samedi 7 mai 2011

Foisonnante actualité

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Je prie les lecteurs habituels de mes billets quasi quotidiens d'excuser mon silence d'hier. J'ai omis de les prévenir que je m'absentais pour une grande journée. Je ne voudrais pas qu'ils croient que je me dérobe à leurs critiques. Je n'ai pas eu le temps de leur répondre, tout simplement.



Par où commencer ? Par les remarques bémolisantes de Pierre-Henri THOREUX (dont je recommande le Blog, argumenté, érudit, riche et bienveillant, une respiration d'honnête homme dans notre univers marchand) sur JAURES ? Par les emportements de TIPPEL à l'encontre de ce qu'il croit être une complaisance de ma part pour les activités sanglantes de feu BEN LADEN ? Ou faut-il au contraire, dans cette actualité foisonnante, reparler du faux scandales des "quotas" ? De la Porsche tranquille de monsieur STRAUSS-KAHN ? Prendre du recul avec la merveilleuse interview de Jean CLAIR publiée par le Monde daté du Samedi 7 mai, tout en relevant les contorsions incroyables de la rédaction qui sous couvert d'impartialité nous refile les pires tartes à la crème de la bien-pensance solférinienne dans d'autres articles ?



Je crois bien que je vais parler de l'affaire des quotas dont la puissance ascendo-naso-moutardisante prend des proportions alarmantes. Si à propos d'un faux scandale, triste à faire pleurer, je me hasardais à faire un mauvais humour, j'aurais volontiers dit : malheur à un Laurent qui a le culot de s'appeler BLANC !



Pour bien apprécier cette affaire dont nous ne connaissons, à vrai dire, que les morceaux choisis et distillés par Edwy PLESNEL, avec cette volonté de nuire et de détruire tout ce qui n'est pas fait à son image, il est bon de rappeler que la question pendante et litigieuse était de savoir (en tout cas c'est ce qu'il ressort des extraits de la discussion, à nous présentés) s'il fallait accueillir dans les centres de formation au foot-ball de haut niveau, un trop grand nombre d'adolescents titulaires d'une double nationalité. Factuellement, il semble qu'ils aient, majoritairement, endossé les nationalités de pays d'Afrique du Nord et d'Afrique noire, mais non exclusivement. Ce n'est pas en raison de la nationalité de leurs parents comme le prétend mensongèrement monsieur ASENSI - et malgré ce que dit Médiapart sur cette question, un Médiapart qui prétend rapporter les confidences du DTN limogé, confidences dont la matérialité n'apparaît pas dans l'enregistrement de la réunion - dans son article publié dans le numéro du Monde auquel je me réfère aujourd'hui, c'est en raison de leur double nationalité que la question s'est posée. Il est clair évidemment que ceci dépend de cela. Mais le maintien d'une double nationalité pour des enfants nés en France de parents étrangers soulève tout de même une réelle question, celle du droit du sang auquel les parents se réfèrent pour maintenir la nationalité de leur origine à leurs enfants, tout en excipant du droit du sol pour jouir des prérogatives attachés à la possession de la nationalité française. Cette contradiction-là, encouragée et soutenue par les partis de gauche, est insupportable, et risque de justifier l'étiquette qui est en train de leur coller au visage : celui de partis de l'étranger. Encore une fois, ce n'est pas une question de race ; c'est une question de coeur. Là où est ton trésor, là est ton coeur... J'ai frémi de joie quand j'ai le vainqueur du triple saut, d'origine africaine, s'envelopper du drapeau tricolore au terme de son exploit dans les championnats d'athétisme en salle à BERCY. Voilà un homme qui ne met pas son drapeau dans sa poche.



Qui est raciste ? Lilian THURAM qui, aux dire de Christophe DUGARRY, a demandé à ses camarades noirs de poser pour une photo de famille, après la victorieuse coupe du monde de foot-ball de 1998 ? Qui est raciste ? Ceux qui prétendent imposer des quotas en fonction des origines ethniques des candidats dans les administrations et ailleurs ? Le cas de KAREMBEU qui ne chantait pas la Marseillaise est différent. Mais il n'aurait pas dû accepter de jouer dans l'équipe de France s'il ne se sentait pas Français. Ce que je peux comprendre parfaitement.



Personne n'a l'air de s'inquiéter de la montée d'un véritable sentiment d'abandon des valeurs de la patrie chez les ouvriers qui se plus en plus se retrouvent dans les thèses du FN. Et tous ces enseignants qui n'ont dans la bouche que les valeurs de fraternité, d'ouverture, que sais-je encore, ne se sentent-ils pas concernés par la faillite total de leur enseignement du civisme ?



La France a une longue tradition d'accueil. C'est tout à fait exact. Le foot-ball est un facteur d'intégration sociale puissant, notamment pour ces jeunes talentueux aux origines africaines plus ou moins lointaines, il n'y a pas à en douter. Mais il n'a jamais été demandé aux centres de formation au foot-ball de haut niveau de former des joueurs qui, une fois formés, iront cracher dans la soupe du pays qui leur a offert une patrie, un métier et des perspectives. C'est aussi simple que cela.

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