vendredi 20 mai 2011

Un éléphant, ça trompe, ça trompe...

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J'ignore les raisons qui ont poussé France Info à diffuser cette dépêche sur son site Internet. Elle est toutefois fort instructive. Intitulée : "DSK : la mère de Tristane BANON accuse des personnalités du PS", elle nous apprend que la maman de cette jeune femme, madame Anne MANSOURET, Conseillère régionale PS de Haute Normandie affirme très haut et très clairement : François HOLLANDE et Laurent FABIUS étaient au courant des accusations portée par Tristane BANON, sa fille, contre DSK, auteur présumé d'une agression sexuelle contre cette dernière. Elle affirme en outre avoir mis au courant de cette agression Laurence ROSSIGNOL, une "amie", secrétaire nationale du PS. Jusque là rien d'extraordinaire. Il s'agit d'accusations sans dépôt de plainte et par conséquent sans possibilité d'apporter des preuves.
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Madame Laurence ROSSIGNOL "ne dément pas avoir eu cette conversation", forme très pudique de France Info pour dire "confirme qu'elle a reçu cette confidence". Mais, dit-elle, comble de l'hypocrisie ou de la mauvaise foi, ou de l'imbécillité (au sens de BERNANOS), elle ajoute : "cela fait trente ans que je fais de la politique sans jamais faire état des conversations privées. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer".
Voilà une remarque confondante. Quand l'inénarrable Edwy PLESNEL et son marécageux Médiapart, quand Jean-François KAHN et sa haineuse Marianne, quand le Nouvel Observateur, font état d'enregistrements privés frauduleusement réalisés, de SMS détournés, de témoignages controuvés, je suppose qu'elle ne va crier au scandale lorsque siège le Bureau National du PS. Ce qui est bon pour le Parti, on le diffuse, on l'exploite, on l'interprète, on le sacralise, on le tronque, on le déforme. Mais ce qui est mauvais, on le cache. Force est de constater que ces hautes personnalités, qui par ailleurs ont de grandes qualités humaines, ont accepté que DSK soit candidat aux primaires, sans se soucier davantage des traits de sa personnalité ou des accusations, fondées ou non, qui auraient pu être portées contre lui ou nuire à la crédibilité du PS : c'est que la victoire était assurée. Mais eux ne se gênent pas pour rentrer par tous les moyens dans la vie privée de leurs adversaires politiques. Fâcheux précédent que celui des écoutes téléphoniques de feu le Président MITTERRAND.
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C'est qu'un éléphant, voyez-vous, ça trompe, ça trompe énormément.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Professeur,

Les derniers boulons de la statue de béton de DSK vont enfin finir de tomber. Ses détracteurs ont finalement réussi : car il s'agissait bien de le faire éjecter du siège du Chef du FMI.

Le Martyr DSK va rentrer au pays des Vaincus, la tête haute, fier comme un coq déplumé. La France n'aime t-elle recueillir ces pauvres âmes en mal de pouvoir qui se font gifler par les buveurs de Coca Cola ?

Mais il ne faudrait pas que les Français dénigrent trop ces maudits Américains. Car depuis de nombreuses années, eux et leurs voisins Allemands les font vivre allègrement.

Il suffirait que ces maudits yankees, barbares sans cultures, retirent leurs investissements financiers du jour au lendemain pour voir glisser la France vers les abysses de l'Irlande, du Portugal, de l'Espagne ou de la Grèce. Et ils le feront si rien ne les arrange autrement.

Il est à espérer que le Président de la République de France soit agile dans ses mouvements.



Je vous laisse méditer cette belle phrase de Feng Youlan :

阐旧邦以辅新命 极高明而道中庸

On dirige l'avenir d'un pays avec ses traditions anciennes
Cette sagesse est la voie vers le milieu


Ce qui veut dire que que l'on dirige un pays avec ses aspirations pour le futur qui proviennent des traditions ancestrales et c'est ainsi que l'on rejoint le juste équilibre entre le passé et le futur.

Avec mes respects, cher Professeur.

Philippe POINDRON a dit…

J'ignore les raisons pour lesquelles on voulait débarquer DSK du FMI. Votre analyse cher ROUGEMER est sans doute exacte, mais elle est sévère pour la FRANCE. C'est un vieux pays, la France. Et les Français s'en sont toujours sortis, avec ou sans les Américains. Souvent avec, d'ailleurs et j'en conviens bien volontiers, comme en 1944. Mais alors, ceux-ci avaient débarqué avec l'idée de diviser la France en deux états distincts, avec une monnaie destinée à remplacer le franc, et avec leur propre administration. Heureusement, il y a eu de GAULLE. C'est dans ce projet d'asservir un pays à qui il devait leur liberté (quand les insurgés des années 1780 furent aidés par ROCHAMBEAU et La FAYETTE), qu'il faut voir l'anti-américanisme de de GAULLE.
Quant à la première guerre mondiale, c'est une aimable plaisanterie que de dire qu'elle a été gagnée grâce aux Américains. Elle l'a été, parce que l'Allemagne s'est effondrée de l'intérieur et parce que l'offensive allemande de Juin 1918 (date à préciser) a échoué. LÜDENDORF dira d'ailleurs "jour de deuil pour l'armée allemande" que le jour où l'offensive s'est brisée sur les tranchées françaises.
J'ajoute que, de l'aveu même des Américains, le corps expéditionnaires yankee de 1917-1918 a perdu plus d'hommes par le fait de la grippe espagnole que par le fait de la guerre. Là, c'est le professeur de virologie qui parle. Les américains n'ont pas subi, comme nous, trois guerres en moins d'un siècle, et une saignée humaine inouie. Le miracle, c'est qu'après toute ces épreuves, ma patrie soit toujours debout.
Je ne crois pas que DSK rentrera au pays des Vaincus, (manière un peu aimable de désigner la France, vous en conviendrez). Je ne crois pas davantage que les Etats-Unis et l'Allemagne fassent vivre la France. Quand on sait que la Chine a sur les Etats-Unis une créance de 4000 milliards de dollars, c'est plutôt leur effondrement qu'il faut craindre, au cas où il viendrait aux dirigeants chinois l'idée d'en finir avec eux. L'Allemagne voit sa population décroître et aura moins d'habitants en 2020 qu'aujourd'hui. Ce ne sont pas là des dispositions propres à assurer à l'Allemagne une prééminence définitive en Europe. Elle existe actuellement, c'est l'évidence. Mais elle me semble fragile, transitoire, exclusivement économique et technique, assez peu culturelle, ce qui est à peine croyable pour une culture si riche et qui fut si puissante.
J'aurai bientôt l'occasion de raconter une histoire qui vous expliquera mieux que toute démonstration oiseuse, ce qu'est l'âme d'un peuple qui n'est pas encore mort. Elle se passe dans un camp de concentration. Bien amicalement.

PS : j'ai l'oeuvre der SUNZI que je n'ai pas encore entièrement lue, seulement parcourue. Quelle stratège !

Philippe POINDRON a dit…

Encore autre chose. FENG YOULAN a mille fois raison. Je n'hésite pas à dire que c'est probablement un des très grands philosophes contemporains. Il me paraît impossible de faire de la philosophie aujourd'hui sans connaître les oeuvres de ce penseur. Ce que vous citez de lui est d'une grande justesse : notre présent s'inscrit dans une histoire continue ; nous l'avons héritée et avec elle bien des modes de vivre, faire et penser qui constitue notre culture.
Et toujours avec mon amical souvenir.

Anonyme a dit…

Cher Professeur,

J'admire votre affection pour la France. Et vos mots sur son histoire sont toujours appréciés.

Je disais en effet que les Américains et les Allemands font vivre les Français depuis un certain temps, par les investissements des uns et des autres, et surtout par les exportations importantes que l'Allemagne produit ces derniers années. ( exportations vers la Chine notamment ). Et chacun sait que ces sont les exportations qui vont vivre la croissance d'un pays, d'ailleurs les Chinois le savent très bien.

La France est entrée dans une période " noire " économiquement car sa " dette commerciale " vis à vis l'Étranger a atteint un record historique de 7 milliards d'euro récemment. Ce qui traduit le manque de compétitivité indéniable des entreprises françaises face aux entreprises étrangères.


D'autre part, il existe un courant de pensée aux États-Unis qui questionnerait l'origine de la crise de 1929, qui a plongé le monde entier dans la grand Dépression et entrainé le nazisme allemand voire la seconde guerre mondiale. Il serait en effet question de penser que l'achat d'or par la France dans les années 1927 1928 pourrait être à l'origine de cette crise. En 1932, la France était le pays qui détenait le plus d'or au monde. À l'époque les monnaies étaient indexé sur l'étalon or.

Les experts de cette étude ont fini par conclure que si la France n'avait pas accumulé autant d'or mais laissé aller la libre circulation des investissements, la crise n'aurait pas eu autant d'envergure et la seconde guerre mondiale évitée. ( Il manquait en passant à Hitler deux choses, de l'or et du pétrole. )

Anonyme a dit…

De là à dire que le déboulonnage de DSK est la suite de ce courant de pensée ne me semble pas si incohérent, sans quand même l'affirmer totalement. Ceci dit, les États Unis restent encore des grands pourvoyeurs des cotisations du FMI. Cependant leur situation économique catastrophique actuelle a tendance à provoquer chez eux une agressivité sans borne. Car ils veulent encore rester maître du monde. Alors sans doute un certain lobby américain de la Corporation n'appréciait pas trop ce Français à la tête de l'institution, et qu'il fût de position politique socialiste n'arrangeait rien à l'affaire.

Le seul pays qui les tient en laisse est la Chine avec ses réserves de change et ses bons du Trésor. Obama a beau menacer les Chinois sur leur monnaie sous évaluée, la ténacité à garder le taux de leur monnaie aussi bas est l'unique stratégie de ce pays pour assurer ses exportations et sa croissance ( en passant ce sont les investissements étrangers qui sont le plus gagnants dans cette histoire, car la Chine ne prend qu'un simple pourcentage sur les bénéfices des produits fabriqués et ou assemblés en Chine ). Les bras peu cher des Chinois de Chine sont la matières première de ce pays pour encore longtemps.

Un nouveau chef du FMI fera bientôt sous apparition, quelqu'un des pays émergents dit-on. La remise en question du dollar américain comme monnaie d'échange international sera sans doute au coeur des prochains débats. L'avenir de l'euro fera aussi parti des prochains dossiers.

La France est le pays le plus visité au monde, accueillant et généreux, riche en histoire et en paysages inégalables dans leur beauté. L'art de vivre à la française séduit de plus en plus le monde entier.

Je viens de lire un livre sur la " Mère Poulard " aubergiste en son temps au Mont Saint Michel. Lorsqu'un jour le Tigre vint la visiter, elle l'embrassa et lui dit simplement : " Je vous remercie d'avoir sauver mon pays. " Qui pouvait penser 100 ans plus tard que sa fameuse omelette devienne l'omette la plus renommée et la plus chère du monde, elle qui était offerte au repas des visiteurs en entrée ? Elle, la Mère Poulard, qui savait à peine lire et écrire. Pour finir, qui se doutait encore que le Tigre reposa dans un endroit dénué de toute ostentation, un homme qui avait sauvé la France ! Ce jour-là, en visitant cet endroit ( en Vendée ), j'en avais les larmes aux yeux.

Avec mes respects, cher Professeur.

tippel a dit…

Cher professeur ,cher Rougemer,
En 1871, la France fut vaincue en quelques jours par l’état germanique prussien. Elle dut payer une somme considérable en franc or pour voir les troupes d’occupation qui stationnaient aux frais du contribuable français retourner en Prusse. Elle perdit une partie de son territoire qui était d’ailleurs de langue germanique. Motivée par la volonté de distraire une opinion publique traumatisée et appauvrie, la France se relance dans les campagnes coloniales. Dont on connaît aujourd’hui le désastre moral et militaire avec ses conséquences nationales. La fanfaronnade, l’assurance immodérée de nos élites fut la cause de ce désastre.
La guerre de 1914-1918 opposa les Français avec les Britanniques, sur notre territoire, aux états allemands, unis grâce à la guerre de 1871. Trois autres fronts parmi les plus importants occupaient aussi les Allemands, le front russe, le front des Balkans, et le front italien. Sans vouloir minimiser les alliés des allemands, bulgares, turcs et autrichiens, l’Allemagne supportait une grande partie de l’effort de guerre de ces fronts. Uniquement sur le mois d’août 1914, 160 000 soldats français furent tués ; bilan fin novembre, 454 000 et des centaines de milliers de blessés dont la mortalité fut de 25%. Cette hécatombe française ne se retrouve pas chez l’ennemi, les stèles à la mémoire des soldats allemands tués en 1914 ne mentionnent que de très faibles pertes, alors que les monuments français sont couverts de noms de nos compatriotes sur cette même période. Les pertes allemandes seront comparables uniquement sur l’année 1918. La république revancharde, qui avait préparé cette guerre dans la perspective de reprendre les territoires perdus, n’avait rien appris des guerres précédentes. Les socialistes en particulier préparent la guerre mollement, car leur premier ennemi est à l’intérieur, comme toujours. L’affrontement et la préoccupation des socialistes, ce sont les curés.
L’armée n’échappe pas aux purges. Le choix des officiers supérieurs est d’abord fait sur le critère de laïcité et surtout anti-clérical. Le général en chef Joffre est un laïc anticlérical, et franc-maçon, sa tactique moyenâgeuse est suicidaire pour les combattants. En voulant faire court, l’armée française est mal commandée jusqu’en mai 1917. Avec le départ du sanguinaire général Nivelle, et l’arrivée de Pétain qui est nommé général en chef, tout change. Depuis avril 1917, arrivent quotidiennement 6000 soldats américains dont la valeur combative est excellente. Le 27 mai 1918, une ultime et grande offensive des Allemands fait reculer le front de 50 km, 650 canons et d’énormes quantités d’équipements tombent aux mains de l’ennemi avec 60 000 prisonniers. Le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux. La présence des Américains fut décisive pour arrêter les Allemands. C’est bien la puissance des 2 000 000 de soldats américains qui bouleversera la donne militaire et non l’implosion de l’Etat allemand. La défaite allemande restera pour eux comme une injustice, la retraite de l’armée se fera en bon ordre. Cette amertume nourrira un esprit de revanche.
En ce qui concerne la guerre de 1940 1945, sans l’aide des Américains, le Général de Gaulle serait aux oubliés de l’histoire.
Je crois profondément que l’Allemagne supporte le poids de la France comme d’ailleurs d’autres pays européens. Contrairement à Monsieur le Professeur, l’Allemagne est un grand pays culturel où se côtoient respect des valeurs et modernité. Le grand perdant de la monnaie unique est l’Allemagne. Combien de temps ce peuple acceptera-t-il de payer pour les autres ?

Philippe POINDRON a dit…

La culture allemande fut une immense culture. Je n'ai pas dit autre chose, cher TIPPEL. Elle a un moindre rayonnement aujourd'hui. C'est un fait. L'Allemagne est une grande puissance économique, technique et scientifique. Je vous l'accorde. Mais elle n'a pas encore un rayonnement politique international à la hauteur de sa puissance. Il y a à celà bien des raisons. Je ne détaille pas.
Je crois votre description de l'aide américaine à la France très partiale et je maintiens que la "défaite" (j'accepte les "") allemande de 1918 fut d'abord le fait de son effondrement intérieur et de l'échec de l'offensive de juin 1918, non pas le fait de l'armée américaine. Je partage votre point de vue sur l'organisation de l'armée française et la sélection des officiers : les officiers subalternes (lieutenants, capitaines, commandants) étaient souvent des aristocrates. Des familles illustres ont ainsi disparu dans cette fournaise. Je pense aux HEBRARD de SAINT-SULPICE. Le cercueil du dernier représentant de cette famille quercynoise fut hissé au sommet de la falaise où se nichait l'antique demeure des seigneurs de l'Hébrardie, havre de paix et de prospérité pendant six ou sept siècles, dans les années 1917-1918. Idem pour les MOSTUEJOULS, famille de la région de MILLAU. Le lieutenant de MOSTUEJOULS, qui porte de nom d'un ravissant village de la vallée du TARN, un village doté d'une chapelle romane admirable et pure), dernier représentant de cette famille, a été tué pendant la première guerre mondiale. Si je cite ces deux exemples, c'est qu'ils m'avaient frappé quand j'en ai pris connaissance au cours de vacances pris dans ces régions que j'aime plus que tout. On réservait les hauts postes d'officiers généraux, effectivement, à des sujets dont la principale valeur était d'être anticléricaux et souvent francs-maçons. Il y a eu des exceptions, rares, à ce curieux mode de nomination (dont le général de CURIERES de CASTELNAUD). Est-ce JOFFRE ou FOCH qui disait, parlant de ces attaques où nous laissions sur le terrain des milliers de morts en reprenant 300 mètres de terrain à l'ennemi : "Je les grignote", je ne sais plus ? Mais c'est un généralissime français qui a prononcé cette énormité.
Nier entièrement l'apport des américains à la victoire de 1918, est évidemment injuste et je vous l'accorde. C'est un apport, ce ne fut pas déterminant. Quant à dénier à de GAULLE un rôle historique,c'est non seulement injuste, mais faux. Avec des "si" on mettrait PARIS en bouteille. Les américains ont gagné la guerre de 39-45. C'est l'évidence. La France, mal gouvernée, aux mains de cette camarilla radical-socialo-cassoulet, si bien décrite par vous, l'a perdue. De GAULLE était là, et il a évité le pire à notre patrie, d'abord le déshonneur, ensuite la disparition de la scène de l'histoire. Dire qu'on n'en parlerait pas si les américains n'avaient pas été là n'a aucune portée argumentative, puisqu'ils étaient-là ; oui, le fait est qu'ils étaient là et de GAULLE aussi.
J'aime assez mon pays pour voir ses limites et ses faiblesses, mais aussi ses grandeurs. Et je ne partage pas la tactique si commune de nos penseurs attitrés, celle de l'autoflagellation. Ce n'est pas DSK, SARKOZY, FILLON ou HOLLANDE qui font la France, c'est son peuple, en entier. Et il n'est pas contenu tout entier dans les limites de la capitale, et moins encore dans celles Saint-Germain-des-Prés.

tippel a dit…

Cher Philippe Poindron,
La France bénéficie d’une ferveur dans le monde essentiellement due au siècle des lumières. Le goût français, les philosophes, l’art de vivre, Versailles, sa langue que devait parler les gens de bon goût, le raffinement de sa cuisine, etc.. Si tout cela existe encore, il en est fort affaibli. Le français devient du verlan, Versailles accueille des expositions de pissotières, les philosophes s’appellent Jean-François Khan ou Bernard Henri Levy. Le Ministre de la Culture expose ses penchants amoureux pour les jeunes enfants sans que ‘les élites’ s’émeuvent. Le couscous devient la cuisine populaire, et le saucisson mute dans l’interdit. Nos bons bergers s’appellent Woerth, Royal, D.S.K, Dati ou Juppé. Quelle triste image culturelle pour le nouvelle France républicaine !
Le rayonnement de l’Allemagne est plus important que le pense l’élite française, son influence politique internationale est à la hauteur de sa puissance industrielle, son slogan ‘Land der Ideen’ n’est pas usurpé.
Je suis surpris que vous, un germaniste honorable, vous persistez aussi sur cette idée ‘un peu écolière’ que 2 millions d’hommes supplémentaires sur le front de l’ouest, en 1918, ne furent pas déterminants pour faire reculer l’armée allemande, avec la suite que l’on connaît. Je rappelle quelques chiffres : 3,7 millions de mobilisés français en 1914, 630.000 veuves françaises, la moyenne d’âge des généraux français est de 61 ans contre 44 ans en Allemagne, l’armée française perd 4000 soldats par jour du 2 août à fin novembre 1914.
Pour information, le général de Castelnau, militaire de grande qualité, verra le titre de chef d’état major général lui échapper sous la pression de la gauche républicaine car il est marquis et catholique pratiquant. Le ministre anti clérical Combes, qui doit son instruction et sa promotion dans la vie politique aux écoles religieuses, le traite de ‘capucin botté’.
C’est bien Joffre qui a dit : « Je les grignote », lui qui, au plus fort des attaques, ne change pas le temps de ces repas (2 heures). Comme l’a dit un journal anglais de l’époque : « Il n’y a que des ânes menant des lions ». Il faudra attendre le 26 décembre1916 pour qu’il soit démis de ses fonctions.
Amicalement

Philippe POINDRON a dit…

Cher TIPPEL, comme vous le savez, j'ai vécu plus de 35 ans en Alsace. J'ai fréquenté très régulièrement des collègues de l'Université de FREIBURG I. B., et je garde le meilleur souvenir de leurs qualités humaines et scientifiques. Que le rayonnement de la France soit dû, hélas, aux Philosophes des Lumières, est sans doute exact. Mais à y regarder de près, ce que je ne cesse de faire depuis que j'ai ouvert ce Blog, ils ont fait plus de mal que de bien. Que VERSAILLES soit saccagé par monsieur AILLAGON est de notoriété publique. On a les élites que l'on mérite. La crise de la France, est selon moi, d'abord une crise morale : perte du goût de l'effort, du lien social, des valeurs solides sur quoi pendant des siècles s'est construite notre patrie. Etalage scandaleux du luxe et des avantages indus par des élites qui ont perdu tout sens de la mesure, perte du sens historique, etc. Tout cela, j'en ai souvent parlé ici-même.
Pour ce qui est de l'Allemagne que les imbéciles foisonnant assimilent aux nazis - ce fut l'erreur historique de la gôôôche radical-cassoulet - je ne suis pas certain que vous ayez raison, et je vous prie de noter que j'ai dit que son influence politique internationale n'est pas à la mesure de sa puissance réelle.
Merci pour les précisions sur le général de CASTELNAU(D) [?], un homme intègre et catholique effectivement, et qui n'a jamais fait mystère de son peu de goût pour le régime républicain à la sauce de gauche.