lundi 29 mars 2010

Selon que vous serez...

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Un proche qui m'est très cher et qui n'a pas voulu commenter directement sur le Blog le billet que j'ai consacré à Stéphane GUILLON et à KANT (l'homme mélancolique) me fait quelques reproches gentils auxquels je me fais un devoir de répondre ici.
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Il me dit notamment ne pas voir le rapport entre Stéphane GUILLON et la description que KANT donne de cet homme-là. Je lui ai déjà répondu, mais je le redis ici pour tout le monde. Si, il l'a vu, mais ne s'est pas formulé clairement le rapport. Je vais l'expliciter : Stéphane GUILLON est un pervers médiocre, au sens ou Cynthia FLEURY définit cette catégorie de citoyen (voir le billet portant ce titre) ; KANT est un homme qui pense, qui doute et qui respecte autrui. Stéphane GUILLON se complaît dans la bassesse, KANT dans le sublime. Stéphane GUILLON racole gratuitement la clientèle pour son spectacle au Théâtre DEJAZET, KANT sait qu'il passera pour un fantasque et un songe creux, mais persistera dans l'exigence qu'il a envers lui-même. On ne finirait pas de faire le parallèle entre l'histrion et le philosophe. Moi, je préfère le philosophe.
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Il me dit encore que je n'ai pas à parler de ce que je n'ai pas entendu. Mais j'ai lu les propos ignobles de "l'humoriste" sur le visage de fouine, le menton fuyant, et que sais-je encore de monsieur BESSON. Les journaux ont abondamment repris ces propos. Et quand je les compare à ceux que monsieur BESSON a tenu en réaction, je ne puis m'empêcher de penser qu'il a eu une attitude autrement plus digne que Stéphane GUILLON.
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Il me dit que la démocratie doit s'accommoder de la critique. J'en conviens bien sûr. Et je ris à entendre Anne ROUMANOFF qui n'est pas tendre avec le pouvoir. Elle en croque avec esprit les travers et les petites limites. Rien de cela chez monsieur GUILLON qui n'a que l'injure, l'invective, la fausse caricature, la méchanceté à la bouche. Je n'empêche personne de l'aimer. Mais on ne peut m'obliger à le faire. Mais bien sûr, il fait de l'audience. C'est bon pour la carrière des journalistes.
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J'ai vigoureusement condamné les propos de monsieur FRÊCHE sur la "tronche pas très catholique de Laurent FABIUS". Les socialistes et leurs relais médiatiques, Libération en tête, ont de leur côté dit tout le mal qu'ils pensaient de ces paroles indignes. Mais le même Libération se fend de trois pages d'apologie de monsieur GUILLON et accuse monsieur BESSON d'être mauvais joueur et de ne pas supporter la raillerie. On doit donc accepter de se voir traiter d'homme à visage de fouine, mais on ne peut accepter de se voir taxé de posséder une "tronche pas très catholique" ? Qui ne voit là la contradiction insupportable de ces moralistes à géométrie variable, dont les avis fluctuent au gré de leurs intérêts.
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J'accuse donc formellement les médias et certains politiciens de gauche de détruire l'esprit civique par de telles pratiques. Et je maintiens que je suis infiniment plus démocrate que ces tyrans de la pensée dominante, ces faux-prophètes de lendemains qui chantent, ces dialecticiens de pacotille. Je me sens le droit de les juger sévèrement, à due proportion de l'amour qu'ils prétendent avoir pour la démocratie. Ils devraient savoir que celle-ci exige de la tempérance et de la vertu, au premier rang de laquelle il faut placer le respect d'autrui.
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Je conclus en disant que la seule parole sensée que j'ai entendu cette semaine sort de la bouche de Pierre ARDITI. Il ne fait pas mystère de ses opinions. Mais il est, lui, dans le réel. Je l'ai entendu hier dire ceci qui me paraît d'une grande justesse : "il y a trente ans, le travail permettait de se loger, de se nourrir, de se vêtir, d'élever ses enfants. Cela n'est plus possible aujourd'hui. Il faut trouver là une solution à cette intolérable situation". Monseigneur Di FALCO qui était l'invité de l'émission Vivement dimanche a approuvé ce constat. Je l'approuve aussi. Et je reviendrai sur quelques solutions concrètes qui ne sont ni de gauche ni de droite, mais de bon sens.
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Bonne journée.

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