mardi 11 septembre 2012

Le triomphe de l'humour haineux ; l'éructation de l'envie

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Deux événements récents me donnent à penser que nous ne prenons pas le bon chemin de la paix civile.
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Le journal Libération fait dans l'humour haineux en titrant CASSE-TOI RICHE CON et en vilipendant  Bernard ARNAULT qui demande la nationalité belge. Plusieurs remarques à ce propos. Il semble que ce journal continue d'être hanté par le Président SARKOZY, puisqu'il singe et subvertit la réponse malheureuse que celui-ci a faite à un de nos concitoyens qui l'insultait (il est nécessaire de bien souligner ce point). Ensuite, et quoique monsieur de ROTSCHILD (qui est le principal actionnaire de ce torchon) dise de bien sur ce titre en en vantant les vertus commerciales, il s'agit tout simplement d'une injure. Monsieur ARNAULT a bien expliqué qu'il continuait de payer ses impôts en France, rien n'y fait. Libération lui prête de sombres intentions de soustraction à ses obligations fiscales. Il y a des limites aux jugements téméraires et aux pétitions de principe. Monsieur ARNAULT a porté plainte. Il a raison. Et j'espère bien qu'il va gagner son procès. Libération aura gagné de l'argent de bien mauvaise manière.
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Deuxième événement intéressant. L'intervention de monsieur MELANCHON, présentée à un journal télévisé, sur cette demande de naturalisation. Il fallait voir la tête de l'orateur, le rictus véritablement haineux, le visage révulsé ; il disait à son public : "Non, mais vous vous rendez-compte ? Quarante milliards d'euros ? Vous voyez ce que ça fait par jour, par heure, par minute ?" Il suait le ressentiment et l'envie, le désir de démolir, la rage impuissante. Je vous jure que je n'exagère pas l'impression qui se dégageait de cette intervention. Elle appelle plusieurs remarques sous forme de questions. La première a trait à un fondement essentiel de la morale qui est le principe de réciprocité : ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas qu'il nous fasse. (a) Supposons que monsieur MELANCHON soit multimilliardaire, trouverait-il juste qu'on l'impose à 75 % au-delà d'un certain revenu, ce qui, avec le RDS, la CSG, l'ISF revient à faire payer en impôt une somme supérieure au revenu ?  Quelle serait sa réaction ? (b) Monsieur ARNAULT a-t-il accumulé malhonnêtement sa fortune ? A-t-il dissimulé des revenus ? A-t-il fraudé le fisc ? Peut-on lui reprocher d'utiliser à son intérêt les possibilités que lui offre la loi s'il ne l'enfreint pas ? (c) Monsieur ARNAULT a-t-il nui à sa patrie par son activité ? (Il semble que non quand on voit les sommes que les étrangers dépensent pour acheter des produits de luxe de type VUITTON ou MOET-HENNESSY) ? A-t-il délocalisé toute sa production ? Paye-t-il mal les personne qu'il emploie dans ses entreprises ? Y a-t-il dans le monde politique un homme de son envergure capable de donner du travail à des milliers, voire des dizaines de milliers de compatriotes par sa seule activité, son sens des affaires, son esprit d'entreprise ? Répondez, monsieur MELANCHON, et faites-le honnêtement s'il vous plaît !
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Mais je conclus. Si monsieur ARNAULT, ce qui reste à démontrer, demandait la nationalité belge pour échapper à l'impôt, celui-ci serait-il injuste (attendons l'avis du Conseil Constitutionnel), alors il ne mériterait pas de rester Français. Et monsieur MYARD, député UMP, maire de MAISONS-LAFFITTE, connu pour son franc parler et ses opinions claires sur nombre de problèmes brûlants qui nous minent, a raison : c'est scandaleux. Et je redis ce que j'ai déjà dit au moins dix fois dans mes billets : exil fiscal ? déchéance de la nationalité ! Mais pas de procès d'intention, pas de haine, pas de lutte des classes : tout cela nous a fait assez de mal. Il suffit de prendre acte ; on ne peut se prévaloir de l'aide de sa patrie quand on refuse de la servir ; un point, c'est tout.
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Voilà pour aujourd'hui.

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