mercredi 17 mars 2010

Je connais un pays, ou réponse à Fourmi

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Je connais un pays où il est possible de devoir justifier à tout moment son identité à la demande d'un agent de la force publique ou d'un contrôleur de la SNCF.
Je connais un pays où les douaniers peuvent perquisitionner de jour comme de nuit les domiciles des particuliers, sans mandat judiciaire.
Je connais un pays ou des radars, la vidéosurveillance, la police et les gendarmes surveillent constamment les allers et venues des citoyens.
Je connais un pays ou un contrôleur des impôts peut infliger au contribuable un redressement par une procédure accusatoire, et où, dans cette situation, il revient au contribuable de justifier sa bonne foi.
Je connais un pays où il est impossible qu'un particulier puisse transmettre à ses enfants une partie de son patrimoine, de son vivant, si elle dépasse une certaine somme.
Je connais un pays où il appartient au vendeur d'un appartement de démontrer qu'il n'y a ni termites, ni plomb, ni amiante, ni cafards.
Je connais un pays ou un gendarme peut infliger au conducteur une amende s'il ne possède pas un gilet jaune fluorescent (approuvé par la puissance publique), une triangle de signalisation, s'il manque une boîte d'ampoules de rechange dans sa boîte-à-gants, si la profondeur des sillons de ses pneus est inférieur à x mm.
Je connais un pays ou des inspecteurs du travail, de la répression de fraudes, des enseignants, et j'en passe, ont reçu du pouvoir souverain le droit de noter, de sanctionner, de faire fermer un établissement.
Je connais un pays ou un magistrat unique peut mettre en prison pendant des mois, voire des années, plusieurs dizaines de citoyens innocents, sur son simple sentiment.
Je connais un pays où, au nom de l'intérêt général apprécié par un fonctionnaire, il est possible d'exproprier des citoyens en leur versant des contreparties dérisoires pour le bien qu'on leur aliène.
Je connais un pays où les parents qui désireraient mettre leur enfant dans un établissement correspondant aux valeurs qu'ils veulent leur transmettre, ont infiniment de mal à le faire, empêchés qu'ils sont par la fameuse "laïcité".
Je craindrais de donner une liste trop longue, et je m'arrête donc.
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Ce pays c'est la France. Et nous acceptons ces incursions au nom de l'égalité. TOCQUEVILLE a raison. Et quand je parle d'un agglomérat d'esclaves, je me range dans leur nombre. Jamais les libertés individuelles n'ont été aussi réprimées, contrôlées, limées, au nom de cet utopique principe qu'est le principe d'égalité. Au nom de notre bien-être personnel et de notre liberté individuelle, nous avons accepté que la morale sociale déserte l'espace public et l'enseignement. Et nous sommes devenus les serfs de la puissance souveraine. Comme les responsables politiques changent au gré des élections, la puissance souveraine est entre les mains des agents de l'Etat, irresponsable devant le corps électoral. Nous n'avons donc que ce que nous méritons, puisque nous acceptons ce système. Ce cher TOCQUEVILLE l'a bien vu : "On se passe fort aisément de ce que les autres n'ont pas".
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J'espère, chère Fourmi, que vous comprenez qu'il n'y a aucun mépris dans les propos que vous avez relevés dans un de vos commentaires. Il y a un simple constat. Je le trouve attristant. Et dire que le peuple français a passé un moment pour le plus spirituel du monde...

1 commentaire:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Pour le billet précédent : j'ai compris.

Pour celui-ci :
Je connais un pays où des contrôleurs ne contrôlent pas toujours et pas tout.
Je connais un pays où on se tait de peur et où il vaut mieux se taire que d’avoir des ‘problèmes’.
Je connais un pays où des gens faisant partie du secteur professionnel des plus proches de l’homme et de sa vie participent en âme et conscience à un scandale par leur silence et par leur action : une compromission née dans et de la peur de représailles et surtout de la pression sociale et politique : qui conduit à une lâcheté incommensurable et de leur part et des responsables chargés normalement de contrôler ce qui se passe.
L’exemple que je vais vous donner peut paraître de prime abord s’écarter du sens de la déclinaison commencée. Regardons de plus près.

Vous avez dit déficit de la Sécu ? Contrôles et réductions de ‘privilèges ‘– suppression régulière du remboursement de médicaments qui subitement sont devenus peu efficaces etc.

Ce que je décris se passe dans la bonne ville de Nancy et m’a été transmis hier par plusieurs étudiants en pharmacie et internes en médecine de cette ville – comme une lapalissade connue par tous. Peut-être d’ailleurs que ce système se passe aussi dans d’autres lieux.

Donc à Nancy, comme dans toutes les villes, il y a des quartiers dits « sensibles ». – en particulier un : le Haut du Lièvre.
Et bien là, si vous avez la chance d’être originaire du Maghreb, vous pouvez obtenir tous les médicaments que vous voulez et pour 6 mois : normal pensez-vous avec un diagnostic préalable et sur ordonnance.

Il se produit en fait 3 fonctionnements ‘étranges’ :
1. Et bien figurez-vous qu’il est courant de voir arriver un membre d’une famille avec une ordonnance indiquant une quantité de médicaments à délivrer pour traiter des pathologies diverses. Une stagiaire me racontait qu’elle avait eu ainsi devant elle une petite fille avec une ordonnance qui allait de la grippe à un traitement du cancer de la prostate... en passant évidemment par la panoplie des médicaments pour le diabète.
(Pour la raison allez au n° 4)

2.C’est fou, me disait –elle, le nombre de diabétiques dans ce quartier... (Pour la raison, allez au n° 4).

3. Plus le fait que très souvent ces médicaments, en particulier pour le diabète, sont à renouveler pour 6 mois. Mais direz-vous où est le pb ? Le Pb, c’est que le pharmacien délivre la quantité nécessaire en une fois et que les gens partent avec d’énormes sacs bourrés de médicaments... Mais à ma question naïve : comment arrive-t- il à justifier pour les contrôles de la SS ? Tout simplement il garde la carte vitale du client et la passe chaque mois nécessaire pour la lui rendre 6 mois après....
Mais que font-ils avec tous ces médicaments ? (Réponse au n° 4).

4. Trois trafics se déroulent avec l’assentiment de tous puisque tout le monde le sait :
- UN : un membre de famille se présente chez le médecin accompagné ou nom d’autres membres de sa famille, le frère, l’oncle etc. et le médecin cède à la demande et délivre une ordonnance unique > une seule visite à payer.

- DEUX : il est facile semble-t-il de paraître avoir un peu de diabète à première vue : une prise de sang après un bon repas sucré.

-TROIS : avec tout ces renouvellements, les gens partent dans leur pays et les écoulent tranquillement - ou dans leur famille ou en les revendant.

Conclusion : selon l’expression d’un de mes interlocuteurs : « à Nancy, il y a Nancy et le Haut du Lièvre. Ce quartier est devenu une zone de non-droit »

Je baisse la tête : certainement que des lecteurs vont me taxer de ‘ raciste ‘ et d’ anti – islam et tutti quanti...
N'empêche que j'aimerais quand même voir celle des responsables de la Sécu de Meurthe et Moselle.