lundi 11 avril 2011

Cantonales déni de démocratie

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Un fidèle lecteur me demandait au lendemain des cantonales ce que je pensais d'un article produit par Aurélien VERON et que j'ai fini par trouver après quelques déboires.


Je partage entièrement l'avis d'Aurélien VERON. Il est anormal que des petits partis, ayant récolté 7 ou 8 % des voix, au grand maximum, se voient attribuer des dizaines de sièges, alors que le FN, qui en a récolté près de 20 % n'en voit récolte que deux.


Je voudrais ici faire plusieurs remarques :

(a) Il est scientifiquement et mathématiquement démontré qu'il est impossible de dégager une opinion majoritaire légitime, exprimant donc l'avis du corps politique souverain qu'est le peuple, quand on propose plus de deux choix à ses suffrages. CONDORCET avait montré cela en son temps. Ce théorème dit de CONDORCET a été vérifié par d'autres mathématiciens, américains notamment. Et c'est tellement vrai que si monsieur BAYROU était arrivé en deuxième position aux dernières élections présidentielles, il eût été élu contre Nicolas SARKOZY.

(b) Il est parfaitement scandaleux que près d'un votant sur 5 n'ait aucune représentation politique dans des assemblées chargées de voter l'impôt. Mais en l'état actuel des choses, il n'y a rien à faire.

(c) Si l'on estime que le FN n'est pas un parti démocratique, pourquoi l'autorise-t-on ? Je ne pense pas qu'il soit un parti totalitaire ou antidémocratique. Ceux de monsieur MELANCHON ou de monsieur BESANCENOT me paraissent bien plus dangereux pour les libertés personnelles et publiques des citoyens. J'ai dit hier pourquoi je pensais que la fixation de ce parti sur l'immigration et spécialement l'immigration musulmane me paraissait mal fondée et nécessiterait une approche nuancée, et plus fidèle à ce qui caractérise le génie français.

(d) Je pense que si l'on expliquait aux fidèles musulmans un certain nombre de points d'histoire de leur religion, ils seraient plus éclairés dans leurs pratiques et trieraient d'eux-mêmes ce qui relève de leur foi et ce qui relève des contingences politiques actuelle ou anciennes.

(e) Je n'accepte pas que l'on frappe d'indignité morale 20 % des votants. Il faut interroger les raisons profondes de ce vote. Ces 20 % ne sont pas des fascistes, des antisémites, ou des cinglés. Ils voient un certain nombre de choses sur lesquelles les pouvoirs publics et leurs agents (magistrature, police, par exemple) ferment les yeux. C'est là me semble-t-il la raison essentielle de ce vote qui mélange la contestation à un réel amour de la patrie.

(f) A de nombreuses reprises j'ai indiqué dans mes billets qu'il fallait déchoir de la nationalité française les richissimes français qui placent leur argent à l'étranger ; je n'en suis que plus à l'aise pour réclamer la même mesure vis-à-vis des délinquants naturalisés de fraîche date. On ne peut se réclamer de son pays quand on se refuse à le servir.


Ces cantonales sont donc un vrai déni de justice démocratique. Et aucun des partis en lice dans cette joute électorale n'a vraiment de quoi se réjouir.


J'espère avoir répondu à Roparz HEMON qui me demandait mon avis.

6 commentaires:

CORATINE a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
CORATINE a dit…

QUESTION A PROPOS DE LA TUNISIE QUI N'A RIEN A VOIR AVEC LE BILLET DU JOUR: on aurait pu penser que les Tunisiens, ayant réussi leur révolution du Jasmin et renversé le dictateur Ben Ali, ne pouvaient que savourer le bonheur du paradis retrouvé!!! Que nenni, les voilà qui fuient un Eden enfin libéré et n'ont qu'une hâte: tout quitter, s'entasser sur des embarcations de fortune, et gagner l'Ile de Lampedusa, étape incontournable sur l'itinéraire Italie-France. Affamés, haïs par les autochtones, survivant dans des conditions d'hygiène épouvantables, ils ont attendu là des semaines en attendant d'aller retrouver leurs chers cousins de France. Enfin, le plus dur est peut-être passé, les voilà donc maintenant tous à Vintimille, à la frontière franco-italienne, soutenus dans leur périple invraisemblable, voire même poussés dehors par un Berlusconi presque hilare, qui se défoule de ses déboires tout à fait injustifiés avec la justice italienne (un homme d'état ne se définit pas par une relation, manipulée et mise sur la place publique dans laquelle la victime supposée et provocatrice joue les stars). Le Chef du Gouvernement Italien est même venu sur place vérifier qu'ils étaient bien partis, que l'Ile avait été nettoyée, et a pris soin de signaler à la France qu'il fallait les comprendre, car c'est là qu'ils voulaient aller et nulle part ailleurs!!!!! On croit rêver!!!! Voilà un homme qui sait gérer l'immigration!! Je me demande ce que vous en pensez, cher Monsieur Poindron.

tippel a dit…

ben, c'est ben vrai tout cela!
et 25000 cartes de séjour délivrées; car comme la dit le chef de l'Etat Italien "ils veulent tous aller en France pourquoi les retenir !"

Philippe POINDRON a dit…

Je reviendrai, chère CORATINE sur la TUNISIE...

Roparzh Hemon a dit…

Cher auteur,

un grand merci pour la longue réponse que vous avez consacrée à
ma petite question.

Me pardonnerez-vous d'être franc? Bien que je m'efforce de toujours lire
vos textes sans faire de bêtes procès d'intentions, quand je lis vos textes
sur le FN il plane toujours un doute affreux, une petite impression que vous
avez peur, que vous ne voulez quand même pas trop vous éloigner
de la doxa de la gôôche que vous fustigez si justement ailleurs.
Tippel et d'autres lecteurs partagent mes impressions, je crois.

Un seul exemple : pour votre critique de la gôôche vous avez adopté
une stratégie de "toujours poser des questions". Le FN, lui, n'a droit qu'à
des affirmations péremptoires.

(note : je ne suis pas pro-FN, surtout pas aujourd'hui où ce parti n'est
même plus contre l'avortement).

Amicalement,

E.D.

Philippe POINDRON a dit…

Non, je n'ai pas peur du FN, cher Roparz Hemon. J'ai effectivement eu le tort d'affirmer et non pas de poser des questions. Mais j'ai bien dit que si les propos du FN étaient plus nunacés en ce qui concerne "l'autre", le différent, il attirerait à lui un plus grand nombre d'électeurs. En somme, il me paraît être dans l'idéologie et non pas dans le réel. Voilà qui ne convient pas à la façon dont je vois les choses. Je mets le sort de l'homme concret avant la convenance aux idées générales et abstraites.
Bien amicalement.