mercredi 1 décembre 2010

Quand la science bouscule les vieux préjugés

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Les MONOD, CHANGEUX, CRICK et autres grands savants, matérialistes, réductionnistes et antireligieux sont désormais scientifiquement hors jeu. Leurs théories, leurs hypothèses sont tout simplement mises à bas par les découvertes les plus récentes de le neurologie.
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Voici ce que dit Roger SPERRY, prix Nobel de médecine :
"Quand je me prétends mentaliste, je soutiens que les phénomènes mentaux subjectifs, tels qu'on en fait l'expérience subjective, représentent une réalité primordiale exerçant un effet causal et qu'ils sont distincts de leurs éléments physico-chimiques, auxquels ils ne peuvent être ramenés" (In Science and moral priority, Columbia University Press, 1982). Voilà qui mérite d'être commenté. SPERRY affirme qu'il y a une réalité non physico-chimique qui précède et détermine nos pensées et nos actions, quand bien même celles-ci laissent des traces détectables par divers moyens dans notre cerveau. Exit l'homme neuronal et le paquet de neurones de Jean-Pierre CHANGEUX, ; fini le hasard et la nécessité de Jacques MONOD.
SPERRY va encore plus loin : "Il me paraît indispensable de contester avec la dernière rigueur la conception matérialiste et réductionniste de la nature et de l'esprit humain, conception issue semble-t-il de l'attitude objective et analytique aujourd'hui prédominante dans les sciences du cerveau et du comportement [...]. Je soupçonne que nous avons été dupés, qu'à la société et à elle-même la science n'a fourgué que de la camelote." (Ibidem).
Ainsi, pour SPERRY, l'esprit conscient n'est pas de nature physico-chimique est replacé "dans une position de commandement suprême".
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Je vous reparlerai des expériences de Benjamin LIBET qui remisent définitivement aux oubliettes les conceptions matérialistes de l'esprit humain. Mais déjà, je vous signale le livre décisif auquel j'ai fait récemment allusion. "Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique", de Jean STAUNE, publié aux Presses de la Renaissance, Paris 2007, dans lequel j'ai puisé ces citations. Difficile d'accès, ce livre, qui est l'oeuvre d'un mathématicien, diplômé aussi en paléontologie, informatique, gestion, sciences politiques et économiques, est tout simplement percutant. J'en recommande la lecture à toute personne soucieuse de se tenir au courant des progrès de la science. J'en exigerais bien volontiers la lecture de la part de nos hommes politiques, de tous les responsables économiques ou syndicaux, de tous les artistes, de tous les hommes de bonne volonté. La conscience n'est pas le fruit du fonctionnement du cerveau ; elle le surplombe, même si elle en exige l'existence pour se manifester. Il n'échappe à personne que, dans ces conditions, c'est elle qui juge de la valeur moral des actes, et qui les classe sur une échelle de valeur. Tout ne se vaut pas... Avis aux amateurs qui veulent chambouler par la loi ce que toute conscience droite réprouve. Avis aux amateurs encore qui se permettent de juger de l'intention et de la responsabilité morale d'autrui. Ce n'est pas pour rien que SPERRY a intitulé son livre "Science and moral priority."
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Décidemment, nous avons encore beaucoup à apprendre.

4 commentaires:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Quelle justesse!
Une concision dans la présentation qui me pousse à acquérir ce livre: mais me sera-t-il accessible ???
Je ne suis pas particulièrement versée dans le domaine scientifique.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Très intéressante réflexion, sur un sujet largement débattu mais qui reste envers et contre tout ouvert et sujet aux controverses ( cf le dernier numéro de la Recherche.
Je me permets de vous proposer également un lien vers le billet que j'avais consacré à Jean Staune et à son passionnant ouvrage sur mon blog

Philippe POINDRON a dit…

Cher Pierre-Henri Thoreux,

Il ne fait aucun doute que le sujet soit encore débattu ; mais au lieu de considérer avec sérénité les résultats que la recherche scientifique met à notre disposition, les adversaires acharnés et résolus de la transcendance en contestent non pas l'existence mais la légitimité. Pourtant, les résultats sont là. Un électron se comporte d'une certaine manière quand on ne l'observe pas et d'une autrte quand on l'observe ; deux électrons ou x électrons interagissent instantanément, violant le principe de relativité restreinte, sauf si l'on admet qu'ils ne sont pas séparables ; les formes mathématiques préexistent à leur découverte ; la conscience ne se confond ni avec la pensée, ni avec la perception, etc. Ces conclusions ne sont et ne seront plus jamais remises en cause et toute explication du réel devra en tenir compte. Je vais chercher sur votre site le billet que vous avez consacré à Jean STAUNE, scientifique qui me paraît d'une très haute volée. Merci pour vos remarques. Je n'oublie qu'à vous comme à POTOMAC, je dois un avis sur le pensum de Bernard FRIOT, un pensum qui ma paraît faux, bien que je ne doute pas que son auteur soit de bonne foi.
Bien amicalement.

pascal a dit…

Je partage votre article. Je lis avec attention "notre existence a-t-elle un sens". Je donne ma lecture de cet excellent livre dans quelques articles de mon blog.