samedi 8 octobre 2011

Qu'est-ce que l'esprit critique ?

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Le mot "critique" vient du grec krinein que le Petit Robert traduit par juger comme décisif alors que j'avais jadis trouvé un autre sens à ce verbe, celui de cribler, tamiser. Le mot crise a la même origine. On peut le traduire par décision  ou par tamisage. Je préfère cette traduction.
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Si je parle d'esprit critique aujourd'hui, c'est pour répondre à divers commentaires de mes billets. Selon moi, l'esprit critique est tout le contraire de l'idéologie. Il pèse chacune des situations, chacun des éléments qui les constituent, pour autant qu'ils soient connaissables ou accessibles, et il reste constamment sur cette incertitude qu'il peut se tromper, en raison même de l'insuffisance de connaissance de ces éléments. Il se garde bien de généraliser, et il regarde le réel, essaye de cerner les faits, avant de regarder dans son cerveau pour projeter son système croyance sur ce qu'il voit ou expérimente. Cele ne l'empêche pas de juger. Mais au moins son jugement est-il pesé sur la balance de l'humilité et des faits. Je conviens que c'est un exercice difficile, qui demande beaucoup d'ascèse personnelle, un contrôle de ses passions et de ses affects, de l'empathie (c'est-à-dire une capacité à rentrer dans les émotions d'autrui) laquelle n'est pas la même chose que la sympathie (littéralement la capacité de souffrir avec) et que je suis encore loin d'avoir atteint cette sérénité de la parole et du regard !
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C'est pourquoi, au risque de déplaire à TIPPEL, je ne puis accepter que l'on traite de voyous, fût-ce en puissance, les 150.000 à 180.000 jeunes qui sortent tous les ans du système scolaire sans diplôme ni qualifications. Les exonérer de toute responsabilité personnelle dans leur situation, comme le font les bonnes âmes du PS est également une erreur que je qualifierai de symétrique. Le réel est complexe. J'ai été payé pour l'explorer ;  je demeure rempli de confusion devant l'écheveau, apparemment indémêlable dans sa réalité ultime, des phénomènes de la vie, aussi bien ceux qui président à la vie des cellules, qu'à celle des personnes ou des groupes humains.
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Voilà pourquoi plus j'avance, plus je crois que la manière dont nous vivons à l'heure actuelle la démocratie dans notre pays est le fruit d'une vaste duperie qui dissimule l'âpreté des luttes de faction et les rivalités des chefs. La démocratie ce n'est pas cela, n'en déplaise au Monde, à Charlie Hebdo, à Marianne  et accessoirement au Figaro. Et je me sens le droit d'approuver Arnaud MONTEBOURG quand je juge qu'il a raison, et de le désapprouver quand il m'apparaît qu'il a tort, et ainsi du reste pour tous les autres responsables politiques.
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C'est tout pour aujourd'hui

1 commentaire:

tippel a dit…

Une amie vient de me faire suivre cette vidéo.
http://www.youtube.com/v/rnInkrYrGiE&rel=0&hl=en_US&feature=player_embedded&version=3>