jeudi 17 février 2011

A propos du courage ; réponse à Jade

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J'ai lu, comme toujours avec beaucoup d'intérêt, le commentaire de JADE sur mon billet consacré au courage. Il m'apparaît nécessaire de faire quelques remarques complémentaires pour faire comprendre ce que je voulais dire.
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Je suis tout à fait d'accord avec la définition du courage que JADE rapporte dans son commentaire. Et bien entendu je n'ignore pas qu'il y a dans le monde entier en général, et dans notre pays en particulier des personnes courageuses. Mais en citant Cynthia FLEURY, je n'entendais pas nier cette évidence. Je désirais parler du courage politique, c'est-à-dire de cette vertu civique qui consiste à dire des paroles ou poser des actes dans l'espace public, au risque de la moquerie, de la disqualification, de l'insulte, de la persécution, voire de la vie.
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Je constate que l'esprit public, en France, est particulièrement lâche. Il s'offusque pour nombre de faits ou d'événements mineurs ou relativement mineurs ; il ne voit pas les dangers autrement grands que font naître la perte du sens de la patrie, la décadence culturelle, le renoncement à l'excellence intellectuelle, l'effondrement du système éducatif. A tous ces maux, il ne trouve comme solutions que des réponses virtuelles, idéologiques, dépourvues de tout examen critique des faits. A quoi sert de condamner avec des mots et des insultes le Front National si l'on ignore la grande souffrance de nombre de nos compatriotes condamnés par leur pauvreté à vivre dans des quartiers dits sensibles et qui sont en réalité des paradis du non-droits, où les richissimes sont les voyous qui s'accomodent très bien de la situation puisqu'ils en profitent ? A quoi sert de critiquer le parti de monsieur MELANCHON si l'on ignore les souffrances et les difficultés de vie de nombre de nos compatriotes qui gagnent à peine de quoi vivre au prix d'un travail harrassant et souvent à celui de très longs déplacements ? Ces opinions extrêmes ne naissent pas spontanément. Au lieu de les observer à travers des lunettes idéologiques, on ferait mieux d'aborder ces problèmes AVEC COURAGE. Cela signifie effectivement qu'il convient de combattre les trafics en tous genres qui minent nos banlieues par tous les moyens, militaires y compris s'il le faut ; mais cela signifie également qu'il est indigne d'un pays développé de laisser sur le bord de la route un nombre croissant de personnes qui ne peuvent pas se loger convenablement, élever leurs enfants, se nourrir , en un mot avoir une vie humaine Il y faut du courage dans les deux cas. Et ce courage est essentiellement politique.
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Comme nous sommes politiquement englués dans la lâcheté collective, nous ne sommes plus capables de voir que dans d'assez nombreux domaines, le Président de la République a fait preuve de courage civique. Je n'ai pas de sympathie particulière pour lui, ni d'antipathie d'ailleurs ; j'aurais préféré qu'il maniât notre langue avec un plus d'élégance, qu'il soit plus raffiné, ou plus cultivé. Tout cela est sans doute vrai, mais très accessoire par rapport au reste. J'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que monsieur MITTERRAND, que par ailleurs je n'admire pas du tout, mais alors pas du tout, a eu le COURAGE de supprimer la peine de mort, contre l'avis majoritaire des Français. Cela doit être mis à son crédit, et pour toujours. En cela il s'est montré grand, comme s'est montré grand le Président de la République en expliquant qu'il est normal qu'un magistrat puisse être sanctionné s'il a fait des erreurs, comme le sont les médecins, les ingénieurs, les fabricants de médicaments (!), les ministres (re !!). Le Président a eu raison de réformer la carte judiciaire, d'encadrer le droit de grève en rendant aux grévistes la responsabilité de leurs actes, de donner aux Universités l'autonomie de gestion (j'en aurais à dire, je puis vous l'affirmer), de réformer le Contrat de travail, d'instaurer un service minimum d'accueil dans les établissements scolaires en cas de grève. Tout cela relève du bon sens. Il semble bien que nous en manquions considérablement, et de courage avec. C'est ce manque de courage qui nous fait critiquer.
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J'espère avoir convaincu JADE que je ne visais pas le courage des personnes, mais le courage d'une nation, ou plus exactement, d'une patrie. La réaction de l'opposition aux lois sur l'immigration est l'illustration de cette lâcheté, de cette tendance si chère à toute idéologie à GENERALISER. Le racisme est une plaie scandaleuse, je le répète et suis prêt à me battre pour l'effacer de l'espace public ; mais la déchéance de nationalité d'un naturalisé qui a commis des crimes est une mesure de salubrité publique. Cela n'a rien à voir avec le racisme ; cela relève de la paix sociale à laquelle nous avons droit, les plus faibles, les plus désarmés EN PREMIER.
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C'est tout pour aujourd'hui.
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1 commentaire:

tippel a dit…

Le courage on l’a ou on l’apprend.
Le mammouth est une des institutions majeures de notre pays, il est coresponsable du comportement futur de notre jeunesse. Malheureusement, la gauche, avec ses syndicats tout puissants, continue son sale boulot de démolition. Et là, je dis que Sarkozy n’a pas redressé la situation par manque de courage. S’il avait eu du courage, sa réélection, en 2012, était acquise. La majorité des établissements scolaires n’enseigne pas la véritable morale, mais un cours light. Le vrai, celui visible immédiatement, qui consisterait déjà à ne pas insulter son enseignant. Le courage, je le vois à travers ces hommes, Vercingétorix, Bayard, Colbert, Napoléon, De Gaulle. L’homme, aux manières si peu en rapport avec l’esprit français, a plié, il a eu peur, car, contrairement à ce que dit un homme bien élevé, Philippe Poindron, je pense que notre Président n’est pas un homme courageux. Son courage, on le retrouve dans un usage purement émotionnel de politique intérieure, contre le Mexique, pour une fille mariée à un truand-kidnappeur. Avec le président de Colombie, qui a reçu ses foudres courageuses, pour la sulfureuse et controversée otage Betancourt Mejia, une femme politique aux trois passeports. Une pitoyable diplomatie. Il a supprimé Céline, le plus grand écrivain de notre siècle, de la célébration nationale, sous la pression d’un groupuscule de « lobby juif » , et la liste serait longue. C’est bien un manque de courage. Voila un président manipulé et surtout très courageux quand la gauche se tait. Le courage, ce sont les journalistes, comme Eric Zemmour ou Robert Menard, qui se désolidarisent d'une majorité de confrères dociles et gueulards, voilà un bel acte de courage moral. Si l’on enseignait aux jeunes générations l’autonomie intellectuelle, et la morale, on les conduirait sur le chemin de la sagesse et du courage.