mardi 6 avril 2010

Désenchantement

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Pendant de longues années, j'ai consacré mon activité à la recherche scientifique. C'est pourquoi je m'étais intéressé aux travaux de Karl POPPER sur ce qu'il convient d'appeler "la science". J'ignorais qu'il eût aussi écrit sur le politique. Le petit livre de Cynthia FLEURY, dont j'ai déjà parlé, me donne l'occasion de prendre contact avec cette pensée originale. Voici donc ce que dit ce spécialiste de l'épistémologie, qui est l'expression d'un désenchantement motivé :
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"Je suis resté socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme. Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était réalisable, je serais socialiste aujourd'hui encore. Car rien de mieux que de vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me fallut du temps avant de réaliser que ce n'était qu'un beau rêve ; que la liberté importe davantage que l'égalité ; que la tentative d'instaurer l'égalité met la liberté en danger ; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait même pas régner l'égalité parmi ceux qu'on a asservis." (La quête inachevée. In La leçon de ce siècle. Calmann-Lévy, Paris, 1981).
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Comment ne pas souscrire à cet amer constat ? Il vient illustrer la réponse que je donnais hier à l'un de mes lecteurs. Et si l'on ajoute qu'à la liberté politique doit s'adjoindre la justice, on conçoit que les solutions que je proposais hier ne sont pas forcément idiotes.
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Je souscris tout à fait à l'idée que l'homme reste maître de sa vie personnelle et qu'avec les autres il l'est aussi de sa patrie. Il lui faut donc sans cesse réinventer l'art de vivre ensemble.
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