vendredi 30 septembre 2011

La voie de la beauté

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Des porteurs de valise de billets de banque, un très haut responsable de la police judiciaire de LYON soupçonné de trafic de drogue, de corruption et de connivence avec des trafiquants sud-américains, un Magistrat susceptible d'être mis en examen pour avoir demandé, illégalement dit-on, qu'on lui communique des factures de téléphonie mobile (les fameuses fadettes), un Président de Conseil Général mis en examen - "pour la première fois dans l'histoire de la République" clame Arnaud MONTEBOURG dans les rues de MARSEILLE - sous le chef "d'association de malfaiteurs", un Député-maire, celui de SARCELLES, que l'on suppose être en lien avec des malfrats corses, un ex-Président du FMI formellement accusé de tentative de viol - j'ai entendu Tristane BANON hier soir sur TF1 et je l'ai trouvée assez convaincante - et qui, après la confrontation avec sa victime supposée, sort des locaux de la justice d'un air goguenard, voilà le triste spectacle qu'offrent aux Français des personnages investis des hautes responsabilités qu'ils leur ont délégués, directement ou non, par leur vote. Il y aurait de quoi désespérer de l'humanité en général, et des élites françaises en particulier. Le pouvoir et l'argent rendent fous ; les vertus supposées de la démocratie sont mises en doute par un nombre croissant de nos concitoyens ; le système semble bien être à bout de souffle.
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Mais il y a la beauté, cette seconde voie qui peut aider l'homme à rencontrer Dieu. J'en ai fait l'expérience hier encore lors de la visite du Musée des Beaux-Arts de LYON : exceptionnel ensemble architectural ; collections de peintures (le seul département que j'ai pu voir, en raison du peu de temps que m'avaient imparti les nécessités du voyage) de premier plan. Une vierge à l'enfant de Quentin METSYS, presque à l'entrée de la salle consacrée au XVIe siècle, laisse sans voix. Quelle douceur dans le regard ; de longs cheveux blonds descendent le long du buste de la jeune femme ; elle porte des habits à la fois simples et superbes. La disposition de la peinture fait émerger la saisissante splendeur de l'oeuvre : le portrait est enserré dans les étroites limites d'un cadre arrondi vers le haut et de part et d'autre, deux sortes de petits vantaux sombres, et dépourvus de peinture font briller par contraste l'exceptionnelle clarté qui rayonne de ce portrait. Que dire du très célèbre portrait de François d'ASSISE par ZURBARAN ? Il est le reflet de toute la rudesse de l'ESPAGNE ; il rend bien les conditions très particulières qui ont inspiré le peintre (je n'en dis pas plus ; aller le voir). De superbes Philippe de CHAMPAIGNE dont une Cène extraordinaire. Au premier plan à gauche, Judas, chaussé de ces sandales qui ressemblent à des tongs, le regard dur et déjà perdu, avance la jambe droite comme pour barrer la route de la vie au spectateur ; il tient une bourse à la ceinture. Est-celle de la petite communauté des Apôtres ? Est-ce le prix de sa trahison ? Sur la nappe, à la blancheur est éclatante et dont les plis réguliers témoignent qu'elle vient d'être comme repassée, un pain et une sorte de calice. Le très jeune Jean incline sa tête vers Jésus, et Pierre, de l'autre côté regarde son Maître d'un air protecteur, comme s'il ignorait qu'il le renierait dans quelques heures ! Et puis il y a cette salle entièrement consacrée au "Poème de l'âme" : dix-huit toiles de même grandeur par un peintre que je ne connaissais pas, Louis JANMOT, un peintre qui se rattache selon moi à l'école de PUVIS de CHAVANNES ou de Maurice DENIS, en aussi bien sinon en mieux : impossible de décrire ces tableaux à fort contenu symbolique : le printemps, le mauvais sentier notamment. Ce ne sont pas des scènes religieuses, mais ils expriment toute la richesse de la vie intérieure de ce très grand peintre, lyonnais si je ne m'abuse. Ne parlons pas des MONNET (ah ! ce tableau de l'époque londonienne !), de la "jeune fille au ruban bleu" de RENOIR, des FANTIN-LATOUR, des MANNET, des DEGAS, des Berthe MORIZOT, dont beaucoup ont été légués au Musée par Jacqueline DELUBAC une des (nombreuses) épouses de Sacha GUITRY.
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Ci-dessous, la Vierge à l'enfant de Quentin METSYS.

Vierge à l’Enfant entourée d’anges - Quentin Metsys
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Une visite qui permet de respirer dans l'azur. Dans le jardin du Palais Saint-Pierre, avant que nous ne rentrions dans le Musée, nous avons vu des classes d'enfants, documents en mains, s'affairant dans les allées du cloître ou dans les bosquets du jardin, à la recherche d'une statue de bronze dont ils doivent trouver l'auteur (en l'occurrence BOURDELLE), d'un médaillon, du détail d'une sculpture. Deux jeunes gamins, aux yeux pétillants de malice, pleins d'entrain et d'ardeur au jeu passent devant nous. Nous les aidons ; ils sont fascinés et veulent gagner à ce jeu qu'ont organisé pour eux leurs instituteurs (ils sont en CM2) avec des parents. Ces deux jeunes garçons sont d'origine maghrébine ; ils sont délicieux de spontanéité et pleins de vie. Décidément, l'école est bien un lieu d'intégration et de lien social quand elle ne se mêle pas de politique ou d'idéologie, mais ne cherche que le biens des enfants. Honneur et gratitude à ces enseignants de SAINT-FONS !
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Ci-dessous, Le Printemps de Louis JANMOT. Je n'ai pas pu insérer une image plus grande !




vendredi 16 septembre 2011

Relâche, encore

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Je m'absente  pour une dizaine de jours. Je ne doute pas un seul instant que les habitués ne cessent de ronger leur frein ! Je ne saurais les quitter sans leur livrer une courte pensée de mon cher Gustave THIBON. Prémonition ? Nous verrons bien. Mais, tombé par hasard ce matin sur elle, je me demande si elle n'est pas un appel à mettre fin à une entreprise somme toute un peu vaine. On ne transforme pas le monde avec des mots, mais avec des actes, silencieux, fidèles, obscurs, parfois douloureux, mais remplis d'espérance.
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"Qu'il s'agisse d'un homme, d'une doctrine ou d'une passion que tu dois abandonner au bord de la route pour suivre ton plus haut destin, tâche d'éviter, en te retirant, toute apparence de vulgarité ou de reniement. Tu dois prendre congé avec d'autant plus de courtoisie et de gratitude que tu sais que tu ne reviendras jamais. L'hôte dont tu ne franchiras plus le seuil, c'est celui-là que tu dois saluer le plus bas."

jeudi 15 septembre 2011

Et une autre d'Alexandra David-Néel

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Roparz Hémon a raison. Les billets les plus courts sont souvent les meilleurs. Voici, livrée à la méditation de mes lecteurs, une pensée d'Alexandra DAVID-NEEL.
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"Des athées organisés comme des salutistes, des incrédules parlant de sorcelleries, des gens sans foi parlant un langage de fanatiques ! Cela vaut, je crois, la peine d'être vu de près.
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Rien d'autre à dire qui puisse éclairer davantage l'étrange atmosphère laïcarde de notre pauvre République.
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lundi 12 septembre 2011

Une pensée de Confucius

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Je dois m'absenter deux jours. Voilà une pensée de CONFUCIUS qui sera commentée à mon retour.
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"On peut forcer le peuple à obéir. Nul ne saurait l’obliger à comprendre"
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C'est bien là une partie du problème ! Appel urgent aux enseignants !

dimanche 11 septembre 2011

Mise au point

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J'ai omis de mentionner à mes lecteurs que je m'absentais pendant deux jours. Je doute qu'ils aient été déçus de ne  pouvoir lire mes billets. Mais enfin peut-être que j'ai quelques fans parmi eux. Alors à ceux-là, je présente mes excuses.
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Je voudrais faire ici une mise au point. Un très proche que j'avais l'autre jour au téléphone m'accusait de partialité, d'être sur des rails, brefs d'être étroit d'esprit. J'ai pour lui suffisamment d'affection pour ne pas m'offusquer de son opinion. Elle est brutale. Mais je l'accepte. Toutefois je voudrais rappeler ici que je m'efforce autant qu'il est possible de partir de fait que chacun peut contrôler  : un article, une dépêche d'agence, un livre, des statistiques, et que par ailleurs je m'efforce d'argumenter. Quand je dis et maintiens que le PS n'a strictement aucune proposition crédible pour satisfaire les exigences de sa clientèle, je précise que les dites exigences sont triples : gagner plus, travailler moins, et être totalement protégé (soi et sa famille) par un état tutélaire et de ce fait nécessairement totalitaire sinon dans son esprit, du moins dans ses méthodes : il est aidé dans cette tâche par le développement des moyens informatiques, des caméras, des radars, des fichiers, des contrôles de toutes sortes. Je vais développer. Et je vais prendre celui de la fonction publique et plus exactement des enseignants. Je parlerai ensuite de la solidarité.
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La proposition de madame AUBRY, recruter 300.000 fonctionnaires en 5 ans (si j'en crois ce que j'ai lu et entendu, mais je n'ose vraiment y accorder crédit), est d'une rare folie. Oui, je n'ose croire qu'elle pense ce qu'elle dit ou même qu'elle l'a dit. Je passe par pertes et profits ce qui me semble anecdotique et peut-être faux. Réaliste et plus responsable, Manuel VALLS propose d'établir un moratoire sur la suppression des postes d'enseignants. Il ne parle pas des autres fonctionnaires. Monsieur HOLLANDE entend recruter entre 60.000 et 70.000 enseignants en cinq ans, alors que nous sommes revenus au même niveau d'effectif d'enseignants qu'il y a 30 ans et que les effectifs d'enseignés ont baissé de 50.000 ou 60.000 élèves ou lycéens ; c'est est irresponsable, et de plus irréalisable, car il n'y aurait pas suffisamment de candidats. (L'inénarrable Luc CHATEL, l'introducteur officiel de la théorie du genre dans les sciences de la vie ! a employé ces mots...) Si monsieur HOLLANDE voulait réformer l'éducation nationale, il commencerait par modifier le système d'affectation des nouveaux professeurs, titulaires de l'agrégation ou du CAPES, ou de tout autre diplôme ouvrant la carrière d'enseignant. Telle jeune femme de ma connaissance qui habite POITIERS se voit affecter en région parisienne, dans un établissement qui sans être infernal n'en est pas moins sensible. Elle n'a été prévenue, en tant que titulaire académique, que deux jours APRES la rentrée, (tout ça parce qu'il faut bien mettre des professeurs dans les établissements difficiles, et que la règle de l'ancienneté passe avant celle de l'expérience : les postes les plus faciles sont affectés aux plus anciens, bénéficiaires de "points" dont l'attribution se fait selon une règle extrêmement syndicale, passablement opaque, et sur des bases qui demanderaient à être examinées avec un peu plus de sérieux. Ce calcul ressemble un peu à celui de l'âge du capitaine.) Cette jeune femme devait commencer ses cours le lendemain de l'annonce de son affectation. Commencer est un mot faible : six heures dans la journée ! Comment se loger ? Quel mode de transport ? A quel prix ? Si elle n'avait pas eu à ses côtés quelques personnes secourables, je ne sais comment elle aurait trouver en moins de 24 heures des solutions à ces problèmes. C'est un exemple. Il y en a hélas des milliers. Les responsables des affectations ne semblent pas trop se poser ces questions. Ils gèrent des postes et non des personnes, selon des critères strictement comptables. Ils ne peuvent faire autrement me direz-vous ? Mais si, ils le pourraient si l'on changeait un peu les données du problème : sanctionner les trublions à la première incartade (cf. les analyses du père PETITCLERC, et mon billet "sanctionner ou punir") ce qui ne ferait plus fuir les professeurs les mieux dotés en points et les fixerait au moins pour un temps dans ces établissements délicats, instaurer des classes de niveaux, restreindre les cours à l'apprentissage intensif de la langue française pour les jeunes qui ne la possèdent pas suffisamment. Donner de l'air aux responsables des établissements. Que signifie un programme national quand dans certaines classes, 80 % des élèves ont un vocabulaire restreint à 400 mots ? Les principaux, les proviseurs ont alors recours à des trésors d'ingéniosité pour trouver un peu de jeu dans le carcan réglementaire. J'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux chefs d'établissement en Alsace. J'ai été rempli d'admiration pour leur compétence et leur dévouement. Toutes ces qualités sont gâchées, dilapidées, ignorées par des mesures mesquines, des circulaires inapplicables, des pressions politiques et syndicales de tous ordres et de toutes origines. Le totalitarisme est inscrit dans le mode de gestion des carrières, dans le mode d'évaluation des enseignants (ah ! les inspections !), dans le mode de recrutement. Et très honnêtement, devant la réticence des enseignants titulaires à être le tuteur d'un jeune qui vient d'être nommé (réticence incompréhensible ; car est-il plus belle mission que celle de transmettre autant qu'il est possible un savoir-faire, une expérience ?), je pense qu'il faut réintroduire une année de formation. Ce fut une erreur de la supprimer. Mais si c'est pour apprendre aux futurs enseignants que le nom scientifique du ballon est celui de "référentiel bondissant" (sic), alors il faut trouver autre chose.
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Il faut bien comprendre que plus l'Etat intervient dans la vie des personnes, et plus il est obligé de contrôler. Son pouvoir d'intervention est directement proportionnel à sa propension totalitaire. C'est la tentation de la solidarité "politique". Mais, me direz-vous, vous êtes contradictoires : il y a deux jours vous trouviez anormal qu'il y ait 8 millions de français vivant au- dessous du seuil de pauvreté ? Et maintenant vous semblez dire le contraire. Que nenni. Si au lieu de nous pomper des impôts de toutes sortes, on nous obligeait à verser, à la source, un pourcentage de nos revenus  à une organisation de solidarité de notre choix (il suffirait de signaler à l'organisme payeur le nom de l'organisme), on supprimerait toutes les superstructures intermédiaires chargées de collecter l'impôt, de contrôler, et de sanctionner parfois à tort : plus de bâtiments pour les héberger, plus de fonctionnaires affectés à  ces services, plus de dépenses de chauffages, d'entretien, d'investissements, et des dizaines d'emplois créés par ces associations de solidarité. Il suffirait simplement d'un agrément de l'Etat sur un contrat d'objectif, et un contrôle a posteriori des résultats. Je ne crois pas que le fait d'être un organisme privé, ou associatif ou public introduise de grandes différences dans la prise en charge de la solidarité... J'ai même la certitude expérimentale du contraire.
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Bref, il faut mieux articuler la relation des personnes à la société. Conduire une politique qui consiste à répondre à tous les désirs des individus (je dis bien individu), c'est arriver à l'extrême individualisme de la société française, et c'est bien le discours officiel de la gauche, d'une partie de la droite. Nicolas SARKOZY a eu le courage de s'attaquer à ces féodalités idéologiques. Il l'a fait parfois maladroitement. Mais il a tenté de faire bouger notre vieux pays. Or une féodalité blessée est une féodalité tueuse. Voilà une analyse que je crois juste. Voilà ce qui me semble bon. Ce n'est pas avec papa FREUD, papa MARX, la lutte des classes, l'envie (pour la gauche), l'égoïsme (pour la droite) qu'on se sortira du guêpier dans lequel nous ont fourrés trente ans de laisser-faire, de démagogie ou d'imprévoyance, et par-dessus tout d'absence d'esprit (au sens où il s'oppose à la matière).
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Et puis zut ! Je ne suis pas sûr d'avoir fait une mise au point. Au moins, me suis-je déchargé la bile.

jeudi 8 septembre 2011

Islam et raison

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Je supplie mes lecteurs de ne pas être effrayés par la longueur de ce billet, et de le lire jusqu'au bout.
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Un nombre croissant de correspondants et de d'amis me fait parvenir des informations concernant les revendications des fidèles musulmans, ou les nouvelles pratiques des marchands à leur égard. Un lecteur alsacien me fait savoir que les supermarchés AUCHAN vendent maintenant des oeufs dûment étiquetés hallal par un représentant de la Mosquée de Paris, produits par la maison MATINES, au motif que la demande va croissant ; un ami très cher, lui aussi alsacien, me communique le dialogue édifiant qu'ont tenu un imam et un chrétien sur la guerre sainte et les "infidèles" non musulmans, l'un de mes proches me fait parvenir les exigences d'une association de musulmans parisiens qui réclamerait (je mets un conditionnel, tant l'information me paraît incroyable) à la mairie de Paris la suppression des croix vertes que les pharmaciens font clignoter artistiquement à la devanture de leurs officines. (Il semblerait qu'une des adjointes de monsieur DELANOE ait répondu qu'elle examinerait avec soin cette demande).
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Le nombre croissant d'informations, réelles ou controuvées, mettant en exergue les excès, eux aussi réels ou supposés, des fidèles musulmans m'amène à me poser une question : cette accumulation est-elle orchestrée par un ou des partis et par des réseaux sociaux (qui ne sont pas tous "d'extrême-droite", mot tout à fait vide de sens, mais aussi meurtrier que "réactionnaire" ou "pédophile") ? Je vais essayer de donner mon point de vue de la manière la plus irénique possible.
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Les imbéciles (au sens de BERNANOS) qui pullulent dans les rédactions des journaux écrits ou parlés, font le pied de grue dans les antichambres des grands éditeurs parisiens, ou sirotent un café à la terrasse du Flore, en glosant doctement sur le racisme et les manières de le combattre, ont tapé à bras raccourcis sur BENOÎT XVI et son discours de RATISBONNE. Ils ne savaient pas, en bons imbéciles, qu'ils sciaient la branche sur quoi ils ont posé leur cul (MONTAIGNE et ses Essais me confirment l'usage légitime de ce mot). La plupart d'entre eux ne se sont même pas donné la peine de lire en entier une des contributions contemporaines les plus importantes sur l'usage de la raison en matière de foi.
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Poursuivons. La Constitution de la République déclare que la France est un état laïc. Stricto sensu, une telle définition implique qu'aucune expression d'une quelconque croyance n'a droit de cité dans l'espace public : dans la rue, pas de soutane, pas de djellaba, pas d'habit de moine ou de moniale, pas de cornettes, pas de kipa, pas de foulards, de tchador, de burqah, de turban sikh, suppression des milliers de statues de saints ou de la vierge qui ornent les façades de tant de maisons ou d'immeubles, destruction des calvaires, changement de nom de la croix rouge, plus de croix en haut des clochers, Saint-Etienne devient Etienne, Saint-Lo devient Lo, les milliers de villages qui commencent par Saint-Martin deviennent Martin, idem pour les stations de Métro qui deviennent Michel, Marcel, Jacques, Germain-des-Prés. On voit le ridicule dans lequel tombe l'application excessive de ce principe. C'est pourtant (au moins pour les catholiques) ce que la Révolution française a fait. Cependant, l'interprétation de ce principe de laïcité a poussé messieurs CHIRAC et JOSPIN à refuser l'évidence : le Traité Constitutionnel repoussé par les Français, n'incluait pas la référence aux origines chrétiennes de l'Europe. Nous voilà dans un beau pétrin. Nous nous privons d'un argument juridique qui nous donnerait le droit très légitime de faire prévaloir les traditions chrétiennes sur les traditions fraîchement importées d'autres religions. Si l'on est logique, il faut en revenir à l'application stricte du principe dans l'espace public et faire ce que j'ai écrit au début de ce paragraphe.
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En vérité, si l'islam pose un problème à notre Patrie, c'est parce qu'elle a renié la foi de ses pères. Il y a de moins en moins de chrétiens en France. Et il se trouve que la foi musulmane ne fait pas de différence entre la foi et la politique qui sont pour elle les deux volets d'une même réalité. Si nous avions évangélisé notre identité collective nous comprendrions ceci :
(a) Les musulmans sincères et pratiquants ont droit à notre respect, comme nous avons droit au leur. En cette matière, il faut exiger l'absolue réciprocité. Il en résulte que tout prédicateur musulman qui attaque les "infidèles", les "chiens", etc. doit être expulsé sur le champ s'il est étranger, ou poursuivi et condamné s'il est français. Réciproquement, toute personne qui attaque de la même manière les musulmans ou MAHOMET doit être condamnée. Les caricatures de MAHOMET sont une mauvaise action, purement gratuite.
(b) Nous accepterions un dialogue fondée en raison. Et c'est pourquoi le discours de BENOIT XVI est si important. L'islam affirme que Dieu n'est pas tenu à la vérité pour les hommes. La raison est donc impuissante à argumenter. Le Coran ne peut être soumis à une étude historico-critique identique à celle que les chrétiens ont faite de la Bible. Le premier pas du dialogue consiste à faire comprendre aux théologiens musulmans que la raison n'est pas impuissante à connaître Dieu.
(c) Dès lors il devient possible de faire admettre aux musulmans un certain nombre de réalités historiques, littéraires et textuelles qui jettent sur l'islam des lueurs nouvelles. Pourquoi MAHOMET n'est-il nommé que 5 fois dans le Coran (2 sous la forme MUHAMMAD, 3 sous la forme AHMAD) ? Pourquoi la date prétendue de la prise de Jérusalem par les Saracènes, telle que l'affirment les musulmans, est-elle certainement fausse ? Pourquoi est-il  assuré que la première kaaba ne fut pas construite à LA MECQUE mais à JERUSALEM ? Pourquoi est-on [pratiquement] assuré que l'islam est une émanation d'une secte chrétienne, celle des judéo-nazaréens (qui ne reconnaissaient que la Torah et un Évangile apocryphe, dit Évangile des Hébreux, les deux seuls livres auxquels, précisément, le Coran semble faire allusion) ? Pourquoi est-il [pratiquement] assuré que l'islam tel que nous le connaissons est une construction politico-religieuse relativement postérieure au proto-islam de JERUSALEM, une construction voulue et organisée par les souverains Omeyyades de DAMAS, qui profitent des opportunités politiques pour transférer à LA MECQUE (jusque-là, une bourgade assez insignifiante) le centre de gravité de la religion islamique, ville politiquement plus proche d'eux ? Comment et pourquoi les arabes sont-ils venus à bout des judéo-nazaréens hiérosolomites ?
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Plutôt que de se moquer des musulmans, il vaudrait mieux les évangéliser, en commençant par connaître le contenu de leur foi, en les respectant et en leur montrant les erreurs historiques manifestes sur lesquelles se fonde une partie de leurs croyances. Je rêve ? On peut toujours rêver.

mercredi 7 septembre 2011

Bon toutou

Un très cher ami m'envoie ce texte de Jean DUTOURD. je le livre à votre réflexion, sans commentaires (ou un très bref).

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Un conte de Jean DUTOURD de l'Académie Française.

Il était une fois, un imbécile qui avait un chien appelé Perdreau. Ce chien était comme tous les chiens, c’est-­à-dire qu’il ne jugeait pas son maître et lui était raisonnablement attaché. Il lui rendait les services que rend un chien. Il grognait quand il voyait un  individu à l’allure inquiétante. Il aboyait quand quelqu’unsonnait à sa porte. Un jour deux types à moto descendirent de leur engin et s’avancèrent d’un air menaçant vers l’imbécile qui les regardait venir avec un sourire d’imbécile, il croyait qu’ils venaient lui demander du feu, en fait, ils voulaient lui prendre son portefeuille. Le chien ne s’y trompa pas, il leur sauta dessus en hurlant et les mis en fuite. L’imbécile criait "Perdreau, viens ici ! Messieurs pardonnez-­‐lui, il n'est pas méchant. Ah ! la sale bête ! Tu vas voir la tournée que tu vas prendre. Les deux voyous sautèrent sur leur moto et  partirent très loin. L’imbécile corrigea le chien qui n’y comprit rien, mais n’en continua pas moins à aimer son maître, car les chiens sont fatalistes. Ils savent que les hommes ont des réactions illogiques. Il y eu plusieurs incidents de ce genre, chaque fois que le chien croyait faire son métier de chien, l'imbécile lui tapait dessus et se confondait en excuses auprès des chenapans, voleurs et bandits de tout poil que mordait le malheureux animal. Il disait que celui-ci était idiot, sanguinaire, et qu'il n'arrêtait pas de commettre des bavures. On a beau être chien et plein de bonne volonté, on finit par se lasser de recevoir des coups. Le chien Perdreau se lassa, cela se sut assez vite dans le quartier. L’imbécile habitait un pavillon, une nuit, un cambrioleur escalada le mur. Le chien entrouvrit un oeil dans sa niche pour chien et le referma, incontinent. Le cambrioleur cambriola en toute tranquillité. L'imbécile s'arracha les cheveux et corrigea le chien, lequel reçut philosophiquement sa correction, n’étant pas à une inconséquence près de la part de son patron. Une autre nuit, ce fut un autre cambrioleur qui vint, ce cambrioleur là avait un surin qu’il planta dans  la  bedaine de l’imbécile qui en mourut. En partant, l'assassin caressa le chien en disant : "bon toutou !". Le chien pensa, car les chiens pensent : "Voila la première parole aimable que j'ai entendue depuis longtemps." Cette histoire est celle des Français, de leur Police et de leurs élus. Ils s'étonnent de ne pas comprendre la désaffection du peuple Français (majuscule sic) ? Exemple : "Sur une route où la vitesse est limitée à 50 km/h, le quidam Franchouillard qui roule à 51 km/h est un ASSASSIN. Il n'a aucun recours. Ceux qui brûlent 400 voitures, qui incendient les véhicule de police, qui jettent des pierres sur les forces de l'ordre et les pompiers sont conviés avec tous les égards à l'Elysée pour exposer leurs revendications... "Ils battent leur chien depuis trente ans, et s'étonnent aujourd'hui que le chien ait des états d'âme.

Jean DUTOURD, de l’Académie Française.
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Il n'y a rien à redire à ce texte que tous les démagogues devraient méditer avant que tout ne leur pète à la figure. Je vous jure que je n'ai rien d'un excité. Mais il me semble que nos responsables politiques ne sont pas loin d'avoir franchi les limites dce l'imbécilité extrême, au-delà de laquelle on tombe dans un travers que je ne nommerai pas mais qui commence par un c...

mardi 6 septembre 2011

La Marseillaise que j'aime

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Un fidèle lecteur, Roparz HEMON, dit que j'ai donné un soutien enthousiaste à La Marseillaise et que ce faisant, j'adhère en fait à ce que je dénonce. Je m'en suis expliqué dans la réponse que j'ai faite à son commentaire d'hier et je prie donc ceux que la réponse intéresse de se reporter à ces explications.
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Je vais donner ici une version particulière de la Marseillaise, celle dite de "L'hymne des catholiques", écrites sous la Terreur. Elle respecte la mélodie, mais subvertit les paroles de la version officielle, passablement sanguinaires et schizophrènes pour un peuple qui se réclame de la Liberté, de l''Egalité et de la Fraternité. J'ai trouvé cette version dans l'ouvrage de Jacques HERISSAY, Hors la loi sous la terreur, Éditions de Fontenelle, Abbaye Saint-Wandrille, 1946. Je recommande la lecture de cet ouvrage à tous ceux qu'intéresse la vérité sur ce qu'a été la Révolution et sur les effets qu'elle a eu dans le vie quotidienne des villages et des villes de France. Voici donc les paroles de cette Marseillaise relookée !
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"Amour du Christ et de l'Église,
Conduis, soutiens nos tristes coeurs ;
Liberté qu'on prend pour devise,
Ne peut que corrompre nos moeurs.
Nous ne voulons pas d'autre victoire
Que celle de la charité,
Et pour nous point d'égalité
Que sous les lois d'un Roi de Gloire !"
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Sans être calotin, bigot, grenouille de bénitier, réactionnaire, on peut préférer cette version à celle de l'hymne national officiel.
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Et puisque nous en sommes à la Révolution, voilà un petit chant satirique qui courait dans les campagnes françaises pendant la Terreur (même source). On l'avait intitulé "Les Joyeux Sans-Culottes". Il se moquait de la misère engendrée par la Révolution et il exaspérait les Jacobins.
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Nous n'avons qu'un pain d'quat'livres
Pour nous et nos six enfants ;
Malgré la cherté des vivres,
Nous sommes toujours contens !

Vive la cher'République,
Malgré qu'nous n'ayons pas l'sou,
Ni sabots, bas, ni tunique,
Pour cacher notre dessous !

Républicains sans-culottes
Chantons tous à l'unisson :
A bas, à bas les calottes !
Plus d'prêtres ni d'oraisons !
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Voilà pour une mini réponse à ce cher Roparz HEMON.

Metro bobo

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Ramené par l'un des miens, ce numéro du journal gratuit Metro traînait sur la table basse de notre salon. Je n'ai pas pu résister et j'ai ouvert pour le lire l'exemplaire d'un journal que je considère comme tendancieux et partial. Articles qui reprennent les dépêches d'agence, courrier (très instructif) des lecteurs, minisondages (on apprend, page 10, que 62 % des lecteurs estiment que Jacques CHIRAC doit se rendre à son procès ; si la situation n'était pas aussi tragique, on attribuerait à l'anosognosie dont souffre l'ancien Président de la République le fameux "Je voterai HOLLANDE" ; l'anosognosie n'est-elle pas l'ignorance de son mal par le patient ?), et puis la Tribune libre. Celle du lundi 5 septembre a été commise par Francis METIVIER. Elle s'intitule "La morale de l'histoire".
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Je ne suis pas, comme monsieur METIVIER, auréolé du titre de Professeur de Philosophie, titre qui donne à son propriétaire la réputation du "sachant". Mais enfin il  m'arrive de penser. Et je dois dire que le contenu de cet article me donne à le faire, en me faisant du reste sursauter assez régulièrement d'étonnement ou d'indignation. Monsieur METIVIER s'interroge sur le retour de la morale à l'école, voulu par Luc CHATEL, l'actuel ministre de l'Education Nationale, l'immortel introducteur de la théorie du genre dans le programme des Sciences de la Vie dispensées aux élèves des classes terminales.
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Monsieur METIVIER commence par dénoncer l'emploi du terme "Retour" qu'il associe à "l'honnête homme" (quoique je n'eusse jamais lu cette expression dans les circulaires officielles instaurant cet enseignement). Il ironise : "Ce n'est pas retour vers le futur " mais "avancées vers le passé". Première erreur car ce commentaire est un jugement dépourvu de tout contenu informatif, et revient à faire comprendre au lecteur que tout ce qui serait ancien ou passé serait dépourvu de valeur. Monsieur METIVIER s'inscrit d'emblée dans la lignée des "progressistes" pour qui il n'est de (momentanément) bon que ce qui est nouveau. Absence totale d'esprit critique... Il donne ensuite une définition personnelle de l'honnête homme ce "concept - désuet donc [noter le jugement avant l'énoncé de l'objet du jugement]- désignant au XVIIe siècle un homme possédant assez de savoir pour être socialement agréable". Cette définition est au pire une imposture au mieux une erreur qui traduirait alors une connaissance assez superficielle de ce qu'était un "honnête homme" dans le Grand Siècle. Il continue :  "La question est : possédait-il suffisamment de réflexion pour être sincère ?" Admirable tour de passe-passe qui consiste à faire passer sous la forme d'une question anodine, un jugement de valeur sur les hommes de l'époque se réclamant de cet idéal. Mais il faut lui répondre. Il se peut qu'il y ait eu des hypocrites. Il se peut aussi qu'il y ait eu des hommes sincères. Et je ne pense pas que DESCARTES, PASCAL, MOLIERE, BOILEAU, CORNEILLE, RACINE et tant d'autres gloires aient été dépourvus de sincérité. De plus, comme nulle enquête sociologique, nul sondage, nulle étude scientifique n'ont été faites et ne pourront jamais l'être sur l'honnête homme du XVIIe siècle, on en est réduit, en bon historien, a analyser ce qu'eux-mêmes disaient de cette question. Mais il est vrai que monsieur METIVIER, lui, est un homme parfaitement sincère, à la différence de ces réprouvés.
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"Que voir dans ce programme si ce n'est l'art de travailler les apparences et l'apprentissage de l'hypocrisie sociale ?" Et de rameuter à sa cause notre Blaise PASCAL qui n'en demanderait pas tant s'il était encore de monde. Pour monsieur METIVIER, la morale se résume donc à l'apprentissage de l'hypocrisie sociale ? Et il se dit philosophe ? Il devrait relire KANT. Il poursuit : "Ne confondons pas le cours du professeur et celui du courtisan !" Personnellement, j'aurais garde de ne faire ni l'un ni l'autre. Car la morale n'a rien à voir avec ce que dit notre philosophe. Mais puisqu'il lui faut faire moderne, il tente de rallier à sa cause PINK FLOYD ("PINK FLOYD avait peut-être raison : 'We don't need no education.' ") C'est effarant, proprement effarant. Et ça lui épargne, à lui, l'effort de mettre en pratique ce qu'il enseigne. Je vois du reste dans ce renoncement à l'élévation personnelle la raison essentielle de ses remarques. Mais rien ne l'empêche d'être sincère et de mettre en pratique le respect d'autrui, le civisme, la courtoisie, non pas par hypocrisie sociale, non pour respecter les apparences, mais parce que "moralement c'est juste".
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Là où je suis d'accord avec lui, c'est quand il établi une distinction entre la morale et l'éthique.  Simplement il ne voit pas que la morale est fondée sur la loi naturelle, et l'éthique sur la définition de normes de comportement socialement acceptables (et à moi, il me semble que l'éthique est justement la science de l'hypocrisie sociale : la loi permet ; la loi interdit ; je respecte la loi ; je n'ai rien à me reprocher !)
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Cerise sur le gâteau, monsieur METIVIER estime qu'il est dangereux de faire réfléchir "les enfants sur des notions aussi subjectives que celle du bien et du mal si l'on n'a pas acquis une qualité non pas morale mais éthique : le recul nécessaire à la neutralité du pédagogue". Auparavant, il aura mis en doute la capacité des instituteurs à exercer leur scepticisme de manière fructueuse : "Les instituteurs sont-ils formés à une telle maïeutique ?". Voilà qui va certainement leur faire plaisir. Personnellement, j'ai vu un plus grand nombre d'instituteurs transmettre par l'exemple de leur vie les valeurs morales à leurs petits élèves, que des agrégés ou des professeurs d'Université (je les connais bien). Je doute toutefois qu'il faille hésiter sur l'impératif de respecter toute vie humaine, de ne pas convoiter le bien d'autrui, de ne pas faire de faux témoignages, d'honorer son père et sa mère. Il n'y a pas besoin de maïeutique, d'esprit critique, de grandes études philosophiques pour comprendre la valeur absolu de ces obligations ou de ces interdictions. Encore une fois, comme tant d'autres, Francis METIVIER confond les impératifs apodictiques et les prescriptions casuistiques qui, je le lui accorde, peuvent varier, et heureusement varier, avec le temps.
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Je proposerais volontiers de renommer le journal Metro ; et je suggère un nouveaux titre : Metro des bobos. Car publier de tels propos sans mettre en regard un point de vue contradictoire relève de la propagande, pas de l'information, et traduit la nécessité économique de la rédaction : s'assurer un lectorat régulier, branché, qui lui permettra de faire vivre le journal en vendant des espaces publicitaires à des grossiums du CAC40 ou de la bourse.
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Il me semble que ce texte illustre parfaitement deux conceptions parfaitement opposées de la morale. J'en avais donné les caractéristiques dans un récent billet. Je vous y renvoie. Ce sera (presque) tout pour aujourd'hui, car je reviendrai sur un commentaire de Roparz HEMON sur mon attachement (très relatif, je le lui assure) à la Marseillaise.

lundi 5 septembre 2011

In memoriam : les victimes innocentes de septembre 1792

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Il y a 219 ans, presque jour pour jour, avaient lieu à PARIS, l'une des séquences les plus abominables d'une abominable Révolution. J'ai extrait du livre de Gustave GAUTHEROT, Septembre 1792, Histoire politique des massacres (Editions Gabriel Beauchesne, Paris, 1927), ceci qui devrait faire réfléchir tous les laudateurs de ce drame que fut l'acte fondateur du moderne totalitarisme.
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"Le matin du 2 septembre, le président de la section du Luxembourg, Joachim Ceyrat, procéda à [l]'appel nominal [des prisonniers]. Des hommes coiffés de bonnets rouges et armés de piques prirent la garde. Après 3 heures, tous les prisonniers, même malades ou infirmes, reçurent l'ordre de descendre au jardin ; ils se promenèrent dans les allées en méditant, en priant, en récitant des psaumes. Deux bandes d'assassins approchaient : l'une venue de Saint-Sulpice, où Joachim Ceyrat avait fait voter le massacre; l'autre, venue de Saint-Germain- des-Prés, où elle avait déjà tué vingt et un prêtres. Les deux bandes comprenaient vingt ou trente hommes. La première se rua dans le jardin. Près du bassin central se tient immobile, son bréviaire à la main, l'abbé Girault, confesseur des franciscaines : un coup de sabre lui fend la tête et plusieurs coups de piques l'achèvent. L'abbé Salins,accouru à son secours, est abattu d'un coup de fusil. Mgr Dulau se tient vers l'oratoire du fond du jardin : "C'est donc toi, l'archevêque d'Arles ? lui crient les bandits. — Oui, Messieurs, c'est moi. — Ah ! scélérat, tu as fait verser à Arles le sang des patriotes ! — Je n'ai jamais fait de mal à personne. — Eh ! bien, je vais t'en faire, moi !". L'archevêque, sans broncher, reçoit un coup de sabre sur le front ; un second coup lui ouvre le crâne ; sa main droite, qui s'avance, est tranchée ; une pique pénètre dans sa poitrine si violemment qu'elle n'en peut être retirée.
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Un groupe de prêtres s'est agenouillé dans l'oratoire : leur sang ruisselle le long des murs, et leurs cadavres couvrent le sol. L'évêque de Beauvais, la cuisse fracassée, ne meurt pas encore. Quelques prêtres, réfugiés dans les charmilles, réussissent à grimper aux arbres et à franchir les murs de clôture. Au moment de glisser de l'autre côté, le sulpicien Gallais, supérieur des Robertins, préféra revenir dans le jardin, vers le martyr... Le "commandant du poste" cria alors aux prisonniers de regagner l'église : « Arrêtez ! ordonnait-il aux assassins. C'est trop tôt. Ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder. Le commandant du poste? Il ne s'agissait pas de la garde nationale, dont trois cents hommes faisaient l'exercice au Luxembourg, dont un autre détachement était au séminaire de Saint-Sulpice, dont une troisième troupe était rue Palatine, sous les ordres du nommé Tanche qui, averti par l'horloger Carcel, ne bougea pas. II s'agissait de Maillard, venu de l'abbaye Saint-Germain, ou de l'un de ses acolytes ; on voulait, comme à l'Abbaye, procéder avec « une sorte de justice ».
Rentrés dans l'église, les prêtres récitaient pour leurs compagnons et pour eux-mêmes les prières des agonisants. Appelés deux par deux, ils repassaient par le sombre corridor conduisant du choeur à l'escalier du jardin. Sur une table était posée la liste des détenus que compulsait le misérable assisté par Violette, commissaire de la section du Luxembourg. Violette déclarera avoir sauvé neuf prisonniers ; mais par sa seule présence et en raison du criminel arrêté pris par la section qu'il représentait, il autorisait les scènes qu'il dépeignait d'un mot le lendemain : « Je ne comprends pas ces prêtres ; ils allaient à la mort comme s'ils eussent été à des noces. »
Du jardin, les bourreaux réclamaient leur « gibier » : à mesure que les victimes descendaient le petit perron (resté intact), ils les tailladaient et les abattaient à coups de sabres et de piques. Parmi elles, citons l'abbé Gallais ; Régis de Valfons, ex-officier de Champagne, seul laïc, mais qui refusa de décliner d'autre profession que celle de catholique romain ; l'évêque de Saintes, et son frère l'évêque de Beauvais, qui avait été blessé dans le jardin : « Vous voyez que je ne puis marcher, observa doucement le prélat aux bandits qui le cherchaient dans le choeur de l'église ; ayez la charité de me porter là où je dois mourir. » On le soutint jusqu'au lieu du carnage. En deux heures, cent quatorze prêtres furent ainsi massacrés : presque un par minute... Vers sept heures, les assassins regagnèrent l'Abbaye ; quelques-uns demeurèrent dans l'église des Carmes, buvant la boisson fournie par le traiteur Langlois, et fouillant, volant les morts. Un sulpicien, l'abbé Dabray, resté caché entre deux matelas, fut découvert et abattu dans l'église à coups de sabre." (Fin de citation.)
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Voilà, chers admirateurs de la belle devise Liberté, Egalité, Fraternité, voilà dans quoi elle est née. Personnellement, je ne peux pas donner mon adhésion à un système qui n'est pas capable de reconnaître ses erreurs, de demander pardon, de faire repentance. La repentance, c'est bon pour les Chrétiens, pas pour ces messieurs... dont je ne donnerai ni les affiliations ni les références philosophiques.
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C'est le relativisme politique, le jugement à géométrie variable de tous nos responsables qui a transformé notre patrie en un gigantesque bateau ivre. Décidément, Non possum !

dimanche 4 septembre 2011

Décoder

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Messieurs Gérard DAVET et Fabrice LHOMME viennent de publier un livre intitulé Sarko m'a tuer (on connaît la graphie de cette inscription laissée par une riche victime dont le meurtre a été imputé à tort à Omar RADDAD).
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Pour apprécier ce livre, il convient de rappeler quelques faits. Messieurs DAVET et LHOMME sont journalistes au Monde, journal qui n'est pas connu pour être favorable à l'actuel Chef de l'Etat. Cette caractéristique n'enlève rien à la possible qualité de ce travail. Elle en colore simplement l'intention sans l'invalider. Et elle la colore tellement que le sous-titre de la page de couverture parle explicitement des victimes prétendues, soi-disant, supposées, ou réelles (tous les adjectifs utilisés ici comptent) du sarkozysme, d'Aurélie FILIPETTI à Dominique de VILLEPIN. Il est donc faux de laisser entendre (comme le font les médias) que le livre ne s'intéresse qu'à l'affaire BETTENCOURT et à la prétendue ou supposée remise d'argent liquide par la richissime octogénaire au candidat Nicolas SARKOZY. C'est voir le problème par le petit bout, très petit bout de la lorgnette. Il est intéressant aussi de noter la réponse qu'un des deux journalistes a faite à monsieur JUPPE (j'ai entendu ce dernier à la télévision) qui lui demandait s'il avait vérifié les informations que lui aurait communiquées Isabelle PREVOST-DESPREZ, le juge qui a été désaisie de l'affaire : non, il ne l'avait pas fait. Enfin, il faut signaler que l'infirmière mise en cause par le juge nie catégoriquement avoir dit ce que le juge lui prête comme témoignage et affirme n'avoir jamais rien vu de tel. Pour sa défense, un des journalistes prétend qu'elle se déjuge car elle aurait été menacée de mort. Il convient également de souligner que le juge n'a pas cru bon inscrire dans le Procès-Verbal de l'audition des témoins ces allégations. Dernier élément, il y a bien eu tentative d'identification des sources des journalistes par les services du Ministère de l'Intérieur et non pas écoute téléphonique.
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Je vais essayer de décoder, en posant quelques questions.
La date de publication de cet essai est-elle due au hasard ou à la survenue d'une prochaine échéance électorale ?
Pourquoi le juge n'a-t-il pas acté les confidences cruciales des témoins ?
Est-il moralement plus grave de voler l'argent du contribuable par une pompe à finance appelée URBA ou de recevoir (éventuellement dans le cas présent) de l'argent d'une personne privée, libre de disposer de ses biens (jusqu'à nouvel, ordre).
Est-il moralement plus grave d'utiliser les services de l'Etat pour protéger un secret de famille en pratiquant l'écoute de conversations téléphoniques (près de 3.000 personnes tout de même), que d'identifier l'origine de conversations téléphoniques possiblement entretenues entre un juge qui ne respecte pas le code de déontologie des magistrats et des journalistes en veine d'informations croustillantes ?
Comment et sur quels critères, les journalistes ont-ils sélectionné les victimes (soi-disant, prétendues, supposées ou réelles) du sarkozysme ?
Pourquoi faudrait-il accorder plus de crédit à des journalistes qui recueillent des informations de seconde main qu'à un témoin direct de la vie de madame BETTENCOURT ?
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Je n'ai pas de réponses à ces questions. Mais avant de juger, de condamner, d'anathématiser, il serait peut-être bon d'en avoir quelques unes, et de les confronter à celles d'autres affaires dont le PS risque de pâtir, si on lui applique les règles que lui et ses amis appliquent eux-mêmes à leurs adversaires politiques. Je veux parler de l'affaire GUERINI (inutile de parler de la mise en examen de Jean-Michel BAYLET ; ce sont très réellement des broutilles, et de plus, à y regarder de près, elles ne semblent même pas illégales et porteraient au plus sur 800 euros !)
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samedi 3 septembre 2011

Le doigt dans l'oeil ou si c'était vrai ça se saurait

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"Le XXè siècle sera heureux! Alors, plus rien de semblable à la vieille histoire; on n'aura plus à craindre, comme aujourd'hui, une conquête, une invasion, une usurpation, une rivalité de nations à main armée..., un partage de peuples par congrès...; un combat de deux religions se rencontrant de front, comme deux boucs de l'ombre sur le pont de l'infini; on n'aura plus à craindre la famine, l'exploitation, la prostitution par la détresse, la misère par le chômage, et l'échafaud, et le glaive, et les batailles, et tous les brigandages du hasard dans la forêt des événements; on pourrait presque dire :  'il n'y aura plus d'événements; on sera heureux'."
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Ainsi disait Victor HUGO dans les Misérables. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le prophète barbu s'est fourré le doigt dans l'oeil. Le XXe siècle a vu éclater deux guerres mondiales épouvantables, surgir la bombe atomique, les camps de concentration, des régimes totalitaires comme il n'en avait jamais existé (STALINE, HITLER, MUSSOLINI) et dont certains perdurent avec arrogance (BACHAR EL ASSAD, COREE du NORD, CHINE, MUGABE). Il faut bien réaliser que, dans le sillage des utopies de la Révolution française, et soutenu par tout un courant de pensée se réclamant du progressisme, notre bon  vieillard donnait l'impression de croire dur comme fer à ce qu'il disait. Exactement comme madame AUBRY qui prétend que l'on peut, dans le contexte économique actuel, augmenter le pouvoir d'achat, partir à la retraite à 60 ans, travailler 35 heures par semaine, recruter en pagaille des fonctionnaires si... si elle est élue. Demain on rase gratis, c'est bien connu. Il est vrai que madame ROYAL annonçait un SMIC à 1500 euros par mois pendant sa campagne et qu'elle avoua, après son échec, n'avoir jamais cru à cette promesse.
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Ces gens se trompent doublement et même triplement, et je crains que les ténors de l'actuelle majorité ne tombent dans les mêmes travers. (a) Leur erreur porte sur l'homme ; ils estiment qu'il est naturellement bon, naturellement porté au bien et que la société est responsable de tous ses errements. Or l'homme n'est rien de tout cela. Il est peccable, et par nature, enclin à la paresse, à la cupidité (surtout la cupidité), l'orgueil, la jouissance à tout prix, l'égoïsme. Le politique est radicalement impuissant à rendre l'homme travailleur, généreux, humble, charitable. Il  lui faut, pour obtenir les résultats que l'exercice d'une saine vertu, si elle était enseignée permettrait d'obtenir partiellement, il lui faut, disais-je, le recours à "la force injuste de la loi" (immortelle et charismatique parole de feu le Président MITTERRAND). Le problème, c'est qu'un loi humaine se contourne... (b) Ils ne croient pas à la loi naturelle, et par conséquent, ils sont par essence totalitaires, puisque, détenant le pouvoir législatif, ils détiennent celui de définir des normes positives sans avoir à se référer à la loi naturelle (c'est bien ce qu'avait dit en son temps le Président CHIRAC). (c) La troisième erreur relève de la philosophie politique. Il est impossible de proclamer son attachement à la fraternité, l'un des trois termes de la devise républicaine, quand on passe son temps à critiquer ceux qui ne pensent pas comme vous. Par quoi, il apparaît que le but des joutes politiques n'est pas le bien du peuple et des citoyens, mais la prise du pouvoir à la seule fin d'en jouir.
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Alors je pense à la scène du lavement des pieds... Le Maître prend le statut d'esclave et va laver les pieds de ses disciples. On en est loin. Si toutes ces promesse politiques étaient tenables, ça se saurait.
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C'est tout pour aujourd'hui.

vendredi 2 septembre 2011

Remarques diverses

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Quelques citations, ce matin. Je ne les commente pas. Elles se suffisent à elles-mêmes ; elles éclairent le sens des billets que je m'efforce d'écrire depuis maintenant plus de trois ans. Ce sont aussi des réponses aux objections et remarques de mes lecteurs.
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"Le comportement de l’homme n’est pas déterminé de manière absolue par l’instinct, comme pour les animaux, mais il naît de la capacité humaine de comprendre et de vouloir ; c’est dans cette capacité de jugement et de choix que consiste  la liberté de l’homme, qui est avant tout une liberté par rapport au conditionnement physique auquel le soumet sa nature corporelle." (Roberto de MATTEILa dictature du relativisme.)
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"Le refuge et la prison. - Rien de plus facile que de trouver un refuge dans la tendresse d'une femme. Le miracle de l'amour, c'est que ce refuge ne se transforme pas aussitôt en prison. Le nid est bien à la mesure des ailes, mais des ailes repliées et immobiles." (Gustave THIBON. Notre regard qui manque à la lumière.)
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"Je crois en Dieu mais je refuse son monde. C'est ce que DOSTOÏEVSKI fait dire à IVAN, dans les Frères Karamazov : 'Ce monde de Dieu, je ne l'accepte pas... Ce n'est pas Dieu que je repousse mais la création, voilà ce que je me refuse à admettre.' Et le Grand Inquisiteur, quelques pages plus loin, dira à Dieu : 'Je suis revenu me joindre à ceux qui ont corrigé ton oeuvre.
Là se trouve peut-être une réponse à mon étonnement : dans l'histoire de la pensée occidentale, pourquoi a-t-on accordé une importance quasi exclusive au mal commis et a-t-on si peu réfléchi au mal injustement souffert ? Pourquoi ce désintérêt alors que le témoignage de l'expérience montre que nous en sommes bien davantage préoccupé, même si cette préoccupation est souvent occultée ? Car nous attribuons spontanément le malheur à une culpabilité censée tout expliquer ; mais cette représentation s'enracine dans un sentiment de culpabilité qui est à son tour un malheur incompréhensible." (Lytta BASSET. Le pouvoir de pardonner.)
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"On avoue que l'esprit de parti est aveugle, rend sourd à la justice, pousse même des honnêtes gens à l'acharnement le plus cruel contre des innocents. On l'avoue, mais on ne pense pas à supprimer les organismes qui fabriquent de tels esprits. (Simone WEIL. Notes sur la suppression générale des partis politiques.)
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"La morale du bon citoyen n'a que peu de rapport avec l'exercice des vertus et l'acquisition de la conscience. C'est une adaptation aux raisons de la commodité, de la convenance et de la coutume, ce qui est tout à fait différent. Aussi est-ce une morale à double face et à double tranchant, une morale qui bascule à point nommé, qui se retourne comme un gant, ce qui prouve qu'elle n'a point de part avec la vérité." (Lanza del VASTO. Les quatre fléaux.)
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"Pour être exact, il faudrait dire qu'ils [Ndt : les riches] [...] ont encore plus besoins que les pauvres [d'être consolés], ayant l'âme beaucoup plus fine, comme l'a si délicatement observé notre Paul BOURGET, doué lui-même d'une âme si fine qu'elle paraît n'avoir qu'une seule des trois dimensions requises pour la délimitation géométrique des choses brutes et palpables. [...] Sans remonter jusqu'au temps des Martyrs dont l'histoire n'est pas du tout consolante, on peut lire, dans des ouvrages excessifs qu'il y eut des époques, fort antérieures à l'institution des Jésuites où on parlait beaucoup moins de consolation. La consolation était ajournée à la venue du Paraclet, venue qu'on supposait lointaine, et, en attendant ce Troisième Règne de Dieu sur la terre, on pensait qu'il fallait souffrir au pied de la Croix, dans le Sang du Père des pauvres. Cela on le pensait résolument, absolument, et la dévotion n'avait rien de sentimental. 'L'éminente dignité des pauvres' dont parla BOSSUET beaucoup plus tard, n'était pas un vain discours adressé à des perruques et à des plumages, mais une réalité tangible, indiscutée, au point qu'il était presque banal de voir des riches et parfois de très hauts seigneurs se faisant pauvres pour y avoir part. Il est vrai qu'alors on avait peur de l'Evangile et que, depuis on est devenu plus brave. 'Malheur à vous, riches, parce que vous avez votre consolation !' Essayez donc aujourd'hui d'effrayer quelqu'un de cette Parole de Jésus-Christ." (Léon BLOY. Exégèse des lieux communs.) Et de lui encore, cette pensée détachée : "Je meurs du besoin de la Justice."
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jeudi 1 septembre 2011

L'homme libre et l'esprit du monde

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TRINH XUAN THUAN est un astrophysicien américain d'origine vietnamienne. Il enseigne l'astronomie à l'Université de Virginie, et il est chercheur à l'Institut d'Astrophysique de Paris. Il ne cache pas qu'il est enraciné dans la tradition spirituelle bouddhique. Pourquoi parler de lui aujourd'hui ? Pour plusieurs raisons. (a) La première est qu'il vient d'accorder une interview au Figaro Magazine (livraison du 27 août 2011) dans lequel il expose les questions que posent au scientifique en général et à l'astrophysicien en particulier, les récentes découvertes scientifiques ; elles ressemblent à celles qui intéressent le théologien dit-il. (b) La seconde est qu'il appartient à un univers culturel complexe : bouddhique, asiatique, américain, français, et que son témoignage est donc ample, et s'abreuve à des sources très diverses. (c) Enfin  il en est une troisième ; dans cette interview,TRINH XUAN THUAN fustige le relativisme culturel, et il vous souvient sans doute qu'il y a quelques jours, j'avais parlé du livre remarquable de Roberto de MATTEI sur la Dictature du relativisme. Il est tout à fait instructif d'avoir un point de vue non chrétien sur cette dictature.
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Question :
[...] avouerez-vous que certaines visions de la science vous exaspèrent ?
Réponse :
J'avoue être radicalement opposé aux postmodernistes qui prétendent que les lois de la nature découvertes par les scientifiques ne sont autres que des constructions sociales et culturelles, que toute théorie est suspecte parce que nécessairement entachée de racisme, de sexisme, de capitalisme, de colonialisme, de militarisme et de tous les autres "ismes" imaginables. S'il est évident qu'une certaine subjectivité existe, le "relativisme culturel" nie quant à lui toute possibilité de se rapprocher de la vérité, dans quelque domaine que ce soit. Cette aberration conduit certains universitaires aux États-Unis à affirmer qu'il n'y aurait pas une histoire des Noirs, mais une histoire noire en regard d'une histoire blanche ; qu'il n'y aurait pas une histoire des femmes, mais une histoire féminine en  regard d'une histoire masculine, etc. En l'absence de valeurs universelles, seules auraient droit de cité des opinions d'individus ou de groupes d'individus, tous les points de vue devenant valides et légitimes, même s'ils sont irréconciliables. L'observation de l'Univers avec des télescopes nous montre une réalité extérieure, alors que le postmodernisme nous serine que tout est relatif, ce qui est faux, voire absurde, en tout cas scientifiquement dangereux. [...]"
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Le propos est fort. Il y a une réalité objective, que l'expérience peut appréhender, et qui dément formellement les constructions parisiennes et germanopratines. CORATINE conviendra qu'il donne quelques consistance à l'approche existentielle de Dieu. J'aurais l'occasion de revenir sur cette interview dans laquelle le Pr TRINH XUAN THUAN expose magistralement ce qu'il entend par "principe anthropique fort".