vendredi 23 novembre 2012

Droit positif et droit naturel en Ouganda

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Chers amis, je vous invite à signer la pétition (voir adresse ci-dessous) destinée aux autorités ougandaises qui veulent prendre une loi punissant de mort les homosexuels.


Je me permets, sans ironie, croyez-le bien, de vous inviter avec cette pétition à comprendre la différence qu'il y a entre les lois prises au nom du droit positif, édictées en conformité avec une Constitution politique, et le droit naturel qui interdit d'ôter la vie à aucun être humain. Dans le débat sur le mariage pour tous, il est bon de réfléchir à ces deux positions extrêmes que sont d'une part l'attribution aux homosexuels d'un bien qui en toute justice ne leur est pas due, et de l'autre l'infliction d'une peine qui au nom du droit naturel est indigne et doit être combattue par tous les moyens.

Et je vous demande ainsi de reconnaître qu'il y a dans mes propos une certaine cohérence.
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Par ailleurs, je répondrai aux commentaires de TIPPEL par un billet.


5 commentaires:

Aerelon a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Aerelon a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Aerelon a dit…

Pour en revenir à nos moutons, ce projet de loi est-il pernicieux et inique? Le nouveau texte du CCIV proposera une notion plus polyvalente de l’entité de la famille et gommerait l’idée originelle qui est que pour fonder une famille il faut un homme et une femme (un père et une mère) et, que désormais, il suffira de l’union de deux individus (parent 1 et parent 2) pour prétendre à légitimer une entité familiale.

Je comprends que le texte provoque chez certains un sentiment de révolte et qu’ils le jugent inapte et contraire aux sacro-saints fondamentaux d’un clan strictement réservé aux hétérosexuels. Que doit-on penser de cela? Seuls les hétérosexuels auraient-ils le droit pour eux? Une union libre et consacrée? Un pacte civil qui les reconnaît légitimement dans leur droit, égalité et filiation? La reconnaissance d’une vie passée à deux récompensée par la transmission des biens communautaires et la réversion d’une retraite? Que doit penser un laïque républicain de tout cela?

Encore une fois, je m'inquiète du devoir qu’à la république d’une justice pour tous. Puis en toute équité, il faut analyser et prendre en compte les avancées sociales, comportementales et de mœurs de la société. Et surtout de ne pas nier l’évidence d’une société qui, lentement, se réforme dans ses valeurs ancestrales malgré les réticences soutenues d’éminents exégètes conservateurs gardiens d’une liturgie familiale qui souffre de mille maux et dont la lente agonie l’amène tout droit au Golgotha.

Reste le sujet de la famille et de l’adoption. Comment aborder ce sujet sans toutefois heurter les sensibilités. Que doit-on faire? Pratiquer la politique de l’autruche? Devons nous ignorer et laisser à leur sort les milliers de familles homoparentales et de parents homos dans un « No Man’s Land» juridique? Que reproche-t-on à ces familles d’un autre genre qui viennent déranger les consciences ainsi que le rituel immuable de l’altérité? Qui peut dire aujourd’hui d’une façon formelle, voire scientifique, que des enfants élevés dans un milieu homo ne peuvent pas construire leur propre identité et plus tard leur propre jugement en raison de l’absence dans le foyer d’un père ou d’une mère. Alors, que dire des familles de divorcés? Des familles brisées par la mort prématurée d’un des parents? Des familles vivant en concubinage? Des familles recomposées où cohabitent sous le même toit des enfants nés d’un premier et second lit? Des pupilles de la nation? Comment les enfants de ces familles se construisent-ils? Sont-ils plus fragiles ou plus débiles que des enfants qui, au quotidien, vivent entourés de leur père et de leur mère? >> Bien sûr que non! <<

N’existe t-il pas d’autres conceptions de la famille? La vie monastique ne s’apparentent-elles pas à une famille comme le prétendent ses disciples? La famille est-elle obligatoirement composée d’un père et d’une mère? De nos jours, certains peuples ont une vision différente de notre propre conception de la famille, sont-ils pour le moins inaptes à éduquer correctement leurs enfants, à les rendre plus forts et confiants dans leur avenir? Souffre-t-il d’une double identité? Comment un enfant issue d’une société tribale où les femmes, sans distinctions, s’occupent des enfants des uns et des autres, évoluent-il? Les différences culturelles, sociologiques sur cette terre font foisons et il me faudrait des pages et des pages pour toutes les énumérer.

Aerelon a dit…

Tout cela pour dire qu’il existe d’autres systèmes, d’autres façons de penser, d’autres manières de communiquer, d’autres principes de vie, d’autres initiatives à éprouver le regard de l’autre et qu’en la matière les certitudes n’existent pas, sinon celles, qui nourrissent l’endoctrinement et le fanatisme. Je prends le pari qu’un jour ces enfants revendiqueront avec fierté leur matrice familiale et montreront à tous les sceptiques d’une France qui systématiquement piétine et s’agace à concevoir de nouveaux horizons, qu’ils sont sains de corps et d’esprit et qu’ils n’ont rien à envier aux familles, dites, traditionnelles. L’amour que l’on donne à ses enfants n’est–il pas le meilleur remède pour les rendre heureux?

Qu’en est-il de la famille aujourd’hui? A Paris, un couple sur deux divorce! Le divorce des plus de soixante ans a doublé depuis 1985 et la tendance s’accélère… Les enfants sont ballotés d’un foyer à l’autre et les pédopsychiatres sont les premiers à dire que dans cet univers les enfants ont du mal à se reconstruire. Pour autant, faut-il vivre avec un conjoint avec qui la vie est devenue impossible et faire supporter aux enfants des disputes continuelles ou l’exposer au regard des violences conjugales? Que dire également des familles où les enfants sont battus et abusés? Certes, la loi les protège mais le mal est irréversible. Que dire encore des familles où les enfants sont livrés à eux-mêmes et où la loi du caïd règne en maître.

Je n’ai pas la prétention de faire l’apologie de la famille et de mettre un doigt menaçant sur ses dérives mais il me semble, qu’il vaut mieux qu’un enfant vive heureux dans une famille qualifiée d’hétéroclite par des biens pensants prudes et intolérants plutôt qu’il ne vive dans une famille où il sera malheureux et rejeté par les siens. Ceci, est en tout cas ma vision des choses qui se résume par un seul mot: AMOUR. En France, chaque fois qu’un fort mouvement populaire a voulu changer le cours des choses il s’est toujours trouvé confronté à des opposants pugnaces qui ont la vanité de croire qu’ils sont les seuls gardiens de la sauvegarde de nos origines et de nos valeurs. Je pense au divorce, au vote des femmes, à l’avortement, au Pacs, au douloureux problème de l’euthanasie sur lequel il faudra un jour se résoudre à légiférer et aux multiples combats qu’ils restent à mener dans l’égalité du droit et de la justice pour tous. Des pays voisins ont déjà légalisé le mariage homosexuel et institutionnalisé le principe d’une adoption sans discrimination et, depuis, l’unité nationale n’a pas implosé. Faisons donc confiance aux jeunes générations qui sauront vivre en harmonie dans une société civile qu’ils auront, eux-mêmes, édifiée selon leur souhait.

Bien à vous, Philippe

tippel a dit…

Les Lobbies de gauche, après avoir obtenu le PACS en nous disant qu’il suffirait à résoudre les problèmes des homosexuels, vont plus loin dans l’imposition de novations sociétales inquiétantes, telles que le prétendu « droit à l’enfant ». L’enfant n’est pas objet de droits, il en est le sujet. L’enfant abandonné ou orphelin a droit à un père et une mère, dont l’amour remplace celui dont il a été privé. Lui refuser cette double et fondamentale référence pour la satisfaction de personnes dont le mode de vie, librement choisi, exclut la procréation, serait en quelque sorte lui imposer une double peine. Ce serait une grave dérive de notre civilisation.