mercredi 19 octobre 2011

Le soleil ni la mort... A propos de Philippe Isnard

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Roparz Hemon me demande si j'ai parlé de Philippe ISNARD, ce professeur sanctionné pour avoir fait visionner à ses élèves, entre autre, un documentaire sur l'avortement. Voici l'interview que lui a accordé un journal non catholique, laïc, "Enquêtes et débats". Je n'ai pas parlé de Philippe ISNARD, et je regrette ce silence. Je vais donc le réparer. Voici d'abord l'interview. Veuillez la lire, je vous en prie, dans sa totalité, même si elle est longue. Vous verrez comment fonctionne le mensonge, le politiquement correct et la course aux électeurs. Je ferai un bref commentaire dans un autre billet.
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"Nous avons été l’un des rares médias non catholiques à parler de Philippe Isnard, ce professeur suspendu pendant 4 mois de l’Education nationale pour avoir fait visionner à ses élèves de seconde et de première un documentaire anti-avortement. Il a bien voulu répondre à nos questions, et sa franchise devraient ravir nos lecteurs.
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Question : M. Isnard, la censure vient de vous frapper deux fois, une fois par l’Education Nationale, une fois par Radio Notre-Dame. Le sort s’acharne sur vous ?

Réponse : Le fonctionnement des médias en France rappelle celui des régimes totalitaires. L’AFP, dont le principal financement est étatique, diffuse un message, repris alors en cœur sans vérification par des médias aux ordres. Et tous perçoivent également de grasses subventions étatiques, histoire d’être bien sûr de leur soumission. Le fonctionnement totalitaire de l’éducation nationale, sa partialité idéologique, son obscurantisme en ce qui concerne l’avortement sont bien connus. D’ailleurs, le recours à des dénonciations (anonymes à ce jour mais émanant de profs comme j’ai pu le constater) rappelle là encore les régimes nazis et soviétiques.

A vrai dire, la censure est plus étendue: aucun des médias étatiques qui m’ont lynché ne m’a accordé de droit de réponse à ce jour, ni rectifié les mensonges diffusés au grand public. Ils ne se sont pas excusés pour les procédés malhonnêtes employés, comme pour France TV qui a interviewé des élèves que je n’ai même pas en classe.

En clair, les médias me refusent la parole. Et refusent de dire la vérité, comme par exemple le fait que le film incriminé décrit la procédure par aspiration, mise au point par les “médecins” nazis dans les camps de concentration en 1942, est celle utilisée en France pour les avortements légaux. Ils refusent de donner les autres films et documents que j’ai utilisés (documentaires “soit un homme”,”SOS femme en détresse”, discours de Mme Veil, texte de la loi Veil, image d’un fœtus à 12 semaines…)

Ils cachent aussi qu’aucun élève, d’après le rapport de la cellule de “soutien psychologique”, ne s’y est présenté!!!
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Question : Pour que nos lecteurs aient une idée de l’importance de la sanction qui vous frappe, pouvez-vous nous indiquer si beaucoup de professeurs ont ainsi été suspendus par le passé, et pour quelles raisons ?

Réponse. J’ai siégé moi-même en CAPA disciplinaire (Commission administrative paritaire académique) de 2001 à 2004. Nous y avons jugé des cas extrêmes. Je me souviens qu’une professeur, accusée et condamnée par la justice dans une sordide affaire de pédophilie avec ses élèves de collège, avait eu une sanction inférieure à 4 mois de suspension. Malgré mon indignation car j’étais partisan, vous vous en doutez, d’une éviction définitive. Bien sûr, dans l’intérêt du service, l’affaire n’a pas été ébruitée par les syndicats, c’est tellement plus grave quand un professeur tente un débat objectif et scientifique sur l’avortement! L’administration m’avait même refusé que l’on enquête pour savoir, ces deux enseignants étant en charge de l’atelier photo du collège, s’ils avaient pris les photos dans ce cadre!!

A part Direct 8 et Radio Notre-Dame qui vous a tout de même invité 2 fois, les médias traditionnels ne se sont pas intéressés à votre affaire, qui est pourtant gravissime en terme de liberté d’expression, comment l’expliquez-vous ?

D’autres journalistes se sont intéréssés à l’affaire (Valeurs actuelles, Famille chrétienne, blogs chrétiens, le journal Alba en Espagne, RCF, Direct 8 (des évéchés dont le mien et celui du Var qui m’ont courageusement appuyé). Je leur rends hommage pour leur courage.

Pour les médias officiels, la vérité leur fait peur, et ils sont aux ordres de l’Etat. Ils sont les Tartuffes de notre temps:cachez ces restes de foetus avortés que je ne saurai voir… Jamais dans l’histoire un aussi petit groupe d’hommes (les médecins avorteurs) n’en aura tué un si grand nombre. (7 millions de morts pour les seuls avortements par aspiration rien qu’en France depuis la loi Veil). Par ailleurs, l’Etat contrôle les médias, via l’AFP(ravda) et les subventions…distribués à tous…ou presque!
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Question. Par contre sur Internet les relais sont nombreux, sur les sites chrétiens mais pas seulement, qu’en pensez-vous ?

Sur internet, pour l’instant, les chrétiens peuvent encore s’exprimer, c’est le principal îlot de liberté qui demeure face à la pensée unique. Profitons-en pour tenter de faire obstacle au projet de loi sur la bioéthique et celui sur l’euthanasie, qui, par leur volonté de tuer les plus faibles (vieillards, handicapés, trysomiques, …) et son eugénisme, n’est que la reprise des projets des Nazis mis en œuvre dans l’opération T4. Je rappelle que les nazis utilisaient pour justifier l’opération T4 les mêmes arguments pseudo-humanitaires : c’est pour leur bien que l’on tuait -et que l’on tue dans le ventre de leur mère aujourd’hui- les handicapés. N’allaient-ils pas être malheureux?

Vous avez vous-même utilisé internet pour faire savoir que vous aviez été censuré par Radio Notre-Dame, trouvez-vous qu’Internet change le rapport de forces entre les médias et les invités ? Concernant la censure de Radio Notre-Dame dont vous dites être la victime, il paraît étonnant qu’ils vous aient invités deux fois et qu’ils aient reçu des pressions pour vous désinviter brutalement la 3è fois. Louis Daufresne vous a-t-il dit qu’ils avaient reçu des menaces suite aux deux premières émissions, qui seraient la source des pressions de la direction pour vous désinviter ?

Je remercie Radio notre dame de m’avoir invité deux fois. Je prie pour qu’ils m’invitent à nouveau, ils ont fait preuve de courage en m’invitant et ils pourraient, avec l’aide de Dieu, retrouver ce courage. Les chrétiens doivent recréer des médias libres et des établissements scolaires libres, ce qui suppose une vraie séparation d’avec l’État, surtout lorsque celui-ci est coupable de crime contre l’humanité. Et de ne pas se préoccuper des subventions. Il faudrait aussi que l’État ne puisse plus intervenir dans la nomination des évêques, ceci pour garantir leur l’indépendance.
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Question. Etiez-vous au courant de la désinvitation brutale par Louis Daufresne et Radio Notre Dame d’Anne-Marie Delcambre et de moi-même (Jean Robin) pour le roman La Mosquée Notre-Dame en avril 2009 ? Qu’en pensez-vous ?

Réponse. “Désinviter” au dernier moment un invité est choquant, cela laisse entendre que la Radio subit des pressions. Si on ne veut pas d’une personne, il ne faut pas l’inviter! Et réfléchir avant! Et aussi lui dire vraiment pourquoi on la “désinvite..”.
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Question. Quand l’avortement était encore interdit, le débat était lui-aussi interdit, comme il l’est aujourd’hui mais par ceux qui réclame aujourd’hui l’ouverture du débat. Comment l’expliquez-vous et n’y a-t-il pas une hypocrisie à demander ce qu’on avait soi-même refusé ?

Pour ma part, je n’ai jamais empêché quiconque de s’exprimer. Et j’ai respecté tous mes élèves. Ainsi, dans ce débat, pour respecter la laïcité, je n’ai pas utilisé les arguments spécifiquement chrétiens contre l’avortement, je me suis placé juste sur le plan de la science, et du droit naturel.

Pour autant, en tant que citoyen, je pense que la loi ne peut établir que tuer son semblable est un droit. Et s’il y a certes des cas de détresse, il faut venir en aide à la maman en détresse et à son bébé.Tuer le bébé ne fait qu’ajouter à la détresse. Les 70 millions d’euros utilisés pour la politique pro-mort des enfants à naître doivent servir à l’accueil de la vie.

L’appel au meurtre est réprimé, et à ce titre, jusqu’à il y a peu, faire la promotion de l’avortement était interdit, comme dans la loi Veil initiale d’ailleurs, puisqu’officiellement réservée aux cas de détresse. Ce qui peut et doit être débattu, c’est comment aider la maman et l’enfant, mais sans tuer ce dernier.

Il faudrait notamment faciliter les adoptions, alors qu’on les a rendus impossibles en France et que tant de couples, et de plus en plus, souffrent d’infertilité.
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Question. Seriez-vous prêt à débattre devant notre caméra avec un défenseur du droit à l’avortement ?

Réponse. Je propose au ministre Luc Chatel un débat sur la neutralité de l’Éducation nationale, notamment dans le domaine du respect de la vie et de l’avortement, et sur la liberté d’opinion. Puisqu’il m’a sanctionné sans motifs, sans m’avoir entendu, qu’il accepte au moins de s’en expliquer loyalement.

Merci d’avoir répondu à nos questions, nous allons relayer cette interview et votre demande de débat à M. Chatel.
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Je vais faire un commentaire dans un autre billet. Mais je puis déjà vous citer (encore) cette belle maxime de la ROCHEFOUCAULD : "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement". Il s'agit là du soleil de la vérité, et de la mort de millions d'innocents, de ces pauvres sans paroles (infans) que le cruel HERODE n'aurait pas hésiter à supprimer dans le sein de leur mère s'il en avait eu les moyens, pour empêcher la naissance de ce Roi-Messie qui aurait pu prendre sa place. 

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