vendredi 19 novembre 2010

Ils ont osé...

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Le rôle de l'opposition est, bien entendu, de s'opposer. Mais pas à n'importe quel prix, et surtout pas au prix de la mauvaise foi, de la bêtise et du mensonge. Et pourtant madame AUBRY et monsieur BAYROU ont réagi à l'intervention du Président SARKOZY avec la plus extrême mauvaise foi, la plus grande bêtise, et le mensonge.
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Sur la bêtise.
Monsieur SARKOZY a répondu aux questions que lui posaient les journalistes. Il n'en était pas le maître. Et si l'on peut imaginer avec vraisemblance que le Président a déterminé avec ses interlocuteurs les champs balayés par l'interview, ce serait faire un mauvais procès à David PUJADAS, Claire CHAZAL et Michel DENISOT que de supposer une quelconque connivence avec le Président quant au contenu et à la forme exacte des questions posées. Comme par ailleurs, et monsieur SARKOZY ne s'est pas privé de le souligner, ce sont les journalistes qui par leurs attaques incessantes ont crée dans l'opinion ce climat de suspicion, que ce soit sur l'expulsion des Roms, sur l'achat de l'avion présidentiel, sur l'affaire WOERTH-BETTENCOURT, que n'aurait-on pas dit si ces questions avaient été passées sous silence ? L'opposition n'a cessé d'attaquer le Président sur ce point. Ces messieurs les opposants méprisent les Français et leur supposent une grande bêtise quant ils attaquent le Président sur le contenu de son intervention. Ce sont eux qui font preuve d'une grande bêtise. Mais je me demande s'ils n'ont pas déteint sur ceux qui partagent leurs vues.
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Sur la mauvaise foi.
On ne peut donc reprocher au Président d'avoir répondu à ses détracteurs. Comme par ailleurs le temps imparti à l'interview était limité, est-il honnête, monsieur BAYROU, de prétendre que le Président n'a presque pas parlé des Français ? Pas un mot sur l'éducation, dites-vous. Mais les oreilles, que vous avez grandes, vous ont-elles lâché ? Monsieur SARKOZY a parlé des jeunes, et répondu, notamment sur la question des emplois qui seraient abusivement occupés par des seniors au détriment des jeunes rentrant dans la vie active. Car le souci des jeunes n'est pas l'éducation mais l'emploi qu'ils devront trouver dans quelques années. Il a rappelé une stricte vérité factuelle : il y a une stricte corrélation entre l'emploi des seniors et celui des jeunes. Vous prétendez qu'il n'a pas parlé d'environnement. Pourquoi en aurait-il parlé : il a pour lui un bilan et des moyens : le Grenelle de l'environnement - conduit avec brio par Jean-Louis BORLOO dont personnellement je regrette le départ - et celui d'un Ministère aux compétences élargies. Dites-moi, monsieur BAYROU : vous avez été aux affaires, il n'y a pas si longtemps. Est-ce que l'environnement, qui devient chez vous une passion subite et peu désintéressée, fut alors un souci personnel ? Avez-vous promu des actions de sensibilisation à cette question dans les établissements scolaires dont vous étiez responsable ? Êtes-vous intervenu dans ce domaine par des propositions concrètes ? Vous gérez avec un certain bonheur le Ministère de la Parole. Mais guère plus.
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Sur le mensonge.
La championne toute catégorie, dans ce domaine, est madame AUBRY. Après avoir accusé, pendant des mois et des mois monsieur SARKOZY d'être catégorique, péremptoire, sûr de lui, ne voilà-t-il pas qu'elle l'a trouvé, je cite "déboussolé, hésitant, qui donne l'impression de ne pas savoir où il va". Il me semble que madame AUBRY fait un transfert de ses propres états intérieurs sur celui dont elle rêve d'être l'adversaire aux prochaines élections présidentielles. Je lui conseille quelques séances de psychanalyse, ou de préférence une consultation chez l'ophtalmologiste qui lui prescrira de nouvelles lunettes. Monsieur SARKOZY n'a été ni hésitant, ni déboussolé, seulement plus humain. Et cet homme dont je soutenais la politique, sans avoir pour lui de sympathie réelle, a suscité en moi de l'admiration. Car, hormis madame AUBRY, infaillible pythie, je trouve bien qu'un responsable reconnaisse ses fragilités et ses limites. Sur ce point, vous avez encore du chemin à faire madame.
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Ainsi, ils ont osé ! Pour moi, ils ont tapé dans le vide, un vide fait d'approximation, de ténèbres, de mensonge.
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Je m'absente jusqu'à lundi. Reprise des billets mardi.

5 commentaires:

Hiver a dit…

J’eus préféré m’opposer en privé à ce dernier billet, qui rejoint les précédents dédiés à la défense de notre petit président et au dénigrement de la gauche, mais la coupe déborde.
Pourquoi défendre et justifier les actions, souvent purement médiatiques, de cet élu comme si le sens critique et l’objectivité de notre bloggeur préféré s’étaient évaporés ?
Oui les journalistes entrainent le débat vers le bas et parlent beaucoup et trop de faits mineurs au lieu de nous aider à réfléchir sur les vrais enjeux de notre démocratie,
Oui le PS et ses mentors sont plus critiques que constructifs, caricaturant à l’excès pour mieux dévaloriser les actions du clan opposé mais est-ce des raisons qui justifient la défense de l’indéfendable, du mensonge, de l’agressivité (voire des menaces) envers ses interlocuteurs de notre président ?
Oui un nouvel avion pour le président peut se justifier sur le plan de l’efficacité et des économies financières mais était-ce une bonne idée alors que nombre de Français ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et que nos finances publiques sont exsangues ?
Oui la réforme des retraites était nécessaire, et il faut maintenant aller au cœur du problème avec les régimes dits spéciaux, mais ne pas accepter de négocier ou de passer du temps à convaincre conduit au pire (couts financiers et sentiments de frustrations etc.. suite aux manifestations).
Etc…
A notre époque ou le paraitre est tellement important, hélas, l’attitude de notre président, (est-ce une apparence ou une réelle volonté de ne servir que ses intérêts personnels ?), ne peut que conduire au rejet de la classe politique toute entière et un jour à des situations explosives incontrôlable. Aussi cette apparente arrogance, son soucis éclatant de ne faire que ce qui va lui permette d’essayer de gagner une future élection, empêchent d’adhérer aux actions qui vont dans le bon sens.
En un mot, puisque la discussion serait longue, oui les billets qui nous éclairent et nous font réfléchir sont les bienvenus mais les pages partisanes qu’elles restent dans un placard ou qu’elles soient réservés à des discussions privées car elles discréditent la valeur de ce blog, c’est mon point de vue apparemment pas toujours partagée par la noria des lecteurs pour qui l’attribut GAUCHE donnent des petits boutons et des étouffements.

Philippe POINDRON a dit…

Je répondrai à chacune des objections de mon lecteur et temps voulu. Il n'y a aucune réaction partisane dans ce billmet. Je dirai simplement très brièvement que j'ai réagi à des critiques de l'opposition qui me paraissent infondées. Nicolas SARKOZY a répondu aux questions qu'on lui posait et que de nombreux français se posent en raison de l'acharnement des médias à son encontre. Ce soupçon permanent, c'est cela que je trouve insupportable. Et il est encore plus insupportable de passer son temps à faire des procès d'intention à un homme politique que l'on n'aime pas. Ici même à plusieurs reprises, j'ai dit combien le Président MITTERRAND en faisant abolir la peine de mort s'était grandi ; j'ai dû dire aussi combien les mesures prises en faveur de la régionalisation sous l'impulsion de Gaston DEFERRE étaient judicieuses. Je précise qu'en tant que Vice-Président de l'Université Louis Pasteur, j'ai été chargé de mettre en application les lois AUROUX et de créer le premier CHSCT des Universités françaises. Ce qui m'a valu d'être menacé de mort !
Il ne me semble pas que ce soit là des comportements partisans.
Amicalement.

tippel a dit…

J'avais, suite au billet du 13 novembre posé la question sur la carte d'identité, qui me parait du plus haut intérêt. Sans réponse à ce jour.

Philippe POINDRON a dit…

A Tippel,

Je vais demander à mon ami s'il peut me fournir une photocopie masquée de ce document.
Je suis asserz occupé en ce moment, et je n'ai pas trop le temps de régler ce problème. Par ailleurs, je vais demander à l'une de mes soeurs, directrice de recherche honoraire au CNRS, de me donner son éclairage sur cette question.

tippel a dit…

Merci pour votre réponse.