samedi 4 septembre 2010

Et si Potomac avait raison ?

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Pourquoi le cacherai-je ? Le petit commentaire d'un lecteur qui se donne le surnom de POTOMAC m'a profondément blessé. Il répondait au billet sur les massacres de septembre. Si je lui ai répondu sur un mode un peu ironique, mon lecteur a réussi à me faire m'interroger : et s'il avait raison ? Et si donner, d'une manière magistrale, des avis, des idées, des citations, des faits, pouvaient paraître insupportable, tout simplement parce cette manière de faire ne laisse pas de place à la réplique ?
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J'ai pesé le pour et le contre. Exposer des faits historiquement avérés, citer des paroles dites par de grands témoins de l'histoire, cela ne relève pas de l'orgueil, mais de l'étude, de la lecture, de l'information. Ce point me paraît acquis. Et je suppose que c'est cela qui dérange d'abord. JAURES aurait donc dit que la Révolution avait quelque chose de barbare ? Comment est-ce possible, alors qu'on ne cesse de vanter l'humanité - très réelle - de cet homme de bien, et son amour de la démocratie et de la république ? Quoi ! Des sages chinois s'interrogent sur la continuité de l'histoire et l'enchaînement des causes et des effets ? Mais qui sont-ils pour nous donner des leçons ? Je ne prétends pas avoir raison, mais exposer des aspects inconnus de l'histoire, de la vie politique, de la vie intellectuelle, faire des rapprochements que ni l'enseignement officiel ni les médias ne veulent, ne peuvent ou ne savent faire. Bien entendu, j'admets qu'il puisse rentrer de la partialité dans le choix de mes informations. Mais je m'efforce d'avoir le plus de probité intellectuelle possible.
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Ce que me reproche ce lecteur, c'est donc l'étalage de ces informations. Pour les trouver, je travaille beaucoup. Et sans doute n'a-t-il pas le temps d'en faire autant, ce qui le laisse sans autre voix que celle de l'irritation. Alors j'ai deux solutions. Ou bien je m'arrête, et la tentation m'en est souvent venue ; ou bien j'expose des systèmes d'idées, de ces systèmes qui permettent de cataloguer un homme sur l'échelle de la gauche et de la droite. Dans quel de ces pièges vais-je tomber ? Je ne peux pas encore répondre. Mais je préfèrerais m'abstenir que de desservir la cause de ce qui me semble vrai et juste.
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C'est tout pour l'instant.
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8 commentaires:

tippel a dit…

Cher Monsieur Poindron, est-il finalement nécessaire de répondre à des adorateurs de Mélenchon, Mamère ou de Besancenot. Les "potomac" et "jaime pensar" ne sont que des guerilleros qui tirent une rafale et courent se cacher dans le maquis d'internet. Ils ne font face que lorsqu'ils sont en meute contre une personne seule.Ils seraient si heureux de vous déstabiliser, de vous faire douter. Ces indignés professionnels sont ce qu'ils sont: des lâches! Reviendront-ils avec des arguments structurés? chiche !

potomac a dit…

Le but de ce mot agressif était de vous faire réagir. S'il y en a d'autres, ils ne devraient pas être du même ordre. N'empêche que dans la réponse ci-dessus, vous vous posez quelques bonnes questions. Si vous pouviez être un peu moins sûr, et si d'autres ne vous portaient pas autant au pinacle, ce que vous semblez apprécier, peut-être, oui, peut-être arriverais-je à aimer l'homme qui écrit. Parce qu'il y certaines choses avec lesquelles je suis presque d'accord... car cela fait trés logntemps que je vous lis!

Philippe POINDRON a dit…

Cher monsieur,
je n'aime ni les compliments,ni l'agressivité. Je préfère le dialogue. La question que vous me posez est très simple et je vais y répondre : dans un billet, nécessairement court, il est difficile d'exprimer toutes les nuances d'une pensée. J'ai fort peu de certitudes sauf une : le mot chien n'a jamais mordu personne et je vous mets au défi de dire à quel système je me réfère si ce n'est à celui des faits et du réel. Le réel est ce qui nous résiste. Ainsi, l'existence des Rroms et les problèmes que soulève leur présence en France ne sera jamais réglé par des manifestations et les mouvements de menton de madame AUBRY ni par les expulsions de monsieur HORTEFEUX. Il serait tellement juste de reconnaître que cette présence est une nuisance pour certains de nos compatriotes et que leur plainte mérite d'être prise en compte. Je reviendrai sur ce point. Car il y a des solutions.
Maintenant si vous lisez les quelques 800 billets que j'ai produits depuis trois ans vous verrez qu'à de nombreuses reprises j'ai insisté sur les ravages de l'idéologie laquelle consiste à regarder dans son cerveau plutôt que de regarder le monde.
Que dire de plus ? Je suis très tenté de tout arrêter.

tippel a dit…

Et voilà que Olibrius et consorts sont revenus avec un nouveau masque !!!

potomac a dit…

Ne cédez point à la tentation!
Vraiment!!!

Geneviève CRIDLIG a dit…

Je dis simplement : " Haut les coeurs!"

Adèle a dit…

Je trouve Potomac bien injuste lorsqu’il reproche à Mr Poindron d’être « sûr ». Pour plusieurs raisons : d’abord, parce que ce prétendu manque d’humilité (je reprends les mots de Potomac) est faux : il ne nous assène jamais d’idées toutes faites, mais prend soin d’appuyer ses dires sur des lectures qui doivent lui demander un travail acharné, on peut l'imaginer. On rêverait d’ailleurs que tout un chacun prenne autant de soin à étayer les accusations qui sont monnaie courante de nos jours... Ensuite, on peut avoir des idées de gauche, de droite, du milieu, vertes rouges ou noires : en quoi le fait de s’être forgé une opinion au cours de son existence est-il criticable ? (sinon, peut-être, parce qu’elle ne correspond pas à celle de vos détracteurs ?).

Philippe POINDRON a dit…

Merci chère Adèle. Non, je n'ai pas de certitude avérée, mais des opinions que je m'efforce de fonder sur des faits, une expérience de vie, et une argumentation. J'admets tout à fait qu'on puisse ne pas partager mon point de vue, mais dans ce cas, il me paraît normal qu'on explique pourquoi. A bientôt