dimanche 22 juillet 2012

Quelquefois les poètes...

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Les poètes ne versent pas toujours "des torrents de larmes", comme le firent avec un talent remarquable nombre d'entre eux au XIXe siècle. Ils ne cherchent pas toujours l'ellipse, l'obscurité, l'originalité, l'incompréhensible, comme beaucoup d'entre eux le firent avec un non moins admirable talent au XXe siècle (Ah ! cet "aboli bibelot d'inanité sonore"...). Ils ne se corsètent point tous, comme tant de nos admirables poètes du XVIIe dans des règles métriques dont l'observation rigoureuse dut donner bien des migraines sans compter les insomnies à ceux qui s'efforçaient de les suivre ("Enfin Malherbe vint..."). Non ! Il y en a qui parlent directement, fortement, nettement. J'en ai trouvé un qui répond à ces caractéristiques. Et bien qu'il ne fût point seulement poète - il écrivit dans des genres très divers dont le roman ou la pièce de théâtre - mais aussi apologiste du christianisme, il  fit de très beaux vers. Il se convertit au catholicisme et ce détail, on va le voir, n'est pas anodin. Ce géant doté d'un embonpoint respectable pourfendit les imbéciles (au sens de BERNANOS) avec une alacrité digne des plus grands éloges et se servit de sa plume comme d'une épée à deux tranchants. Il s'agit de CHESTERTON. Voyons donc ce qu'il a à nous dire pour l'aujourd'hui de nos vies.
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"On parle souvent de l’audace de ces révoltés qui s’attaquent à telle tyrannie caduque ou à telle superstition surannée. En réalité, il ne faut aucun courage pour s’attaquer à des choses caduques et surannées… L’homme vraiment courageux est celui qui défie les tyrannies jeunes comme l’aurore, les superstitions fraîches comme les arbres en fleurs."
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J'ai l'impression que le reproche s'applique assez remarquablement à monsieur MELANCHON ; il pourfend les exploiteurs des prolétaires et les capitalistes avides du sang des pauvres. Mais s'il fut tout à fait justifié de dénoncer les injustices sociales au XIXe siècle, lesquelles furent commises essentiellement par une bourgeoisie née pendant la Révolution, souvent enrichie par l'achat à bas prix des biens prétendus "nationaux", il est parfaitement inepte de prétendre qu'il existe encore un tel prolétariat dans les pays développés. Les syndicats ont beaucoup défendu, protégé et amélioré le sort de leurs mandants du temps de ces exploitations. Encore a-t-il fallu attendre l'abrogation de la loi révolutionnaire LE CHAPELIER qui interdisait l'existence de ces regroupements de type syndical. Ce sont aujourd'hui les gestionnaire de la rancune et de l'envie. Pour être juste, je dois souligner qu'il existe chez nous une population qui pourrait répondre à la définition de prolétaire : elle est constituée souvent d'ouvriers et salariés africains qui remplissent des tâches jugées indignes par les Mimile et Dudule ; les susdits trépignent d'indignation en lisant Libération, ou de préférence le journal gratuit Métro tout en sirotant un café ou un blanc cassis, mais ne se bougent pas le derrière (et je suis poli) ne serait-ce que pour dire bonjour aux éboueurs ou leur donner des étrennes. Ajoutons également à ces réels prolétaires,  les clandestins dont les employeurs ne sont que mollement poursuivis et qui, selon moi, devraient voir leurs établissements définitivement fermés s'ils étaient effectivement contrôlés et leur infraction avérée. Je reviendrai dans un autre billet sur les choses surannées pourfendues avec une violence qui n'a d'égale que l'inutilité du combat. 
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Alors quelle serait donc la vraie Révolte, celle qui dénoncerait les tyrannies jeunes comme l'aurore ? Je les appelle de mes voeux les plus chers ces Révoltés contre le mensonge, contre le relativisme, contre la démagogie régnante qui consiste à ne jamais examiner les événements à fond, notamment les situations personnelles et les histoires scabreuses des profiteurs. "Levez-vous,  orages désirés..." pour reprendre l'expression de l'un de nos plus grands écrivains. Non, nous ne voulons pas du mariage des homosexuels, non nous ne voulons pas de la loi sur l'euthanasie active, (CHESTERTON combattit vigoureusement un amendement de Winston CHURCHILL qui visait à la stérilisation forcée des malades mentaux) ; non, nous ne voulons que l'on condamne sans appel les riches, quand soi-même on vit dans le luxe des ors républicains, des traitements indécents, des avantages indus, quand on se fait métier des condamnations péremptoires alors que soi-même on n'a JAMAIS travaillé et que l'on doit sa fortune aux "indemnités" généreuses versées aux élus par une République vache-à-lait. Monsieur SARKOZY, lui, avait un métier. Monsieur POMPIDOU en eut un. Ni monsieur GISCARD d'ESTAING, ni monsieur CHIRAC, (me semble-t-il) ni monsieur HOLLANDE (ça, j'en suis sûr) n'ont été confrontés par leurs activités professionnelles aux angoisses du bilan annuel ou aux trésoreries difficiles. Ils n'ont pas cessé de donner des leçons à ceux qui doivent y faire face. Qu'ils se taisent, une bonne fois pour toute. Ignorons ces messieurs. Obéissons à celles de leurs lois qui n'offensent pas notre conscience. Pour le reste, laissons-les se dépétrer dans leurs contradictions, leurs petits calculs, leurs combats des chefs.
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"Le monde s'est divisé entre Conservateurs et Progressistes. L'affaire des Progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L'affaire des Conservateurs est d'éviter que les erreurs ne soient corrigées." Et c'est toujours CHESTERTON qui parle. 
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Comme c'est vrai ! Mon Dieu que c'est vrai ! Je reviendrai sur ce constat que je vous sers aujourd'hui en conclusion de mon billet quasi quotidien. Et ce sera demain. Il n'est pas innocent de rappeler que CHESTERTON a écrit un ouvrage remarquable L'homme éternel, et ce n'est pas pour rien, sans doute, que Françoise CHAUVIN à donné au recueil de conférences de Gustave THIBON le titre de Les hommes de l'éternel.
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CHESTERTON, cet homme "au talent colossal" est mort en 1936. Voici l'un de ses portraits.
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