dimanche 27 novembre 2011

La démocratie est bien malade

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Un parti qui  représente environ 7 % des électeurs n'aura aucun mal à trouver les 500 signatures requises pour valider la candidature de son champion aux élections présidentielles ; un parti qui recueille entre 18 et 20 % des voix peine à trouver chez les élus les dites signatures. C'est ce qu'on appelle la démocratie.
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Je n'ai de sympathie ni pour les écologistes ni pour le Front National. J'ai dit ailleurs que ces partis présentent dans leurs programmes des propositions qui me paraissent utiles ou bonnes. Il est donc tout à fait normal que madame Eva JOLY puisse se présenter. Mais je trouve scandaleux que Marine LE PEN ait du mal à recueillir ces signatures et que les ténors de la politique, sous le prétexte qu'il faut éviter les candidatures farfelues à l'élection présidentielle, aient porté de 100 à 500 le nombre de signatures d'élus pour valider la candidature d'un citoyen français, en l'assortissant de la publication de l'identité de ces soutiens. En démocratie, tout citoyen doit avoir le droit de se présenter à cette élection, sans aucune barrière. Toutes les mesures dites de précautions sont des arguties pour préserver le pré-carré et les prébendes de ceux qui depuis trente ans ne cessent de nous conduire tout droit dans le mur. Bien entendu, cette liberté doit être associé la responsabilité. Les frais de campagne ne doivent pas être remboursés au candidat, et encore moins à ceux qui ont obtenu plus de voix en pourcentage que le seuil requis par la loi. Le candidat doit les payer de ses fonds personnels, ou des dons de ses partisans, ou sur les fonds du parti qu'il représente. Et je trouve curieux que les champions des "plus démunis" fassent justement pleuvoir les deniers publics (notre argent, je le redis) sur les plus gros partis, et assèchent les plus petits.
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La vérité, c'est Simone WEIL qui l'a exprimée dans ce petit livre, ce petit bijou de réflexion dont j'ai si souvent parlé : Note sur la suppression générale des partis politiques. Elle décrit les caractères des partis. Elle en voit trois essentiels. Voici ce qu'elle dit du dernier :
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"Quant au troisième caractère des partis, à savoir qu'ils sont des machines à fabriquer de la passion collective, il est si visible qu'il n'a pas à être établi. La passion collective est l'unique énergie dont disposent les partis pour la propagande extérieure et pour la pression exercée sur l'âme de chaque membre."
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Feu le Président MITTERRAND excellait dans l'art d'attiser les passions collectives. En soutenant le "Touche pas à mon pote", par exemple, ou en modifiant in extremis la loi électorale pour éviter un désastre, il a fait entrer 50 députés du FN, tout en poussant les siens à taper dessus à bras raccourcis. C'est un moyen d'accéder au pouvoir, de s'y maintenir ou de s'y accrocher. je doute fort que c'en soit un de gouverner. Un excellent article sur la nécessité de l'union nationale en ces moments de crise terrifiants (car nous n'avons pas tout vu, loin de là) a paru dans Le Figaro de vendredi sur ce sujet. J'y reviendrai.
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