mardi 19 avril 2011

A un ami

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Grande et longue discussion avec un ami à propos de l'art en général et du Piss Christ en particulier. Comme je lui disais désapprouver la destruction de cet objet, il me dit que mes billets avaient mis de l'huile sur le feu et que je faisais partie de ceux qui ont contribué à enflammer les esprits. Il rajoutait encore que l'art n'a pas de limites, qu'il est à lui-même son sommet, que l'artiste n'a pas à expliquer le sens de ce qu'il crée, qu'il revient justement à ceux qui s'en nourrissent de trouver le sens de ce qu'ils voient ou entendent. Et à propos de l'oeuvre litigieuse, il disait qu'on pouvait très bien l'interpréter comme l'ultime outrage fait au Roi des pauvres qui donne sa vie pour nous. Admettons. Mais il aurait fallu au moins une interprétation publique, que chacun puisse voir dans cette photo un véritable outrage fait au Christ et non point la provocation d'un illuminé. Et s'il faut sortir de Normal Sup' pour accéder au sens profond et ultime d'une "oeuvre", alors l'art prend la singulière couleur d'un produit de luxe réservé à un public restreint, cultivé, raffiné et non point à la foule des béotiens, des anonymes, des distraits de la rue.

Que diraient les communistes, (les sincères, ceux qui croient de tout leur coeur que MARX a délivré à l'humanité une parole de liberté) s'il me prenait la folie de peindre un tableau le représentant en train de faire l'amour avec une truie dans une porcherie ? (Qu'on me pardonne l'exemple ; mais il faut bien frapper les imaginations). Ils seraient outrés, à juste titre. Et j'aurais beau leur expliquer que je représente par cette "oeuvre" l'idée que la bourgeoisie décadente, exploiteuse, buveuse du sang du peuple se fait du philosophe politique, ils ne me croiraient pas et ils auraient raison.

Ah ! oui je ne veux pas tomber sous le coup de la terrible sentence de Jésus : "Celui qui rougira de moi devant les hommes, je rougirai de lui devant mon Père". Que je sois au long de ma vie épargné de la tentation de lâcheté. Ça, je ne le peux. Non possum.

Je proteste donc avec la dernière énergie ; non, je ne suis pas intégriste, non je ne partage pas les vues de l'extrême-droite, non je n'attends pas l'instauration de la Royauté sociale de Jésus-Christ sur le monde (dangereuse utopie, je l'ai dit). Et je trouve scandaleux la couleur réactionnaire que les médias, milieux où prolifèrent une quantité incalculable d'imbéciles, donnent aux protestations de nombre de chrétiens offensés dans ce qu'ils ont de plus cher. Mais le Malin est malin. Non seulement il est homicide dès l'origine, il est l'accusateur des frères, il est l'esprit de confusion, il est le diviseur, mais il est encore et par-dessus tout le père du mensonge.

La photographie de monsieur SERRANO est offensante. Il plaît à monsieur LAMBERT d'en prolonger la présentation au public, dans l'état de mutilation où l'ont laissé les deux iconoclastes. Il me paraît urgent de protester encore auprès de ce monsieur : qu'il paye de ses deniers sa frénésie de mécène décadent mais qu'il ne demande pas à ses compatriotes de partager ses vues. Pas de subventions publiques pour cette exposition. C'est une exigence minimale de tout être de bon sens. Sans la suspension de cette aide, je persiste dans mon refus définitif d'apporter ma voix à qui que ce soit du PS ou de l'UMP. J'ai déjà dit pourquoi je ne peux pas l'apporter au FN. Je voterai désormais blanc. Exilé dans mon propre pays, j'attendrai avec sérénité que mes jours prennent fin. Et avec JOB, je dirai : "Je sais que mon Rédempteur est vivant".

2 commentaires:

tippel a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
tippel a dit…

L’art contemporain (art idéologique de gauche et franc-maçon) existe essentiellement avec l’argent du contribuable généreusement attribué à ces dérangés du cerveau, qui utilisent la merde, le plastique ou les poubelles, et maintenant l’urine pour exister. Sans une certaine presse et notre argent, ils ne fréquenteraient que l’hôpital de jour psychiatrique. Quant à ceux qui aiment l’art sous toutes ses formes, on attend leurs commentaires pour défendre l’artiste à la prochaine œuvre sur le prophète.