progrès ?

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