vendredi 29 avril 2011

A propos du Ciel et des hommes

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Je poursuis la lecture de l'ouvrage remarquable de FENG YOULAN, son "Nouveau traité sur l'homme". Et dans une note de bas de page, je trouve cette citation remarquable de MENCIUS (Meng zi, 6A, 16) : "L'humanité, la justice, la sincérité, la bonne foi, une ardeur infatigable pour faire le bien sont des dignités conférées par le Ciel. Celles de Prince, de Ministre d'Etat, de Grand Préfet sont des dignités conférées par les hommes."


Jamais paroles de sage ne m'ont paru plus adaptées à la situation actuelle que ces paroles-là. D'abord, il est tout à fait remarquable que MENCIUS utilise le mot dignités pour qualifier des vertus qui ne confèrent à l'homme aucun autre pouvoir que celui de faire ce que le Ciel demande. Ensuite, MENCIUS fait apparaître dans une lumière éclatante que les combats politiques - ceux qui, dans notre pays, opposent entre eux des candidats à l'élection présidentielle, dont aucun n'est encore déclaré, par exemple -, ou les attentats suicides dont l'horreur nous secoue - comme celui de MARRAKECH ou ceux dont on ne parle plus tant ils sont réguliers et qui imbibent la terre d'IRAK ou celle du PAKISTAN ou encore celle d'AFGHANISTAN, du sang des innocents - sont l'oeuvre d'hommes qui n'écoutent pas les murmures du Ciel. Pour MENCIUS, seule la vertu est digne pour l'homme, et elle ne vient pas de lui.


Mais nous avons perdu notre boussole ; jamais on ne dira assez que l'Occident doit sa décadence actuelle à son refus de ne voir du réel que ce qui tombe au pouvoir des sens et de la technique. Je n'entends pas confondre le temporel et le spirituel ; c'est une erreur dans laquelle l'Église catholique de notre pays a donné du XVIIe S. au XIXe S. - Révolution exclue. Elle l'a payé cher. Mais elle doit son salut et sa survie à la séparation des deux domaines. Rejeter la Foi théologale des chrétiens, et les croyances des autres confessions religieuses dans les ténèbres de l'obscurantisme est d'une insupportable prétention, et fait violence aux coeurs droits. Déclarer que tout se vaut, qu'il n'y a pas de vérité, qu'il n'existe pas de normes conformes à la nature, la nature humaine notamment, revient à tout justifier.


Qu'on ne s'étonne donc pas du fleurissement de la perversité, de la violence, de l'obscénité, du dévoiement des arts dans notre monde. Nous l'avons démocratiquement voulu. Et s'il est normal pour tout citoyen de rendre à César ce qui appartient à César, il lui est indispensable de rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. C'est exactement ce que MENCIUS suggérait et que JÉSUS quelques siècles plus tard a proclamé en réduisant au silence embarrassé quelques pharisiens qui voulaient le prendre au piège. L'accomplissement en JÉSUS du pressentiment des sages fut révélé au monde par sa mort sur la Croix. Ne serait-il que mort, son message resterait impérissable. Pour notre bonheur et l'honneur de Dieu, les disciples que nous sommes savent qu'il est ressuscité.


Bonne journée

jeudi 28 avril 2011

Rétablir la vérité

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Deux compatriotes sont retenus comme ôtages en Afghanistan. Nous devons certes ne jamais cesser d'y penser. Mais il faut aussi rétablir la vérité sur les conditions dans lesquelles Hervé GHESQUIERE et Stéphane TAPONIER ont été capturés.


Contrairement à ce que la presse en dit, les deux journalistes avaient achevé le reportage que les responsables de FR3 leur avaient demandé de faire pour le compte de la chaîne. Ils n'ont donc pas été pris alors qu'ils travaillaient. Ils sont partis de leur plein gré pour (je cite, sous réserve toutefois, n'ayant pu m'assurer de la véracité des propos que je rapporte ici) "assurer les taliban (pas de s à taliban) de la compréhension et du soutien de la gauche française dans leur lutte". Ces propos ont été prétés aux deux journalistes, militants de gauche, connus pour leurs opinions, en soi tout à fait respectables, mais qui donnent à leur équipée une tout autre couleur.


Voici ce que dit le général ROUDEILLAC : "Les deux journalistes de FR3 n'étaient pas en reportage quand ils ont été enlevés. Leur avion les attendait. Le reportage était terminé." Cette mise au point a été censurée par l'AFP.


Gérard LIEBENGUTH, Président de l'amicale nationale du 22e BCA et des troupes de montagnes, de son côté, déclare : "Les deux 'touristes' farfelus sont partis faire du militantisme à titre personnel dans les montagnes afghanes, une fois leur reportage avec l'armée terminée" et il ajoute (de manière un peu brutale) : "Et pendant ce temps les médias nous bassinent sans arrêt avec leurs deux abrutis prisonniers volontaires à qui les professionnels sur place avaient vivement conseillé de ne pas aller dans les montagnes afghanes."


Le général Jean-Louis GEORGELIN, chef d'Etat-major des armées, ne cache pas son irritation de devoir engager la sécurité de ses troupes pour les deux irresponsables couverts par les médias, et il dit au micro d'Europe N°1 : "Nous avons déjà dépensé plus de 10 millions d'euros dans cette affaire. Je donne le chiffre parce que j'appelle à la responsabilité des uns et des autres." Du reste, il ne les appellera pas "les deux journalistes" pendant l'interview, mais "ces deux personnages". On sent qu'il est au bord de l'explosion, retenu toutefois par le devoir de réserve.


Conclusion : les médias continuent de nous mentir. Ils semblent lier le rapt à l'exercice du métier de journaliste, alors qu'il n'en est rien ; cela n'enlève rien au caractère odieux de la chose, mais soustrait un peu de sainteté journalistique à cette séquetration que rien ne justifie, pas même le désir d'apporter aux taliban (ceux qui coupent la tête de leurs ennemis vivants et se délectent de la placer ensuite, toute dégoulinante de sang, sur le thorax de leurs victimes) le soutien de la gauche française.

mercredi 27 avril 2011

Rationalité, rationalisme et islam

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"Ne pas agir selon la raison contredit la nature de Dieu" a dit BENOIT XVI dans sa conférence de RATISBONNE, dont le titre exact était "Souvenirs et réflexions". Pour les philosophes musulmans, il n'en est pas ainsi. La transcendance de Dieu, son altérité rendent à jamais inaccessible la moindre connaissance le concernant. Il est présenté comme un Dieu arbitraire qui n'est tenu ni par la vérité ni par le bien. Le respect que les musulmans ont pour la transcendance de Dieu est admirable. Et il nous interpelle, nous qui nous délectons de Piss Christ et autres ordures prétendues artistiques. Première remarque : prenons garde de ne pas nous attirer un mépris justifié de la part de ces millions de fidèles qui reconnaissent en 'Issa (Jésus) un envoyé de Dieu. Ceci est une première remarque.


Deuxième remarque : il est assez remarquable et intriguant de constater que nombre de pays arabo-musulmans sont à l'heure actuelle secoués de manifestations, répressions, constestations du pouvoir en place. Il y a deux manières d'interpréter ces événements, deux manières qui, du reste, ne sont pas exclusives l'une de l'autre. L'idéal démocratique occidental, les Droits de l'homme, la diffusion des moyens techniques inventés par l'Occident, animent les élites arabes de sentiments contradictoires. Les uns aimeraient que leur patrie puisse bénéficier des libertés publiques et privées en vigueur dans les démocratie occidentales ; d'autres (comme Tarik RAMADAN) y voient des semences de décadence culturelle et religieuse. Nous pouvons avancer sans trop de crainte de nous tromper que la mondialisation des modes de pensée et de consommation est en grande partie responsable d'événements dont nous ne pouvons prévoir l'issue.


Troisième remarque : il est tout de même curieux de voir que des penseurs arabo-musulmans inscrits dans une civilisation qui a aidé l'Occident à redécouvrir les penseurs grecs (PLATON et surtout ARISTOTE) n'aient pas eu dans leur propre pays une influence suffisante pour susciter chez les légistes et les imams interprètes du Coran une réflexion rationnelle. Pour avoir donné une interprétation plus nuancée de cette transmission, Sylvain GOUGENHEIM s'est attirée les foudres de nombre d'imbéciles. La réalité en effet est plus complexe. Bien des philosophes arabo-musulmans ont eu pour maîtres des philosophes arabo-chrétiens. J'ai fait en son temps un petit billet là-dessus. Et je possède dans ma bibliothèque un livre très rare, publié par le père Henri CHARLES, jésuite, en 1936, et intitulé "Le christianisme des arabes nomades sur le Limes et dans le désert syro-mésopotamien aux alentours de l'hégire" (Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, section des Sciences Religieuses, LIIe volume, Librairie Ernest Leroux, Paris, 1936) qui nous apprend bien des choses, notamment comment MOHAMMED, le général des TAYÂYE "outre les nombreux maux et les meurtres innombrables qu'il causa en MESOPOTAMIE, voulut faire apostasier ceux des TAYÂYE qui étaient restés chrétiens. Il fit venir le chefs des TAGLIBITES, qui s'appelait MOAD et il le pressait de se faire musulman et d'apostasier. Comme celui-ci ne cédait aucunement à ses flatteries [...], il le fit tuer et défendit de l'ensevelir. Le saint gisait depuis plusieurs jours sur le fumier, sans se corrompre et sans être dévoré par les animaux : alors EUSTHATIUS de DARA demanda son corps, l'emmena et bâtit un monastère au-dessus de son tombeau" (Chronique de Michel le Syrien). Le père CHARLES indique, avec Michel le Syrien, que plusieurs TAYÂYE subirent le martyr. La scène ici relatée a eu lieu en l'an 792 de notre ère. Ainsi, 150 ans après la mort de MUHAMMAD-MAHOMET, la volonté de convertir par la force des peuples arabes christianisés était devenue pratique courante. Il convient de signaler qu'il y avait alors dans ces régions des milliers de prêtres et de moines et des centaines d'évêchés.


Quatrième remarque : plutôt que de condamner en bloc les musulmans et de dénigrer l'islam, il est préférable d'abord de le connaître et de poser deux questions essentielles : (a) d'où le Coran tient-il son attachement à ABRAHAM (et la TORAH), à la personne de JESUS et à celle de MARIE ? (b) Pourquoi, à la différence des textes de l'Ancien et du Nouveau Testament, le Coran est-il parfaitement anhistorique dans sa présentation, alors qu'il a de toute évidence une histoire ?


Cinquième et dernière remarque. Prenons bien garde de ne pas confondre rationalité et rationalisme. C'est condamner toute possibilité d'un dialogue vrai avec les penseurs musulmans. Il en est de fort brillants. On m'accordera qu'il n'a pas fallu attendre VOLTAIRE pour défendre les droits de la raison, et l'on m'accordera aussi que la raison ne saurait être confondue avec le rationalisme, préjugé philosophique qui exclut de son champ d'investigation tout ce qui n'est pas du domaine sensible, expérimentable, et mesurable. On a vu où menait cette impasse ; elle revient à rejeter dans les ténèbres d'une prétendue ignorance et d'une infériorité définitive tout manière de penser qui ne tombe pas sous la coupe de ces exigences : par exemple les phénomènes mystiques. Voilà qui est inacceptable pour un penseur oriental. Les efforts des Sciences humaines pour rejoindre cette scientificité apparaissent bien dérisoires, et c'est pourquoi quelques imbéciles à tête dure les appellent les Sciences molles. Voilà un jugement bien prétentieux. Il me semble qu'il suffirait de constater qu'il existe bien des phénomènes qui échappent à ce rasoir de la pensée systématique, pour mieux comprendre l'homme. N'est-ce pas là l'objet des Sciences humaines ?


C'est tout pour aujourd'hui.




mardi 26 avril 2011

La guillotine de Ratisbonne

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D'où vient-elle, cette guillotine ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu'on la découvre au détour d'une rue ombreuse dans la vieille ville de RATISBONNE, la capitale des Princes de THURN und TAXIS (de LA TOUR de TASSIS ou de TOUR et TAXI en français). Nul doute que les imbéciles (au sens de BERNANOS) qui pullulent dans les rédactions des médias bien pensants n'eussent songé à l'employer pour couper la tête à ce BENOIT XVI s'ils avaient eu connaissance de son existence ; pensez-donc, il aurait critiqué les musulmans dans le fameux discours du 12 septembre 2006 qui couler tant de salive et d'encre. Je suppose que bien peu de commentateurs ont pris soin de lire de bout en bout ce texte, un texte très important appelé à nourrir non seulement le dialogue islamo-chrétien et en tout cas à nous faire comprendre les raisons philosophiques qui le rendent si délicat, mais encore tous les dialogues à venir entre hommes de bonne volonté chercheurs de lumière.


Or ce texte, que je viens de relire, est un chef d'oeuvre de pensée pour qui n'a pas de prévention et reçoit la parole de l'autre avec bonne foi et sans préjugé. Selon moi, il établit les fondements moraux de tous les dialogues.


De quoi s'agit-il ? D'établir le rapport étroit qui existe entre foi et raison. A cette fin, BENOIT XVI part d'un texte grec édité par le Pr KHOURY, de l'Université de MUNSTER. Il s'agit d'une série de dialogues ou controverses entre l'Empereur lettré MANUEL II PALEOLOGUE et un savant persan, tenus en 1391, dans le camp d'hiver d'ANKARA. Ces détails ont leur importance. BENOIT XVI parle d'un savant ; ce savant est persan ; le dialogue est libre, le savant n'est pas prisonnier de l'Empereur.


BENOIT XVI indique que les dispositions relatives à la guerre sainte, inscrites dans le Coran sont relativement tardives, contrairement à la prescription plus ancienne de la sourate 2, v. 256 :"Pas de contrainte en matière de fois", et il ajoute que l'Empereur s'adresse alors à son interlocuteur d'une manière "étrangement abrupte" : "Montre-moi donc ce que Mohammed a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d'inhumain, par exemple le fait qu'il a prescrit que la foi qu'il prêchait, il fallait la répandre par le glaive."


Il vaut la peine de souligner que BENOIT XVI souligne le côté abrupt de la remarque impériale. En aucun cas, il ne la reprend à son compte.


Les imbéciles ou les menteurs en sont restés là pour prétendre que BENOIT XVI condamne l'islam et sa violence réelle ou supposée. Ils oublient la suite que voici : "L'Empereur intervient pour justifier pourquoi il est absurde de répandre la foi par la contrainte. Celle-ci est en contradiction avec la nature de Dieu et la nature de l'âme. 'Dieu ne prend pas plaisir au sang et ne pas agir RAISONNABLEMENT est contraire à la nature de Dieu. La foi est un fruit de l'âme, non du corps. Donc si l'on veut amener quelqu'un à la foi, on doit user de la faculté de bien parler et de PENSER CORRECTEMENT, non de la contrainte et de la menace. Pour convaincre une âme raisonnable, on n'a besoin ni de son bras, ni d'un fouet pour frapper, ni d'aucun autre moyen avec lequel menacer quelqu'un de mort', va dire l'Empereur. Et BENOIT XVI résume de manière magistrale le coeur de l'argumentation impériale : "Ne pas agir selon la raison contredit la nature de Dieu." MANUEL est grec, nourri de philosophie grecque.


Or c'est là tout le noeud du problème. Un philosophe musulman IBN HASM, cité par le pape, soutient "que Dieu n'est pas tenu par sa propre parole, et que rien ne l'oblige à nous révéler la vérité : s'Il le voulait, l'homme devrait être idolâtre."


Et BENOIT XVI va développer alors une argumentation très serrée sur la raison. Après avoir cité IBN HASM, il ajoute "Ici s'effectue une bifurcation dans la compréhension de Dieu et dans la réalisation de la religion, qui nous interpellent directement aujourd'hui : Est-ce seulement grec, de penser qu'agir contre la raison est en contradiction avec la nature de Dieu ou est-ce une vérité de toujours et en soi ? Je pense qu'en cet endroit devient visible l'accord profond entre ce qui est grec, au meilleur sens du terme, et la foi en Dieu fondée sur la Bible."


Voilà résumée, bien mal, la première partie de cette conférence exceptionnelle. Après, BENOIT XVI décrira les trois étapes de déshellenisation de la pensée occidentale, et ce que Marcel DE CORTE décrira dans son ouvrage "L'intelligence en péril de mort" comme la mort programmée de la philosophie spéculative.


La probité intellectuelle oblige à reconnaître que l'Eglise d'Occident a eu souvent recours à la contrainte pour convertir les païens ou d'autres religionnaires. Que ce soit Charlemagne et les Saxons ou les Rois Catholiques et les juifs d'Espagne ou Louis XIV et les protestants ! Voilà qui est déplorable et insupportable à toutes consciences droites. JEAN-PAUL II a exprimé la douleur et le repentir de l'Eglise pour ces horreurs. Il ne nous est pas interdit de continuer à les déplorer et de combattre tous les fanatismes, d'où qu'ils viennent.


Je reviendrai sur le dialogue islamo-chrétien dont l'enjeu est considérable pour l'avenir du monde.

lundi 25 avril 2011

Un héros de la laïcité

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Monsieur AYRAULT, le maire de NANTES, est troublé.
Monsieur AYRAULT réfléchit.
Monsieur AYRAULT discerne.
Monsieur AYRAULT questionne son corpus idéologique.

Il s'interroge dans un communiqué publié le Jeudi Saint sur l'opportunité du Rassemblement oecuménique prévu sur une place de sa ville, pour le dimanche de Pâques. Le communiqué est un chef d'oeuvre de langue de bois. Le maire dit ceci : dans un contexte "d'instrumentalisation du fait religieux au plus haut de l'Etat (!, de votre serviteur), j'invite chacun à mesurer la portée d'une manifestation à caractère religieux sur l'espace public dans le respect de la liberté de conscience" (cette phrase ne veut strictement rien dire ; relisez-là, vous conclurez comme moi). Et il poursuit "si des rassemblements à caractère religieux sont organisés sur l'espace public ["dans" m'eût paru de meilleure langue], après autorisation de la préfecture, pour autant cet espace appartient à tous et n'a pas vocation à être utilisé pour la célébration des cultes."

Mais le parti auquel il appartient a critiqué les remarques de Marine LE PEN sur l'occupation illégale de l'espace public pour la prière des musulmans. Les propos de Marine LE PEN sont outranciers et passent exactement à côté de la cible. Ceux de monsieur AYRAULT sont incroyablement lâches, pâles et sans portée pratique. De plus ils sont faux. Il ne s'agit pas de célébrer un culte, mais de manifester ensemble la foi en la Résurrection.

Comment un homme que je tiens pour honnête peut-il tenir de tels propos ? Voilà une manifestation d'unité. Ne devrait-il pas favoriser toutes initiatives qui tendent à rassembler les communautés humaines dispersées ? Et si le rassemblement avait inclus des concitoyens de confession musulmane, aurait-il dit la même chose ?

Monsieur AYRAULT dirige une ville qui, à la Révolution, comptait parmi ses richissimes armateurs de nombreux membres d'une société de pensée que je ne nommerai pas, et qui ont milité pour le maintien de l'esclavage. Alors chiche ! Monsieur AYRAULT accepterait-il d'ouvrir les archives municipales à tous les chercheurs que cette question intéresse ? On ne saurait l'accuser d'avoir approuvé cette vilenie, mais il n'y a jamais eu la moindre parole de repentance pour cette page sombre de l'histoire de la ville. Toute cette dialectique est misérable. Et l'espace public appartient à tous les Français, et non à l'Etat, au PS, à l'UMP, ou au FN, pour autant qu'ils l'occupent sans troubler la paix civile et en accord avec la loi.

Monsieur AYRAULT est un pâle héros de la laïcité. Dommage pour lui. C'est un communiqué de trop que ce communiqué fumeux.

N'y touchez pas

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Un très cher ami alsacien m'envoie un message où il m'indique ceci que je tiens à vous faire connaître.


Madame Marie-Agnès LABARRE, sénateur proche de monsieur MELANCHON a déposé une proposition de loi tendant à abroger l'application du concordat de 1801 en Alsace-Moselle et les mesures prises en faveur des religions protestante et israélite. Ces régions, annexées par l'Allemagne impériale au terme de la désastreuse guerre de 1870, ne pouvaient se voir appliquer des lois qui avaient été votées alors qu'elles n'étaient plus françaises (dont la loi de séparation). Le maintien de nombre de mesures juridiques antérieures à l'annexion prend le nom de "droit local". C'est ainsi que le régime foncier, le régime de sécurité sociale, le régime des cultes et de leurs ministres, celui des vacances, entre autres, sont différents dans les Départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.


Si madame LABARRE avait quelques connaissances historiques, elle saurait que les tentatives faites par CLEMENCEAU et les laïcards de son escorte pour "harmoniser" à la sauce anticléricale l'Alsace et la Moselle y ont suscité un fort courant autonomiste. Nombre de messins n'ont jamais pardonné au petit Père la Victoire l'expulsion immédiate en novembre 1918 de l'évêque allemand de METZ. Il était adoré de son clergé et n'avait rempli que les devoirs de sa mission.


Si madame LABARRE avait un peu de cohérence concrète, elle demanderait l'abrogation totale du droit local. Son fanatisme laïc lui fait borner son initiative au seul domaine religieux. On voit bien par là que sa proposition est purement idéologique et qu'elle ne s'intéresse nullement aux sentiments et aux désirs de ses compatriotes alsaciens et lorrains. L'homme concret lui importe peu. Ce qui l'intéresse, c'est la pureté de son idéologie, la virginité abstraite de son activité cérébrale.


Si madame LABARRE avait quelques connaissances du terrain, elle saurait que l'Alsace est la région de France où il y a proportionnellement le moins d'élèves dans les écoles privées "confessionnelles" sous contrat. Elle voudrait ruiner l'enseignement public en Alsace qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Et je vois un très bel avenir se dessiner pour le Lycée Jean Sturm (protestant), le collège épiscopal Saint-Etienne (catholique) ou le Lycée Ort (israélite) pour ne citer que quelques établissements très prestigieux de STRASBOURG, au cas où sa proposition serait adoptée. Je connais bien le collège Saint-Etienne que mes enfants ont fréquenté. Il n'y avait pas que les fils de riches dans cet établissement, je puis l'affirmer, et chaque famille payait l'écolage en fonction de ses revenus sans qu'il y ait le moindre contrôle de la part de l'administration. Certaines ne payaient pratiquement rien du tout.


Si madame LABARRE avait quelque bienveillance sommeillant en son coeur, elle ne jugerait pas en fonction de son idéologie, mais en fonction de la paix civile que le maintien de ce régime très tolérant a introduit dans le vie publique alsacienne. Mais périsse l'homme concret pour que triomphent ses idées.


Si madame LABARRE avait un brin d'intelligence politique, elle comprendrait que les nombreux votes en faveur du Front National dans cette région de l'est n'ont d'autres raisons qu'un sentiment profondément ancré dans le coeur des Alsaciens : ils ont souffert pour avoir voulu être Français et sont blessés de ne pas voir leurs souffrances prises en considération par la Mère Patrie.


Madame LABARRE, un bon conseil : ne touchez pas au Concordat. Ce serait ouvrir une boîte de PANDORE, et déclencher une guerre de religion. Car vous êtes la grande prêtresse d'une religion qui ne dit pas son nom, et je ne vois guère de différence entre vos croyances et la foi de ceux que vous voulez contenir dans les étroites limites de leur particulier. Sauf que ces derniers n'imposent rien à leurs concitoyens.


N'y touchez pas, vous dis-je, car vous risqueriez de vous en mordre les doigts.

samedi 23 avril 2011

Comme une épée à deux tranchants

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Office des Ténèbres en ce Samedi Saint. Il y a du monde ce matin dans l'abside où règne une douce lumière ; elle éclaire à peine l'autel dépouillé de sa nappe et donne une atmosphère extrême de recueillement. Des hommes et des femmes de toutes langues et de toutes nations sont là : Africains, Asiatiques, Européens, tous dans une même ferveur chantent devant la Croix, une belle croix dans le style roman ; ils veillent comme les femmes de l'Evangile le firent, qui étaient assises près du tombeau où l'on avait déposé le corps de Jésus.




"Vivante [...] est la parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du coeur. Il n'est pas de créature qui échappe à sa vue", dit l'auteur inconnu de la Lettre aux Hébreux qu'on lisait ce matin dans la première partie de l'Office.




Est-ce un hasard si le premier Psaume (Psaume 4,) fait dire au juste : "Fils des hommes, jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma gloire, l'amour du néant et la course au mensonge ?" au moment où la cité des papes se déshonore par une exposition blasphématoire ? Oui, jusqu'à quand l'insulte à la Gloire du Crucifié ? C'est parce que l'insulte du monde à son Créateur ne cesse pas que Pascal avait dit (je cite de mémoire) : "Le Christ est en agonie jusqu'à la fin du monde".




Le Psaume 15 qui est chanté immédiatement après, fait dire à celui qui a été saisi par l'appel et s'est converti : "Toutes les idoles du pays, ces dieux que j'aimais, ne cessent d'étendre leurs ravages, et l'on se rue à leur suite. Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ; leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !" Comment ne pas penser à tous ceux qui ont été blessés par la publicité honteuse du Piss Christ ? Comment ne pas être scandalisé devant la condamnation de l'AGRIF par les tribunaux ? Cette Association, présidée par Bernard ANTHONY a été condamnée à 8.000 euros d'amende pour avoir protesté contre la photo du crucifix plongé dans l'urine. J'ignore les attendus du jugement, mais j'avais prédis dans un billet que la "justice" ne donnerait pas raison à ceux qui protestaient. Tout de même, on peut s'interroger. Le fou qui a uriné sur un Coran a été fort justement condamné à de la prison avec sursis. Deux poids, deux mesures ?




Le soleil régnait hier sur Paris. Une foule immense, pourtant, se pressait dans le grand hall du Musée du Louvre. J'y étais. Et, en ce Vendredi Saint, je me suis réjoui de voir qu'il existe dans notre patrie des hommes et des femmes de goût qui ont osé organiser, comme une sorte de contre-exposition expiatoire, une présentation du Visage du Christ vu par REMBRANDT à différentes étapes de sa vie. Une pure merveille, aussi bien dans les commentaires que dans le choix des oeuvres exposées. Le Christ sur la croix, corps torturé, visage marqué par la souffrance, sur un fond enténébré, sans rien d'autre que cette ténèbre ? Bouleversant. Et ces études de la tête du Christ, sans doute faites d'après un modèle vivant, en prélude au chef d'oeuvre absolu qu'est le célèbre tableau conservé au Louvre : les Pélerins d'Emmaüs ? Une beauté à couper le souffle.




Une foule muette d'admiration se presse autour des toiles. Et en écho, le Psaume 23, le troisième de l'Office de ce jour proclame : "Voici le peuple de ceux qui te cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta Face. Portes, levez vos frontons, élevez-vous portes éternelles : qu'il entre le Roi de gloire !"








La Parole n'est-elle pas vivante ? Actuelle ? Ne nous invite-t-elle pas à rentrer en nous-même ? "Qui donc est ce Roi de gloire ? C'est le seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le Roi de gloire". Les provocations de monsieur LAMBERT, les injustes condamnations de l'AGRIF, les idolâtries de madame Marie-Josée ROIG et de messieurs VAUZELLE et MITTERRAND ne pourront rien contre cette évidence : elle a la solidité du Rocher, celui du Calvaire.




Comme le dit encore la lecture patristique du jour (Homélie ancienne pour le grand et saint Samedi) : "Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée, afin de la restaurer à mon image."




Bonnes fêtes pascales.




jeudi 21 avril 2011

Chemin

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Bien avant l'ouverture de ce Blog, je cherchais à cerner la vérité, à rendre avec des mots exacts la réalité. Depuis mon premier billet, je n'ai cessé d'approfondir cette exigence. Il a fallu d'abord se dégager de bien des préjugés. Oh ! certes, on dira que j'en suis plein, que je suis un affreux suppôt d'une droite honnie, un inconditionnel du Président de la République, que sais-je encore. C'est que je me heurte à bien des systèmes d'idées totalisateurs, mais à aucune pensée susceptible de surplomber et d'unifier le réel. Totalisateurs l'hédonisme, le consummérisme, l'écologisme, le socialisme, le libéralisme, le marxisme, l'islamisme, le nihilisme, l'anarchisme, le freudisme, etc. Ils expliquent tout à l'intérieur de leur système, mais aussitôt qu'ils expliquent se lève une foule d'objections qui vient mettre à bas leur bel échaffaudage et les systèmes s'écroulent sous le poids de leur insuffisance.





Alors on peut tenter comme papa HEGEL de surmonter les contradictions par une synthèse des contraires. J'ai essayé cette méthode, et certains de mes billets l'ont utilisée. Echec, lamentable échec. Ce n'est pas la voie. Ce n'est pas le chemin.





Il a fallu ensuite que j'accepte de mettre en pratique les règles d'une communication interpersonnelle moralement fondée. Et j'ai souvent rappelé ici-même les maximes de Jürgen HABERMAS. Voilà déjà un progrès. Mais ce n'est pas encore ça. Et j'ai souvent contourné cette exigence première. Erreur donc, erreur lamentable dont je suis le seul et unique responsable.





Que faut-il faire ? Que dois-je faire pour avoir la vie bonne ? Question centrale pour tout homme, quel qu'il soit. Car tous nous avons une conscience morale, plus ou moins aiguisée, certes, mais très réelle, et il est acquis, philosophiquement, qu'il est impossible d'agir si l'on ne cherche pas dans l'action à obtenir un bien.





J'ai souvent rappelé que l'Occident et ses Lumières ont eu une pensée arrogante, dominatrice, responsable des plus grands désastres politiques (colonialisme, par exemple, guerres injustes contre des grands pays, comme la Chine, qui nous valaient bien). Et si l'ambition d'une pensée universelle est légitime, ce n'est pas davantage de ce côté qu'il faut chercher. Echec, échec, drames et violences, aveuglement et au bout du compte les totalitarismes les plus sanglants : nazisme, communisme, fascisme, maoïsme, pour lutter contre la cupidité et l'exploitation de l'homme incarnée dans le capitalisme lequel est le moteur du soi-disant progrès.





Et voilà que nombre de disciples de Jésus font aujourd'hui mémoire du dernier repas terrestre de leur Maître. Ah ! combien de fois, comme une petite souris, me suis-je introduit dans le Cénacle où s'accomplissait le dernier acte de notre salut avant la glorification de Jésus en Christ. Oui, j'ai entendu Satan ricaner tandis qu'il rentrait en Judas alors que le traître venait d'avaler la bouchée que lui donnait le Fils de l'Homme. J'ai vu l'Iscariote ouvrir la porte, et s'enfoncer dans les ténèbres : "dehors, il faisait nuit". J'ai souri aux rodomontades de Pierre, avant de frémir de sa lâcheté : "Je le jure. Je ne connais pas cet homme". J'ai vu Jésus "quitter son vêtement et se ceindre les reins d'un linge" pour laver les pieds de ses disciples. Geste d'esclave fait par le Fils de Dieu. Incompréhensible à l'échelle humaine.





J'ai acquis la certitude qu'il n'y a qu'une parole unifiante, enveloppante et surplombante : celle de Jésus. Je ne peux pas renier ce qui donne sens à tout ce que j'ai fait de ma vie, en bien ou en mal. C'est Lui, le Fils, qui un certain jour d'aôut, il y a bientôt 15 ans, m'a saisi ; la lumière, la vérité, le chemin et la vie c'est Lui ; et je ne crois pas qu'il y ait pour l'humanité d'autre moyen de salut que la mise en pratique de ce qu'Il nous disait dans son sermon sur la montagne. Oh ! j'en suis loin. Et bien de mes amis pourraient critiquer mes virulences, mes excès verbaux, mes assènements - ceux qui ont fait fuir POTOMAC il y a quelques mois (comme je regrette ce lecteur) - mais je puis en toute vérité dire que cette Parole est la seule en quoi j'ajoute foi. Au jour dernier, le Réssuscité pourra dire à son Père que je n'ai jamais rougi de Lui devant les hommes.





J'espère ne pas vous avoir exaspérés au moment où je m'interroge sur l'intérêt de continuer à vous abreuver de ma littérature.





A bientôt quand même.











mercredi 20 avril 2011

Le mot chien n'a jamais mordu personne

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J'ai craqué. Infidèle à la décision que j'avais prise de ne plus lire le journal gratuit Metro, je le consulte toutes les fois que j'en ai la possibilité. C'était le cas hier. J'étais attiré par le titre de la page de couverture Immigration : à quoi joue la France ? et aux brefs commentaires qui l'accompagnaient. Il y en avait trois (a) Le gouvernement a justifié le blocage des réfugiés tunisiens en provenance d'Italie. (b) Il entend ainsi réduire l'immigration régulière du travail ; (c) Un changement de politique qui laisse perplexe.

En page intérieure, un article d'Alexandra BOGAERT reprenait et commentait les réactions des uns et des autres. L'une d'elle a retenu mon attention, celle de madame Laurence PARISOT, Présidente du MEDEF, qui, en une opinion partagée par la CFDT et FO, déclare : "Est-ce qu'il y a un sujet sur 20.000 personnes ?" et rappelle que l'immigration légale représente seulement 22.000 personnes contre 500.000 postes qui ne trouvent pas preneur chaque année.

Je croirai à la bonne fois de madame PARISOT le jour où, en accord avec les entreprises qui adhèrent au MEDEF elle fera parvenir au Pôle Emploi, tous les mois, une liste descriptive des emplois offerts aux immigrés du travail. Tout le reste relève de généralités dépourvues de portée pratique. Voeux pieux. Remarque de Ponce Pilate.

Je croirai aux protestations de l'opposition le jour où elle exposera en détail un plan précis pour loger, donner du travail, apprendre le français, et accueillir les familles des immigrés. Ce plan doit inclure des propositions rejetant la formation de ghettos ethniques - c'est-à-dire la dispersion des familles étrangères dans l'habitat existant - la création de classes à faible effectif pour les enfants d'origine étrangère, avec des professeurs dits de "FLA" (Français langue étrangère), la création d'emplois pour donner du travail aux étrangers accueillis, une estimation du coût de ces dépenses, une imputation budgétaire, une évaluation de l'augmentation des impôts et des cotisations sociales nécessaires pour mener à bien cette politique. Tout le reste est de la littérature. Laisser rentrer sur notre sol des immigrés sans leur donner les moyens de vivre décemment est une imposture qui conduit souvent ces derniers aux expédients, au travail clandestin payé avec un lance-pierre par des exploiteurs sans scrupules, à la délinquance, à la détresse, à la misère, à la révolte.

Car le mot chien n'a jamais mordu personne. Une fois lancées en l'air de belles phrases généreuses, il faut en assumer les conséquences. Je conçois parfaitement que le peuple français choisissent d'accueillir tous les immigrés qui se présentent et si c'était un choix démocratique, je m'y plierai sans aucun état d'âme. Ce que je trouve scandaleux c'est l'irresponsabilité de nombre de beaux esprits pour qui la générosité s'exerce avec l'argent des autres, et sous leur houlette très intéressée.

Je dénonce identiquement l'imposture qui consiste à dire : "Renvoyons-les tous chez eux". Une fois que l'on a dit cela, il faut préciser comment on va s'y prendre. Où renvoyer des gens qui n'ont pas de papiers et refusent de dire d'où ils viennent ? Avec quel argent ? Vers quel pays ?

Le mot chien, je le répète, n'a jamais mordu personne. Les belles idées n'ont jamais fait le réel, lequel, je le redis encore, est ce qui nous résiste.


Quelques chiffres enfin : selon Metro, il y a en France 19 % d'immigrés ou d'enfants d'immigrés, soit 11,5 millions de personnes. Ça fait beaucoup de monde à expulser ! En 2010, il y a eu une augmentation de 10,6 % de l'immigration légale en France par rapport à 2009, soit 188.780 arrivants. Il y a 24 % d'étrangers non européens (curieuse manière de désigner ceux qui viennent d'Afrique du Nord ou d'Afrique noire, d'Asie, du Proche ou du Moyen Orient, et divers pays d'Asie centrale), qui sont demandeurs d'emploi et ont besoin d'être secourus.

On peut aussi s'interroger sur cet afflux d'immigrés clandestins venus de Tunisie, pays où est censé régner désormais une lumineuse démocratie.

Il me semble que l'afflux d'immigrés musulmans pourrait être une chance si nous acceptions l'idée comme l'a dit Marthe ROBIN sur la fin de sa vie, ou deux moines coptes envoyés en Algérie, ou encore un pasteur anglican néo-zélandais (cf. le livre du père Pierre-Marie SOUBEYRAND), et tous au même moment, que le temps était venu d'annoncer aux musulmans le Message du Salut en Christ. La paralysie du monde politique, son aveuglement sur le réel problème que soulève la présence d'une communauté musulmane importante sur notre sol, vient de son apostasie pratique. Là est toute la question.

mardi 19 avril 2011

Au même ami

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Dans les années 190-200, un auteur anonyme, habitant probablement ALEXANDRIE, écrivait à un certain DIOGNETE, un païen de haut rang, une lettre restée fameuse, connue justement sous le nom de lettre à DIOGNETE. A l'intention de cet ami, homme fin, cultivé, et que j'estime profondément, je donne ici l'un des plus fameux passages de cette lettre. Il correspond très exactement à ce que je pense, crois et m'efforce de vivre.

"Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes, ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n'habitent pas des villes qui leur soient propres, ils n'emploient pas quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier. Leur doctrine n'a pas été découverte par l'imagination ou les rêveries d'esprits inquiets ; ils ne se font pas comme tant d'autres les champions d'une doctrine humaine.

Ils habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l'existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tous le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n'est pas une table ordinaire.

Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas mais on les condamne, on les tue et c'est ainsi qu'ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et sont dans l'abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnient, et ils y trouvent leur justification. On les insulte et ils bénissent. On les outrage et ils honorent. Alors qu'ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs. Tandis qu'on les châtie, ils se réjouissent comme s'ils naissaient à la vie. Les Juifs leur font la guerre comme à des étrangers et les Grecs les persécutent ; ceux qui les détestent ne peuvent pas dire la cause de leur hostilité.

En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L'âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans le monde. L'âme habite le corps, et pourtant elle n'appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent le monde mais n'appartiennent pas au monde. L'âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible ; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait du tort, mais parce qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs. De même le monde déteste les chrétiens sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu'ils s'opposent à ses plaisirs. [...]

Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu'il ne leur est pas permis de déserter."

Ce texte admirable se suffit à lui-même. Ami très cher, il n'est pas nécessaire que je te le commente.

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A un ami

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Grande et longue discussion avec un ami à propos de l'art en général et du Piss Christ en particulier. Comme je lui disais désapprouver la destruction de cet objet, il me dit que mes billets avaient mis de l'huile sur le feu et que je faisais partie de ceux qui ont contribué à enflammer les esprits. Il rajoutait encore que l'art n'a pas de limites, qu'il est à lui-même son sommet, que l'artiste n'a pas à expliquer le sens de ce qu'il crée, qu'il revient justement à ceux qui s'en nourrissent de trouver le sens de ce qu'ils voient ou entendent. Et à propos de l'oeuvre litigieuse, il disait qu'on pouvait très bien l'interpréter comme l'ultime outrage fait au Roi des pauvres qui donne sa vie pour nous. Admettons. Mais il aurait fallu au moins une interprétation publique, que chacun puisse voir dans cette photo un véritable outrage fait au Christ et non point la provocation d'un illuminé. Et s'il faut sortir de Normal Sup' pour accéder au sens profond et ultime d'une "oeuvre", alors l'art prend la singulière couleur d'un produit de luxe réservé à un public restreint, cultivé, raffiné et non point à la foule des béotiens, des anonymes, des distraits de la rue.

Que diraient les communistes, (les sincères, ceux qui croient de tout leur coeur que MARX a délivré à l'humanité une parole de liberté) s'il me prenait la folie de peindre un tableau le représentant en train de faire l'amour avec une truie dans une porcherie ? (Qu'on me pardonne l'exemple ; mais il faut bien frapper les imaginations). Ils seraient outrés, à juste titre. Et j'aurais beau leur expliquer que je représente par cette "oeuvre" l'idée que la bourgeoisie décadente, exploiteuse, buveuse du sang du peuple se fait du philosophe politique, ils ne me croiraient pas et ils auraient raison.

Ah ! oui je ne veux pas tomber sous le coup de la terrible sentence de Jésus : "Celui qui rougira de moi devant les hommes, je rougirai de lui devant mon Père". Que je sois au long de ma vie épargné de la tentation de lâcheté. Ça, je ne le peux. Non possum.

Je proteste donc avec la dernière énergie ; non, je ne suis pas intégriste, non je ne partage pas les vues de l'extrême-droite, non je n'attends pas l'instauration de la Royauté sociale de Jésus-Christ sur le monde (dangereuse utopie, je l'ai dit). Et je trouve scandaleux la couleur réactionnaire que les médias, milieux où prolifèrent une quantité incalculable d'imbéciles, donnent aux protestations de nombre de chrétiens offensés dans ce qu'ils ont de plus cher. Mais le Malin est malin. Non seulement il est homicide dès l'origine, il est l'accusateur des frères, il est l'esprit de confusion, il est le diviseur, mais il est encore et par-dessus tout le père du mensonge.

La photographie de monsieur SERRANO est offensante. Il plaît à monsieur LAMBERT d'en prolonger la présentation au public, dans l'état de mutilation où l'ont laissé les deux iconoclastes. Il me paraît urgent de protester encore auprès de ce monsieur : qu'il paye de ses deniers sa frénésie de mécène décadent mais qu'il ne demande pas à ses compatriotes de partager ses vues. Pas de subventions publiques pour cette exposition. C'est une exigence minimale de tout être de bon sens. Sans la suspension de cette aide, je persiste dans mon refus définitif d'apporter ma voix à qui que ce soit du PS ou de l'UMP. J'ai déjà dit pourquoi je ne peux pas l'apporter au FN. Je voterai désormais blanc. Exilé dans mon propre pays, j'attendrai avec sérénité que mes jours prennent fin. Et avec JOB, je dirai : "Je sais que mon Rédempteur est vivant".

lundi 18 avril 2011

La pullulation des imbéciles

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La pullulation des imbéciles est un phénomène très inquiétant. Il faudrait les plumes réunies de Léon BLOY et de BERNANOS pour la dénoncer avec l'humoristique férocité de mes polémistes préférés.

En Avignon, deux individus se sont introduits dans le musée privée d'Yvon LAMBERT, le collectionneur et amateur "d'art", propriétaire du Piss Christ et initiateur de l'exposition "Je crois aux miracles". Ils ont détruit à coups de masse la photo blasphématoire et, sans le vouloir semble-t-il, détruit aussi une autre oeuvre dont la presse ne donne ni le nom, ni le sujet.

Je dis ici tout net que ces personnes ont mal agi. Le Christ Jésus, le Roi des Pauvres dont nous fêtions hier l'entrée solennelle à Jérusalem, l'a bien dit à Pilate : "Mon Royaume n'est pas de monde". Il revenait à la justice de trancher. Soyons sans illusion. Au nom de la liberté, les magistrats auraient donné tort à Civitas, l'association catholique qui entend promouvoir "la royauté sociale du Christ" sur le monde, sans avoir bien compris qu'une telle ambition est un contresens mystique absolu.

Je ne mettrais donc pas au nombre des imbéciles ces deux iconoclastes. Ce n'est pas de ce côté qu'il faut se tourner pour en contempler les visages satisfaits. Non. Il faut aller voir du côté des élites.

Poursuivons donc l'inventaire. Réaction de monsieur Yvon LAMBERT : "C'est incroyable. Deux oeuvres foutues quand même pour toute cette histoire. Ca devient insupportable." Il vaut la peine d'interroger le sens de cette constatation attristée. Des "oeuvres" ? Des "oeuvres", ça ? La photo de monsieur LAMBERT, qui n'est qu'un homme, plongée dans un pot de chambre et présentée comme oeuvre d'art, qu'en dirait-il ? Il se plaint : "Pour toute cette histoire ?" Un individu isolé, parce qu'il est riche, isolé dans sa forteresse de riche, a tout à fait le droit de souiller son regard et ses yeux avec de l'ordure. A-t-il le droit d'en imposer le spectacle à ses semblables ? Voilà qui mérite réflexion. "Insupportable ?" Ce qui est insupportable, monsieur, c'est le mépris que vous affichez vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas vos choix, à juste titre. Vous piétinez allègrement ce qu'ils ont de plus cher, vous ridiculisez Celui à qui ils entendent consacrer leur vie. Et vous le faites par artiste interposé, sans assumer vos propres choix de vie. Vous le pouvez, parce que vous êtes riche, influent, connu et apparemment dépourvu de cette délicatesse du coeur si chère aux Saints. Ce que vous déplorez, c'est la destruction de quelque chose qui vous a coûté de l'argent, ce n'est pas d'avoir offensé les petits. Les grands sont suffisamment malades des yeux pour vous comprendre, vous suivre, vous encenser, et pleurer avec vous des larmes de crocodiles.

Poursuivons encore. Monsieur AILLAGON, ex-ministre de la culture, en charge du château de Versailles dont il se plaît régulièrement à dénaturer le sens et la beauté en y organisant l'exposition d'oeuvres "d'art" contemporain, (qui n'ont "d'art" que le nom, et n'ont de raison d'être prisées que celle d'être produites par des artistes qui les vendent à prix d'or, dont la "beauté" est en proportion directe de leur cote sur le "marché" [ah ! tout est dit] de l'art) gémit, pleure, souffre : il est "extrêmement choqué" (vite des sels !) et parle "d'un acte de régression très inquiétant". Sans doute pense-t-il à ce qui pourrait arriver aux pièces dont il nous impose la vue dans la Galerie des Glaces ou ailleurs. Car il nous les impose. Il veut éduquer notre sens artistique, paraît-il. C'est un mauvais maître. Ce n'est pas l'art contemporain qui est en cause - il a donné naissance à des chefs-d'oeuvre -, c'est le goût de monsieur AILLAGON.

Poursuivons enfin. Monsieur Frédéric MITTERRAND tout en concédant "que l'une des deux oeuvres pouvaient choquer certains publics", condamne "une telle atteinte fondamentale, la présentation de ces oeuvres relevant de pleinement de la liberté de création et d'expression qui s'inscrit dans le cadre de la loi". Voilà bien le comble de l'hypocrisie, la contorsion mitterandesque la plus pure, qui consiste à faire un pas en avant (ça peut choquer certains publics) pour en faire immédiatement deux en arrière (liberté de création et d'expression).

Mais monsieur le Ministre, vous savez bien que ce n'est pas cela qui est en cause. Ce qui fait question, ce n'est pas la présentation de cette oeuvre, c'est que de l'argent public, gagné par des contribuables (dont certains font partie de ces "certains publics" exquisément désigné par vous avec un tantinet de commisération), vienne aider à la présentation de telles "oeuvres" par le biais d'une publicité outrageante pour les chrétiens. En somme, pour vous la liberté d'expression et de création donne tous les droits. Ne pas mettre de limites à sa volonté et à son désir porte un nom en psychiatrie : perversité. Oh, loin de moi de vous accuser d'être un pervers. C'est l'ensemble de notre société qui est pervertie parce que perverse. On blasphème, comme on délocalise ou ostracise au gré de ses humeurs, de ses désirs, de sa concupiscence. Il n'y a plus de fondement solide aux lois, rien que des idées relevant de systèmes dont nous sommes en train de crever.


Allez, je conclus. Condamnation sans réserve de la destruction de ces oeuvres. Condamnation de l'aide de l'état et des collectivités locales à l'exposition de monsieur LAMBERT. Respect de la liberté de ce monsieur duquel je réclame en réciprocité la même disposition d'esprit.


Décidément, les imbéciles (ceux que définit si drôlement BERNANOS) prolifèrent. "Non à la prolifération des imbéciles !" Est-ce point là un joli mot d'ordre pour une campagne présidentielle ? En tout cas, et puisque qu'aucune parole de regret n'est venue de madame ROIG et que monsieur Frédéric MITTERRAND a exhalé sa douleur dans une plainte à mettre dans une anthologie des thrènes, je persiste. Plus jamais ma voix à ces imbéciles.

jeudi 14 avril 2011

Matière à réflexion

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Ma soeur vient de traduire du roumain un livre intitulé "Bêtes sauvages [mieux rendu en français par "Fauves"], anges et martyrs". Ecrit par une intellectuelle de haute volée, polyglotte, critique d'art, critique littéraire, le livre est la description déchirante d'un parcours de vie, la confession d'une femme qui, après dix ans d'enthousiasme pour le communisme, perd ses illusions, parvient à émigrer en Suède, y acquiert la nationalité suédoise et devient député du Parti Libéral.

Les Français, et particulièrement les hommes politiques, entretiennent sur la Suède des opinions et des jugements parfaitement infondés. Il y a là-bas des manifestations de haine de l'autre, des violences politiques, des points de vue totalitaires dont nous n'avons pas l'idée. L'auteur du livre a elle-même été menacée de mort, insultée, injuriéé ; elle a vu ses campagnes en faveur de l'euro boycottées par des foules de jeunes gens (elle souligne la jeunesse de ses contradicteurs) hystériques, venus de l'extrême-droite comme de l'extrême gauche, par exemple. Elle décrit comment fonctionne l'idéologie suédoise de l'éducation. La description fait peur. Elle a choisi de finir sa vie en France. C'est un hommage rendu à notre patrie par une femme qui parle notre langue parfaitement. (Il se trouve que je la connais en effet.)

Il est impossible de citer tous les passages importants ou décisifs du livre. C'est une critique impitoyable du totalitarisme, du communisme, de l'illusion groupale, de l'intrusion du Bouc Emissaire dans la vie sociale et politique, du fanatisme de parti, de la haine, de la violence politique. Inspiré explicitement d'Hannah ARENDT, implicitement de René GIRARD, l'ouvrage devrait avoir une énorme répercussion s'il trouve en France un éditeur suffisamment libre d'esprit, suffisamment courageux pour briser les murs de la bien-pensance politique et du politiquement correct. Son intérêt vient de la double expérience de l'auteur : celle du communisme roumain dont nous ne percevons pas encore l'horreur, celle de la "démocratie" suédoise dont nous ne voyons pas le côté oppressif et toxique.

Il est intéressant de relever le passage qui suit, au moment où des esprits forts prennent la défense de l'indéfendable en subventionnant l'exposition Piss Christ d'AVIGNON. N'ayant lu le livre qu'hier, je puis vous affirmer que je n'ai pas cherché à soutenir mon jugement sur l'exposition par des a priori faciles ; je trouve à cet extrait une pertinence incroyable :

"Beaucoup de mes compatriotes [l'auteur a pris la nationalité suédoise] ne croient pas en Dieu ; bien entendu, ils ont le droit de ne pas y croire. Mais beaucoup se croient obligés d'humilier les symboles de la croyances et d'humilier les croyants. Peut-être est-ce là une nouvelle forme de racisme, un racisme qui s'imagine devenir le rationalisme le plus élévé, et qui en fait donne libre cours à la haine."

Voilà pourquoi j'ajoute à ma protestation contre Piss Christ une protestation tardive mais énergique contre la parution dans un journal danois des caricatures de Mahomet. C'est une mauvaise action. Je crois bien plus à l'étude des origines de l'islam, à l'exégèse, à la critique historique pour mettre dans une perspective plus objective et plus éclairés certains choix politiques et sociétaux des régimes islamiques, des islamistes, et des fanatiques, mais je maintiens ici mon profond respect pour les croyants sincères de l'islam (i minuscule) qui s'efforcent de mettre en pratique les exigences de leur religion.

Pour dire vrai, si nous n'avions pas renié le Dieu de nos Pères, nous n'en serions pas au point où nous en sommes d'intolérance, de laïcité exacerbée, de haine et de violence.

mercredi 13 avril 2011

Tous à Avignon

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Civitas envoie à tous les signataires de la pétition "défendons le crucifix" un appel à manifester le samedi 16 avril à 15 heures sur la place du palais des papes. Je ne pourrai pas, malheureusement, me rendre à cette manifestation, car je dois m'absenter pour trois jours au week-end des rameaux. Mais je transmets l'information à mes lecteurs. Qu'ils la relaient le plus largement possible, qu'ils s'y rendent s'ils en ont le loisir, et qu'ils n'oublient surtout pas le mot d'ordre : plus jamais notre voix à un parti qui compte dans ses membres un personnage du genre de madame Marie-Josée ROIG. Elle ne devait pas faire subventionner cette exposition par son Conseil Municipal. Elle ne devait pas arguer que, s'agissant d'une initiative privée, elle ne pouvait pas intervenir dans les choix artistiques du "mécène" impliqué dans ce scandale ; c'est un pur mensonge en effet ; elle est intervenue puisqu'elle subventionne.

Il continue de débloquer

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Edwy PLESNEL, le créateur du site Médiapart, le journaliste débarqué du Monde, fait une révélation qu'il prétend fracassante et dénonce une entorse ENORME à la laïcité, dont se serait rendu coupable "l'Elysée".


Il faut donc aller voir de plus près de quoi il en retourne, d'autant que l'on impute à "l'Elysée" l'initiative (Suivez-mon regard ! Je ne nomme personne, j'insinue, je distille mon venin, je produis mon effet, et je donne aux fanatiques la satisfaction d'un soutien qui ne me coûte pas cher, semble dire le site de MSN et de France Info [lui, il parle d'une étrange initiative] où j'ai trouvé cette information).


Les candidats de confession israélite qui ne peuvent travailler le samedi pour cause de sabbat sont autorisés à passer les concours d'entrée aux grandes écoles dans les conditions suivantes : si un concours tombe un samedi, ils sont enfermés pendant toute la journée dans une salle fermée, tandis que leurs camarades composent, en attendant que la première étoile se lève dans le ciel. Alors seulement, ils peuvent prendre connaissance des mêmes sujets et les traiter dans le même délai. Il paraît que c'est scandaleux et que les responsables des Grandes Ecoles ont protesté contre cette décision qui me semble, à moi, relever du bon sens et du respect. Ces jeunes gens ne perturbent pas l'ordre public, ne jouissent d'aucune prérogative particulière, n'offensent la foi de personne. Il me semble que madame AUBRY en réservant des plages horaires spéciques à des femmes de confession musulmane qui veulent fréquenter les piscines municipales lilloises, porte une atteinte plus grave à la laïcité, puisque qu'elle réserve l'usage de l'espace public à une catégorie de citoyens au détriment des autres. Il me semble aussi que madame ROIG, monsieur VAUZELLE et monsieur Frédéric MITTERRAND perturbent encore plus l'ordre public et offensent la foi de nombre de leurs concitoyens chrétiens en subventionnant une exposition dont la publicité est blasphématoire.


Entendîtes-vous l'inénarrable PLESNEL protester contre cette honte ? Non ! Que non point ! Que nenni ! Il s'épuise dans l'épanchement de sa haine pour tout ce qui ne pense pas comme lui. Il croit servir la vérité. Il ne dessert que la discorde, la haine et la division. Moi je trouve admirable l'attitude d'alors de cette toute jeune candidate à Normale Sup' qui, par respect du sabbat a renonça à se présenter à une épreuve qui se tenait le samedi. Elle a été admise brillamment, plus tard. Et vous seriez étonné si je vous disais le nom de cette très célèbre écrivain dont le père est un éminent philosophe juif ; je m'honore d'en être l'ami.


Encore une fois encore Edwy, votre but n'est pas de dénoncer une injustice, mais de démolir un peu plus un homme que vous détestez. Vous n'êtes pas journal:iste ; vous êtes un homme en quête de renommée. Vous êtes pathétique. Je vous plains encore plus que je ne saurais blâmer vos dérisoires initiatives.

Chez Catherine

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Nous avons repris la conversion comme si trente ans ne s'étaient pas écoulés depuis notre dernière rencontre. Oh ! je l'aurais reconnu entre mille. Car si les ans y ont fait leur oeuvre, son visage a gardé la même bonhommie, celle de l'adolescent dont je fus le chef scout. Sa voix n'a pas changé, le regard est plein de malice, et de douce détermination. Un vrai fils de la Bretagne.


Ce ne sont pas des retrouvailles d'anciens combattants, mais une sorte d'inventaire de ce que furent nos parcours, un inventaire dépourvu de complaisance mais plein de gratitude pour ce que la vie a bien voulu nous donné de beau et de bon.


Il avait fait de brillantes études de droit, de droit fiscal notamment. Après des années passées dans un des plus grands cabinets internationaux d'audit, il a ouvert son propre cabinet d'avocat. Dût sa modestie en soufrir - je sais qu'il lit régulièrement ces billets - je dois à la vérité de souligner qu'il a occupé de très hautes fonctions dans l'un des plus gros barreaux de France.

Il unit en lui des capacités et des dons naturels aux fruits d'une éducation conduite par des parents fermes mais compréhensifs. Il a la gentillesse de me dire que notre rencontre de jadis ne lui a pas été inutile.


Comme il est bon, au soir de ma vie, de la voir prendre sens et unité par une projection dans le présent de ces lointaines années. Ce qui me semblait aller de soi, à l'époque, prend aujourd'hui un éclat que je ne pouvais soupçonner. Il n'y a là-dedans aucune nostalgie, simplement le constat que ce que nous avons pu vivre en ces années bénies avait une signification qui ne pourrait se déployer qu'avec les ans.


Nous avons parlé ce ceux qui ne sont plus: nos parents, des anciens de la troupe. Nous avons fait des projets pour le présent et le futur, et je me promets de converser en chinois (quand j'aurai fait des progrès, bien sûr) avec sa future belle-fille, originaire de HONG-KONG.


Comment, enfin, ne pas évoquer l'atmosphère de ce restaurant qui a donné son titre à mon billet : Chez Catherine est sis au 3 rue Berryer, dans le 8e. Accueil délicieux, cuisine imaginative et d'une rare finesse, et un Saint-Véran dont vous me direz des nouvelles.


PS : madame ROIG persiste dans ses erreurs. Je supplie mes lecteurs de bien vouloir signer la pétition de protestation et d'écrire au maire d'AVIGNON pour lui signifier leur indignation. Pour ce qui me concerne, je maintiens mon refus définitif de voter désormais pour un parti qui compte parmi ses membres un tel personnage.

mardi 12 avril 2011

Sur les intellectuels contemporains

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A plusieurs reprises, je vous ai parlé de Jürgen HABERMAS. C'est un philosophe et penseur allemand d'abords parfois difficiles, mais sa pensée me paraît profonde. Je m'efforce de relire ses Écrits politiques. Voilà ce que j'ai trouvé et que je désire examiner d'un oeil critique :


"En s'engageant au moyen d'arguments rhétoriquement bien formulés, en faveur des droits lésés et des vérités réprimées, en faveur des innovations qui s'imposent et des progrès qui ont été retardés, les intellectuels s'adressent à un espace public capable de réagir, vigilant et bien informé. Ils comptent sur le respect des valeurs universelles, font confiance à un État de droit qui fonctionne plus ou moins bien et à une démocratie qui ne vit que de l'engagement des citoyens à la fois méfiants et combatifs."


HABERMAS, quelques paragraphes plus loin, cite un extrait de Dietz BERING qui s'est attaché à faire le portrait-robot de l'intellectuel vu par les adversaires de l'Universalisme et de l'Individualisme des Lumières. Bien entendu, c'est l'antithèse de la description qu'HABERMAS en fait. Pour BERING, les adversaires de l'intellectuel le désignent comme un être dépourvu d'instinct, déraciné. Il est caractérisé par "l'universalité abstraite de sa pensée, [...] une absence de patriotisme et de loyalisme, une décadence irrémédiable et un manque de caractère, la manie de la critique négative. [...]"


Et puis il y a mon cher BERNANOS, mon cher et inépuisable Georges, qui dit ceci, toujours dans cet ouvrage qui est devenu comme mon oreiller, mon coussin, mon doudou : La France contre les robots. Je radote car j'ai déjà cité ces propos dans un ancien billet. Mais il est bon de proclamer sans arrêt quelques idées aussi férocement roboratives :


"L'expérience m'a depuis longtemps démontré que l'imbécile n'est jamais simple, et très rarement ignorant. L'intellectuel devrait donc nous être, par définition, suspect ? Certainement. Je dis l'intellectuel, l'homme qui se donne à lui-même ce titre, en raison de ses connaissances et des diplômes qu'il possède. Je ne parle évidemment pas du savant, de l'artiste ou de l'écrivain dont la vocation est de créer - pour lesquels l'intelligence n'est pas une profession, mais une vocation. Oui, dussé-je, une fois de plus, perdre en un instant tout le bénéfice de mon habituelle modération," [!, le ! est de votre serviteur] "j'irai jusqu'au bout de ma pensée. L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il ait prouvé le contraire."


Il dit aussi : "J'affirme une fois de plus que l'avilissement de l'homme se marque à ce signe que les idées ne sont plus pour lui que des formules abstraites et conventionnelles, une espèce d'algèbre, comme si le Verbe ne se faisait plus chair, comme si l'humanité reprenait en sens inverse, le chemin de l'incarnation."


J'ose dire ici que les Lumières avec leur "universalisme et leur individualisme" sont responsables de la prolifération offensante des imbéciles, et que le portrait-robot des intellectuels vus par les adversaires des "Eclairés" et des "Hommes de Progrès" que fait BERING est tout à fait celui des imbéciles de BERNANOS. C'est une conséquence inévitable de la primauté des idées sur la pensée, des systèmes sur l'examen des faits, de l'idéalisme ravageur sur le réalisme.


Lisez, je vous en prie, les critiques et analyses amphigouriques, obscures, absconses que les intellectuels médiatiques contemporains font de tout et de rien, le sommet du ridicule dans le domaine étant atteint par les disciples de LACAN dont j'affirme que pas un sur dix ne comprend le centième de ce que leur Maître a voulu dire, si tant est qu'il ait voulu dire quelque chose.


Revenons à nos premières amours : clarté de la pensée, amour de la vie et du beau, respect des particularités légitimes, gaieté, élégance, courtoisie, belle langue. Tout le reste est de la littérature.

lundi 11 avril 2011

Cantonales déni de démocratie

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Un fidèle lecteur me demandait au lendemain des cantonales ce que je pensais d'un article produit par Aurélien VERON et que j'ai fini par trouver après quelques déboires.


Je partage entièrement l'avis d'Aurélien VERON. Il est anormal que des petits partis, ayant récolté 7 ou 8 % des voix, au grand maximum, se voient attribuer des dizaines de sièges, alors que le FN, qui en a récolté près de 20 % n'en voit récolte que deux.


Je voudrais ici faire plusieurs remarques :

(a) Il est scientifiquement et mathématiquement démontré qu'il est impossible de dégager une opinion majoritaire légitime, exprimant donc l'avis du corps politique souverain qu'est le peuple, quand on propose plus de deux choix à ses suffrages. CONDORCET avait montré cela en son temps. Ce théorème dit de CONDORCET a été vérifié par d'autres mathématiciens, américains notamment. Et c'est tellement vrai que si monsieur BAYROU était arrivé en deuxième position aux dernières élections présidentielles, il eût été élu contre Nicolas SARKOZY.

(b) Il est parfaitement scandaleux que près d'un votant sur 5 n'ait aucune représentation politique dans des assemblées chargées de voter l'impôt. Mais en l'état actuel des choses, il n'y a rien à faire.

(c) Si l'on estime que le FN n'est pas un parti démocratique, pourquoi l'autorise-t-on ? Je ne pense pas qu'il soit un parti totalitaire ou antidémocratique. Ceux de monsieur MELANCHON ou de monsieur BESANCENOT me paraissent bien plus dangereux pour les libertés personnelles et publiques des citoyens. J'ai dit hier pourquoi je pensais que la fixation de ce parti sur l'immigration et spécialement l'immigration musulmane me paraissait mal fondée et nécessiterait une approche nuancée, et plus fidèle à ce qui caractérise le génie français.

(d) Je pense que si l'on expliquait aux fidèles musulmans un certain nombre de points d'histoire de leur religion, ils seraient plus éclairés dans leurs pratiques et trieraient d'eux-mêmes ce qui relève de leur foi et ce qui relève des contingences politiques actuelle ou anciennes.

(e) Je n'accepte pas que l'on frappe d'indignité morale 20 % des votants. Il faut interroger les raisons profondes de ce vote. Ces 20 % ne sont pas des fascistes, des antisémites, ou des cinglés. Ils voient un certain nombre de choses sur lesquelles les pouvoirs publics et leurs agents (magistrature, police, par exemple) ferment les yeux. C'est là me semble-t-il la raison essentielle de ce vote qui mélange la contestation à un réel amour de la patrie.

(f) A de nombreuses reprises j'ai indiqué dans mes billets qu'il fallait déchoir de la nationalité française les richissimes français qui placent leur argent à l'étranger ; je n'en suis que plus à l'aise pour réclamer la même mesure vis-à-vis des délinquants naturalisés de fraîche date. On ne peut se réclamer de son pays quand on se refuse à le servir.


Ces cantonales sont donc un vrai déni de justice démocratique. Et aucun des partis en lice dans cette joute électorale n'a vraiment de quoi se réjouir.


J'espère avoir répondu à Roparz HEMON qui me demandait mon avis.

dimanche 10 avril 2011

Une journée pour réfléchir

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Je me suis donné la journée avant de répondre à un commentaire de mon billet d'hier. J'admets volontiers que le nom de fanatisme donné au programme du FN est mal choisi. J'aurais dû utiliser celui de systématisme, plus explicite et moins injurieux. Je voudrais également faire remarquer que j'ai bien pris soin d'indiquer que les excès langagiers et idéologiques des responsables du FN conduisaient les responsables politiques de l'actuelle majorité et de l'opposition à ignorer les réelles problèmes soulevés par le FN et instrumentalisés par lui et à le rejeter dans les ténèbres extérieures de l'indignité politique. Je m'explique.


(a) Immigration : il y a un réel problème de l'immigration. Le nier est suicidaire. Faut-il pour autant mettre tous les immigrés dans le même sac ? Certes non. Il en est qui travaillent chez nous et que nous sommes très heureux d'utiliser pour exécuter des tâches souvent rebutantes, fatigantes, salissantes, ou réputées indignes. D'autres immigrés viennent enrichir de leur savoir et de leur créativité la vie de notre patrie. Et puis il y en a effectivement qui sont là pour profiter de la vache à lait. La difficulté - elle est énorme - est de séparer le bon grain de l'ivraie. La désignation des immigrés comme responsables de tous nos maux conduit les descendants d'immigrés, nés français car nés en France, à se considérer comme rejetés ; ils sentent bien qu'on les identifie à tort comme des profiteurs ; et de fait, dans l'esprit de nombre de nos concitoyens qui du reste ne votent pas forcément FN, émerge une tendance fâcheuse : elle consiste en effet à assimiler les français descendants d'immigrés aux immigrés clandestins. Ces Français, se sentant rejetés, forment des ghettos, se réfugient dans des ghettos identitaires mélangeant langue, culture, politique et religion. La réaction est visible surtout chez les jeunes de lointaine origine maghrébine, les plus nombreux ; mais on la retrouve aussi chez les jeunes d'origine africaine et même asiatique. Bref, le tort du FN est d'amalgamer, de généraliser, de ne pas voir que nous sommes en partie responsables de ce repli identitaire et de ne pas voir qu'une partie importante des immigrés ou descendants d'immigrés est parfaitement capable de s'intégrer, puis de s'assimiler sur le long terme. Il y a certes pour les croyants de religion musulmane un réel problème ; il faut donc mieux connaître l'islam, faire confiance à la raison et aux découvertes philologiques, historiques, archéologiques dont j'aurai l'occasion de reparler.


(b)Identité nationale : là encore, il y a un réel problème. Le refus de l'opposition de gauche d'envisager que ce problème existe tient à son idéologie internationaliste, dont j'ai parlé récemment. Les hésitations de la majorité semblent tenir à l'ostracisation dont cette valeur, justement mise en lumière par le FN, fait l'objet de la part des médias, des cultureux, des bien pensants, y inclus certaines bonnes âmes chrétiennes. Mais l'identité nationale combine bien des facteurs et ne sauraient se résumer à Jeanne d'Arc ou au drapeau bleu-blanc-rouge (encore que...) ; de tous temps, il y a eu en France une tradition d'ouverture aux nations, à leurs cultures, à leurs savoirs, à leurs savants et lettrés. L'apogée de cet esprit d'ouverture à l'autre se situe sans doute sous Louis XIV qui députa des envoyés dans de nombreux pays (Chine, Siam, par exemple). Et nous ne pouvons vivre dans une identité "frileuse", attitude que nous critiquons chez les autres. Il y a un ciment de l'identité qui est la langue. Elle est massacrée par les imbéciles qui nous parlent d'écrivaine, de Professeure, de Députée, que sais-encore, de buzz, de sponsors, de meeting. Ne parlons pas des publicités ("What else ?" de ce bon George CLOONEY et le "George, we recycle", ou bien "Das Auto" à propos d'une voiture allemande), elles sont à pleurer. Il y a un autre ciment qui est l'espace public, la géographie, les traditions (qui survivent dans les lundis de Pâques, de Pentecôte, le jeudi de l'Ascension, Noël ou le 15 aôut), souvent d'origine chrétienne, mais dévoyées par les marchands du temple (exemple de la fête de la Lumière à Lyon). Tout cela peut s'expliquer aux Français ; personne ne le fait. Et tout ce qui faisait le prix de ces traditions se dévoient dans un oubli souvent voulu par les acharnés de la laïcité, c'est-à-dire les anticléricaux et les athées militants. La vérité est que l'identité de la France est profondément chrétienne, et je dirai même sans doute catholique. Mais cette identité-là n'a rien à voir avec un christianisme sociologique ou idéologique. Elle est d'un autre ordre, et il revient à quelques disciple,s dont le nombre croît dans l'ombre, de maintenir dans notre patrie cette tradition vivante : Vincent de Paul, Frédéric Ozanam, Soeur Emmanuelle en été de très bons flambeaux.


(c) Laïcité : il y a à l'évidence un énorme problème, surtout du côté des revendications d'un islam intégriste et radicalisé. Il suffit d'appliquer la loi. Et d'exiger des politiques qu'ils ne se mêlent pas des religions ou des cultes. Madame ROIG a mélangé les genres, par exemple (n'oubliez pas : ne plus jamais voter pour l'UMP, si elle et monsieur Frédéric MITTERRAND ne retirent pas leur soutien financier à l'exposition Piss Christ). Et d'autres encore, en subventionnant la construction de mosquées ou d'autres lieux de culte. Les catholiques parisiens ont leur "chantier du cardinal" ; ils financent eux-mêmes la construction de nouvelles églises. C'est un bon exemple, à suivre par tous les autres.


Je reviendrai sur les autres problèmes soulevés par le FN. Je résume. Le FN a des positions tranchées, insuffisamment respectueuses des autres, en rupture avec une partie du génie national. Il faut qu'il s'assagisse. Il est trop systématique. Suis-je clair ?

samedi 9 avril 2011

Madame Roig persiste...

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J'ai protesté auprès de madame ROIG contre l'exposition Piss Christ. Bien entendu, je n'ai eu aucune réponse. Mais un ami parisien m'a fait part de la réaction indignée et forte de Mgr CATTENOZ, Archevêque d'AVIGNON et de la misérable réaction de l'élue. Elle n'a pas à s'immiscer, dit-elle, dans les choix artistiques d'une collection privée, exposée dans un musée qui n'appartient pas à la ville ! Soit. Mais alors pourquoi la subventionne-t-elle des deniers de ses contribuables ? Je vous invite à protester par courriel auprès de cette dame et je persiste dans mon refus de voter désormais pour un parti dont un membre fait preuve d'une telle lâcheté et d'un tel mépris des croyants. Plus jamais une voix ne doit désormais lui aller. Ne parlons pas du PS ; monsieur VAUZELLE, Président de la Région PACA n'a pas hésité à arroser la dite exposition avec l'argent des Provençaux. Mais enfin de la part d'un membre du PS, cela n'étonne guère, comme n'étonne guère le soutien financier que monsieur Frédéric MITTERRAND, ministre de la culture, a accordé à monsieur LAMBERT, propriétaire de "l'oeuvre d'art" ! Bon sang ne saurait mentir.


Puisque les chrétiens sont des étrangers dans leur propre pays, dans ce pays que leurs oeuvres et leurs travaux ont façonné au long des siècles, qu'ils votent blanc, et laissent les loups, les tigres et autres animaux politiques se déchirer entre eux. Et qu'ils continuent, là où ils sont, à partager, à aider, à faire briller la charité, dans le silence et dans l'humilité. Je persiste à croire qu'une campagne de promotion du vote blanc auprès des chrétiens, blessés par un Etat qui ne les respecte pas, aurait un grand impact.N'hésitez pas à soutenir cette idée. Réagissez.


Oui, n'oubliez pas ! Protestez, et indiquez dans votre protestation votre refus citoyen de voter désormais pour l'UMP. Ce parti ne vaut pas mieux que le PS. Ne parlons pas du FN dont le fanatisme et l'aveuglement contribuent à l'obscurcissement du débat public sur des questions pourtant essentielles. Notre patrie a renié ce qui la constituait. Elle meurt à petit feu. Et tous ces gens-là sont des complices. Un jour, ils seront même transformés en croque-morts !


Je vous invite aussi à lire la réaction de Mgr CATTENOZ (voir Internet). Elle est forte et juste. Nous aimerions que les responsables des Églises chrétiennes en France protestent identiquement et que la Conférence des Évêques de France prenne une position publique et solennelle sur ce scandale. S'il faut aller à AVIGNON déloger la photo, nous irons. Maintenant, ça suffit.

Liés et non juxtaposés

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Dans Pilote de guerre, Antoine de SAINT-EXUPERY raconte l'expérience transformante qu'il fit au début de la seconde guerre mondiale et qui lui permit, dit-il, de "déchirer l'écorce" (je cite de mémoire). Elle devait bouleverser la vie de ce grand écrivain, trop tôt disparu - son avion a été abattu le 31 juillet 1944 ; j'ai de bonnes raisons de me souvenir de la date - qui dès lors conçut la vie et l'homme d'une manière toute différente.


Il écrit ceci qui me semble devoir être médité par tous les hommes politiques et par tous ceux que la vie a placé en position de responsabilité.


"On ne peut être frère qu'en quelque chose ; s'il n'est point de noeud qui les unisse, les hommes sont juxtaposés et non liés."


Depuis l'ouverture de ce ce Blog, je n'ai cessé de rappeler que l'homme est un sujet social, qu'il est une personne en relation avec autrui. Je n'ai cessé de pourfendre le concept idiot et abstrait de solidarité (au moins dans le sens que lui donnent les médias et les responsables politiques) quand il se fonde en effet sur la seule contrainte du partage imposé et j'ai proposé qu'on lui substitue celui de générosité (alors que j'eusse préféré le beau mot de charité, entendu non point au sens caricaturé que lui prête les médias bien-pensants de l'heure, mais à celui que lui donne Paul de TARSE dans sa première épître aux Corinthiens).


Les anticléricaux qui, en France, tiennent le haut du pavé, infiltrent la magistrature, le corps des élus (sénateurs et députés), les grands corps de l'état, les rouages décisionnels des pouvoirs publics, ont réussi ce tour de force : chasser de l'esprit public la foi en un destin commun à tous les hommes de ce monde, le remplacer par l'idéologie du plaisir individuel et de l'hédonisme, du matérialisme le plus plat. Et ils récoltent les mauvais fruits de leur mauvaise action. Si rien ni personne ne vient unir les hommes, alors oui, ils sont juxtaposés et non pas liés. Pourquoi s'intéresser à l'autre ? Pourquoi lui manifester de l'attention par le respect des formes de politesse ? Pourquoi ne pas remplacer la solidarité, entendue au sens fort, cette fois-ci, celui d'un commun destin inscrit dans la nature même de l'homme, par une solidarité de pacotille ? Cette solidarité qui consiste à prendre de force aux uns pour le donner aux autres, alors qu'une prise de conscience collective, murie, ancrée dans une saine anthropologie suffirait à faire jaillir dans l'esprit public l'évidente nécessité du partage. Le lien entre les hommes ne peut être noué que par un homme parfait en son humanité, non pas par une idéologie, mère de tous les corporatismes de parti et de la violence civile.


Celui qui unit les hommes, pour moi, est Jésus ; lui seul est l'homme parfait qui justement prouve sa messianité et sa divinité : il nous établit tous fils d'un même Père, et il ajoute qu'il y a dans la maison de ce dernier "plusieurs demeures". Voilà qui suffit à effacer de la réalité, l'abstraction mortifère et violente d'une identité absolue entre tous les êtres humains, vendue sous le vocable mensonger d'égalité. Qui peut nier l'appartenance commune de tout être humain à l'humanité ? Voilà l'identité du genre (mêmeté). Qui peut nier que les conditions concrètes de vie de chacun d'entre sont différentes ? Où est l'égalité ? Certes, et je l'affirme très haut, il y a des différences qui offensent l'image de Dieu en l'homme ; celles-là, nous devons y remédier, mais pas au prix du reniement de notre propre humanité. Et il y en a d'autres qui sont légitimes, nécessaires mêmes, et qui justement tiennent à l'identité de l'espèce, c'est-à-dire des groupes humains et des personnes (ipséité) .


Ah, il nous faudrait des gens qui pensent à l'homme avant de penser au pouvoir, des gens qui réfléchissent autant sur eux-mêmes que sur autrui, des gens qui aient des réponses concrètes et moralement fondées aux conflits, à la violence qu'elle soit ouverte ou rampante. Car la morale est un art de vivre. Elle donne des solutions unifiantes et apaisantes à la seule question qui vaille : Que dois-je faire pour avoir la vie bonne ? Est-ce trop vous demander messieurs de donner un début de réponse à cette question ? Au lieu de parler de plaisir, parlez-nous de bonheur, du vrai, pas du plaisir que vous drapez dans le manteau emprunté à ce beau mot. Ce n'est pas tout à fait la même chose.

vendredi 8 avril 2011

Heureusement, il y a les poètes anciens de la Chine

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Où trouver dans un monde trop humain des paroles susceptibles de toucher le coeur de ceux qui ne croient point en Jésus ? Ce ne peut être que des paroles humaines, marchepied ou béquilles vers le zénith de la foi. Ah ! J'en ai trouvées, j'en ai trouvées chez des auteurs ou des poètes anciens de la Chine.


Tout semble sombre aujourd'hui : les passions humaines dévorent l'homme, que ce soit en Côte d'Ivoire ou en Libye ou ailleurs, la nature semble se venger des offenses que l'homme ne cesse de lui faire, la terre tremble, la mer est déchaînée, le ciel se dérobe à nos regards dans la fumée échappée des volcans en feu. Les luttes pour le pouvoir n'ont jamais été aussi âpres, notamment chez nous où prolifèrent les lynchages médiatiques, l'insulte et la dérision, l'aveuglement.


De LAO ZI (ou LAO TSEU, que l'on pourrait traduire par le Vieux [LAO] Maître) : "Quiconque veut s'emparer du monde et s'en servir court à l'échec !"


De HAN YU : "Regarder le ciel du fond d'un puits et affirmer que le ciel est étroit !"


Allons, ne regardons pas le monde du fond d'un puits. Ne considérons pas l'homme comme un animal, ou autrui comme un ennemi à abattre. Nous sommes faits à l'image de Dieu. Nous n'en avons perdu que la ressemblance. J'aime que de très grands esprits puisant dans leur sagesse fasse éclater des vérités définitivement accomplies en Jésus. Je ne cesse de découvrir ces convergences, au point que par moment, je me demande s'il n'y a pas eu une révélation originelle dont la chute nous aurait voilé la lumière jusqu'à la venue du Fils de l'Homme.


Il nous faut espérer contre toute espérance. Et nous efforcer de mettre en accord nos actes et nos paroles.


C'est tout pour aujourd'hui.


jeudi 7 avril 2011

Ce sont des misérables

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Une amie de Lorraine et un ami parisien me font indépendamment part de leur indignation et m'invitent ainsi que mes lecteurs à manifester la nôtre à qui de droit. Voilà d'abord le texte qui expose le légitime motif de protestation :

"En France, le ministère de la Culture du gouvernement SARKOZY, une mairie UMP et un Conseil Régional PS financent actuellement une exposition (appelée "je crois aux miracles") organisée autour de la photo d'un Christ plongée dans l'urine. Des affiches de cette photo blasphématoire, appelée "Piss Christ", sont exposées publiquement en pleine rue d'Avignon.

Devant ces faits inacceptables, nous exigeons des autorités et dirigeants impliqués les mesures immédiates suivantes :

1-Faire retirer la photo blasphématoire de cette exposition et interdire toute présentation publique en France, en raison de son caractère provoquant et discriminatoire envers les chrétiens.

2-Faire enlever et détruire tous les supports de communication utilisant cette photo (affiches, panneaux municipaux, brochures, etc.).

3-Faire stopper tout financement public et privé de cette exposition (près d'un million d'euros pas an prévu pour cette exposition prévue pour une nouvelle période de dix ans !!! dont une grande partie par le contribuable). Nous attendons avant la fête de Pâques la prise en compte de ces trois mesures sans aucune négociation possible."

Au moment où nombre d'hommes politiques s'interrogent sur l'opportunité qu'il y a à débattre de la laïcité, il me semble que les chrétiens ont le droit de dire aux hommes politiques : occupez-vous de vos oignons. Ne vous mêlez pas de ce qui touche la foi ou la pratique religieuse, tant qu'elles n'offensent pas les lois. Où alors ne vous offusquez pas de voir que des croyants, chrétiens ou musulmans vous interpellent sur ce point.

Vous pouvez déjà signer la pétition concernant cette affaire à l'adresse suivante :


Je vous invite aussi à écrire au Ministère de la Culture, et plus précisément à monsieur Frédéric MITTERRAND, à monsieur Michel VAUZELLE, Président PS de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et à madame Marie-José ROIG, maire UMP d'Avignon, dont voici les adresses électroniques :








Autre adresse où protester


Yvon@yvon-lambert.com (monsieur LAMBERT est le propriétaire du Piss Christ).

Maintenant je vais dire à tous ces gens quelque chose : si vous n'obtempérez pas à la demande légitime des chrétiens, plus jamais, pour ce qui me concerne, vous n'aurez ma voix. Et j'inviterai mes lecteurs à en faire autant et à propager autour d'eux cette exigence. Il y a des limites à l'ignominie. Je sais bien que ces belles âmes vont répondre qu'on ne censure pas les oeuvres de l'esprit. C'est ce que le député-maire de BOULOGNE-BILLANCOURT, monsieur BAGUET, m'a répondu quand j'ai protesté auprès de lui contre la parution dans le Journal 20 minutes d'une photo représentant un homme en train de s'essuyer le derrière avec le drapeau français et lui ai demandé d'intervenir au Parlement. Ils osent appeler ça des oeuvres de l'esprit ! Je tiendrai bon sur ce point et tous les jours que Dieu fait, je rappellerai à mes lecteurs (de plus en plus nombreux, et venus du monde entier : j'en profite pour les saluer et les remercier de leur fidélité) que nous n'avons pas à soutenir de tels hommes politiques en leur apportant nos suffrages. Et puis je demande à mes lecteurs, quand ils règleront leurs impôts, d'envoyer un chèque majoré d'un centime (et surtout de ne pas envoyer le TIP). Minorer sa contribution est incivique (encore que dans ce cas, on aurait le droit de le faire en conscience), la majorer bloque le système informatique.

On pourrait aussi demander à nos évêques, Cardinal Vingtrois et Archevêque d'Avignon en tête, aux responsables des Eglises Réformée et Luthérienne, au Métropolite orthodoxe de France, qu'ils envoient aux commanditaires de cette ordure une vigoureuse lettre de protestation. Pour l'instant, leur silence est assourdisssant

Quand les élites ne respectent rien, il ne faut pas demander au Peuple - qu'ils sont censés éclairer -, le respect et l'obéissance de la chose publique.

Honte à Frédéric MITTERRAND !

Honte à Michel VAUZELLE !

Honte à Marie-José ROIG !


Ce sont des misérables, au sens étymologique, des gens pleins de misères intérieures. Elles les étouffent de telle manière qu'ils ne discernent plus l'inacceptable de l'acceptable.

Et s'ils sont baptisés, que le Père de Miséricorde leur inspire un repentir sincère et une conversion du regard. Ils peuvent le faire en publiant un communiqué conjoint regrettant leur acte, et en prenant les mesures qui s'imposent. LVMH et monsieur LAMBERT, qui soutiennent de leurs deniers cette exposition, qu'en dire ? L'argent trompeur, dans lequel paraissent baigner cette maison et ce mécène, les étouffe. Je les plains. Et j'en suis réduit à prier pour qu'un brin de lumière vienne percer l'opaque ténèbre dans laquelle ils se sont perdus.