mercredi 20 avril 2011

Le mot chien n'a jamais mordu personne

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J'ai craqué. Infidèle à la décision que j'avais prise de ne plus lire le journal gratuit Metro, je le consulte toutes les fois que j'en ai la possibilité. C'était le cas hier. J'étais attiré par le titre de la page de couverture Immigration : à quoi joue la France ? et aux brefs commentaires qui l'accompagnaient. Il y en avait trois (a) Le gouvernement a justifié le blocage des réfugiés tunisiens en provenance d'Italie. (b) Il entend ainsi réduire l'immigration régulière du travail ; (c) Un changement de politique qui laisse perplexe.

En page intérieure, un article d'Alexandra BOGAERT reprenait et commentait les réactions des uns et des autres. L'une d'elle a retenu mon attention, celle de madame Laurence PARISOT, Présidente du MEDEF, qui, en une opinion partagée par la CFDT et FO, déclare : "Est-ce qu'il y a un sujet sur 20.000 personnes ?" et rappelle que l'immigration légale représente seulement 22.000 personnes contre 500.000 postes qui ne trouvent pas preneur chaque année.

Je croirai à la bonne fois de madame PARISOT le jour où, en accord avec les entreprises qui adhèrent au MEDEF elle fera parvenir au Pôle Emploi, tous les mois, une liste descriptive des emplois offerts aux immigrés du travail. Tout le reste relève de généralités dépourvues de portée pratique. Voeux pieux. Remarque de Ponce Pilate.

Je croirai aux protestations de l'opposition le jour où elle exposera en détail un plan précis pour loger, donner du travail, apprendre le français, et accueillir les familles des immigrés. Ce plan doit inclure des propositions rejetant la formation de ghettos ethniques - c'est-à-dire la dispersion des familles étrangères dans l'habitat existant - la création de classes à faible effectif pour les enfants d'origine étrangère, avec des professeurs dits de "FLA" (Français langue étrangère), la création d'emplois pour donner du travail aux étrangers accueillis, une estimation du coût de ces dépenses, une imputation budgétaire, une évaluation de l'augmentation des impôts et des cotisations sociales nécessaires pour mener à bien cette politique. Tout le reste est de la littérature. Laisser rentrer sur notre sol des immigrés sans leur donner les moyens de vivre décemment est une imposture qui conduit souvent ces derniers aux expédients, au travail clandestin payé avec un lance-pierre par des exploiteurs sans scrupules, à la délinquance, à la détresse, à la misère, à la révolte.

Car le mot chien n'a jamais mordu personne. Une fois lancées en l'air de belles phrases généreuses, il faut en assumer les conséquences. Je conçois parfaitement que le peuple français choisissent d'accueillir tous les immigrés qui se présentent et si c'était un choix démocratique, je m'y plierai sans aucun état d'âme. Ce que je trouve scandaleux c'est l'irresponsabilité de nombre de beaux esprits pour qui la générosité s'exerce avec l'argent des autres, et sous leur houlette très intéressée.

Je dénonce identiquement l'imposture qui consiste à dire : "Renvoyons-les tous chez eux". Une fois que l'on a dit cela, il faut préciser comment on va s'y prendre. Où renvoyer des gens qui n'ont pas de papiers et refusent de dire d'où ils viennent ? Avec quel argent ? Vers quel pays ?

Le mot chien, je le répète, n'a jamais mordu personne. Les belles idées n'ont jamais fait le réel, lequel, je le redis encore, est ce qui nous résiste.


Quelques chiffres enfin : selon Metro, il y a en France 19 % d'immigrés ou d'enfants d'immigrés, soit 11,5 millions de personnes. Ça fait beaucoup de monde à expulser ! En 2010, il y a eu une augmentation de 10,6 % de l'immigration légale en France par rapport à 2009, soit 188.780 arrivants. Il y a 24 % d'étrangers non européens (curieuse manière de désigner ceux qui viennent d'Afrique du Nord ou d'Afrique noire, d'Asie, du Proche ou du Moyen Orient, et divers pays d'Asie centrale), qui sont demandeurs d'emploi et ont besoin d'être secourus.

On peut aussi s'interroger sur cet afflux d'immigrés clandestins venus de Tunisie, pays où est censé régner désormais une lumineuse démocratie.

Il me semble que l'afflux d'immigrés musulmans pourrait être une chance si nous acceptions l'idée comme l'a dit Marthe ROBIN sur la fin de sa vie, ou deux moines coptes envoyés en Algérie, ou encore un pasteur anglican néo-zélandais (cf. le livre du père Pierre-Marie SOUBEYRAND), et tous au même moment, que le temps était venu d'annoncer aux musulmans le Message du Salut en Christ. La paralysie du monde politique, son aveuglement sur le réel problème que soulève la présence d'une communauté musulmane importante sur notre sol, vient de son apostasie pratique. Là est toute la question.

2 commentaires:

tippel a dit…

Victoire en Avignon avec deux évêques Mgr Albert Rouet, et Mgr Gilbert
Monseigneur Cochon évêque de Rouen aurait- il eu deux rejetons ?

Le soutien bien tardif du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui qualifiait, mardi, dans un court texte adressé à l'AFP, la triste représentation du Christ « d’offense, et de blessure profonde pour nous, en cette Semaine Sainte, car elle touche celui qui nous a aimés jusqu'à l'extrême » . L’abominable, que dis-je, la nauséabonde association qui avait osé porter plainte, a été châtiée pour s’être adressée à la justice des hommes. 8000 euros, c’est la facture à payer quand on n’est pas politiquement correct avec le monde artistique. Circulez et rentrez dans votre niche, braves Cathos devenus des intégristes ou des traditionnalistes par la grâce ripoublicaine. Le monde artistique et les journalistes ne jouent pas la même partition avec la deuxième, non ! la première religion de France, l’Islam. Tiens, au passage, et l’affaire de ce civil strasbourgeois qui a uriné chez lui, sans l’aide d’un évêque, sur un exemplaire du Coran. Alors là, la justice a requis 3 mois de prison avec sursis et 1.000 euros d’amende. Tu es avignonnais et de gauche= Artiste, tu es strasbourgeois et à droite = délinquant. Pour ceux qui aiment la liberté artistique, une œuvre d’un autre génie : une pile de casseroles, dans la magnifique église du 13ème siècle Saint Bonaventure à Lyon ! Curieux, voyeurs, incontinents, s’abstenir !
Après les sympathisants du Front National, les catholiques seront-ils les prochaines victimes des tribunaux de la pensée ?

Philippe POINDRON a dit…

Non cher Tippel, je ne crois pas qu'il faille réagir comme vous le faites. Il ne faut pas réagir avec passion, mais en argumentant. Cela n'empêche pas d'y mettre de l'ardeur. Je ne vois pas de quoi vbous parlez avec Mgr Rouet et Mgr Gilbert. Comme vous, je trouve que nos évêques ont été prudents. J'ignore quelle association a été condamnée et les motifs de cette condamnation. Peut-être pourrez-vous m'éclairer.
Amicalement.