dimanche 1 mai 2011

Le scarabée bousier

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Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère, femme fort belle et vive, aimait à m'offrir les livres de Jacques-Henri FABRE, un entomologiste bien connu pour avoir minutieusement décrit le comportement de divers insectes : je me souviens du fourmilion, de la mante religieuse aux terrifiants exploits, et surtout du scarabée bousier. J'étais fasciné par les activités très curieuses de cette bestiole qui passait son temps à faire de petites boules avec les excréments des bovins, les traînait sur des mètres avant de les stocker en des endroits connus d'elle seule, d'où elle les sortirait le moment venu.

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Monsieur Edwy PLESNEL est le scarabée bousier du journalisme. Son activité principale consiste à chercher dans l'actualité les faits scandaleux ou estimés scandaleux par lui, à en faire de petites boules, entendez par là à leur donner une forme qui leur permet d'être traînées dans les couloirs des rédactions quand il lui faut trouver pitance.

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Le dernier en date de ses éclats est un chef d'oeuvre de mensonge. Pour avoir réfléchi sur la nécessité de limiter l'accès de jeunes gens talentueux, originaires de divers pays africains ET BINATIONAUX aux Centres de Formation, divers responsables du monde footballistique se sont vus sanctionner par le ministre des sports. Avant de commenter plus avant cette décision qui me semble être un pur scandale, il convient de rappeler une statistique : sur 30 jeunes africains et maghrébins binationaux admis dans ces centres de formation en raison de leurs talents prometteurs, quatre seulement ont accepté de jouer dans l'équipe de France ; les 26 autres ont joué dans les équipes nationales de leur pays d'origine (chiffre donné au journal télévisé hier soir). Je suppose que nombre d'entre eux exercent leur métier de footballeur en France, et au nom de leur nationalité française, bénéficient de toutes les prérogatives attachées à cette qualité, ce qui ne me choque pas d'ailleurs. Mais on a le droit de se demander s'il est juste de ne pas limiter cet accès au risque d'éliminer d'autres jeunes qui eux ne sont que Français.

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Il ne s'agit donc pas de racisme mais de bon sens. Ce n'est pas la couleur de peau qui est en cause, c'est l'option quasi systématique que les joueurs formés sur notre sol font pour un autre pays que leur patrie d'adoption quand il s'agit de matchs critiques. Allez faire comprendre cela aux imbéciles ! Tâche extrêmement difficile auquel les hommes politiques n'ont pas le courage de s'attaquer. Faut-il rappeler qu'il est impossible de servir deux maîtres ? Je n'aime pas instrumentaliser la parole de Jésus, mais dans le cas présent, il y a tout lieu de penser que ces jeunes gens aux dons prometteurs cherchent leur intérêt d'une part et reconnaissent dans leur choix leurs véritables racines de l'autre. C'est cela qui est en cause et rien d'autre. Ils servent bien deux maîtres et pour leur seul profit.

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Le Français ordinaire, le Français de la campagne, en a par-dessus le képi de ces palinodies et de ce qu'il ressent comme des attaques à ce qu'il a de plus cher, le sol de sa patrie. On voudrait le jeter dans les bras du FN, on ne ferait pas autrement. Toute personne jouissant de la nationalité française est un compatriote qu'il soit jaune, noir ou blanc. Que cela soit bien entendu et clair. Mais qu'il le manifeste et qu'il ne crache pas dans la soupe quand ça lui convient. Pour moi, c'est clair, il ne devrait pas être possible d'avoir une double nationalité.

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La scarabée bousier du journalisme est passé par là . Il a fait son travail mais bien mal : car au lieu d'épurer le paysage politique des excréments qui l'encombrent, il ne fait que les étaler, sans profit pour personne. Monsieur PLESNEL ne sert pas la vérité. Monsieur PLESNEL ne sert pas son pays. Il aurait pu le faire s'il avait posé la bonne question : peut-on accepter dans les centres de formation de jeunes footballeurs, 50, 60, 70 % de jeunes binationaux sans qu'il en résulte quelques dommages pour les performances sportives de notre pays ? Il se peut que l'on puisse, mais il se peut aussi que non, et c'est de cela qu'il faut discuter.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Professeur :

Vous avez dit :

…. Le Français ordinaire, le Français de la campagne, en a par-dessus le képi de ces palinodies et de ce qu'il ressent comme des attaques à ce qu'il a de plus cher, le sol de sa patrie…..

Le Français de la campagne ? en reste t-Il ? Je traverse ces campagnes et je ne vois guère de Français. Les campagnes sont vides, les petites villes sont vides, les maisons et les appartements sont vides… les coeurs de petites villes sont vides… pas de boutiques, pas d'entreprises, rien, rien mort, que du vide, de la misère, des rues sans rien, ni personnes ni enfants, rien…. où sont les gens, où sont les Français ? Pourquoi ? Il y aurait tant à faire à rénover ces petites villes merveilleuses. À faire revivre ces endroits, ces places, ces lieux de nos ancêtres !

Mais on préfère s'entasser dans les villes, dans les banlieues, riches ou pauvres, à la recherche du bonheur américain par l'argent !

Bien à vous.

Rougemer 20110501

Philippe POINDRON a dit…

Si, cher Rougemer, il y a encore une France des campagnes. Oh certes, il faut parfois la chercher. J'ai vécu très longtemps en Alsace, et je puis vous dire que les villages sont vivants et peuplés, idem en Franche-Comté ou en Bourgogne. Idem en Quercy ou nombre de petits villages ont vu le nombre de leurs habitants augmanter de 10 à 20 % en dix ans (j'ai dans la tête l'exemple de BIOT, un petit village du Lot). Oui, il y a des coins qui se meurent. Et ça me fend le coeur. Mais je crois que le peuple français est fondamentalement un peuple attaché à la terre, un peuple de paysans, qui, à cet égard, ressemble beaucoup au peuple chinois.
Je ne désespère pas de voir mon pays revenir à ses amours premières.
Très amicalement.