lundi 13 décembre 2010

Serions-nous aveugles ?

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Scène édifiante vue dans les pages régionales de France 3, avant-hier soir. Nous sommes à CLERMONT-FERRAND. Le journaliste nous explique gravement que le Gouvernement algérien a mis gracieusement à la disposition d'une association culturelle, sans doute algérienne (mais ce point ne me semble pas avoir été précisé) les locaux désaffectés de son consulat, pour qu'elle puisse dispenser des cours d'arabes aux jeunes français (d'origine algérienne, arabe ou musulmane ? Le point n'a pas été davantage précisé). Les cours sont dispensés à une cinquantaine de garçonnets par une femme portant le foulard, qualifié d'islamique.
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Ainsi, ce que le Gouvernement algérien sait faire pour des enfants qui ne sont pas algériens, mais seulement d'origine algérienne (ou peut-être musulmane), leur apprendre la langue de leurs aïeux, nous ne sommes pas capables de le faire pour eux dans la langue de leur pays d'adoption ou d'accueil. Cette initiative a pour résultat d'augmenter la présence et la visibilité d'une communauté arabophone en France auprès d'enfants qui souvent maîtrisent mal le français, de ce fait sont en échec scolaire, en ressentent de la frustration, ce qui accroît leur sentiment d'appartenance à une communauté irréductiblement différente mais plus accueillante.
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Vous allez me rétorquer que l'Alliance française, les Instituts Goethe, les Instituts Confucius apprennent, qui la langue française, qui l'allemand, qui le chinois. Mais il y a une grande différence. C'est que ces instituts dispensent des cours à des élèves ou des auditeurs qui ne sont pas (ou pas tous) d'origine française, allemande ou chinoise et ne se réclament pas d'une religion particulière, et qu'ils se proposent simplement de diffuser leur culture respective. C'est une nuance de taille, me semble-t-il.
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De droite à gauche, on dénonce avec violence les propos de Marine LE PEN sur l'espèce d'occupation que représente la prière de fidèles musulmans dans la rue. On doit dénoncer en effet ces propos. Mais la dénonciation devrait se réclamer d'un peu plus de cohérence. Les chrétiens doivent demander une autorisation préfectorale pour organiser une procession dans la rue. Elle leur est rarement refusée, mais il faut la solliciter, ceci par respect de la neutralité religieuse propre à l'espace public. Bien entendu, dans les deux cas, ces manifestations sont pacifiques. Mais si dans un cas, il n'y a pas mouvement (prière dans la rue) et dans l'autre il y en a (procession), on ne voit guère de différences de fond. Dans les deux situations, c'est le manque d'espace dans les lieux de culte qui oblige à en sortir.
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On a raison de dénoncer les propos de Marine LE PEN, je le répète. Mais il faut être cohérent. Nous n'avons pas entendu le son de voix de l'opposition quand madame Viviane REDING a comparé l'expulsion des Rroms - illégalement installés en des lieux publics ou privés - à celle de la déportation de nos compatriotes de confession juive pendant la guerre. Propos offensants, issus d'un cerveau dont le volume est proche de celui du cerveau d'une linotte. Il faut quand même rappeler que chaque expulsé a reçu quelque 300 euros à titre de bourse destinée à favoriser sa réinsertion en Bulgarie ou surtout en Roumanie, et que nous ne devons pas nourrir trop d'illusions à l'encontre des membres de cette communauté : ils reviendront. Je crois bien qu'aucun déporté passé dans les chambres à gaz n'est revenu de son supplice.
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La vérité, l'humaine vérité, c'est que tout croyant a le droit de vivre sa foi partout où il réside, en Europe, mais aussi en Algérie (où les chrétiens sont persécutés), en Irak (où l'on tue et massacre prêtres et fidèles chrétiens), en Arabie saoudite (où il est interdit de dire une messe, fût-ce dans un appartement privé), et que tout responsable politique doit faire appliquer la loi quand elle n'offense pas les droits de la conscience. Occuper sans titre un terrain n'est pas légal, point. Demeurer sans titre de séjour n'est pas légal. Si les Français n'approuvent pas ces lois, qu'ils le disent et votent pour les hommes politiques affichant clairement leur désir de les abolir. Tout le reste est de la littérature, ou du sentimentalisme mystico-gélatineux dépourvu de tout effet pratique.
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4 commentaires:

potomac a dit…

et un petit cout à droite en plus!je veux dire vers les extrêmes!

tippel a dit…

Cher Potomac, et si vous donniez quelques bonnes raisons de votre hostilité au Front National, peut être je changerais d'avis.

tippel a dit…

Marine Le Pen, après son apparition dans « A vous de juger », jeudi, a affolé les compteurs médiatiques. La députée européenne a réuni 3,4 millions de téléspectateurs (14,3% de part de marché), le meilleur score de la rentrée, mieux que François Fillon. Avec 27 % d'opinions favorables elle fait une percée médiatique confirmée par des sondages sur les intentions de vote. Elle atteint dans le dernier baromètre Ipsos 27 % d'opinions favorables. Voici ce que dit Marine Le Pen « Maintenant, il y a dix ou quinze endroits où, de manière régulière, un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même », et ajoute « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça, c'est une occupation du territoire », A la suite de ses propos elle a dit : “J’ai mis le doigt où ça fait mal, du coup la caste politique couine et a peur”. Puis elle a expliqué, “La responsabilité des politiques est de mettre des mots sur les préoccupations des Français. Oui il faut le dire : certains territoires français sont aujourd’hui victimes d’une occupation religieuse. Si je n’ai plus le droit de dire la vérité, eh bien qu’on me mette en prison ! L’UMPS, les Verts ont abandonné les Français ». Après les polémiques sur la burka , sur les restaurants QUICK et la viande halal , l’espace publique occupé comme au Maghreb. On peut constater que cette Ripoublique qui se prétend laïque mais à géométrie variable se meurt au profit d’une minorité dont la culture est avant tout religieuse. Par opportunité politique, la gauche dans son ensemble préfère trahir nos valeurs culturelles, elle veut d’abord racoler des voix dans les milieux issus de l’immigration. Quant à la droite, elle nous a montré son courage politique lors du retrait du débat sur l'identité nationale, avec l’ "amuse-gueule de la répression" ou autres ersatzs, rappels à la loi, conciliations, réparations. Nous en arrivons à un point où c’est à nous Français de souche de s’intégrer à des coutumes venues d’ailleurs, sous peine de se faire insulter de xénophobe par les borgnes défenseurs des droits de l ‘Homme. Je constate quand même qu’il est toujours difficile de critiquer la religion Musulmane, elle fait peur à nos élites. ! Les comiques et caricaturistes en savent quelque chose.
Quant aux allusions historiques sur le passé de certains partis, c‘est un terrain glissant sur lequel mieux vaut ne pas s’aventurer. La Gôôôche est l’héritière politique d’un certain Mitterrand ancien secrétaire d’Etat de Vichy décoré de la francisque, et ayant pour ami un certain René Bousquet, la discrétion sur cette époque serait plutôt de mise.
Les graves problèmes que pose la religion Musulmane en France ne font que commencer. Gentils Suisses! Vous avez bien de la chance de pouvoir faire des votations. Et pour conclure, une cerise dans la hotte du père Noël. Le Tribunal Administratif d’Amiens vient d’interdire l’installation d’une CRECHE sur le domaine public à Montiers, petit village de l’Oise proche de Saint-Just-en-Chaussée. Le maire aurait l’intention de passer outre la décision de justice. Vous voyez Potomac la justice veille pour vous ! (je reviendrai sur le Quick plus tard)

Philippe POINDRON a dit…

Non, il n'y a pas de petit coup à droite, ni à gauche d'ailleurs. Veuillez, je vous prie, lire très exactement ce que j'écris, au lieu d'interpréter au gré de votre propre système d'analyse. Je résume ma position : nous ne savons pas intégrer les enfants issues de l'immigration maghrébine. Il me paraît anormal de ne pas mettre les moyens, notamment pédagogiques, pour leur faire apprendre le français. Libre à vous de penser que s'étonner de voir que l'état algérien est capable de faire pour l'arabe, ce que l'état français n'est pas capable de le faire pour notre langue est une marque d'extrémisme. Votre remarque est politiquement correcte, mais totalement à côté de la plaque. Oui ou non, voulons-nous intégrer les jeunes et moins jeunes, musulmans et arabophones ? Je dois dire que je suis déçu de constater que vous jugez ma position extrême (tiens, lisez-donc le billet sur le faux témoignage...). Auriez-vous abandonner toute idée de patrie ? Seriez-vous un partisan inconditionnel de la mondialisation - internalisation ? Moi, non. Excusez, je vous prie, ce ton un peu vif, mais nous crevons de notre aveuglement. Ne vous étonnez pas si, à cause de concitoyens qui partagent vos idées, nous ayons une Marine LE PEN à 25 % de voix aux prochaines présidentielles.