lundi 14 juin 2010

Hésitations

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J'ai bien hésité avant de rédiger ce très court billet. Mais enfin je crois que je le dois. Oui, je suis choqué que madame BOUTIN ait accepté d'être payée, en sus de sa retraire de député, pour remplir une mission, sans doute très prenante, mais qui vaut pas 9000 euros par mois !
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Il faut tout de même que nos hommes politiques et nos élites comprennent qu'en période de crise, de chômage, de sous-emploi et de difficultés de toutes sortes, ils doivent donner l'exemple. Bien entendu les émoluments des chargés de mission sont budgétisés et le budget de l'état ne se trouve pas mis en péril par ces dépenses qui nous étonnent. Mais justement c'est bien la budgétisation de ces frais de mission qui ne devrait plus être. C'est là-dessus qu'il faut faire des économies. Il ne s'agit pas de supprimer des privilèges (j'ai déjà expliqué ce qu'est un privilège) mais des avantages qui ne sont pas dus. On peut servir sans se servir.
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En réalité, ce qui me touche le plus - tant pis si je vous heurte -, c'est que madame BOUTIN ne fait pas mystère de son attachement à Jésus, que le public le sait, et qu'elle est donc attendue sur son témoignage. Or nul ne peut servir deux maîtres : Dieu et l'argent. Que monsieur Y, Z ou W, chevalier d'industrie, grand ponte de la finance, politicien flamboyant, recherche, avec le pouvoir, l'argent, cela ne choque guère l'opinion. Mais l'opinion sait bien que le disciple doit servir les pauvres en priorité. Et il y a donc un contre-témoignage à accepter cette rétribution considérable. Il ne fait aucun doute que la mission demande un gros travail et qu'il n'est pas anormal qu'un travail soit rétribué quand il est le moyen de subsistance. Mais tel n'est pas le cas.
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Il me semble que madame BOUTIN rendrait un grand service à l'Église si elle reconnaissait publiquement cette erreur de jugement et qu'elle la regrettait au nom même d'un Dieu qu'elle veut servir. Voilà qui serait juste, humble, et apprécié des esprits droits.
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1 commentaire:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Madame Boutin a reconnu : mais sa reconnaissance n’a, d’une part rien à voir avec le motif attendu dans ce billet, et de l’autre, au vu de son mea culpa très très relatif transmis via le confessionnal public de FR2 l’autre jour, je pense que le problème se situe, je ne peux dire davantage, mais à dose égale de culpabilité, dans les personnes qui sont responsables de ce système.
Mais y en-a-t-il que l’on peut détailler et nommer ? Et dater ?

La ‘pauvre’ ( c’est relatif) madame Boutin écope, Dieu seul sait pourquoi, d’une attaque vengeresse à hue et à dia qui pourrait viser de nombreux, très nombreux destinataires, placés à part égale dans ce système de distribution de « missions » sans doute nécessaires - mais sans aucun doute, toujours bien rétribuées.

Trop bien ? [ Certainement - mais j’avais déjà conclu il y a des lustres de cela que décidément l’échelle de l’appréciation de la valeur marchande d’un travail variait subitement énormément quand on était ‘en politique’ : vrai ou faux ? Il se disait par exemple que le salaire d’une femme de ménage ( =appellation ancienne) au Parlement européen de Strasbourg dépassait de loin celui d’un professeur de lycée... Rien qu’une rumeur ?.. .]

Par qui ??? Et ceux-ci se jugeront-ils responsables d’un acte subitement qualifié de méfait et ne se revêtiront-ils pas du vêtement de larbin de service, d’un employé subalterne ? Passez votre chemin, c’est pas moi qui ai décidé, j’exécute un ordre etc.

Ce que j’ai le moins apprécié dans sa réaction, c’est ce qui m’a rappelé la réponse répétitive des élèves que j’ai eu en mains placés devant un acte répréhensible qui équivalait à une excuse totale : « mais M’dame, les autres le font aussi... Et eux ils ne sont pas punis... » Et la sérénade se poursuit jusqu’aux plus hauts échelons de soi-disant responsabilité nationale – simplement rehaussée par ce nom pompeux que les jeunes ne connaissent pas: un avertissement - donné toujours dans ce faux confessionnal où toute réelle reconnaissance, toute demande de pardon sont inexistantes - lancé à qui veut l’entendre que ce serait un cas de « jurisprudence » = Attention ! Alerte ! Tous dans les caves ... sinon je vous descends... Y a pas de raison que je sois la seule dans le collimateur etc.»

C’est cela qui m’écœure.