mercredi 30 juin 2010

La troisième mamelle

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Dans un billet déjà ancien, intitulé "Dinditude et quichitude sont les deux mamelles de Ségolène", j'avais dit tout haut ce que nombre de Français, dont beaucoup de socialistes, pensent de cette responsable politique. Il faut aujourd'hui lui reconnaître une troisième mammelle, celle de "l'injuritude". Il lui est ainsi facile de dire que le régime du Président SARKOZY est corrompu, comme si la péronnelle (je ne vois pas d'autres mots pour la qualifier dans cette posture-là) n'avait pour tout potage programmatique que l'injure gratuite, à quoi s'ajoute une amnésie sélective des plus considérables.
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Madame ROYAL oublie-t-elle qu'elle a été ministre d'un premier magistrat qui a mis illégalement sur écoute téléphonique plus de 3.000 de nos concitoyens, a couvert de son autorité l'arrestation des "Irlandais de Vincennes" présentés comme de dangereux terroristes et contre lesquels on avait fabriqué de fausses preuves, a entretenu des relations soutenues avec un ancien responsable du régime de Vichy (monsieur BOUSQUET), a vu le suicide inexpliqué de deux de ses proches, dont un, monsieur de GROSSOUVRE, a mis fin à ses jours à l'Elysée même, a laissé le Crédit Lyonnais alors nationalisé s'enfoncer dans une dette dont on ne connaît même pas l'ampleur, a fait bloquer tous les jours que le bon Dieu faisait barrer la rue Jacob pour aller voir sa fille, puis a fait loger celle-ci aux frais du contribuable dans des appartements de l'Etat, a vu éclater l'affaire du Carrefour du développement et de monsieur NUCCI, l'affaire Péchiney-Triangle, l'affaire Urba ? Et bien d'autres encore, dont l'énumération serait fastidieuse. Et c'est cette amnésique-là qui se permet de juger la moralité publique de notre légitime gouvernement ? Elle se moque du monde.
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Et je ne vois pas pourquoi il est honteux de compter parmi ses amis des personnes fortunées ; ça l'est moins en tout cas que de loger une ancienne terroriste algérienne au Georges V (Djamila BOUHIREB) laquelle se fait soigner dans l'un de nos hôpitaux. J'ose dire que c'est la grandeur de notre patrie que de prendre en charge une personne qui a sur la conscience la mort de 56 enfants, tués dans un attentat qu'elle a planifié et exécuté, de la traiter sans lui demander d'où elle vient ni ce qu'elle a fait. Mais l'on aurait pu faire preuve d'un peu de discrétion et ne pas réserver à madame BOUHIREB la réception d'une très haute personnalité. C'est une malade, certes ; j'ai appris pendant mes études que l'on ne faisait pas acception des personnes ; elle a le droit d'être soignée. Mais tout de même : sutor, ne ultra crepidam ! Pas de flonflon. Et un peu plus de respect pour la mémoire de ces petites victimes.
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Et puisqu'on parle de corruption, on pourrait - sans accuser ladite Ségolène de corruption, tout au plus de négligence - interroger certains de ses employés qui ont dû plaider devant les prud'hommes pour que l'on respecte leurs droits, et évaluer la manière dont elle les a traités.
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Allez, madame ROYAL, pas ça, pas vous. Occupez-vous du Poitou (ma région natale), distribuez aux lycéennes de votre région des chèques contraception pour qu'elles puissent forniquer à leur aise sans avoir à en référer à leurs parents, faites pleuvoir les subventions sur les Associations bien pensantes de votre bord, et posez donc, en douce et en vache, à madame AUBRY cette question-là : quelle est votre véritable patronyme de femme mariée, à côté de celui de DELORS ou d'AUBRY (celui de votre premier mari) ? Nous aimerions le savoir, non pour dénoncer, car chacun a droit de conduire sa vie privée comme il l'entend. Mais puisque vous réclamez à cor et à cri la transparence des personnalités de la majorité, exigez-là aussi de tous vos amis.
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A bon entendeur, salut !

mardi 29 juin 2010

Vilain oiseau...

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"Vilain oiseau que celui qui salit son nid" dit un proverbe assez peu connu.
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Les manoeuvres continuent. Ce matin, dès l'aurore, en regardant le site de France Info, j'apprends que la majordome de madame BETTENCOURT, monsieur Pascal B... (pourquoi B... et non pas le nom entier ?) a quitté de son plein gré, après plus de dix ans de service, madame BETTENCOURT. Il a reçu une indemnité (contractuelle) de départ de 215.000 euros, correspondant aux dires de son avocat, Me GILLOT (orthographe sous réserve) à deux ans de salaire. Ce qui revient à dire que monsieur Pascal B... avait plus de 100.000 euros de revenus salariaux annuels. Je dois dire que, bien qu'ayant atteint le plus niveau de la hiérarchie universitaire et me trouvant très convenablement honoré pour le travail que je fournissais, je n'ai jamais eu, loin s'en faut, de tels revenus !
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Bref. Là n'est pas la question. Voulant vérifier certains détails de cette information, afin de ne pas troubler mes lecteurs par des erreurs factuelles, je retourne sur le site. L'information et son commentaire ONT TOTALEMENT DISPARU. J'aimerais bien, messieurs les "journalistes" de France Info que vous m'expliquassiez la chose. Pourquoi cette information, à mon avis capitale, a-t-elle subitement disparu du site ? L'explication donnée par monsieur Pascal B... pour expliquer son geste (il se serait agi de défendre quelques collègues, dans je ne sais quelle histoire ; je n'ai pas pu vérifier) était assez évasive, et c'était ce point dont je voulais m'assurer. Je repose donc la question. Monsieur B... a-t-il monnayé le fruit de sa trahison ? Et combien ?
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En tout état de cause, l'attitude de monsieur B... est assez méprisable. Je dis bien "attitude", je ne dis pas monsieur B... Mais je ne puis m'empêcher de repenser à ce vieux proverbe français : "vilain oiseau que celui qui salit son nid".
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Quant au site MSN hotmail, il annonce fièrement dans les titres de ses informations, et la boucle de la manoeuvre est ainsi bouclée : "La situation de monsieur WOERTH, de plus en plus intenable, selon la presse". Alors, pensez-donc, si la presse le dit ! Mon Dieu, mais qui sont-ils ces "journalistes" qui se croient prophètes ? Qui leur a donné mission de faire et défaire la réputation des hommes politiques qu'ils n'aiment pas ? Et depuis quand déclare-t-on, sans preuve, qu'un homme est coupable, parce qu'on l'imagine coupable, et qu'on se projette dans la situation de manière telle qu'on lui reproche ce que l'on aurait sans doute fait si l'on avait été à sa place ? Mais il faut vendre, il faut alimenter les passions, déchaîner les haines recuites, susciter l'envie et la jalousie. Ils me dégoûtent de plus en plus tous ces médiocres qui trouvent dans certains politiciens de gauche de quoi nourrir leur amertume, et espérer des jours meilleurs pour leur petite carrière.
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Un bon conseil, monsieur WOERTH. Si vous n'avez rien à vous reprocher, tenez bon. Et poursuivez votre travail.
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PS : à 8 h 00, ce matin, j'ai pu voir l'information, non plus en gros titre, mais dans le menu déroulant des infos du jour. Il y a eu manifestement une intervention intentionnelle.

lundi 28 juin 2010

Manoeuvres...

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Lorsque, il y a quelques jours, j'ai parlé d'une petite information concernant Liliane BETTANCOURT et madame WOERTH, j'ai omis de préciser que c'était là le début d'une manoeuvre orchestrée par les syndicats, soutenus en sous-main par l'opposition. Je vais essayer d'expliquer comment la manoeuvre a été organisée.
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Premier temps. Au moment où monsieur WOERTH dépose son projet de réforme des retraites, et parce que ni l'opposition ni les syndicats n'ont la moindre proposition ou contre-proposition à mettre sur la table, quoi qu'ils en disent, il convient à tout prix de retarder la mise en oeuvre du projet, adopté en Conseil des Ministres. Pour arriver à cette fin, une seule solution, faire démissionner celui qui en est l'auteur, par tous les moyens, y compris les plus méprisables, comme celui d'utiliser des enregistrements de conversations privées. Les dénonciateurs savent que ces enregistrements sont dépourvus de toute valeur légale. Mais ce qui est important, c'est l'effet produit par leur divulgation. Il s'agit de démolir la réputation d'un homme, de le détruire et de l'acculer au départ. Ceci au moment où le projet est mis sur les rails. Ces procédés m'indignent, et devraient indigner toute personne qui essaye de penser avant de juger.
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Deuxième temps. On commence donc à distiller une seconde nouvelle. Madame BETTENCOURT a donné de l'argent, tout à fait légalement, à madame PECRESSE et à monsieur SARKOZY, plus exactement à leur parti, pour soutenir leur campagne électorale. Ces dons s'élèvent à 7.500 euros pour chacun d'eux. La loi l'autorise, et monsieur BERGE, du reste, ne s'est pas fait faute de soutenir très largement de ses deniers la campagne de madame ROYAL, en profitant de cette possibilité légale. Mais pensez donc, c'est de l'argent donné à des personnalités de la majorité ; c'est scandaleux, c'est intolérable, au moins dans l'esprit des journalistes de France-Info, auxquels je vais adresser bientôt une petite lettre ouverte. Puis l'on apprend que madame WOERTH est salariée d'un organisme de gestion des grandes fortunes, dont celle de madame BETTENCOURT. Le majordome de Liliane BETTENCOURT, abusant de la confiance de son employeur, enregistre à son insu des conversations privées entre elle et son avocat. Il apparaît dans ces conversations que Liliane a des comptes en Suisse qui ne semblent pas déclarés. Soyons clair, c'est inacceptable et je le dis tout haut. Elle a régularisé cette situation et c'est tout à fait normal. Toutefois je me demande comment ces enregistrements ont été transmis à une certaine presse et j'aimerais savoir si le majordome est syndiqué, si oui, à quelle organisation, et surtout s'il a monnayé son ignoble manège ? Ce serait intéressant de le savoir, et l'information doit être facile à obtenir. Je demande donc que l'on se renseigne sur ce point. Il est trop facile de se retrancher derrière la confidentialité. En l'occurrence elle ne serait que partielle puisque l'on connaît la source de ces informations dérobées.
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Troisième temps. La presse insinue ensuite que madame WOERTH connaissait l'existence de ces comptes cachés, qu'elle a mis son mari au courant de la situation de façon à empêcher que le fisc ne se mêle d'un peu trop près de la question. Bien entendu, il n'y a pas la moindre preuve qu'il en a été ainsi et il est très difficile de prouver l'inexistence de ce qui n'a pas été. Mais le doute s'est installé durablement dans l'esprit du public. Fort justement (j'y reviendrai) madame WOERTH démissionne de l'organisme qui l'emploie. On révèle à peu près au même moment que monsieur WOERTH a décoré de la légion d'honneur l'avocat de madame BETTENCOURT. C'est la preuve, aux yeux des médias, de la collusion entre les deux hommes. VOLTAIRE disait, pour se moquer des savants qui faisaient des Égyptiens les précurseurs des Chinois : "Ils ont pu aller en Chine, donc ils y ont été". Le raisonnement de ces "journalistes" est de la même eau !
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Quatrième temps de la manoeuvre : monsieur WOERTH a déjeuné avec le fils PEUGEOT. Bien entendu, ce déjeuner, aux yeux des journalistes, avait pour but de chercher un moyen d'éviter à monsieur PEUGEOT un contrôle fiscal destiné à vérifier l'origine de lingots d'or qui lui avaient été dérobés et dont l'origine aurait pu paraître douteuse. Estimé d'abord à 500.000 euros, le montant du vol est ramené à 150.000 euros (avant le déjeuner incriminé) ce qui, d'après les médias, permet à monsieur PEUGEOT d'échapper à ce contrôle. De plus, horresco referens, monsieur WOERTH aurait décoré de la légion d'honneur ce monsieur PEUGEOT ou l'un de ses proches (je n'ai plus en tête l'information précise). Donc c'est la preuve que monsieur WOERTH est intervenu en faveur de monsieur PEUGEOT. Il serait intéressant de savoir combien de lingots ont été dérobés, et ainsi de déterminer avec certitude le montant du vol qui aurait été surestimé par la police.
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Le cinquième temps de la manoeuvre a commencé. On réclame des commissions d'enquête ; on affirme que la position de monsieur WOERTH est fragilisée (elle l'est certes par ces affreux, mais aucunement sur la pertinence de ses réformes). Et dans quelques jours, ou peut-être même aujourd'hui, on va réclamer la démission du ministre. Eh bien je dis à monsieur WOERTH : N'en faites rien ! Vous avez fait preuve de naïveté en acceptant que votre épouse gère ces grandes fortunes, et vous avez donné prise à un soupçon de conflits d'intérêt. C'est le seul point que l'on peut, en toute honnêteté, vous reprocher. Laissez les envieux, les haineux, et les imbéciles dégoiser et se déchaîner contre vous. Ce qui doit vous déterminer, c'est votre conscience. Or pour autant que je puisse juger l'homme sur ce qu'il a fait, dit et paraît, je crois que vous êtes un homme intègre, droit et très compétent.
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Je rêve, je le sais, mais comme j'aimerais que dans l'opposition des gens se lèvent pour dire qu'ils désapprouvent ces procédés ! Ils gagneraient l'estime de nombreux concitoyens.

dimanche 27 juin 2010

Dans les coulisses...

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Dans les coulisses des partis politiques, on s'agite, on manoeuvre, pour savoir qui portera les couleurs de son camp aux prochaines élections présidentielles. Et c'est bien là notre malheur.
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ALAIN qui fut le maître de Simone WEIL à Normale Sup' a admirablement commenté la Note sur la suppression générales des partis politiques. Souffrez que je vous cite la conclusion de ce commentaire :
Aucun candidat ne devra se soumettre à un parti ; car ce n'est pas du tout cela qu'on lui demande. On lui demande au contraire de ne jamais suivre un parti, et de ne jamais abandonner le vrai parti, celui de la Justice et de la Vérité, choses qui ne peuvent être connues et suivies que par des individus, soutenus par leurs amis et jamais par les partis qui s'accordent à poursuivre ensemble le Juste et le Vrai, mais qui n'y pensent jamais, attendu qu'une collectivité ne peut rien penser.
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Elle est intéressante cette conclusion et elle illustre à merveille l'état de décomposition actuel de l'Esprit Public : une écrasante majorité des Français, nous disent en effet les sondages (dont il convient toutefois de considérer avec circonspection les résultats et les analyses), juge le gaullisme dépassé. Or, pour ceux qui se souviennent, il apparaît évident que le général De GAULLE a toujours considéré avec mépris les partis, qu'il les a fort justement réduits à la portion congrue, et qu'il a su fédérer autour de sa personnes des amis venus de tous les bords, de MALRAUX à CAPITAN, de VALLON à CHABAN-DELMAS, de Léo HAMON à Pierre MESSMER. Ces gens avaient une autre idée de l'intérêt général que nos politiciens actuels ; ils se réclamaient d'horizons politiques très divers mais cherchaient d'abord le Juste et le Vrai. Ils ne considéraient que ce Juste et ce Vrai se confondaient avec les intérêts de leur parti. Le général rassemblait, les partis - comme leur nom l'indique - divisent ; ils ne représentent jamais que ceux de nos concitoyens qui rentrent dans les passions qu'ils exaltent. Résumons-nous pour faire court, et ne pas trop radoter : la droite s'appuie sur l'égoïsme qu'elle habille du pompeux nom de liberté, et la gauche sur l'envie qu'elle déguise en solidarité. Rien de tout cela n'est Juste ou Vrai. Allez, encore un effort ! Peut-être se trouvera-t-il des esprits suffisamment libres de préjugés pour s'entendre sur les mesures propres à satisfaire à ces deux exigences.
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samedi 26 juin 2010

Ce que pense le Vénérable Professeur chinois Kuing Yamang

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Je me suis assuré auprès d'une amie qui parle chinois, a passé un an à PEKIN et a participé à la rédaction du grand dictionnaire RICCI, de la véracité du contenu de l'interview du Vénérable Professeur chinois KUING YAMANG. La traduction est fidèle et exacte. Si donc il s'agit d'une plaisanterie, elle porte non pas sur le fond du discours, mais sur une mise en scène organisée par des personnes qui voulaient faire passer un message auprès du public français, un peu comme MONTESQUIEU le voulut faire en son temps avec ses Lettres persanes.
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Il est exact que le phonème KUING n'existe pas en pinyin, système officiel de romanisation chinois. Il peut s'agir d'une erreur de celui qui a mis la vidéo en ligne sur YOUTUBE. Ces précisions sont données à l'intention d'un lecteur qui dans un commentaire suggérait que cet entretien filmé était une plaisanterie.
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Du coup, je me suis inscrit à l'Association philomatique à un cours d'initiation au chinois mandarin...
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A tout de suite.

vendredi 25 juin 2010

Confucius, toujours

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Quand j'entends XYLOGLOSSE, Martine AUBRY (dont le nom exact ne semble pas être celui qu'elle utilise publiquement) ou Frédéric LEFEVRE, je ne puis m'empêcher de penser à ce que CONFUCIUS disait d'un de ses contemporains, SHAO ZHENG MAO :
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"Il suffit qu'il (qu'elle) soit quelque part pour que les disciples s'assemblent en foule autour de lui (d'elle), il suffit qu'il (qu'elle) parle pour travestir la vérité et semer partout le doute, il suffit qu'il (qu'elle) exprime avec force une idée pour qu'elle soit pernicieuse et soutenue avec la dernière opiniâtreté. Cela fait de lui (d'elle) un phénix parmi les gens de rien ; il était impossible de ne pas le (la) condamner." (In Xun Zi, VIII, 2. Traduction de I.P. KAMEROVIC. [La partie féminine de la citation est de ma main !])
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Pour dire le vrai, CONFUCIUS alors Ministre de la justice dans la Principauté de LU, avait condamné à mort ce trublion qui, en raison de son rang et de son pouvoir très étendu, se croyait pourvu d'un titre éternel d'impunité. Pour dire encore le vrai, il est bien des hommes politiques, de la majorité comme de l'opposition, qui semblent bien partager l'opinion de cet infortuné SHAO ZHENG MAO en matière d'immunité. Et il est assez injuste et partial de ma part de ne viser que les trois personnages cités en exergue de ce billet. Il y en a beaucoup d'autres. Je me demande même si le constat de CONFUCIUS ne s'applique pas de nos jours à tous les hommes politiques engagés dans la lutte pour le pouvoir. Je me demande enfin si CONFUCIUS n'avait pas anticipé l'intuition et l'analyse de ma chère Simone WEIL qui prônait la disparition générale des partis politiques (j'ai fait un petit billet sur cette réflexion !).
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Nous aurions un très grand profit a lire et relire les ouvrages que l'on attribue à ce très grand sage chinois. Nous croyons que nos philosophes des Lumières ont pensé l'universel. C'est une grave erreur de perspective. Il nous faut revoir d'urgence nos opinions sur ce point.
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mercredi 23 juin 2010

Enfin une bonne nouvelle

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Enfin une bonne nouvelle. L'affreux GUILLON est licencié de France-Inter. On a mis du temps à remarquer que ce monsieur faisait son beurre sur le dos de personnalités qui n'avaient pas moyen de lui répondre, et de dénoncer ses calomnies. Il n'était même pas drôle, semble-t-il, simplement grossier. S'il avait eu l'humour léger, même féroce, il semble bien qu'on l'aurait gardé. Mais il n'était qu'injures, et insinuation, une sorte de Canard Enchaîné de la Radio publique..
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La décision a été prise par Jean-Luc HEES, le directeur de France-Inter. Il avait de bonnes raisons personnelles de le faire : monsieur GUILLON l'avait publiquement insulté, récemment, lors d'une de ces prestations qui ne font pas honneur à l'esprit français, pourtant réputé si fin ! Mais la France, monsieur GUILLON en a-t-il souci ? Ceux de son clan ou de son parti semblent avoir plus d'importance pour lui que tout autre considération de morale publique.
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Qu'on nous débarrasse une bonne fois pour toute de ces pseudo-emmerdeurs, de ces touilleurs d'excréments, de ces esprits qui se complaisent dans la méchanceté. Tout le monde n'est pas Henri ROCHEFORT, tout le monde n'écrit pas des pamphlets analogues à ceux du ci-devant marquis. Monsieur GUILLON va rentrer dans un anonymat dont on peut espérer que jamais il ne sorte plus.
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Poids et mesures

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Je plaide pour la création d'un nouveau service des poids et mesures. Il faut que je m'en explique.
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Il vous souvient sans doute des cries d'orfraie (justifiés du reste) qu'ont poussé les éléphants, éléphanteaux et éléphanticules, quand l'ex-docteur GUBLER a tenté de publier un livre dans lequel il relatait comment il avait suivi le Président MITTERRAND pendant sa longue maladie. Il révélait dans ce livre des confidences ou des faits qui relèvent tout simplement du secret médical. Il fut radié de l'Ordre des Médecins, interdit d'exercice par conséquent, et son livre fut retiré de la vente par décision de justice.
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Les mêmes éléphants, éléphanteaux, éléphanticules ne s'offusquent pas qu'un majordome ait pu enregistrer des conversations privées entre madame BETTENCOURT et son avocat, que ce même individu ait pu livrer aux médias le contenu de ces conversations ; avec une bassesse d'âme qui décidément semble bien être le seul moteur de leur action politique, ils utilisent le contenu de ces enregistrements pour faire un très mauvais procès à monsieur WOERTH. Pensez donc, madame BETTENCOURT, sur les recommandations de son avocat, a donné, en toute légalité, 7500 € à Valérie PECRESSE et autant à monsieur SARKOZY. Mais monsieur Gérard MONATE a pu faire encaisser pour le PS des millions de francs lourds par l'entremise de la ténébreuse officine URBA et grâce à des fausses factures, sans que cela n'offusque ces belles âmes. Mais ça date tellement n'est-ce pas !
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Madame BETTENCOURT a régularisé la situation fiscale des comptes qu'elle détient en Suisse. C'est bien le moins qu'elle pouvait faire. Je le dis tout net. Plût au Ciel que feu Roger-Patrice PELAT, l'ami du Président MITTERRAND, ait eu une attitude identique lors des diverses affaires boursières dans lesquelles il fut impliqué.
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Quant à madame WOERTH, elle a démissionné du poste de gestionnaire de la fortune de madame BETTENCOURT. Il n'y a aucune raison objective de soupçonner sa bonne foi quand elle dit ne pas avoir eu connaissance des évasions fiscales de sa cliente avec laquelle elle n'avait aucune relation directe. Les attaques dirigées contre monsieur WOERTH sont ignobles ; le champion toutes catégories dans l'ignominie est XYLOGLOSSE, l'innénarrable Arnaud MONTEBOURG, ce bellâtre batteur d'estrade. Il n'honore pas la profession d'avocat dont il se réclame. En vérité ceux qui attaquent l'honnêteté de monsieur et madame WOERTH ont tout simplement opéré une opération psychique très familière aux esprits tordus. Elle consiste à se mettre à la place imaginée de celui qu'on accuse, parce que si l'on y avait été, on aurait fait ce dont on l'accable.
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Mais y aura-t-il donc dans la majorité comme dans l'opposition des esprits suffisamment droits pour ramener le débat politique à un niveau de dignité quelque peu supérieur ?

mardi 22 juin 2010

Elle ment

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Madame AUBRY ment. Quand elle prétend qu'en cas de victoire de la gauche elle ramènera l'âge de la retraite à 60 ans, elle sait pertinemment qu'elle ne le pourra pas. Elle approuve les mesures prises par ses amis en Grèce, en Espagne ou au Portugal (suppression du 13e et 14e mois en Grèce, diminution des salaires des fonctionnaires en Espagne, par exemple). Il doit bien y avoir une raison. Mais ce qui est bon pour les autres pays ne semble pas l'être pour le sien. Sa France à elle n'existe pas. C'est une France rêvée, une France idéale (dans l'esprit socialiste). Il faut tout de même que la Première secrétaire nous explique comment elle parviendrait à distribuer des richesses qui ne sont pas produites. Car c'est bien de cela qu'il s'agit.
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La crise que nous connaissons est une crise de l'aveuglement. La majorité des Français, dont l'ignorance en matière économique est abyssale, (à la mesure de la certitude que les éléphants ont de pouvoir résoudre tous nos problèmes par un coup de baguette magique à fort caractère fiscal), n'a pas compris que quand les banques prêtent de l'argent, elles prêtent en réalité un argent qui n'a qu'une existence virtuelle, et qui est gagé sur les biens et richesses à venir produites par l'emprunteur. C'est parce que les pays à direction socialiste ont emprunté plus que la production prévisible de richesses pendant la période de remboursement, que nous connaissons ce marasme. Le problème de la France est essentiellement une insuffisance de production de richesses liée à une insuffisance de travail que n'ont pas compensée les gains de productivité. Sur ce point, toutefois, j'ai lu un article dont j'ai oublié qui l'avait écrit - c'était un universitaire économiste - qui plaidait avec de très bons arguments pour une augmentation du pouvoir d'achat, en encadrant cette mesure par des aides à la production.
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La solidarité de madame AUBRY consiste à permettre au plus grand nombre de ses électeurs de prendre du bon temps, sans trop se fouler, en faisant financer leurs petits plaisirs par ceux qui ne votent pas pour le Parti de la Rose. C'est une solidarité qui se moque des agriculteurs, des commerçants, des artisans, des professions libérales, bref de tous ceux de nos compatriotes qui exercent un travail autonome et dont les revenus ne dépendent que de leur travail. Madame AUBRY est la maman attentionnée des salariés du public, comme messieurs MELANCHON, BESANCENOT et LAURENT sont les papas putatifs des salariés du privé. Tout cela exhale de vieilles odeurs marxistes. Nous aurions mieux à faire que de nous opposer les uns aux autres. JAURES avait dit des choses remarquables d'humanité sur ce sujet. Il n'avait pas de mots haineux, mais une analyse à la fois rigoureuse et morale (Que faut-il faire pour avoir une vie bonne ? Telle était la question centrale, et pratique, qu'il se posait. J'en ai un jour parlé dans un de mes billets.) Mais tout le monde n'est pas JAURES... Je ne parle pas seulement du sexe de madame AUBRY. Je parle aussi du coeur.
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dimanche 20 juin 2010

Comment on écrit l'histoire

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J'achève la lecture d'un petit livre dérangeant et qui me semble devoir être critiqué sur plusieurs points, mais qui donne des éclairages très intéressants sur la fonction éthique du roman, présenté comme une fiction volontaire, et qui ne prend jamais le parti de définir le bien ou le mal, mais simplement révèle la vérité de l'homme.
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Nancy HUSTON, puisqu'il s'agit d'elle, dans son ouvrage de réflexion L'espèce fabulatrice dit ceci qui me paraît devoir être gravé en lettres d'or sur le fronton de toutes les cheminées, privées ou publiques, spécialement celles des palais nationaux :
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"Chaque pays raconte, de son Histoire comme de toutes les histoires, la version qui l'arrange, et qui le montre sous la lumière la plus flatteuse. Certains faits marquants seront à jamais engloutis dans le silence ; d'autres, au contraire, deviendront fictions officielles et seront inlassablement soulignés, commémorés, enseignés."
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Voilà qui est vrai et qui a déjà été analysé avec une acuité remarquable par Simone WEIL, au fil de ses Ecrits historiques et politiques. Dans un texte qu'elle a intitulé Quelques réflexions sur les origines de l'Hitlérisme, elle montre que des formules comme La France éternelle ou L'éternelle Allemagne n'ont strictement aucun sens. Il faut voir comment elle explique, avec une érudition extraordinaire, la manière dont HITLER s'est inspiré de la politique extérieur de Rome. Il n'y a pas de France éternelle, au moins en ce qui concerne la paix et la liberté. Napoléon a inspiré au monde autant de terreur et d'horreur qu'HITLER. Quant aux Germains, ils étaient bien plus fidèles à leurs engagements et à leurs serments que les Romains qui n'ont cessé de les violer et d'exercer sur ces peuples une tyrannie et une cruauté dont nous n'avons pas la moindre idée. Pourtant (et TACITE le confirme : il dit de l'un de ces peuples germains qu'il choisit de défendre sa grandeur par la justice. Il est dépourvu d'avidité, de cruauté, tranquille, se tenant à part) les Germains ont été longtemps des modèles de vie politique bonne. C'est du cynisme romain qu'HITLER s'est inspiré, pas de l'Eternelle Allemagne ! Et nous avons commis l'irréparable erreur, en 1938, de confondre les nazis et les allemands. Voilà qui arrangeait bien les hommes politiques.
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Si nous n'étions pas prisonniers du mythe de la Révolution française, obsédé par une égalité qui est supposée nous conduire au bonheur, nous comprendrions, entre autre, que si l'égalité est mariée à la fraternité (au moins dans notre devise), nous devrions accepter de faire un effort pour régler au mieux de tous les intérêts de nos concitoyens l'épineux problème des retraites. Le mythe historique a la vie dure, les syndicats aussi. Et, continuant de nous raconter des fables sur la France éternelle, nous allons tout droit dans le mur.

samedi 19 juin 2010

Message d'Alsace

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Je reçois à l'instant même d'un ami alsacien un courriel qu'il a reçu d'une habitante du quartier strasbourgeois de HAUTEPIERRE. Il y a peu, je vous parlais du Cheikh BOUSLIMANI. Je suis obligé aujourd'hui de vous parler, sous toutes réserves cependant, de ceux qui, s'opposant à lui, l'ont arrêté, torturé et tué.
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Je recopie donc intégralement le courriel tel qu'il a été envoyé à cet ami :
"Un mail juste pour vous informer de ce qui se passe actuellement à la paroisse protestante de HAUTEPIERRE. Le jeudi 20 mai, 2 ou 3 jeunes ont mis le feu dans l'entrée de l'église alors qu'un groupe se trouvait à l'intérieur et qu'un jeune homme habite au-dessus.
Quelques jours plus tard, l'une des femmes présentes a croisé une petite fille dans le quartier et lui a demandé si elle savait pourquoi son église avait brûlé. Après avoir dit "Non !", la petite fille a dit "C'est parce que vous priez Jésus dans votre église !"
Le vendredi 28 mai, 2010, l'église a été saccagée (la Bible sur l'autel déchirée !!).
Bien sûr, il ne s'agit que d'une petite église protestante de Hautepierre, on ne dit rien ! Imaginons un instant qu'il s'agisse d'une mosquée ?"
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Vous noterez d'abord que la personne qui a envoyé ce courriel ne donne aucune indication sur les suspects ni sur la petite fille. On peut toutefois imaginer que ce quartier, fortement peuplé de personnes de confession musulmane, héberge quelques extrémistes islamistes et que ces derniers sont responsables de ces dégradations. Mais rien ne permet de le dire. Il suffit de souligner que c'est la haine de Jésus qui, selon la petite fille, serait à l'origine de ces actes insensés, et ces extrémistes font partie de ceux qui le détestent .
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Notre correspondante a raison. Imaginons qu'il se fût agi d'une mosquée, les belles âmes de gauche et de la LICRA réunis n'eussent pas emboucher assez de trompettes pour dénoncer ces atteintes à un lieu de culte musulman, mélangeant racisme, religion et politique. Mais il s'agit d'un édifice qui sert à des chrétiens, quantité négligeable dans notre belle république laïque qui n'a d'yeux doux que pour les citoyens venus des pays riches en pétrole. Je me pose du reste une question. Monsieur Olivier PICARD, l'éditorialiste acide des Dernières Nouvelles d'Alsace, s'est-il fendu d'un éditorial sur un sujet qui tout de même soulève bien des inquiétudes ,
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Affaire à suivre.
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vendredi 18 juin 2010

Cours d'économie du Vénérable Professeur Kuing Yamang.

Nihil in intellectu...

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Un de mes lecteurs s'étonnait de me voir attribuer à Thomas d'AQUIN la célèbre formule : "il n'y a rien dans l'intelligence qui ne passe d'abord par les sens". Il l'avait vu, à juste titre, attribuer à d'autres auteurs. Quelques recherches sur internet me permettent de lui répondre aujourd'hui avec précision.
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ARISTOTE, avant Thomas d'AQUIN, avait formulé, en grec, le même constat. Le docteur angélique reprend dans sa Somme Théologique cette évidence, et il est l'auteur de la formule latine : "nihil in intellectu nisi primis in sensu". Mais la formule est elle-même reprise sous des formes quelque peu différentes par les philosophes empiristes, dont elle devient la devise. Ainsi de LOCKE, de HUME, de BERKELEY. Le grand LEIBNIZ lui-même adhèrera à la formule, en y ajoutant toutefois, ce qui est également juste : "nisi intellectus ipse", "si ce n'est l'intelligence elle-même".
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Il existe des formes latines légèrement différentes de cet aphorisme : on trouve, par exemple : "nihil est in intellectu quod non prius in sensu", ou encore "nihil est in intellectu quod non fuerit in sensu". LOCKE, pour sa part, formulera ainsi "nihil est in intellectu quod non antea fuerit in sensu".
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La formule mérite un petit commentaire. Pour Thomas d'AQUIN, repris par Ignace de LOYOLA, l'homme dispose de trois facultés : la sensibilité, qui informe l'intelligence, et la volonté qu'anime cette dernière. On ne peut donc accuser Thomas d'AQUIN d'être un pur empiriste, comme les auteurs anglo-saxons nommés en tête de ce billet. Il n'est pas davantage un disciple du sensualisme, qui concentre tout dans les sensations. Il dit et affirme, et c'est l'évidence, que l'intelligence, structure spécifique et pré-existante à toute sensation, a besoin d'être informée par les sens pour être en prise avec le réel. Vous comprenez pourquoi je me bats contre les systèmes d'idées toutes faites. PASTEUR disait, du reste, "Accumulons des faits pour avoir des idées". C'est la bonne méthode pour agir avec sagesse.
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J'espère que mon attentif lecteur se contentera de ces données un peu superficielles.
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Esprit de système et esprit droit

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Depuis l'ouverture de ce Blog, je n'ai cessé de pourfendre l'esprit de système et de privilégier l'examen des faits au détriment de la tyrannie des idées. Seule cette méthode permet vraiment de penser, c'est-à-dire de porter un jugement en vérité. Je parle ici de la vérité et de la droiture de la personne ; en aucun cas, je ne prétendrais que la méthode donne immanquablement accès à la Vérité, mais il est impossible de l'approcher sans son secours.
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Un homme extraordinaire a donné sa vie pour cette raison-là. Christian de CHERGE, prieur du Monastère de TIBHIRINE a été décapité et six de ses frères avec lui, pour avoir vécu saintement de cette certitude. Son livre, "L'invincible espérance" est d'une densité remarquable. Esprit supérieur, Christian de CHERGE ne divise pas les hommes en deux catégories ceux qui ont les mêmes idées que lui : les bons, et les autres : les méchants. Il sait que le combat est d'abord un combat intérieur, et qu'il réclame d'autres moyens que ceux du monde et de sa ténèbre.
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Des esprits enfiévrés, dépourvus de discernement, englobent dans la même réprobation tous les musulmans. C'est une généralisation qui relève de l'esprit de système. Christian, lui, a une autre vision ; voici comment il parle d'un religieux musulman de ses amis, "le cheikh BOUSLIMANI : militant islamiste, et aussi cheville ouvrière d'une sorte de Caritas musulmane. Sollicité par des extrémistes de donner une fetwa (un jugement) autorisant la violence au nom de l'islam, il a préféré l'arrestation, la torture et finalement la mort. Pour nous tous, il est un témoin, parce qu'il n'a pas voulu pécher contre l'Esprit saint. Nous attestons que son martyre vient de l'Esprit, et nous proclamons que ce savant du droit musulman a partagé la grâce des simples et des tout-petits qui est de rendre témoignage à la vérité."
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L'exemple est démonstratif. Il prouve en abondance que ce n'est pas l'étiquette qui fait l'homme, mais sa capacité à penser et à penser en vérité. Christian de CHERGE proclame que le cheikh BOUSLIMANI est saint et qu'il a été inspiré par l'Esprit Saint. Je partage - comment pourrais-je faire autrement ? - cette opinion. Et comme il serait bon qu'elle soit celle de toute notre société. La violence aveugle reste la violence, et il n'est pas nécessaire d'être chrétien, ou bouddhiste, ou musulman pour déduire qu'elle n'est pas digne de l'homme.
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Ayons une pensée pour tous ces hommes et ces femmes qui ont donné leur vie pour rendre témoignage à la vérité.
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jeudi 17 juin 2010

Il fallait bien s'y attendre

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Comme on pouvait le prévoir, madame AUBRY du haut de son ministère de la parole a déclaré que la réforme des retraites proposée par monsieur WOERTH est injuste et inefficace. Elle argue, avec une mauvaise foi incroyable, que l'on demande aux salariés 85 % des efforts nécessaires au redressement partiel de la situation financière des retraites et elle utilise ce pourcentage pour illustrer l'injustice des mesures. C'est une idiotie de plus mais elle va faire mouche. Si les salariés contribuent à cette hauteur, c'est tout simplement parce qu'ils sont de loin les plus nombreux cotisants. La Première Secrétaire raisonne en masse et non par personne. En d'autres termes, pour 100 euros perçus, on ne demande pas à un individu donné de verser 85 euros. C'est l'ensemble des cotisations supplémentaires versées par les salariés qui font 85 % du total collecté. Et l'on voit mal pourquoi, au motif qu'ils sont riches, un assez petit nombre de nos concitoyens devraient abonder un trou qu'ils n'ont pas creusé. Certes, il est juste qu'ils contribuent, et plus que les moins bien lotis, mais tout de même il y a des limites aux prélèvements qui dans les projets socialistes risqueriaent d'être de la confiscation pure et simple.
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On ne voit pas bien non plus pourquoi la mesure serait inefficace. Il est parfaitement admis que le report du départ à la retraite à 62 ans diminuera de moitié les sommes versées en 2018 au titre des pensions. C'est après cette échéance que les choses recommenceront à se gâter. Madame AUBRY critique, mais elle se garde bien de dire comment elle va trouver les 100 milliards annuels manquants pour régler la question. L'emprunt peut-être ? Comme ses amis grecs, espagnols et portugais ? L'impôt peut-être ?
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Monsieur CHEREQUE, d'habitude mieux inspiré, refuse catégoriquement le report à 62 ans. Il prétend avoir une solution de rechange ; il le proclame ; il le claironne. Mais j'attends toujours de savoir comment il va s'y prendre, et je ne vois rien venir.
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Ecoutez-bien ce que je vais vous dire. Avant peu de temps, on va reparler de l'affaire BETTENCOURT. Comme par hasard, des conversations, enregistrées à son insu, entre elle et son avocat laissent apparaître l'existence d'un compte de 65 millions d'euros en Suisse. Il semble bien que ce compte soit discret, si vous voyez ce que je veux dire. On susurre que monsieur WOERTH a géré la fortune de madame BETTENCOURT. On va bientôt l'accuser d'avoir couvert cette fuite, alors que c'est par son effort constant qu'il a réussi à obtenir des informations sur les comptes secrets détenus par de riches Français dans les banques de la Confédération. Quand on n'a aucun argument rationnel pour s'attaquer aux évidences, on s'attaque aux personnes, on les salit, sans la moindre preuve, on insinue, et l'on manipule l'opinion pour l'amener à ses vues et à ses fins : le pouvoir, par tous les moyens. C'est vrai pour tous les partis quels qu'ils soient. Et c'est intolérable.
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La suite du feuilleton à bientôt.

mercredi 16 juin 2010

Techniciens de l'opinion

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Parmi les nombreux défauts qui sont les miens, il en est un que je me dois de confesser publiquement : je suis têtu. Il vous souvient que j'ai souvent cité le livre admirable et roboratif de Marcel De CORTE. Dans le droit fil du billet d'hier, je voudrais donc rajouter une remarque de cet auteur. Et tant pis si je radote. Je demande pourtant à mes lecteurs de bien peser l'importance de ce que dit ce philosophe.
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"Le rôle du technicien du conditionnement de l'opinion des esprits est de substituer le règne de l'opinion dite souveraine à l'exercice de l'intelligence, laquelle ne joue aucun rôle, sauf accidentel, dans les régimes démocratiques à vaste rayon d'action dont sont nantis les États modernes, faute de l'expérience qui la mettrait en branle. Or, le propre de l'opinion est d'être essentiellement malléable : les rapports ténus qu'elle entretient avec la réalité font d'elle une entité ductile, fluide, façonnable à l'extrême, à laquelle la volonté de puissance la plus forte impose sa forme. Au sens le plus rigoureux du terme, on se fait une opinion et on fait l'opinion. L'opinion est le produit d'une activité poétique et fabricatrice où l'imagination du producteur exerce une fonction capitale. Avec les moyens matériels dont les techniciens disposent aujourd'hui, la presse, la radio, la télévision, etc., il n'est pas exagéré de dire que l'opinion est fabriquée à la chaîne avec un art consommé de la manipulation, du tripotage et du trucage, dans les officines d'information qui abondent sur la planète. Notre siècle est celui de l'information déformante. Selon toute vraisemblance, il sera impossible à l'historien de connaître la vérité historique sur les événements qui se déroulent sous nos yeux depuis un demi-siècle." (In L'intelligence en péril de mort. Éditions du Club de la Culture français, Paris, 1969.) [Sur ce dernier point, par exemple, on pourra toujours citer l'assassinat du Président KENNEDY, ou les mystères du 13 mai 1958 qui a vu le retour du Général de GAULLE au pouvoir. Je ne crois pas que l'on connaisse jamais la vérité sur ces événements.]
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Le livre est épuisé, rare à trouver. Mais si vous avez l'occasion de le voir à l'étalage d'un bouquiniste, n'hésitez pas à en faire l'achat. D'une lecture facile, d'un contenu profond, fruit d'une pensée longuement mûrie, l'ouvrage est un des plus intéressants que j'ai jamais lu sur les ravages de la prétendue modernité.
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Nous voudrions des journalistes qui aient une culture philosophique approfondie, et qui sachent faire la différence entre le réel et l'imaginaire, entre le fait et l'opinion. Hélas, on ne nous propose que les ignobles du Canard enchaîné. Oh ! Des faits, ils en racontent et il est vrai que le journal est assez rarement attaqué, mais ses "informations" sont sélectionnées, tronquées, présentées de manière telle que derrière le fait se love la serpentineuse insinuation qui détruit les réputations, ternit les honneurs, et ne fait le profit qu'à quelques serviteurs de courants de pensée bien identifiables et que je vous laisse deviner. Ne parlons pas du Monde. C'est un cloaque, un concentré d'hypocrisie cauteleuse, qui se vautre dans les scoops ruineux pour notre patrie (ah ! monsieur PLESNEL !) et ne sert que la bien-pensance de gauche, de cette gauche qui fréquente les belles brasseries de Saint-Germain des Près, accueille en son sein de brillantes têtes d'oeuf dont je doute fort qu'elles connaissent le prix d'un ticket de métro. Je ne parle pas de Libération, tout de même de meilleure tenue. Marianne est piquée par le virus de l'antisarkozysme primaire. Quant au Figaro, il me semble que ses meilleures pages se concentrent dans le Carnet du jour.
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A demain.
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mardi 15 juin 2010

Il y avait bien longtemps...

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Il y avait bien longtemps que je ne vous avais cité mon cher Gustave THIBON. Il faut que je répare au plus vite ce retard. Dans un ouvrage majeur, Notre regard qui manque à la lumière (Fayard, Paris, 1970), notre vigneron philosophe, fin psychologue et grand moraliste, dénonce les tares du siècle, en souligne les lumières, parle avec pudeur de ses doutes et de ses limites. Il faudrait tout apprendre par coeur, et faire connaître à tous ceux qui préfèrent la lumière aux ténèbres, la parole de celui qui hébergea et connut Simone WEIL avant qu'elle ne parte pour l'Angleterre et qu'elle n'y meure, trop tôt, trop jeune. Pour aujourd'hui, je me bornerai à vous livrer ce petit passage :
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"Les hommes apprécient un mets ou un remède dans la mesure où la publicité empoisonne leur cerveau ; ils jugent de la beauté d'une femme ou du talent d'une actrice d'après le bruit qu'on fait autour d'elles ; ils attendent pour s'ouvrir à la charité du Christ, de lire dans un journal faisandé (et le mot est encore trop indulgent, car le faisan est encore plus empaillé que pourri) un reportage sur l'abbé Pierre entre une photographie de vamp et le récit d'un crime sordide, tandis que la misère en chair et en os qu'ils côtoient chaque jour les laisse indifférents. Ils ne voient dans le monde que la poudre qu'on leur jette aux yeux et seul le tapage de la grosse caisse trouve un écho dans leur coeur."
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Aucun domaine de l'activité humaine n'échappe à l'attraction tentaculaire de l'opinion dominante. Je m'en suis rendu compte, figurez-vous, en regardant (d'un oeil distrait, j'en conviens), le match qui a opposé l'équipe de France de foot-ball à celle de l'Uruguay. Je n'y connais pas grand chose, peut-être, mais enfin il n'était point nécessaire de sortir de polytechnique pour voir que les français faisaient des passes d'un précision remarquable, savait repérer le joueur démarqué, allaient vite et qu'ils étaient d'un niveau nettement supérieur à leurs adversaires. Mais Eugène SACOMANO a dit, paraît-il, que nos joueurs étaient des fantômes, dépourvus d'énergie et de sens du jeu, et cela a suffi pour que dans les chaumières, le téléspectateur, oubliant son jugement personnel et son sens critique, déclare, contre son sentiment, que les français n'étaient pas à la hauteur.
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Il me semble que le premier devoir de l'enseignant est d'ouvrir le coeur de ses élèves à leurs propres sentiments, avant de leur mettre en tête un esprit critique desséchant qui leur fait examiner la réalité à la lumière de systèmes de pensée préformés, avant même qu'ils aient pu appréhender pour eux-mêmes ce qu'ils voyaient, entendaient, sentaient ou goûtaient. Il est de bon ton de se moquer des sensations. Il est très chic d'avoir des "idées". Il me paraît à moi plus important de penser. Et Thomas d'AQUIN l'a dit : il n'y a rien dans l'intelligence qui ne passe d'abord par les sens. Si je vois que les joueurs français ont été habiles et ont bien joué, j'en conclus qu'ils sont plus de chances que celles que l'on veut bien leur donner dans les sondages... C'est le devoir du journaliste d'informer ses lecteurs en faisant le net partage des faits et de son opinion personnelle ou ou d'une opinion politiquement correcte.
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Le présent billet n'a pas pour but de faire l'apologie de notre équipe nationale de foot-ball. Il se propose simplement de vous suggérer d'avoir le plus grand recul devant les condamnations, commentaires, jugements des hommes qui font l'opinion. Tous les journalistes, bien sûr, ne sont pas des apprentis-sorciers ; il en est, Dieu merci, de fort honnêtes. Mais un trop grand nombre d'entre eux est victime de l'esprit de système, tellement français, et qui nous fait tellement de tort auprès des étrangers. Nous leur donnons l'impression de tout savoir, mais hélas nous ne savons que ça.
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C'est tout pour aujourd'hui.

lundi 14 juin 2010

Hésitations

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J'ai bien hésité avant de rédiger ce très court billet. Mais enfin je crois que je le dois. Oui, je suis choqué que madame BOUTIN ait accepté d'être payée, en sus de sa retraire de député, pour remplir une mission, sans doute très prenante, mais qui vaut pas 9000 euros par mois !
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Il faut tout de même que nos hommes politiques et nos élites comprennent qu'en période de crise, de chômage, de sous-emploi et de difficultés de toutes sortes, ils doivent donner l'exemple. Bien entendu les émoluments des chargés de mission sont budgétisés et le budget de l'état ne se trouve pas mis en péril par ces dépenses qui nous étonnent. Mais justement c'est bien la budgétisation de ces frais de mission qui ne devrait plus être. C'est là-dessus qu'il faut faire des économies. Il ne s'agit pas de supprimer des privilèges (j'ai déjà expliqué ce qu'est un privilège) mais des avantages qui ne sont pas dus. On peut servir sans se servir.
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En réalité, ce qui me touche le plus - tant pis si je vous heurte -, c'est que madame BOUTIN ne fait pas mystère de son attachement à Jésus, que le public le sait, et qu'elle est donc attendue sur son témoignage. Or nul ne peut servir deux maîtres : Dieu et l'argent. Que monsieur Y, Z ou W, chevalier d'industrie, grand ponte de la finance, politicien flamboyant, recherche, avec le pouvoir, l'argent, cela ne choque guère l'opinion. Mais l'opinion sait bien que le disciple doit servir les pauvres en priorité. Et il y a donc un contre-témoignage à accepter cette rétribution considérable. Il ne fait aucun doute que la mission demande un gros travail et qu'il n'est pas anormal qu'un travail soit rétribué quand il est le moyen de subsistance. Mais tel n'est pas le cas.
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Il me semble que madame BOUTIN rendrait un grand service à l'Église si elle reconnaissait publiquement cette erreur de jugement et qu'elle la regrettait au nom même d'un Dieu qu'elle veut servir. Voilà qui serait juste, humble, et apprécié des esprits droits.
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samedi 12 juin 2010

Economie dirigée ; le volte-face de la Convention

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Peu avant la chute de ROBESPIERRE, la propagande de la Convention exaltait encore la Loi dite du maximum qui n'était autre qu'un contrôle des prix lié à un rigoureux contrôle social. C'était "un bienfait national ; sans elle, l'égoïsme et la cupidité, de concert avec l'aristocratie, auraient déjà fait mourir le peuple dans la cruelle agonie des besoins" (Circulaire du 24 messidor ; 12 juillet 1794).
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Vient thermidor et la chute de l'Incorruptible. Six mois après l'exécution du "Tyran", la Convention proclame ceci : "La raison, l'équité, l'intérêt de la République réprouvaient depuis longtemps la loi du maximum... Les esprits les moins éclairés savent aujourd'hui qu'elle anéantissait de jour en jour le commerce et l'agriculture ; plus cette loi était sévère, plus elle devenait intolérable ; l'oppression prenait en vain mille formes. C'est à l'industrie, dégagée d'entraves, c'est au commerce régénéré, à multiplier nos richesses et nos moyens d'échange. Les approvisionnements de la République sont confiés à la Liberté, seule base du commerce et de l'agriculture." (Proclamation du 24 décembre 1794.)
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Ainsi, après avoir affamé le peuple par cette loi imbécile du maximum (il y eut une très grave famine en 1793) qui ne frappait que les pauvres, le Gouvernement faisait une étonnante volte-face et brûlait (avec la presse à assignats) les principes qu'il adorait quelques temps auparavant.
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L'événement est significatif du mouvement de l'histoire politique de notre pays. Ce que fait un gouvernement est défait par celui qui lui succède après s'y être opposé. Il n'y a aucune continuité dans la politique, de sorte qu'aucune des mesures n'a eu le temps de porter ses fruits mais qu'elle a bien celui d'exercer ses effets négatifs avant d'avoir pu en manifester les positifs.
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Il n'y a qu'à entendre les responsables de l'opposition qui promettent (à mon avis avec témérité) d'abolir les mesures que désapprouvent sa clientèle électorale, s'il elle revient au pouvoir. Il est de la sorte impossible de conduire une politique sur le long terme, et de travailler à ce que TAINE appelait les "grandes oeuvres héréditaires". Il n'y a, d'aucun côté, la moindre tentative de considérer les faits dans leur nudité absolue. Nous avons le meilleur institut de statistiques économiques du monde, il faut le dire très haut. Il fournit des données immédiates et des projections pour le futur qui ont montré leur grande fiabilité. Rien n'y fait. Si le système dit qu'il faut aller dans le mur pour prendre le pouvoir, il faut le faire.
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Misère ! quand aurons-nous suffisamment d'esprits courageux, d'où qu'ils viennent, pour regarder bien en face et avec autant de précision possible la réalité, et prendre les mesures qui s'imposent pour en relever les défis.
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Déjà un journaliste du Directoire disait : "Le petit peuple travaille très doucement... son métier est devenu une sorte d'amusement... Il loue ses bras comme par condescendance". Je mettrais quelques bémols au premier terme de ce jugement sévère. Mais j'en approuve le deuxième et le troisième : le grand crime de madame AUBRY contre l'homme, avec ses 35 heures, c'est d'avoir considéré que le travail est une malédiction imposée par les "patrons", alors qu'il est une des dimensions fondamentales de la construction de soi. Il suffit de regarder la tristesse, le désespoir des chômeurs. Madame AUBRY a commis une énorme confusion entre emploi et travail. Le travail ne sert pas seulement à la vie du corps, mais aussi à celle de l'esprit et de l'âme. On mettra du temps à s'en remettre.
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jeudi 10 juin 2010

J'aime pas Platon

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C'est à croire que les multiples fonctionnaires qui hantent les couloirs des institutions européennes portent pieusement dans leur bagage un exemplaire des Lois de PLATON. Ce philosophe tellement admiré, est l'idéologue le plus distingué qui n'ait jamais habité le Vieux Continent, je découvre le fait avec stupeur. Oyez plutôt.
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A la section 746e des Lois on lit ceci : "Il ne faut pas qu'on nous accuse de minutie si nous descendons dans le plus grand détail, jusqu'à ordonner que, parmi les récipients, il n'y en ait aucun qui n'ait sa mesure déterminée. [Il faut que] tout soit soumis à des règlements ; [il faut] prescrire à tous les citoyens pour tout le temps de leur vie un ordre d'actions depuis le lever du soleil jusqu'au lendemain matin."
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Et c'est pourquoi de directives en directives bruxelloises, on nous impose de nouveaux compteurs électriques (dont les mérites, aux dires des quelques bénéficiaires chez qui l'on commence à échanger les anciens, sont très discutables), on réglemente les chocolats, les pneus, les légumes, les transports, et tant d'autres choses encore. Rien n'échappe à l'oeil vigilant de ces scrupuleux observateurs de la vie humaine, de ces entomologistes de la société, que sont les fonctionnaires des différentes Directions européennes. Tout cela est insupportable. Et tout cela a commencé à germer dans la tête de PLATON.
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Le "neveu de CHARMIDE et cousin de CRITIAS" (i.e. notre philosophe) dit ceci dont les politiciens professionnels ont dû s'imprégner quand ils se sont lancés dans la carrière : "Le citoyen a une occupation qui exige beaucoup d'exercices et d'études : travailler à mettre et à conserver le bon ordre dans l'Etat". Vous comprenez, chers lecteurs, pourquoi un si petit nombre de députés, de ministres, de sénateurs, ont exercé une activité professionnelle, industrielle ou commerciale. C'est qu'il faut du temps pour mettre de l'ordre dans l'état à défaut d'en mettre dans ses idées ! Presque aucun de ceux qui nous dirigent n'a la moindre expérience de ce qu'est l'activité d'un artisan ou d'un chef d'entreprise. Il faut en effet beaucoup d'exercices et d'études pour exercer le "métier de citoyen", titre que les politiciens semblent avoir confisqué, en se plaçant au-dessus des humbles servitudes de l'activité humaine.
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Je vais vous dire : "j'aime pas PLATON !"

mercredi 9 juin 2010

Idoles

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Depuis le petit matin, ils s'époumonent autour de l'autel où ils ont sacrifié à Baal un jeune taureau : "Ô Baal ! Réponds-nous ! " supplient-ils, dans l'espoir qu'il viendra allumer le feu de l'holocauste. Au milieu du jour, Elie, qui, de son côté, vient aussi de sacrifier un taureau à Yahvé, et offrira son sacrifice le soir venu, se moque des prêtres de Baal : "Criez plus fort, puisque c'est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; ou peut-être dort-il, mais il va se réveiller !". Et les prêtres de Baal de poursuivre leurs lamentations, sans succès.
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Vient le soir ; Elie fait arroser d'eau les quartiers de viande, l'autel et le bois de l'holocauste ; puis il invoque le Dieu d'Israël. Alors "tombe le feu du Seigneur". Il consume la victime et le bois et confond les imposteurs.
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Quand j'écoute les publicités sur les étranges lucarnes, j'entends comme des voix de suppliants : venez à la banque Y ! achetez la voiture Z ! rajeunissez avec la crème W ! Faites-une belle rencontre sur notre site d'échange ! Vous serez bien, vous serez heureux ! Les pleureurs médiatiques servent tous les idoles du temps présent : sexe, jeunesse, confort, plaisir. Les voilà donc ces prêtres modernes qui prétendent nous offrir le bonheur à condition qu'on serve leur faux dieux. Il doit y avoir mieux, non ? Pour ne parler que des simples valeurs humaines, la culture, l'art, les rencontres amicales valent plus que leur pacotille.
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Plus j'avance en âge, et plus je réalise que notre monde est en quête de sens : signification et direction. Qui lui montrera le bonheur ? Je vous renvoie au billet sur notre marche de nuit. Jamais je ne me suis rendu compte avec une telle acuité de l'angoisse des jeunes devant le vide que leur offre notre société pour tout potage. Oui, qui leur montrera le bonheur ?
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mardi 8 juin 2010

Les gens sont bizarres...

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La pauvre Rama YADE est donc condamnée par les médias, l'opinion publique, les bobos, les bien pensants, et j'en passe. Son crime ? Avoir trouvé indécent qu'on ose loger l'équipe nationale de football dans un hôtel luxueux, un luxe dont je crains que le courant des mortels n'ait pas la moindre idée. La presse s'égosille, commente, argumente : le contribuable n'aura rien à payer, c'est la fédération qui ceci, c'est la fédération qui cela. Au vu des performances de notre équipe nationale, on peut se demander ce qu'aurait été leur logis, s'ils avaient eu quelques succès annonciateurs de la couronne finale. Il n'en est rien, me semble-t-il. Mais arrêtez-moi si je me trompe...
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On va chipoter tel ministre parce qu'il a deux appartements de fonctions. GOURCUFF et ANELKA ont droit à un très bel hôtel, mais un ministre qui travaille 15 ou 16 heures par jour se voit reprocher d'utiliser un ou des appartements que la République met à sa disposition et qui, de toute façon, sont entretenus, chauffés, surveillés, qu'ils soient ou non occupés par leur légitime et très temporaire usufruitier. Tout ce procès est indigne d'une presse qui prétend réfléchir et prendre du recul. Elle s'est bien gardée, cette presse qui caresse Mimile et Dudule dans le sens du poil, de signaler que le Président du Sénat s'était d'autorité diminué son traitement de 30 % par mois, arguant qu'il était nécessaire de donner l'exemple ; qui a transformé plus de quinze logements de fonctions en bureaux, abandonné un deuxième appartement de fonction, lui aussi transformé en bureau. Nul n'a remarqué qu'un de nos jeunes ministres, Benoît APPARU, se déplaçait en scooter, sans aucun autre apparat que l'indispensable casque de motard, et qu'il rentrait chez lui tous les soirs, dans un immeuble qui ne suinte pas le grand luxe.
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Rama YADE a raison. Je la soutiens de toutes mes forces. Non seulement elle est très belle, mais elle est intelligente, sensible, libre ; nous devons lui témoigner notre estime. Et tant pis si madame BACHELOT semble la désavouer...
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lundi 7 juin 2010

La jeunesse a soif

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Comme tous les ans à pareille époque, les communautés luthérienne de Saint-Nicolas et catholique du Puits de Jacob organisent à STRASBOURG une grande journée d'évangélisation commune. Ces 24 heures de vie ont fait tache d'huile : METZ, NANCY, COLMAR, MULHOUSE, EPINAL ont maintenant leur journée. On me demande, tous les ans, de co-animer avec une membre de la Communauté Saint-Nicolas, une marche nocturne aux flambeaux, une marche silencieuse à travers la ville. Nous nous arrêtons alors à tous les endroits où se trouvent des écoles, des institutions civiles ou religieuses, des sièges importants de journaux ou de banques. Vous imaginez bien que nous ne passons pas inaperçus. Mais notre but n'est pas de nous faire voir ; il est de prier pour la ville et ses habitants.
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En cette nuit du 5 au 6 juin, il fait un temps superbe ; le ciel est profond, étoilé, majestueux. Le FINKWILLER, la Place Gutenberg, et d'autres quartiers grouillent de monde encore à 2 heures du matin, un monde de jeunes qui sortent des bars - l'heure de la fermeture est proche - et achèvent la longue veille par des promenades animées au travers des ruelles pavées.
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Ah ! Isabelle, Régis, Valentin, Léon, Jean-Philippe, Laura, Vincent, Guillaume, Aurélie et tant d'autres, comment oublier vos visages et votre cri : j'ai soif ? J'ai soif de vérité, de paix, d'amour, de reconnaissance, dites-vous, "chacun en votre langue". Et toi, jeune des quartiers dits sensibles, dont l'accent trahit les rivages méridionaux de la méditerranée, tu t'étonnes que des chrétiens puissent prier AUSSI pour toi, que tu sois considéré par eux comme un frère, après avoir protesté que c'était impossible qu'une chose pareille puisse être puisque tu es musulman.
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Jean-Philippe, un grand gaillard dans les veines duquel coule un sang africain, se souviendra toute sa vie, dit-il, de cette soirée. Il nous interroge. Manifestement, il est au bord de l'ivresse, mais son discours se tient. Il demande que l'on prie pour sa maman et son frère. Mais pour lui ? Non ! Non ! Il ne le mérite pas ! Il n'est pas digne ! Pas digne ? Alors avec douceur, nous lui disons que si, que nous allons prier pour lui. Et il y a cette scène incroyable : il s'agenouille tandis que nous faisons autour de lui un cercle d'amour et de respect. Et puis l'un de nous le prend par les épaules : Le Seigneur te relève Philippe ! dit-il. Et cet homme blessé de se relever revêtu de sa dignité de fils. Il m'est impossible de vous traduire ce que j'ai ressenti à ce moment. Ce n'était pas de l'ordre de la sensiblerie que j'ai l'habitude de traiter de mystico-gélatineuse : c'était une joie discrète et profonde, venue d'un ailleurs qui me dépassait.
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La jeunesse a soif de vérité, d'amour et de paix. Nous ne savons pas voir qu'elle quémande un peu d'eau et de fraîcheur, et notre monde ne lui offre que des breuvages frelatés, mêlés de drogues abrutissantes. La jeunesse a soif. Elle trouvera, n'en doutons pas, elle trouvera un jour la source où elle pourra s'abreuver d'une eau qui ne s'évapore pas, qui ne périt pas, qui désaltère pour toujours.
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mercredi 2 juin 2010

Sagesse de la Chine

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De YANG XIONG (53 av. J.-C. - 18 ap. J.-C.), ce constat, dans son ouvrage le Fayan traduit en français par Maîtres mots :
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"Lorsque l'on élève son regard vers l'homme sage, on comprend l'homme moyen. Lorsque l'on élève son regard vers l'homme saint, on comprend l'homme sage. Lorsque l'on élève son regard vers le ciel et la terre, on comprend l'homme saint. Dans le monde se distinguent trois désirs : l'homme moyen désire se complaire, l'homme sage désire se redresser, l'homme saint désire devenir son propre maître. Se distinguent aussi trois critères : l'homme moyen prend pour critère le clan, l'homme sage le pays, l'homme saint le monde. S'ouvrent trois portes lorsqu'on suit ses désirs instinctifs, on entre par la porte des animaux, lorsque l'on suit l'esprit rituel et le sens juste, on entre par la porte des hommes, lorsque l'on suit la perspicacité solitaire, on entre par la porte de l'homme saint."
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J'aime cette pensée d'un grand maître confucéen. Elle me ramène à ce que disent des très grands philosophes et penseurs occidentaux sur le seul principe de changement social, qui est le comportement personnel, et elle souligne l'immense faiblesse de tous les hommes politiques : celle d'être des hommes de clans ; ils ne peuvent rentrer (le sage ne dit pas où, du reste) que par la porte des animaux.
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Je m'absente deux ou trois jours;

mardi 1 juin 2010

La Chine, toujours

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Les pages saumon du Figaro daté du 31 mai, , consacrent en page 22 une bonne demi-page au malaise social qui agite la Chine aujourd'hui. Arnaud de LA GRANGE, l'auteur de l'article, me semble bien informé. Il est le correspondant du journal à PÉKIN. Ceci explique cela.
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On y apprend, par exemple, qu'il y a eu, ces derniers mois, dix suicides de salariés dans l'immense usine de FOXCONN (400.000 ouvriers !) implantée dans la zone économique spéciale de SHENZHEN. Salaires de misère et rythme de travail inhumain, entre autres, semblent être les principaux responsables de cette tragédie. Les responsables de l'entreprise viennent d'augmenter de 20 % les salaires. On y apprend aussi que les salariés des quatre usines HONDA se sont mis en grève la semaine dernière. La chose est rarissime en Chine (officiellement). Il y a pour le pouvoir matière à inquiétude et à réflexion. Un ouvrier gagne chez FOXCONN environ 900 yuans par mois, l'équivalent de 107 euros. Certes, le coût de la vie est nettement inférieur en Chine au coût de la vie en Europe, mais pas dans un rapport de 1 à 10. Les ouvriers chinois sont nettement moins bien traités - c'est peu de le dire - que les ouvriers des usines européennes. Chez HONDA, le salaire mensuel moyen des ouvriers est un peu plus élevé (1500 yuans, soit 179 euros), mais, fait nouveau, les grévistes réclament des augmentations substantielles. Et ces grévistes sont souvent des "migrants", c'est-à-dire des paysans, qui faute de trouver du travail dans leur commune d'origine, n'ont d'autre solution que d'aller travailler en ville, dans des conditions abominables.
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La Chine est communiste comme moi je suis vice-camerlingue au Vatican ! C'est un système qui cumule les pires travers des chevaliers d'industrie du XIXe siècle triomphant et le contrôle social le plus oppressif qui se puisse imaginer, celui d'un parti unique, ou plutôt d'une clique de nantis, qui détient entre ses mains tous les pouvoirs, exécutifs, législatifs, judiciaires, financiers et économiques.
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J'ai déjà eu l'occasion de vous parler du livre de Bruno ASTARIAN, un sociologue communiste, qui a fait une critique impitoyable de ce régime, en appelant de ses voeux une révolution, une vraie. Mais elle a eu lieu, la révolution en Chine, et de quelle manière. Et il n'est aucun régime soi-disant "populaire" qui ait échappé à la tyrannie. Les possibilités d'évolution démocratique interne sont bloquées. Sans être un grand prophète, on peut prédire que le système s'effondrera de lui-même, et j'ose le dire, avant longtemps. Nous n'avons pas le droit d'acheter des iPhone, des produits Nokia, ou Sony (fabriqués par FOXCONN), pour ne nommer qu'eux, quand nous savons dans quelles conditions ils sont produits, des conditions absolument inhumaines qui font bon marché de la sueur et du sang des pauvres. Même si c'est pour faire plaisir aux actionnaires de ces grands groupes internationaux. Cela n'a rien à voir avec le capitalisme industriel, mais avec le capitalisme financier, son goût du lucre, la cupidité des investisseurs, et l'aveuglement des consommateurs. Je préfère payer plus cher des produits fabriqués en Europe ou en France que de me faire le complice de ces horreurs sociales. Qu'on se le dise.
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