vendredi 30 novembre 2012

La tolérance à la Roger Madec

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La presse s'est montrée étrangement silencieuse. Mais que n'aurait-elle pas dit si monsieur FROMENTIN, le maire de NEUILLY, avait fait éteindre les lumières de la salle des mariages, au motif que la personne interrogée pour l'émission Complément d'enquête ne lui revenait pas parce qu'elle prônait le mariage dit "homosexuel".
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C'est pourtant l'aventure qui est arrivée à Benoît DUQUESNES lors du tournage qu'il a fait pour cette émission dont le sujet était le mariage dit "homosexuel". Il se proposait d'interroger l'humoriste Frigide BARJOT (présentée comme catholique, et de fait elle l'est, par monsieur Ludovic PAUCHANT de France Info, lors de son compte-rendu sur la manifestation du 17 novembre contre le projet de loi du "mariage pour tous", comme si cette manifestation était le seul fait des catholiques). Frigide BARJOT a été l'une des organisatrices de cette manifestation, et dame, ce bon Roger MADEC, sénateur-maire socialiste de l'espèce la plus étriquée d'esprit, ça ne lui plaisait pas. Il a donc fait éteindre les lumières de la salle des mariages, au motif que la personne interrogée n'était pas dans la liste (dit-il) des intervenants prévus et pour lequel, il avait donné son accord. C'est ce qu'on appelle la démocratie, l'ouverture d'esprit. La mairie du 19e est la propriété de monsieur MADEC, il en dispose comme bon lui semble. Si votre tête ne lui revient pas, il coupe les lumières faute de pouvoir vous couper la tête.
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Il paraît que Benoît DUQUESNES a continué à interroger Frigide BARJOT dans le noir quasi complet, que cet interview est passée en totalité, et que l'on voyait s'agiter derrière des vitres lointaines plongées dans une pénombre complice, des employés de mairie qui ne faisaient qu'obéir à leur maître.
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Voilà l'essence du socialisme, que dis-je ? sa quintessence. Il faut empêcher à tout prix de laisser parler ceux qui ne pensent pas comme les caciques. Monsieur MENUCCI veut que l'on dissolve l'Association Civitas - On a vu comment elle a fait litière, preuves à l'appui, des accusations portées contre elle par les Femen et Caroline FOUREST. J'avais proposé que l'on dissolve monsieur MENUCCI et, pendant qu'on y était, l'Assemblée Nationale, le clan GUERINI, et le Gouvernement. A cette liste délicieuse de dissolutions exquises, je me proposais d'ajouter l'UMP fillono-copéiste. J'y ajouterai monsieur MADEC. Et comme je suis gentil, je ne proposerai pas qu'on le dissolve à la manière marseillaise, dans un bain d'acide sulfurique. Non, simplement qu'on lui demande d'être équitable et de ne pas s'arroger des droits de censure que la presse semble lui avoir pardonnés. Lui demander une telle chose serait de nature à susciter sinon une attaque d'apoplexie du moins à le priver de voix et donc de nuisance, le temps d'un salutaire retournement sur lui-même.
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Il faut faire très attention monsieur MADEC, et tous les autres. Il ne faut pas franchir la ligne jaune ! Le peuple commence à en avoir assez des imbéciles (au sens de BERNANOS ; lisez la citation).

jeudi 29 novembre 2012

Un petit passage du Zhuang Zi, à méditer

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Je suis tombé sur ce petit passage du ZHUANG ZI (TCHOUANG-TSEU) traduit par Jean-François BILLETER, un sinologue averti. Quand je vois les nominations, les promotions, les bonnes places que l'on se distribue dans le monde politique (actuel ou passé du reste), dans le monde financier ou dans celui de la haute fonction publique, je ne peux m'empêcher de penser que ZHUANG-ZI était un très bon observateur ; il a vécu sans doute du temps des Royaumes Combattants, mais je n'ai pas encore trouvé de détails précis sur les dates de sa naissance et de sa mort, car je n'ai pas eu le temps de les chercher ; certes, dans le présent passage, il est un peu cru. Mais enfin la description est si juste qu'on passe sur la verdeur du propos :
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"Un homme de SONG, un certain TS'AO CHANG, avait été envoyé en mission à TS'IN. Au moment de son départ, il avait reçu un train de quelques chars. Le roi de TS'IN, à qui il eut l'heur de plaire, lui offrit cent autres chars. Lors de son retour à SONG, rencontrant TCHOUANG-TSEU, il lui dit : 'Très peu pour moi de passer ainsi mes jours au fond d'une ruelle étroite, dans un quartier misérable, à tresser des sandales pour vivre, le visage hâlé et la nuque brûlée par le soleil. Moi, je sais faire reconnaître instantanément mon mérite par un souverain de dix mille chars et je reviens de chez lui avec cent chars en plus dans mon équipage'. A quoi TCHOUANG-TSEU répondit : 'Quand le roi de TS'IN a des ennuis de santé, il convoque ses médecins. Celui qui lui crève un abcès ou lui vide un furoncle reçoit un char, celui qui lui suce les hémorroïdes en reçoit cinq. Plus ils descendent, plus ils en reçoivent ! D'après ton train, tu as dû le lécher le cul ! Va, circule !".
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Il est absolument stupéfiant de voir que les élites ou ceux qui se prétendent telles continuent à faire comme si elles étaient vraiment les meilleures personnalités de la patrie. Aveugles et sourds, ils ne voient pas la colère qui monte et s'accumule et les cris des mécontents. J'ai discuté aujourd'hui avec une élue locale. Elle m'a confirmé que ces soi-disant élites étaient corrompues, oh ! souvent d'une manière discrète et délicate ; on s'entend surtout pour se distribuer les postes : à toi, la présidence de tel organisme et les émoluments afférents, mais tu me laisses ce secrétariat général de tel autre organisme. Ils s'entendent nos hommes politiques, ils s'acoquinent entre eux et le cul des plus élevés en grade est plus lisse qu'il nous est possible de l'imaginer à force d'avoir été léché par les courtisans...

dimanche 25 novembre 2012

L'association Femen est traînée en justice...

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Par l'intermédiaire d'une lettre électronique hebdomadaire de Philippe RANDA, journaliste dont j'ai déjà parlé ici-même, je prends connaissance du Communiqué de l'Association CIVITAS à propos des violences qu'on prête à tort à son service d'ordre. Afin que les choses soient claire, mais je l'ai déjà dit, je n'adhère aucunement à l'idée que promeut cette association ; le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde. Il l'a dit devant PILATE, et nous fêtons aujourd'hui ce Roi particulier qui donne sa vie pour attester qu'il est la vérité et le chemin. Cette divergence d'opinion n'est pas une raison pour accepter que l'on raconte des mensonges à l'encontre de CIVITAS. Voici donc la mise au point de son président :
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« Contrairement à ce que prétendent certains médias et politiques, aucun membre de l’organisation de CIVITAS ne s’est rendu coupable de la moindre violence envers ces FEMEN. Les policiers ont informé les responsables de CIVITAS que seuls avaient été interpellés quatre individus sans rapport avec CIVITAS et que rien ne pouvait être reproché à CIVITAS. A l’inverse, le service d’ordre de CIVITAS a été exemplaire puisqu’il a pu bloquer les FEMEN sans user de violence pour les empêcher d’avancer plus avant dans la manifestation et continuer à agresser les participants et à s’exhiber notamment devant des enfants. Les FEMEN font malheureusement peu de cas de l’innocence des nombreux enfants qui ont été violentés et qui ont été très choqués par leur attaque, leurs tenues et leurs slogans. Aucune violence ni provocation n’est acceptable et c’est pourquoi CIVITAS annonce que son avocat, Maître Jérôme Triomphe, est en train de porter plainte auprès du procureur de la république contre les membres parfaitement identifiables des FEMEN, qui se sont rendus coupables d’exhibitions sexuelles notamment à la vue d’enfants (article 222-32 du code pénal), diffusion de message à caractère violent ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine et susceptibles d’être vus par des mineurs (article 227-24 du code pénal), violences en réunion et avec armes (article 222-13 du code pénal) y compris contre des enfants, entrave concertée à la liberté de manifestation par menaces, violences et voies de fait (article 431-1 du code pénal) ainsi que pour injures envers CIVITAS et les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique ainsi que les messages écrits sur leur poitrine et les aérosols utilisés le démontrent aisément (article 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881). »
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Il semble que monsieur ARDISSON se soit complaisamment prêté à la promotion et la défense de ces dames, dans une de ses émissions (je ne sais pas laquelle car les bateleurs ne m'intéressent pas) sans oublier au passage de permettre à l'une d'elle de parler de son spectacle. Comme quoi on peut montrer ses seins et être comédienne. C'est bien connu : quand on connaît les seins de ses dames, on les honore !
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Je m'absente pour trois jours d'où la publication, ce soir de ce billet.
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Girouettes et manche à air

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Un pluriel à girouette, un singulier à manche à air. Nous avons les dirigeants que nous méritons. Nous se savons plus qui nous sommes ce qui explique les inconstances, les contradictions, les reniements et ce que la presse avec la pudeur d'une rosière socialiste appelle des "couacs".
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On ne veut pas supprimer les avantages consentis aux employés d'EDF (paiement de 10 % seulement de la facture ; amendement proposant de ramener le rabattement à 50 %, repoussé par les 48 députés socialistes présents en séance, contre les 10 députés de l'opposition [où étaient les autres ?]), mais on étudie un projet de loi tendant à établir un tarif d'électricité progressif établi en fonction de l'ampleur de la consommation. Cherchez l'erreur !

On supprime la TVA sociale, pour aussitôt augmenter cet impôt qui échappe miraculeusement au qualificatif de social par le jeu de la suppression des mesures prises par le précédent gouvernement, mais qui est restitué dans sa quasi intégralité.

On entend taxer les plus values opérées lors de la revente d'entreprises, notamment innovantes, ce qui une imbécillité rare, pour aussitôt diminuer le taux d'imposition prévu, avant que le Sénat de gauche ne supprime cette disposition (appelée geonspi, du nom des légitimes révoltés qui, par l'intermédiaire des réseaux sociaux ont lancé une pétition ornée de 70.000 signatures).

Un ministre est pour la dépénalisation du cannabis à titre personnel, un autre est pour à titre politique, le premier ministre est contre.

Hier, on disait que la force de la loi est supérieure à celle des volontés personnelles des citoyens (monsieur HOLLANDE à propos de l'aéroport de NANTES dont l'implantation est prévue sur le territoire de ND des Landes). Aujourd'hui, on crée une commission de dialogue et l'on stoppe les travaux après avoir engagé des gendarmes pour dégager les manifestants qui campaient sur le terrain.

Un jour, monsieur HOLLANDE accorde aux maires de France le droit à l'objection de conscience s'ils ne peuvent en conscience marier deux personnes du même sexe (j'avais même dit dans un billet que c'était une bonne disposition) ; le lendemain, le même explique, à la requête de deux représentants du mouvement LGBT (qui incidemment s'inscrit dans la mouvance d'extrême gauche) que ce n'est pas ce qu'il voulait dire et il se fait complaisamment filmer en leur présence dans son bureau par les cameramen de la télévision. Il suffit donc à deux personnes du clan de gauche de demander une audience pour balayer d'un revers de main les objections de dizaines de milliers d'autres (c'est ce qu'on appelle la "démocratie").

Un jour on maudit le gaz de schiste pour se raviser le lendemain. On n'est pas contre. On est contre la technologie dite de la fracture hydraulique (rappel : la France est avec la Pologne le pays européen qui a les plus grosses réserves de ce gaz ; elles suffisent à assurer cent ans d'indépendance totale par rapport à des sources étrangères, algériennes, centre-asiatique, saoudiennes ou qataries).

Tous les jours nous est administrée la preuve de l'inconsistance, de l'impréparation et de la versatilité de ministres-girouettes, qui ne font en cela que suivre le sens du vent indiqué par un unique manche à air. C'est pitoyable et ce n'est pas les guignols de l'UMP qui vont nous sortir du trou  ! 

samedi 24 novembre 2012

Ne pouvant en conscience...

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Voici un lien qui ouvre accès à un message (long) où l'on résume les résultats d'un certain nombre d'études scientifiques sur les conséquences du "mariage homosexuel" pour les enfants de couple de "parents" de même sexe :


Allez écouter ce message, allez-y jusqu'au bout, et réalisez l'immense mensonge que nous distillent les médias. Réfléchissez à ce que dit Elton JOHNES à propos de son fils ZACCHARIE, qui est née d'une mère porteuse inséminée, payée fort chère, et vivant aux USA : "Quand cet enfant sera devenu adulte, il sera dévasté".

Quant à moi, ne pouvant en conscience porter sur le mariage homosexuel et sur les actes homosexuels un autre jugement que celui que j'ai exposé dans mes précédents billets, et parce que je refuse d'être instrumentalisé, j'ai pris la décision de ne plus être bénévole de l'Association qui accueille des personnes séropositives homosexuelles. Je le regrette d'autant plus que je pensais compter des amis parmi ceux que l'Association accueillait. J'ai découvert que cette amitié avait des limites. J'en suis fort triste, et j'en ai tiré les conséquences. Mais je garde pour ceux que je viens d'évoquer, mon amitié intacte, car cela relève de ma liberté comme a relevé de la leur le jugement qu'ils ont porté sur mes opinions.
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Question subsidiaire : parmi ceux qui ont lu mon billet d'hier, et qui pourraient penser que les propos de ce Blog sont homophobes, combien ont signé la pétition ? Moi, je l'ai fait et je vous invite à le faire. Parce que c'est une démarche concrète.

Qu'il soit enfin bien clair que le débat sur ce sujet est clos pour moi. Monsieur AYRAULT peut faire voter toutes les lois qu'il veut, madame TAUBIRA menacer les maires qui refuseraient de marier des homosexuels des foudres de la justice, monsieur MELANCHON demander à ceux-ci de démissionner, il y aura toujours des consciences droites pour se dresser contre cette folie. Ces responsables sont à mes yeux des responsables de fait, non pas de droit, exactement comme l'était PETAIN lors de la deuxième guerre mondiale. Ni plus, ni moins. Et en outre, ils ont la mentalité et les pratiques de totalitaires.
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vendredi 23 novembre 2012

Droit positif et droit naturel en Ouganda

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Chers amis, je vous invite à signer la pétition (voir adresse ci-dessous) destinée aux autorités ougandaises qui veulent prendre une loi punissant de mort les homosexuels.


Je me permets, sans ironie, croyez-le bien, de vous inviter avec cette pétition à comprendre la différence qu'il y a entre les lois prises au nom du droit positif, édictées en conformité avec une Constitution politique, et le droit naturel qui interdit d'ôter la vie à aucun être humain. Dans le débat sur le mariage pour tous, il est bon de réfléchir à ces deux positions extrêmes que sont d'une part l'attribution aux homosexuels d'un bien qui en toute justice ne leur est pas due, et de l'autre l'infliction d'une peine qui au nom du droit naturel est indigne et doit être combattue par tous les moyens.

Et je vous demande ainsi de reconnaître qu'il y a dans mes propos une certaine cohérence.
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Par ailleurs, je répondrai aux commentaires de TIPPEL par un billet.


jeudi 22 novembre 2012

Une vision de l'homme

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Il y a bien longtemps que je ne vous ai parlé de Marcel LEGAUT. Comme les temps qui sont les miens sont difficiles à vivre, je me suis replongé dans quelques unes de ses oeuvres. J'ai trouvé ça, mais je suis trop fatigué ou las pour commenter ce texte superbe.
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« Qui es-tu, homme jeté dans l'existence sans l'avoir su ou voulu ? Être connaissant et conscient de sa conscience. Être voué à la mort et capable de le savoir : aussi impuissant à concevoir son propre anéantissement qu'à penser son commencement, le commencement de sa conscience ; aussi incapable de concevoir son éternité que de penser, autrement que dans l'abstrait, qu'il aurait pu ne pas être ?

Qui es-tu, homme solitaire, pressé, bousculé de toutes parts et même du dedans par tant d'autres qui ne sont pas moins que toi des séparés, inaccessibles ; homme voué par toutes ses fibres à la communication, à la communion, et qui ne peut le faire que pour et par des vétilles, sans jamais atteindre le niveau propre de ton humanité ?

Qui es-tu, homme unique, impossible sans la multitude des foules humaines répandues dans l'espace et le temps, tellement unique qu'aucun autre que toi, même s'il savait le vouloir, ne pourrait être ce que tu es ; homme dont l'histoire est si singulière au milieu de la multitude des histoires humaines qu'elle se perpétuera, ou périra, avec toi à jamais ?

L'amour, avec ses impossibilités et ses retournements sans appel, ses promesses infinies et ses limites définitives… La paternité : être dans les siens comme le tronc dans les branches, et cependant rester étranger à sa propre chair, impuissant devant elle et livré à elle pour toujours.

La souffrance qui terrasse un petit enfant, la disparition définitive de l'être aimé, la mort qui frappe sans cesse à droite et à gauche comme pour faire douter de la possibilité de vivre, de survivre demain. Enfin, tout ce qui émeut la pitié d'un vivant pour un autre vivant, met l'homme en question. »
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Voilà qui vaut bien toutes les pantalonnades des imbéciles (au sens de BERNANOS).
Permettez que j'en reste là pour aujourd'hui. Le texte se suffit à lui-même.

mercredi 21 novembre 2012

Je proteste

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J'ai eu aujourd'hui une discussion houleuse avec deux amis à propos du mariage dit "homosexuel". L'un me taxait de "réac", l'autre d' "homophobe". C Ils visaient les billets que j'ai publiés récemment. Ces accusations m'ont profondément blessé. Il n'empêche que je dois donner ici un certain nombre de précisions.
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Depuis l'ouverture de ce Blog, j'ai publié 1387 billets. Je mets au défi qui que ce soit de trouver dans ces billets le début d'une proposition réactionnaire. Est-ce être réactionnaire que de trouver normal la taxation des retraites ? Est-ce être réactionnaire que de plaider pour la mixité sociale en matière de logement ? Est-ce être réactionnaire que d'affirmer hautement la nécessité d'accueillir dignement les immigrés légitimement installés sur notre sol ? En fait, dans l'esprit de cet ami, être réactionnaire consiste à ne pas dire oui à la bien-pensance médiatique qui a complètement détruit le sens critique et le goût de penser de nos compatriotes. Alors bien évidemment, rappeler des notions sur lesquelles certes il y a débat, montrer que le débat pour est de nature politique et non pas rationnelle, c'est être réactionnaire. On ne me fera pas avaler toutes les couleuvres de nos actuels dirigeants, ni des philosophes constructivistes, ni des négationistes de la philosophie spéculative.
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Mais la qualification qui m'a fait le plus mal et qui vient aussi d'un ami cher, est celle d'homophobe. Je proteste de toutes mes forces contre cette accusation. Je voudrais expliquer que si l'activité homosexuelle est dite "désordonnée" par l'enseignement de l'Eglise catholique, c'est que celle-ci entend que cette activité n'est pas conforme au plan de bonheur et de vie bonne que le Créateur a pour nous. Il s'agit d'un terme théologique. Ensuite, je dirai qu'il est nécessaire de faire une distinction entre le for externe, qui consiste à qualifier un comportement ou un acte d'intrinsèquement mauvais et le for interne qui relève de la seule conscience. Il est clair, pour prendre un exemple relatif à la vie sexuelle que la masturbation, pratiquée par un adolescent ne peut-être condamnée par la simple qualification d'activité désordonnée. Il n'en va pas de même si elle pratiquée par un adulte en mal de partenaire féminine. Et encore, dans ce cas, il convient de relativiser, car la maîtrise de son corps, si elle est un idéal à atteindre, est très certainement difficile à acquérir. Pas de culpabilité mal placée, et miséricorde ! Dans tous les cas en effet, adolescent comme adulte, il n'y a pas lieu pour nous de porter un jugement moral sur ces actes. Ce jugement, pour un chrétien, revient à Dieu seul. Il en va de même pour les actes homosexuels.
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Je ne demande à personne de partager ces vues. Mais je me sens le droit d'exiger de la justice dans les jugements qu'on porte sur mes propos.
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Je clos ici, et pour l'instant, mes réflexions sur ce sujet. Bien des lecteurs les trouveront sans doute, comme ces deux amis, réactionnaires ou homophobes. C'est bien mal me connaître. Comme tout être humain, je cherche la vérité. Et comme le disait Benoît XVI,  La recherche de la vérité n'est pas facile, car il n'y a pas de raccourci vers le bonheur.

Réponse à des réflexions très importantes d'Elisa

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Il est en effet important, chère Elisa, de faire une différence entre le droit et la loi. Le droit énumère des principes en fonction desquels les lois sont élaborées. Les principes du droit reposent sur des valeurs (je n'aime pas trop ce mot, mais enfin il dit ce qu'il dit), c'est-à-dire des qualités, des objectifs, des règles de comportement jugées utile pour les personnes (ou les individus, ce n'est pas la même chose) et la société et qui sont posées comme des absolus ou plus exactement des repères infiniment stables et indispensables à l'organisation de la Cité . La question que pose le droit est celui de l'origine des valeurs dans lesquelles il s'enracine : (a) est-ce la volonté d'une majorité de citoyens déléguant au législateur le soin de définir les principes du lois et celui de les mettre en musique par des lois (solution française) ? ; (b) est-ce la nature (les écologistes extrêmes sont des partisans de cette source) ; (c) est-ce un dieu (les pays musulmans, mais aussi certains pays chrétiens) ?  Plus savamment et en une formule un peu difficile à comprendre, le Pr DONNIER : "Il existe une distinction réelle entre le droit et la loi en ce sens que le DROIT N'EST PAS PRÉCONTENU DANS LA LOI MAIS DANS LA NATURE DES RELATIONS QUI SE NOUENT ENTRE PERSONNES A PROPOS DES CHOSES". Il faut entendre le mot chose comme opposé au mot de personne (humaine). DONNIER poursuit : "Le droit qui est la chose même, objet de cette relation en tant que due à autrui, c'est-à-dire en tant qu'elle constitue, par l'attribution qui en est faite, le bien d'une personne, se distingue réellement de la loi, qui est ce qui ordonne les choses au bien des personnes et, à ce titre commande l'action."
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Exemple : Droit nazi. Les juifs sont des sous-hommes, des rats. Ils est nécessaire de faire cesser les nuisances qu'ils infligent à l'Allemagne. Lois nazies : interdiction faite aux juifs d'aller dans les cinémas, de fréquenter les universités, d'avoir des relations sexuelles avec des aryens, etc. Origine du droit nazi : affirmation de la supériorité de la race germanique sur toutes les autres races. Eh bien certes, personnes ne peut prouver que dans sa conscience, HITLER n'ait pas eu la certitude qu'il servait Dieu (j'en doute car il était farouchement anti-chrétien). C'est là précisément qu'intervient la nécessité d'un droit objectif, et universel. Ce n'est pas parce que la chose est difficile qu'elle est impossible. Dans le cas d'HITLER, on peut simplement affirmer que l'enseignement des Églises, les dix commandements de l'Ancien Testament, et le droit naturel énoncé dans pratiquement toutes les cultures écrites les plus anciennes affirme le principe de réciprocité et le respect des autres (avec toutes les variantes culturelles, ce respect pouvant, dans certaines cultures, n'être dû qu'à ceux de sa race ou de sa propre nation).
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Votre troisième commentaire est la démonstration éclatante de ce que le Droit n'est pas assimilable à la Loi. Je redis en effet que dans l'application du Droit aux Lois, il suffit de modifier la définition de certains mots pour aboutir à des abominations, dotées pourtant de la juridicité selon KELSEN. D'où le débat sur la peine de mort, sur la définition de la vie, etc.
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Je ne pense pas que le Droit trouve sa source dans la réunion ou la convergence majoritaire de sentiments individuels. En somme, la proposition qui consiste à dire "L'individu est souverain, je suis donc souverain et la justice se confond avec ma liberté et tant mieux si la majorité de mes congénères pense comme moi" est fausse et grosse de danger.
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La procession des imbéciles

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Beaucoup de Français du haut de leur balcon, ou de leur fenêtre regardent avec stupéfaction la lente progression d'une procession d'imbéciles (au sens de BERNANOS) dans l'espace public, imbéciles au nombre desquels se distinguent, grands porteurs de bannières, messieurs BERGE et MOSCOVICI du côté gauche, et messieurs COPE et FILLON du côté droit.
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La bannière qu'agite monsieur BERGE est celle de l'injure. Pour ce délicat monsieur, les maires qui refuseraient de célébrer un mariage entre deux personnes du même sexe, si la loi venait à l'autoriser, pour des raisons de conscience, ces maires "manqueraient de courage", "ils seraient assez stupides". Monsieur BERGE a l'orientation sexuelle que l'on sait. Nul ne le lui reproche. On lui demande simplement de garder par devers son intimité ce penchant. Ceux qui ne le partagent pas ne crient à tous les vents qu'ils préfèrent une personne du sexe opposé (la vraie grammaire disait je ne sais plus quel chanteur : "le masculin avec le féminin). Du reste, monsieur HOLLANDE, assez fin sur ce coup, ce qui nous change de l'habitude, a précisé devant l'assemblée des maires de France qu'il reconnaît aux maires un droit à l'objection de conscience. Fureur du lobby homosexuel ; le droit positif, celui qu'édifie les juristes sous couvert de la Constitution doit s'imposer à tous, surtout s'il est mis en loi par une Assemblée censée représenter l'opinion de la majorité, crient-ils. Eh bien je vais  rappeler à ces messieurs ce que disait VOLTAIRE, le chantre de la tolérance (!!!), puisqu'ils se réclament des Lumières et de la raison (on se demande bien laquelle) : La loi naturelle est l'instinct qui nous fait sentir la justice. Certes, on pourrait discuter sur le côté trop subjectif de l'aphorisme ("sentir"), mais enfin il y a du vrai là-dedans.
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La bannière de la bêtise est brandie par monsieur MOSCOVICI qui attribue à la politique de ses prédécesseurs la dégradation de la note de solvabilité de la France par une agence de notation. Je le vois assez bien, dans 50 ans, assis en raison de son grand âge dans un fauteuil roulant, agiter sa canne sous les yeux des cameramen en s'exclamant que la déchéance de notre patrie dans laquelle la politique socialiste l'aura plongée est dû à monsieur SARKOZY. Le prix des salades de monsieur MOSCOVICI aussi. Il est est très intéressant de constater que ce constat stupide a été rapidement éliminé du site Web de France Info (tiens ! tiens !) tandis que le journal gratuit Direct 8 allumait un contre feu en affirmant que cette dégradation n'affecterait pas le taux d'intérêt auquel les pouvoirs publics empruntent sur les marchés pour régler leurs folies.
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La bannière du ridicule, une bannière à deux hampes est portée par messieurs COPE et FILLON. Les voir se déchirer pour une présidence, certes stratégique en termes de possible prise de pouvoir en 2017, fait à la fois rire et pleurer. Rire, parce qu'il y a eu des palinodies, des retours, des contestations incoyables (rappelant, en moins virulentes, celles qui accompagnèrent l'élection contestée de Martine AUBRY au poste de Premier Secrétaire du PS, au détriment de Ségolène ROYAL ; et là, on est pratiquement assuré que les votes des Fédérations du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi que de celle des Bouche-du-Rhône, ont été truqués). Il faut croire que le pouvoir a des délices supérieurs à ceux qu'offre l'usage naturel de la chair. Frigide BARJOT disait samedi qu'elle était née de deux orgasmes, c'est tout de même plus revigorant. (Je suis désolé de donner l'impression que je pourrais être un pornographe : il n'en rien, je vous l'assure.) Pleurer aussi, car on peut prédire une fuite justifiée de nombre d'électeurs vers Marine LE PEN ou vers monsieur BORLOO. A vrai dire, ces deux porteurs de bannières n'auront que ce qu'ils méritent.

mardi 20 novembre 2012

Méfions-nous de France Info

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Je dois vous confier que la moutarde commence à monter au nez. Je viens de jeter, comme je le fais tous les jours, un coup d'oeil sur le site web de France Info. Nous avons droit à un long développement accompagné de photos sur la manifestation de dimanche organisée par l'Institut Civitas. Les photos sont choisies avec soin et sont censées mettre en évidence le ridicule et l'outrance des manifestants. Madame Cécile QUEGUINER, auteur de cet "article" tartine et glose sur les tendances supposées ou réelles d'extrême-droite d'Alain ESCADA, le Président et fondateur de Civitas. Et elle tente de nous faire croire que ce sont les catholiques intégristes et les "suppôts" de l'extrême-droite qui sont contre le mariage dit "homosexuel". La disproportion du nombre et de la longueur, ainsi que des illustrations, des articles relatifs aux deux manifestations, celle de samedi (au moins 100 000 personnes, et non point 70 000 comme l'annonce mensongèrement dans sa livraison d'hier le journal gratuit Métro, dont j'avais déjà dit, il y a longtemps, ce que j'en pensais) et celle de dimanche (9000 personnes) est une insulte à la vérité.
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Il n'est pas nécessaire d'être catholique ou chrétien, il n'est pas nécessaire de se réclamer de l'extrême-droite, pour être contre ce projet de loi inepte. Et j'ajoute qu'entre les propos de Marine LE PEN et ceux de monsieur MELANCHON, je préfère ceux de la première, tant le second me semble rempli de haine contre tout ce qui ne pense pas comme lui ou appartient à la "classe" honnie des exploiteurs ! Je constate simplement qu'un nombre significatif de Français vote pour les partis qui ont pour chef ces deux responsables politiques, celui de madame LE PEN étant, et de loin, le plus important. Et il serait intéressant de savoir pourquoi.
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Je reviens à France Info. Il me paraît impossible de croire que la rédaction de cette station est impartiale et nous rend compte des faits, sans parti-pris et sans idéologie. Il est tout simplement honteux que cette institution financée par nos impôts (enfin par les impôts de ceux qui en payent) nous prenne pour des crétins, incapables de penser, de juger, et de réfléchir. Méfions-nous de France Info. Et puisque nous avons la possibilité de faire des commentaires (soigneusement filtrés par un "modérateur" dont je ne sais comment il procède), allons-y, et faisons savoir à ces imbéciles (au sens de BERNANOS) notre façon de voir.
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C'est tout pour aujourd'hui.

lundi 19 novembre 2012

Mariage dit "homosexuel, droit positif et droit naturel

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Je prie mes lecteurs habituels ou occasionnels de n'être point rebutés par l'aridité apparente de ce billet. Il traite d'une matière suffisamment importante pour qu'ils se donnent la peine de le lire jusqu'au bout. Et je les en remercie à l'avance.
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Ce que le peuple des manifestants de dimanche a confusément senti, c'est qu'il n'y a pas accord entre le droit et la loi. Les notions que je vais essayer d'exposer, je les ai puisées dans un article du professeur Jean-Baptiste DONNIER, publié dans le cahier A la recherche d'une éthique universelle dont j'ai déjà donné la référence. J'espère qu'il se trouvera des élus pour lire ce billet. J'en doute un peu, mais sait-on jamais.
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J.-B. DONNIER dit ceci, qui est fondamental : "Toute attribution juste d'une chose à une personne, en quoi consiste son droit, s'effectue consciemment ou non par référence à la nature de la chose attribuée, à son aptitude, contenue en son être même, à constituer le bien d'une personne." C'est donc bien à une réflexion sur la nature du mariage que nous convient messieurs HOLLANDE et AYRAULT et madame TAUBIRA. Cette loi revient en effet à déclarer que le mariage de par sa nature peut constituer le bien d'une personne désireuse de le contracter avec une personne de même sexe. Je pense qu'aucun citoyen doué de raison ne peut contester ma présentation des choses, à la lumière de ce que dit le Pr DONNIER. C'est à une conception particulière de la nature du mariage, une conception nouvelle dans l'histoire de la société, que font référence ces personnalités politiques. Elle s'inspire du positivisme juridique dans sa procédure d'élaboration, et du positivisme sociologique dans sa teneur.
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Le positivisme juridique qui  inspire ces responsables a été théorisé par un certain Hans KELSEN (In Théorie pure du droit. Dalloz, Paris, 1962. Traduit par Ch. EISEMANN). Cette théorie fait reposer "la totalité du droit sur une hiérarchie de normes au sommet de laquelle se trouve la constitution de l'Etat. Dans une telle construction, la légalité et, en dernière analyse, la constitutionnalité, forment les seuls critères positifs du juridique." Il en résulte que les pires abominations, dès lors qu'elles sont permises par la loi, doivent être considérées comme du droit. KELSEN n'hésite pas à dire, à propos des camps de concentration établis par des états totalitaires : "Si énergiquement que l'on puisse condamner de telles mesures D'UN POINT DE VUE MORAL (c'est moi qui souligne), on ne peut cependant les considérer comme étrangères à l'ordre juridique". KELSEN admet donc qu'avec le droit positif, les lois peuvent rentrer en conflit avec la morale, sans perdre leur caractère juridique ; oui, il peut être pris des lois moralement condamnables mais néanmoins dotées de ce qu'il appelle la JURIDICITE. Mais il ne nous dit pas comment les combattre démocratiquement.
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Le positivisme sociologique a été défendu en France par J. CARBONNIER (In Flexible droit. Pour une sociologie du droit sans rigueur. LJDJ, Paris, 1995). Ce positivisme semble à première vue très éloigné du positivisme de KELSEN. CARBONNIER refuse de réduire le droit à ses sources (autrement dit, le droit n'a pas de source, ou de la dite source ne coule qu'un mince filet de préceptes lénifiants). CARBONNIER ne fait pas davantage de distinction entre le droit et la loi. Il réduit celle-ci à un ensemble de règles, tout en admettant que pour l'heure il existe d'autres impératifs que ceux du droit. Pour lui, le droit reste un réseau de normes. Il refuse "au pouvoir politique le droit d'imposer par voie législative un modèle social". Et, "il reconnaît pour seule fonction à la loi d'offrir à la société diverses formules de régulation des rapports interpersonnels." Cette conception renvoie au relativisme moral, chacun se faisant une morale sur mesure, et les lois s'adaptant à l'évolution de ces multiples morales, péniblement mises en musique dans des documents illisibles et aux cotes mal taillées.
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Concluons sur quelques réflexions terribles. François MITTERRAND venait d'être élu Président de la République. Lors d'un débat parlementaire, un haut responsable politique lance à un membre de l'opposition : "Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires". C'est très exactement l'attitude qu'a eue HITLER quand il a fait édicter les lois homicides contre les juifs. Il avait juridiquement raison parce qu'il était politiquement majoritaire. Or il s'est trouvé des hommes et des femmes courageux pour se dresser contre  ces mesures monstrueuses. Eux, ils pensaient aux sources du droit, et non point à la juridicité des lois. Ils plaçaient leur conscience au-dessus des contingences politiques. Messieurs HOLLANDE et AYRAULT, et madame TAUBIRA auraient été du côté de CRÉON, et ils auraient condamné ANTIGONE.
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Mais puisque nous sommes sur le terrain juridique, il convient de rappeler (a) que la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 et son Préambule font partie du Bloc Constitutionnel à partir de quoi le Conseil du même nom juge de la constitutionnalité des lois ; (b) que dans ce Préambule il est dit que la Déclaration est placée sous "les auspices de l'Être Suprême" ; (c) et qu'elle a pour but de proclamer des DROITS NATURELS. Si les Sages sont cohérents, il censureront cette loi et renverront nos CRÉON aux petits pieds à leur salle du Trône ; l'encens des courtisans leur y sera vaporisé à grands coups d'encensoirs, et nous aurons enfin la paix (la paix civile). Mais il est vrai que nous sommes dans une république laïque et qu'il se trouvera bien un juriste pour contourner ce récif !
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dimanche 18 novembre 2012

... Et glose marginale

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Dans la présentation de l'article de Ludovic PAUCHANT sur le site web de France Info, il y avait quelque chose qui me chipotait. Je me demandais quoi. Eh puis j'ai trouvé, un peu comme Peter FALK, alias COLOMBO, à la fin des séquences de film policier où on le voit se taper la tête pour en faire jaillir brusquement  la lumière de la vérité. Pourquoi monsieur PAUCHANT a-t-il jugé utile de dire que Frigide BARJOT, l'un des organisateurs de la Manif' pour tous, était un humoriste catholique, comme si (a) c'était une tare indélébile ; (b) comme si c'était les catholiques qui avaient organisé cette grande manifestation. Il est vrai qu'après avoir mis en exergue la participation de Frigide BARJOT, monsieur PAUCHANT parle à la fin de son article de "rassemblement hétéroclite". Il aurait pu dire hétérogène. Non ! Il utilise l'adjectif hétéroclite comme pour donner à entendre que rien de sérieux n'unissaient les différents mouvements organisateurs. Ainsi, après avoir semblé suggérer que les catholiques étaient les sous-marins du défilé, il se contredit en prétendant que la coalition des opposants est hétéroclite. Soyons miséricordieux et accordons-lui le bénéfice d'une grande pauvreté sémantique, entretenue par l'idéologie dans laquelle il baigne. Mais je lui suggère hétérogène, disparate, multiple, diversifiée, etc. Il peut aussi consulter des dictionnaires de synonymes. Il n'en manque pas. 
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Ce qui était en cause hier, n'était pas d'ordre politique. Et c'est ce que ce monsieur ne semble pas avoir compris. Le côté dit "hétéroclite" indique bien que les diverses opinions représentées se retrouvent sur des options de vie fondamentales, placées très au-dessus des contingences des choix de parti. Le projet de madame TAUBIRA et de messieurs HOLLANDE et AYRAULT est une offense faite à la famille, et c'est ce qui explique l'opposition d'un nombre croissant de Français contre cette folie. Comme le disait la pancarte que portait un jeune homme, manifestement handicapé : "Il n'y a pas d'ovule dans les testicules". En tant que biologiste, je vous confirme qu'il s'agit d'une vérité scientifique parfaitement établie !
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Nous devons être très attentifs à la manière dont les médias vont rendre compte d'une contre-manifestation présentée comme anti-homophobe, organisée en décembre par les partisans de la loi du "mariage pour tous". Il s'agit d'une manifestation de nature politique, parfaitement politique. Elle s'appuiera sans doute sur certains réseaux homosexuels (LGBT, par exemple), sur les sections du PS et sur les sympathisants de certaines loges maçonniques. J'aimerais alors que monsieur PAUCHANT donnât le nom de l'un des organisateurs (au moins un) de cette contre-manifestation et précise s'il est athée, anticatholique (cf. Pierre BERGE), antichrétien ou franc-maçon. Ce ne serait que pendant symétrique aux remarques superficielles, biaisées et orientées de ce journaliste. Du reste, je le mets au défi d'affirmer qu'il a entendu une seule injure, une seule condamnation, un seul mot de rejet de l'homosexualité pendant le défilé. Si cela avait été le cas, j'aurais immédiatement quitté la manifestation, car je ne peux pas être bénévole dans une Association qui reçoit des séropositifs en majorité homosexuels et accepter qu'on vilipende des personnes que je considère comme des amis.
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Je puis vous dire que je veillerai au contenu de ces articles, et à leur connotation que je pressens assez orientée. J'ajoute que monsieur HOLLANDE a commis récemment une très grosse confusion entre le droit et la loi. Il a parlé de la force du droit, et non pas de la force de la loi (monsieur MITTERRAND ne l'a pas commise, qui a parlé de la force injuste de la loi). Or le droit surplombe la loi, laquelle ne fait que désigner à qui vont les choses que le droit désigne comme leurs propriétaires.
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Ceci n'était qu'une glose marginale de ma notule précédente. Monsieur PAUCHANT est pour moi comme une muse, en moins sexy. (Celle que je préfère est MELPOMENE, par seulement à cause de ce nom, mais encore à cause des formes gracieuses et féminines qu'évoque cette sonorité : MELPOMENE ! Est-ce point beau, MELPOMENE ? Est-ce point charmant ?)
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Notule

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Parfois, je m'amuse à suivre  la manière dont les journalistes de France-Info rendent compte des événements qui agitent le monde, surtout ceux qui surgissent en France et sont dirigés contre leur idole et le Gouvernement qui le représente.
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Ainsi, l'un d'eux titraient hier, pour qualifier la manifestation organisée à Notre-Dame des Landes contre la construction d'un nouvel aéroport pour NANTES : "Une marée humaine contre l'AYRAULTPORT'". On se précipite pour voir ce que signifie ce terme très fort. Et le journaliste parle de 13 500 personnes "selon les dernières estimations". Mais si 13 500 personnes font une marée, que font "les milliers" (titre de la première mouture du reportage de monsieur Ludovic PAUCHANT, journaliste à France Info"),  puis les "dizaines de milliers" (titre de sa deuxième mouture), puis les "Plus de 100 000", titre de la troisième mouture, nombre ramené à 100 000 (titre de la mouture de ce matin) ? C'est un raz-de-marée, un tsunami, un tremblement de terre sous-marin avec submersion du tiers des plaines céréalières de l'hexagone. Pour diminuer l'énormité de la foule qui manifestement gêne ce journaliste aux entournures, surtout celle de gauche, monsieur PAUCHANT parle de 100 000 manifestants pour toute la France. Lui, il commence son article (enfin la dernière mouture) par "De 70 000 à 200 000 (selon les organisateurs)" en parlant de la manifestation parisienne, et il le termine par "Au total, près de 100 000 personnes ont défilé dans toute la France". Mais "Près de" est une expression minorative qui atténuent le "Plus de" de l'un des titres. Bref, ce monsieur doit revoir sa grammaire, ou faire un examen de conscience ou s'interroger sur la nature de la probité journalistique, ou mieux corriger les diverses versions de ses contributions. A sa décharge, je lui accorde qu'il écrit sous la pression d'une rédaction acquise à  Qui vous savez, et n'est peut-être pas libre de tout dire, et que produire quatre articles en l'espace de quelques heures n'est pas à la portée de n'importe qui.
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Je vous le disais hier : des jeunes munis de compteurs à mains dénombraient les manifestants qui se rendaient sur la place derrière les Invalides. Ils n'enregistraient que ceux qui s'y rendaient, et non point ceux des manifestants qui après une longue marche préféraient prendre le métro aux stations Duroc ou à La motte-Piquet Grenelle. Ce sont donc les chiffres (en réalité minorés) donnés par les organisateurs qu'il faut prendre en compte, et non point ceux que le très pifométrique Ludovic PAUCHANT s'est plu à torturer dans un article qui a évolué au fil de l'après-midi sous la pression des évidences. Il ne faut pas nous prendre pour des crétins, messieurs que BERNANOS appelle les imbéciles. Jamais ce nom ne vous est mieux allé. Le but de cette notule était de vous rappeler cette évidence.
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PS : je vous parie que nous allons avoir droit à des reportages, des interviews, des photos de scènes peut-être ridicules, sur la manifestation que Civitas organise cet après-midi à PARIS. Mais il y a deux façons d'en rendre compte : l'une qui consiste à additionner le nombre de manifestants venus eux de toute la France, au nombre estimé total des manifestants d'hier (en utilisant toutefois les valeurs dûment contrôlées des vérificateurs de la Manif' pour tous) ; l'autre, et ça commence, qui consiste à identifier tous les opposants à des catholiques intégristes : une imposture de plus, très commode pour le pouvoir, inacceptable sur le plan de la probité intellectuelle, et contre-productive pour les pauvres princes-pauvres sires qui prétendent nous gouverner. 

samedi 17 novembre 2012

Sur le vif

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Il est 17 h 45 au moment où je commence à rédiger ce billet. Je tiens à préciser ces détails, avant que les télévisions aux ordres ne vous rendent compte de manière partiale et déformées de la "manif' pour tous" organisée aujourd'hui à PARIS par différents mouvements, confessionnels ou non, groupés en un collectif. Il s'agissait de s'opposer au projet de loi que madame TAUBIRA, avec la bénédiction (si l'on peut dire) de MM AYRAULT et HOLLANDE s'apprête à présenter au Parlement, et qui concerne le mariage de deux personnes du même sexe et ouvre le loi à l'adoption ainsi qu'à la procréation médicale assistée.
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Nous avions reçu des organisateurs des consignes formelles. Elles ont été respectées. (a) Pas de slogans politiques ; (b) pas de revendications confessionnelles ; (c) respect absolu des homosexuels et défense de proférer à leur encontre des paroles de mépris ou de rejet. Il nous était demandé aussi de renvoyé aux porte-paroles dûment mandatés par les organisateurs les journalistes qui auraient voulu nous interroger. Les organisateurs nous avaient également prié de ne pas céder à d'éventuelles provocations. Ainsi, au cas où deux hommes ou deux femmes s'embrasseraient après s'être fondu dans la foule en faisant mine d'être des manifestants, les maris devaient embrasser leurs femmes, ou manifester leur affection pour un proche de sexe opposé. Un orateur a également parlé du drapeau bleu-blanc-rose, pour rappeler que la patrie ne portait pas de jugement sur ces orientations sexuelles. Enfin, il était interdit de distribuer des tracts et nous devions en avertir immédiatement un membre responsable (gilet bleu) qui devait intervenir alors pour faire cesser la distribution.
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Le cortège de manifestants s'est mis en route peu après 14 h 30. En tête, il y avait un vingtaine d'élus ceints de leur écharpe tricolore. J'ai interrogé une jeune fille d'une vingtaine d'année, membre du service d'ordre (gilet jaune) ; elle m'a indiqué que plus de 1000 jeunes assuraient cette fonction. J'ai pu le constater des mes propres yeux : ces jeunes avaient de 18 à 30 ans. L'animation était assurée par une équipe de jeunes. La foule était très mélangée ; des familles entières avec leurs enfants (dont nombre de bébés en poussettes), des adolescents et adolescentes, des gens (souvent des couples) dans la force de l'âge, et des personnes plus âgées. Impossible d'en dresser une statistique précise. Il me semble que prédominaient les jeunes couples (avec leurs enfants) et les couples dans la force de l'âge (avec souvent des enfants, pré-adolescents ou adolescents). J'ai aussi remarqué qu'un  cameraman, sur le trottoir du boulevard Raspail cherchait l'image choc, l'image scoop, alors qu'il suffisait de filmer une séquence de la foule qui défilait bon enfant pour rendre compte des faits. Et je reteins qu'une image est toujours le reflet des choix subjectifs de celui qui la fixe. A l'entrée de la rue de Rennes (j'ai un doute sur la rue), il y avait une contre-manifestation. Entre cent et deux cents femmes, se déclarant lesbiennes, huaient les manifestants qui, à de très rares exception, n'ont pas répliqué. Ces femmes portaient des pancartes : "Enfin une loi juste" ; "La messe en latin" ; "Range ta bible". On ne sait pas trop pourquoi la messe en latin et la bible étaient impliquées dans cette contre-manifestation qui m'a paru pitoyable.
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Quand je suis arrivée sur la place située derrière les Invalides, elle était noire de monde, et je n'ai pu aller au-delà du débouché du boulevard sur cette place. Il était 17 heures. Un haut-parleur nous a fait savoir que les derniers manifestants quittaient la place  Denfert-Rochereau. De fait, en remontant le boulevard Monparnasse jusqu'à la station Duroc, pour prendre le métro, j'ai pu voir ce dernier noir de monde. J'évalue à plus de 100 000 le nombre des manifestants. Mais comme une chaîne de jeunes gens et jeunes filles, munis de compteurs manuels, et placés peu après l'Eglise Saint-François-Xavier comptaient le nombre de personne se dirigeant sur les Invalides, nous aurons une appréciation relativement fiable de la taille de la foule, et sans doute sous-estimée en raison de que l'on appelle les passages en coïncidence. C'est donc le nombre publié par les organisateurs qui doit être pris en compte. Chose émouvante, les cloches de Saint-François-Xavier n'ont cessé de teinter pendant le passage du cortège.
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Cette manifestation n'est qu'un hors d'oeuvre. Et les participants sont fermement décidés à manifester de nouveau si les aveugles et les sourds continuent de nous conduire au gouffre.
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C'est tout pour ce soir.

vendredi 16 novembre 2012

Amour dans l'azur

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Christian BOBIN est un immense écrivain. Attentif aux mouvements de son âme, homme d'écoute intérieure, il exprime est des images inattendues, fortes et simples à la fois, ce que lui inspire la vue d'une fleur, d'un insecte, du ciel bleu ou des nuages, d'un enfant ou d'une gitane, l'audition d'une oeuvre de BACH par Glenn GOULD, et, par-dessus tout, la mémoire de la "plus que vive". Pudiquement, il évoque dans ce livre admirable qu'est "L'homme-joie", celle qui fut certainement son épouse (mais il ne le dit jamais) et qui n'est plus, en lui donnant le nom de "plus-que-vive". Bref, ce livre est un chef-d'oeuvre et vous devez, sous peine de péché presque mortel, le lire, l'acheter, le savourer, ou  l'emprunter à une bibliothèque si votre "bourse n'a point grosse aposthume" comme le disait notre bon VILLON .
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Il faudrait tout citer. Mais voici un extrait qui m'enchante :
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"J'ai lu plus de livres qu'un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m'éloigner d'eux plus d'un jour. Leurs lenteurs ont des manière de guérisseur. J'ai passé des étés dans leurs chapelles fraîches, taillées dans la falaise crayeuse d'un beau silence. Le poète qui a repeint les appartements du paradis et l'enfer, je sors ses livres du buffet où ils prennent une teinte d'icône..."
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A-t-on jamais mieux parlé de la lecture ? Certes non.
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Et encore ceci qui figure sous forme d'une reproduction manuscrite :
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"Le silence,ce cadeau des anges dont nous ne voulons plus, que nous ne cherchons plus à ouvrir."
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Merci à vous Christian BOBIN. Merci à vous mille fois ! Merci à vous qui restituez à l'homme sa dignité d'homme et qui faites espérer en l'humanité, envers et contre tout.
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jeudi 15 novembre 2012

Ethique universelle...

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Est-il possible à l'humanité de se référer à une loi morale universelle ? C'est à cette question ardue que s'est efforcée de répondre l'Académie d'éducation et d'études sociales dans le cahier qu'elle a publiée aux Editions François-Xavier de GUIBERT, Paris, 2012, cahier dont le titre est : "A la recherche d'uné éthique universelle".
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Je vous livre ici quelques réflexions que le Père Serge Thomas BONINO, dominicain a publié dans ce cahier. "Encore un curé" vont dire certains de mes lecteurs. "On n'en a rien à faire". Mais quand ce "curé" sort de Normale Sup', est docteur en philosophie, a enseigné dans diverses universités, a publié de nombreux articles de recherche, on se dit qu'il échappe à la double critique des laïcards et de Georges BERNANOS qui qualifie d'imbéciles les intellectuels, sauf les savants, les écrivains, les artistes, bref ceux qui créent.
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La contribution de BONINO est intitulée : "Introduction à la recherche d'une éthique universelle." Notons déjà que l'auteur ne prétend nullement être exhaustif ; il reste modeste et parle seulement d'Introduction. Si je me suis procuré ce livre c'est pour répondre aux critiques de mon ami Yves d'une part, et à celle d'Elisa de l'autre. Voyons un peu, au moment où la société française débat sur le "mariage homosexuel", si cet apport soulève quelque peu le voile de l'ignorance qui enveloppe l'opinion publique.
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"Allons plus loin : ce n'est pas la référence à la vérité qui est intolérante mais le relativisme. Car tout dialogue est une 'triangulaire'. Il suppose en effet une référence commune objective à laquelle accepte de se soumettre chacun des partenaires du dialogue. Sinon, si l'on en reste au face-à-face, on aboutit à un rapport de force, donc à la violence. Le relativisme réduit le dialogue (politique) à une combinaison instable d'intérêts subjectifs et sectoriels. quand la vérité et la justice cesse d'être la norme, la force matérielle et le droit du plus fort deviennent inéluctablement le critère ultime. C'est à celui qui crie le plus fort ou dont le lobby est le mieux financé.
"Il s'ensuit que la démocratie a absolument besoin de la vérité et de la loi naturelle. Il faut donc contester la réduction de la forme démocratique de gouvernement à son aspect purement formel ou procédural (par exemple à la règle de la majorité arithmétique). Historiquement et structurellement, la démocratie repose sur une certaines idée de l'homme et sur une éthique "substantielle" qui en découle et en énonce des valeurs stables qui ont leur source dans les exigences de la loi naturelle et ne dépendent donc pas des fluctuations du consensus d'une majorité arithmétique."
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BONINO explique, en reprenant Thomas d'AQUIN, que la nature n'est pas pensée à la manière statique d'une essence mathématique mais en termes de dynamismes finalisés : "(a) le premier est l'inclination à perdurer, à se conserver dans l'être, à résister aux forces de dissolution ; ainsi la loi naturelle prescrit à l'homme de rechercher ce qui assure sa propre conservation et de fuir ce qui lui est contraire ; (b) le deuxième dynamisme, l'inclination à se reproduire et à élever sa progéniture, lui est commun avec tous les vivants ; (c) le troisième dynamisme à l'oeuvre chez l'homme lui est propre comme être rationnel" ; il y en a au moins deux manifestations : "l'inclination à connaître la vérité sur Dieu et l'inclination à vivre en société". Il convient de noter ici, selon moi, que l'inclination à connaître la vérité sur Dieu ne préjuge pas de la réponse qu'on donne à cette question : elle peut être l'athéisme, l'agnosticisme ou la foi.
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Il est donc très important de comprendre (a) que l'incarnation historique et culturelle des ces inclinations naturelles peut prendre des formes superficielles diverses, mais que leur structure demeure permanente ; (b) que la nature et la culture ne s'oppose pas mais sont articulées l'une à l'autre par ces dynamismes. Une culture qui va à leur encontre est une culture de mort.
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Monsieur HOLLANDE et ses ministres, en persistant à vouloir le mariage des homosexuels, en octroyant à ce mariage les mêmes droits juridiques ET symboliques, contreviennent à ces dynamismes auxquels il semble que toute personne de bonne foi peut accorder crédit, et qu'ils vont à l'encontre du bien des personnes et de la société. J'irai donc manifester le 17 novembre, 14 h 30, Place Denfert-Rochereau, pour m'opposer à cette folie qui va encore accentuer la fracture laquelle fissure gravement la société française. Non, non et non au mariage homosexuel ! Oui à une union civile qui accorderait aux couples homosexuels les mêmes droits juridiques que les droits attachés au mariage, à l'exception de l'adoption et de la procréation médicalement assistée. Et m... au mouvement LGBT !
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mercredi 14 novembre 2012

Musée Maillol, le dernier salon où l'on cause

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Je suis allé visité cet après-midi la merveilleuse exposition présentée au Musée Maillol, rue de Grenelle, sur Canaletto. L'homme est peut-être peu sympathique, rapace et fantasque, mais quel peintre ! Je me détectais donc de ces tableaux, lorsque j'entrevois de très chers amis nancéens lesquels ont été aussi des collègues. Effusion, échange et puis Louis me dit : "Tu n'es pas tendre avec François HOLLANDE". Alors là je proteste énergiquement. Je rappelle que monsieur HOLLANDE est énarque, ce qui à mes yeux n'est pas forcément une qualité, qu'il n'a jamais exercé de profession, qu'il n'a jamais été ministre, qu'il a tiré ses revenus, outre d'une SCI créée avec madame ROYAL du temps où elle était sa compagne - et il n'y a là rien à dire, contrairement à de basses attaques sur les réseaux sociaux - des indemnités perçues au titre de ses mandats électifs et (peut-être) d'une indemnité à lui versée par le PS quand il en était le premier secrétaire. Ce sont là  des faits, non point des rumeurs. Chacun, après, les interprète en fonction de sa sensibilité politique.
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J'ai rappelé aussi, et je le redis, que monsieur HOLLANDE n'a pas eu la majorité absolue des votants aux élections présidentielles, mais la majorité absolue des suffrages exprimés, puisqu'il y a eu près de 2 millions de votes blancs. C'est donc une élection de rejet du Président SARKOZY par une opinion médiatiquement conditionnée, et non une élection d'adhésion à une personne ou à un programme. Si les journaux exprimaient sur les décisions de monsieur HOLLANDE, des jugements aussi sévères que ceux qu'ils ont portés sur le Président SARKOZY, je ne suis point assuré que le navire ne chavirerait pas ! 
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Au point où nous en sommes, et parce que la chose m'a été demandé de nombreux côté, je rappelle ici la définition que BERNANOS donne des imbéciles, et je vous laisse le soin de l'appliquer à qui bon vous semblera !
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"Ceux qui m'ont déjà fait l'honneur de me lire, dit ce bon Georges BERNANOS, savent que je n'ai pas l'habitude de désigner sous le nom d'imbéciles les ignorants ou les simples. Bien au contraire. L'expérience m'a depuis longtemps démontré que l'imbécile n'est jamais simple et très rarement ignorant. L'intellectuel devrait donc nous être par définition suspect ? Certainement. Je dis l'intellectuel, l'homme qui se donne lui-même ce titre, en raison des connaissances ou des diplômes qu'il possède. Je ne parle évidemment pas du savant, de l'artiste ou de l'écrivain dont la vocation est de créer - pour lesquels l'intelligence n'est pas une profession mais une vocation. Oui, dussè-je une fois de plus, perdre en un instant tout le bénéfice de mon habituelle modération (là je doute un peu de la modération de BERNANOS !), j'irai jusqu'au bout de ma pensée. L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il ait prouvé le contraire." (In La France contre les robots. Robert Laffont, 1947. Je possède la 40e édition de ce remarquable essai. Le délicieux passage sur les imbéciles figurent aux pages 106 et 107.) Pour ce qui me concerne, j'attends qu'on m'administre la preuve du contraire pour nombre des grands qui actuellement nous gouvernent.

mardi 13 novembre 2012

Quid est véritas ?

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Quid est véritas ? Qu'est-ce que la vérité ? demandait PILATE à JESUS quand il instruisit, avec la lâcheté que l'on sait, le procès du Fils de l'Homme.
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Je vous ai déjà fait part de la réponse de SPINOZA ; j'y reviens, car elle éclaire de manière crue les raisons pour lesquelles notre patrie va si mal. "La vérité, disait-il, c'est l'intelligence de la nécessité."

Si monsieur HOLLANDE, au lieu de louvoyer, d'hésiter, de changer sans arrêt de cap, nous disait la vérité (encore faudrait-il qu'il voit la nécessité), il serait suivi par le peuple français. La vérité, c'est que nous avons dépensé et emprunté plus que nous ne produisions de richesses, et qu'il convient maintenant que tout le monde fasse des efforts, voire des sacrifices, pour sauver ce qui peut l'être. Monsieur HOLLANDE devrait nous dire ceci : "Je suis obligé d'augmenter les impôts ; c'est sans doute douloureux, mais ça n'aura qu'un temps. En effet, je vais supprimer les 35 heures et remettre aux partenaires sociaux le soin de régler la question du temps de travail ; je vais réduire drastiquement le train de vie de l'Etat, demander aux régions de ne plus embaucher de fonctionnaires à tout va ; cet effort, je le demanderai aussi aux élus de la République en réformant leur régime de retraite, en supprimant les avantages indus dont ils sont les bénéficiaires, en en diminuant le nombre ; j'étendrai cet effort aux élites ou à ceux qui se présentent ainsi, en supprimant là encore tous les avantages qui pleuvent aussi bien sur les membres des grands corps de l'état (du Conseil d'Etat à l'Inspection des finances) que sur les "grands patrons" (? ; le ? porte sur le qualificatif) ; je demanderai également cet effort aussi bien aux fonctionnaires qu'aux salariés du privé ; je le demanderai aux entreprises, car ce sont elles qui produisent les richesses mais j'allègerai leurs charges, en sortant enfin de ce ridicule concept de Lutte des Classes qui inspire la quasi totalité des hommes politiques, des journalistes et des enseignants. Je serai impitoyable avec les fraudeurs des impôts, avec les fraudeurs de la sécurité sociale, avec les abus commis par certains immigrés, mais je ferai ce qu'il est indispensable de faire pour ceux d'entre eux qui travaillent, payent leurs impôts, et s'adaptent à notre façon de vivre. Et par dessus-tout, je changerai le système idiot de l'Education dite Nationale, en donnant aux parents une allocation leur permettant de choisir l'établissement de leur choix, à l'unique condition que celui-ci soit agréé, tant pour ses infrastructures que pour la qualification de ses enseignants."
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Mais monsieur HOLLANDE ne semble pas être d'accord avec SPINOZA. Je vous invite à lire la charge terrible que Philippe TESSON a porté ce matin dans la Newletter du Point contre l'imposture (ce sont ses mots), les reculades, et finalement les hésitations de monsieur HOLLANDE.

"Le Grand méchant doute ?" ; "Y a-t-il un président en France ?" Tels sont les titres des deux plus importants magazines hebdomadaires. Il faudra plus qu'une interview de deux heures pour redresser la barre du bateau ivre qu'est devenue notre patrie.
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C'est tout pour aujourd'hui.

lundi 12 novembre 2012

A se tordre de rire ou s'étrangler de rage : Direct Matin de ce jour

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Je vais m'efforcer de vous expliquer comment la presse du genre Direct Matin (qui serait contrôlé, mais je n'en suis pas certain, par Matthieu PIGASSE, un multimillionnaire de gauche) nous enfume : le titre de sa couverture est symptomatique de la manière dont ce journal conditionne les lecteurs.
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Il y a un fait : c'est que depuis l'été 2012, la popularité de François HOLLANDE ne cesse de diminuer d'une manière quasi linéaire en fonction du temps qui passe. Comme le fantôme du très taiseux Président SARKOZY plane sur le monde politique et médiatique, Direct Matin ne peut s'empêcher de comparer les performances de monsieur HOLLANDE avec celle de l'ancien Président. En juin 2012, dit-il, la popularité de l'ex-maire de TULLE était de 51 %, alors qu'elle était de 59 % pour l'ex-maire de NEUILLY en juin 2007. Pendant l'été 2007, il y avait eu un rebond pour ce dernier : 65 % d'opinions favorables, contre 54 % pour monsieur HOLLANDE. Mais, et c'est là où la désinformation atteint des sommets (ils nous prennent pour des crétins, ces imbéciles [au sens de BERNANOS]) : Direct Matin affirme que la baisse de popularité du Président SARKOZY et de monsieur HOLLANDE a connu la même trajectoire. Et d'indiquer que le second perd 15 points de bonnes opinions (à 39 % seulement), tandis que le premier en avait perdu 14 (à 51 %). Dites-moi, est-ce qu'ils ne se fichent pas du populo ? Qu'y a-t-il de commun entre 39 % et 51 % ?
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Le sommet de l'hypocrisie est atteint avec le titre : Là où l'opinion publique retire de manière continue son soutien à monsieur HOLLANDE, le titre du journal est le suivant : "François Hollande dresse un premier bilan demain : SIX MOIS DE HAUTS ET DE BAS." En somme, là où il n'y que des bas qui vont en s'aggravant, Direct matin, voit aussi des HAUTS... 
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Ils nous prennent pour des crétins, vous-dis-je. Faites donc bien attention à la manière dont les journaux présentent les faits, et à la sauce à laquelle ils les accommodent. Il aurait été plus vrai de dire : "Monsieur HOLLANDE n'avait pas pris la juste mesure de la situation ; il est obligé de prendre des mesures douloureuses. Elles expliquent sa chute dans les sondages".  Mais c'est trop demander aux courtisans !

samedi 10 novembre 2012

Une sage parole de Xunzi

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Plus j'avance dans la lecture des sages chinois, et plus je les admire. Voici, tiré du très pessimiste XUNZI (SIUN TSEU) un passage que tous nos hommes politiques, quel que soit le côté du marécage où ils barbotent ou sont en train de s'enfoncer, devraient lire et méditer.
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"D’où proviennent les rites ? La réponse est que les hommes naissent avec des désirs. Ces désirs étant insatisfaits, il ne peut pas ne pas y avoir d’exigences. Ces exigences étant sans retenue, sans mesure, sans partage et sans limites, il ne peut pas ne pas y avoir de conflits. Or les conflits engendrent le désordre et celui-ci, la misère. Les Anciens Rois, par aversion pour un tel désordre, créèrent les Rites et l’équité des devoirs rituels afin de procéder à des répartitions, de satisfaire aux désirs des humains, de répondre à leurs exigences. Faire en sorte que les désirs n’aillent point excéder les choses et que les choses ne viennent point manquer aux désirs, faire régner entre les deux un durable équilibre, c’est cela qui a présidé à la naissance des Rites."

(In Xunzi. Traduction française d’Ivan KAMENAROVIC. Éditions du Cerf, Paris, 1987 ; p 225.);
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Je trouve très remarquable la dernière partie : "Faire en sorte que les désirs n'aillent point excéder les choses et que les choses ne viennent point manquer aux désirs." Tempérance et satisfaction des désirs tempérés ! Tout est dit. On peut toujours promettre la lune, susciter chez nos congénères le désir de la posséder ; la lune viendra à leur manquer, et ils seront frustrés. Toute la question se résume donc à n'évoquer (au sens ou une électrode évoque un courant dans un neurone) que des désirs susceptibles d'être effectivement satisfaits, à éveiller le goût des choses de l'esprit plutôt que celui  des biens matériels et des personnes Et lutter effectivement contre la pauvreté ("procéder à des répartitions" dit le texte) en contrant des exigences "sans retenue, sans mesure, sans partage et sans limite". Sur ce point les élites de l'industrie et de la banque feraient bien de réfléchir avant qu'on ne les obligent par la force à la tempérance financière. S'il y en a parmi eux qui ont lu l'Evangile du jour, ils ont entendu cette parole forte de JÉSUS : nul ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et l'argent. Quant au reste de nos concitoyens, moins avantagés par la fortune, il est criminel et vain de leur laisser croire qu'ils peuvent doubler, tripler, quadrupler leurs revenus, par la seule vertu d'une décision gouvernementale. Il me semble que dans la situation où nous sommes, tout le monde, moi le premier, je le confesse et je l'ai dit, doit faire des efforts, retrousser ses manches pour produire plus de richesses à distribuer, et donc travailler plus. Nous ne finissons pas de payer les erreurs commises par Martine AUBRY (à l'instigation de DSK, d'ailleurs).
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Supplique au Roi d'Espagne

Sire,

Votre Majesté ne peut être au courant de tous les événements qui remuentt sa patrie. Et sans doute ignore-t-elle la tragique situation d'Imran FIRASAT. D'origine pakistanaise, Imran s'est converti au christianisme et il a demandé asile en Espagne en 2004, où il a été admis. Il y reçoit de nombreuses menaces de mort venues de ses ex-coreligionnaires. Il se réfugie en 2008 en Indonésie avec sa femme Jenny, et ses trois enfants Aman, Fiana et Silvia. Las ! c'est oublier que l'Indonésie est peuplée, elle aussi, d'un certain nombre de musulmans fanatiques. Ayant tenu des propos défavorables à l'islam, il est arrêté en 2010 à DJAKJARTA, puis renvoyé menotté en Espagne, sans sa famille.

Peu après son arrivée, Imran se voit délivrer un mandat d'arrêt international au motif qu'il aurait commis un meurtre. Il est donc arrêtée dans votre patrie, Sire, jusqu'à ce qu'il soit démontré que l'accusation était montée de toute pièce (la chancellerie indonésienne a été, notamment, dans l'incapacité de fournir les preuves qu'elle affirmait pourtant détenir). Pendant ce temps, Jenny est imprisonnée (la rétention durera un an) et les enfants placés dans leur famille. Le 12 mai 2012, Imran reçoit de l'Ulema Council of Indonesia un courriel dans lequel on le traite d'incrédule, d'ennemi de l'islam, et qu'à ce titre il n'a aucun droit à l'existence. Comme ces fanatiques musulmans réalisent qu'ils ne pourront jamais le capturer, ils menacent : "Nous trouverons et tuerons ta famille. Tes enfants incrédules seront décapités afin que tu comprennes : l'inimitié contre l'islam se paie cher". Imran veut donc faire venir sa famille en Espagne. En 2011, les autorités de votre pays, Sire, accordent à Imran le droit de faire venir sa famille, après une procédure d'une longueur démesurée.

Mais peu après, l'Indonésie considérant que les enfants d'Imran sont indonésiens (!!!) refusent de les laisser partir, et les autorités espagnoles ne délivrent pas les documents qu'elles avaient promis pourtant d'envoyer. Or sa famille avait reçu le statut de réfugiée (et ses membres n'ont donc pas la nationalité indonésienne), et sa fille Fiana a même la nationalité espagnole.

Sire, si votre Majesté a la possibilité de voir la photo des trois adorables enfants d'Imran, en couverture du magazine Solidarité Chrétienne Internationale (N°398, septembre 2012), elle ne pourra qu'être émue jusqu'aux tréfonds de son âme devant la menace qui pèse sur ces pauvres innocents. C'est un appel urgent, Sire, une bouteille à la mer, que je me permets de lancer dans l'espoir qu'elle atteindra les rivages aimés de votre patrie, et qu'il sera possible à votre Majesté de trouver une issue favorable à cette dramatique situation.

Je suis, Sire, de votre Majesté, un très fidèle admirateur.

Philippe POINDRON,
Professeur honoraire des Universités.

vendredi 9 novembre 2012

Les salons parisiens

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Mes très chers amis d'Avignon m'ont fait connaître un livre, lors du très bref séjour que j'ai fait dans le midi pour des raisons professionnelles, un livre délicieux, plein de cette culture assimilée, réfléchie, pensée, le livre aussi d'un éminent critique littéraire et musical. Je veux parler de Milan KUNDERA et de cette petite merveille qu'est Une rencontre (Collection Folio, N°5323. Gallimard, Paris, 2009).
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Moins bête que les élites à la mode, KUNDERA ne cache pas son admiration pour Anatole FRANCE et, dans la section III de son ouvrage, Les listes noires ou divertimento en hommage à Anatole France, il lance à l'adresse des faiseurs de mode qui ont classé très rapidement le romancier dans les auteurs mineurs, dont les livres reliés et dorés sont tout juste bons à remplir les bibliothèques pour y faire de la figuration, il lance, disais-je, cette petite réflexion :
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"Des salons. Nulle part au monde, ils n'ont joué un rôle aussi grand qu'en France. Grâce à la tradition aristocratique qui dure depuis des siècles, puis grâce à PARIS, où, sur un espace étroit, toute l'élite intellectuelle du pays s'entasse et fabrique les opinions ; elle ne les propage pas par des études critiques, des discussions savantes, mais par des formules épatantes [ Jean DUTOURD aurait été heureux de voir cette formule fleurir sous la plume de KUNDERA qui manie le français avec une rare élégance], des jeux de mots, des vacheries brillantes (c'est ainsi : les pays décentralisés diluent la méchanceté, les centralisés la condensent)."
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Réfléchissez-bien, très chers lecteurs, à la l'impertinente pertinence de ce propos. Les pays centralisés condensent la méchanceté. Ce sont les salons parisiens qui a force de calomnies, de bons mots, de vacheries approximatives, concoctés par les grossiums de la presse du genre Matthieu PIGASSE, les journalistes à leur solde (pas assez de place pour les citer tous), les folliculaires qui vous pondent des romans où se mêlent le morbide, le sordide, le languide et l'érotisme élégant, ont dézingué le Président SARKOZY. Il n'était pas énarque, lui ; il avait exercé un métier, lui ; oh, certes, il ne brillait par une culture exceptionnelle (tout le monde n'est pas Georges POMPIDOU, ni, je l'ajoute à mon corps défendant, François MITTERRAND), ni par un goût artistique aussi pointu que celui déployé par Jacques CHIRAC en matière de céramique japonaise, mais il avait du bon sens, une énergie farouche, et il ne crachait pas sur l'argent comme feignent de le faire ceux de nos hommes politiques qui cumulent les indemnités au titre de leur responsabilité ; et nous ne mettrons pas longtemps encore à  regretter le précédent Président. Ceci étant dit, je désapprouve absolument, définitivement et irrévocablement les vacheries et méchancetés qui circulent sur le net à propos de monsieur HOLLANDE et de sa compagne. On ne se grandit pas avec ces façons de faire. Argumentons, défendons nos points de vue de manière précise et rationnelle, mais de grâce, ne faisons pas à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'il nous fasse.
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Indépendamment de cette notule, je vous recommande la lecture de ce petit chef-d'oeuvre qu'est Une rencontre.

mercredi 7 novembre 2012

Absence

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Je m'absente jusquu'à vendredi. Reprise vendredi soir !
Amitiés à mes lecteurs.

lundi 5 novembre 2012

Erwann Binet ne manque pas d'air...

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La bonne vieille technique qui consiste à accabler les chrétiens quand ils protestent contre une loi imbécile a été reprise à son compte par un certain Erwann BINET, rapporteur du projet de loi sur le mariage homosexuel. Ce monsieur  veut "que les chrétiens ne cherchent pas à imposer leur vision de la famille à la société". Il ne manque pas d'air ce monsieur. Il n'y a pas que les chrétiens ; il y a les juifs, les musulmans, les Caisses d'allocations familiales, les associations familiales, des psychiatres ou psychologues de renom, sans compter de nombreux homosexuels (comme je l'ai encore entendu dire de leur bouche aujourd'hui même). La société à laquelle se réfère monsieur BINET se résume à quelques caciques du PS, souvent affiliés à des loges maçonniques (pas toutes heureusement) et qui tentent de nous imposer leur propre vision, contre le bon sens et l'évidence. Un enfant, ne leur en déplaise, a besoin d'un père et d'une mère, d'abord biologiques, bien sûr, et je doute que l'on puisse jamais s'affranchir de cette nécessité, et symboliques surtout grâce, auxquels il peut se structurer. Ce n'est pas une question d'égalité de droits (et je ne parle même pas du respect de la différence des sexes ; il y a incontestablement une tendance narcissique dans la recherche du même ; ce n'est pas un jugement, c'est une constatation) ; c'est une question du droit de l'enfant, car la loi modifie profondément les données de la filiation. Ce droit de l'enfant est inaliénable. Mais comme toujours avec des gens qui prétendent incarner le bien général, les socialistes choisissent toujours d'accorder à de petites minorités des droits relatifs à l'individu, et non point à la personne. Les devoirs, c'est bon pour les adversaires politiques ; les avantages, bons pour ceux qui vous portent au pouvoir, ou vous y maintiennent (on ne veut pas diminuer les avantages accordés aux salariés d'EDF quant à leur facture d'électricité, mais on se prépare à moduler les tarifs applicables aux pauvres pékins que nous sommes, en fonction de la consommation ; on ne veut pas repousser l'âge de la retraite à 62 ans, mais on s'apprête à taxer les pensions, au titre d'une prétendue "solidarité transgénérationnelle", et l'on maintient les régimes spéciaux de retraite des employés de la SNCF, par exemple).
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Vous commettez une bien mauvaise action, monsieur BINET, en attaquant bêtement les seuls chrétiens tandis qu'un nombre croissant de Français s'interrogent sur la pertinence de cette initiative. Je sais bien que l'un des vôtres à dit à des membres de l'opposition, du temps de monsieur MITTERRAND : "Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaires". Les opposants à HITLER étaient minoritaires. Avaient-ils juridiquement tort quand ils attaquaient vers la fin des années 1930 les mesures prises par le dictateur (euthanasie des handicapés mentaux, mesures contre les juifs ? J'entends bien que le mariage homosexuel n'attente pas à la vie de nos concitoyens ; non ! Il détruit simplement ce sur quoi notre peuple s'est construit ; le meurtre est d'autant plus dangereux qu'il ne semble viser aucune victime précise) . Apprentis sorciers, courtes vues ! Cela ne les empêchera pas de prendre une raclée aux prochaines élections.
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Et bravo au Cardinal Vingt-Trois dont je trouvais qu'il était bien en retrait jusqu'ici. Oui, quand il est question d'humanité, l'Église est dans son rôle, même si monsieur ASSOULINE, le porte-parole du PS, dit le contraire. Cette loi, si elle passe, est illégitime et de nul effet ontologique. Elle est désastreuse pour l'équilibre social. Et nous avons le droit et le devoir de demander aux maires de ne pas y obéir.

jeudi 1 novembre 2012

Une lettre du Professeur Costentin (suite)

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J'ai de plus en plus de mal à rédiger convenablement ces billets. On dirait qu'un malin génie informatique veille sur chacun d'eux pour m'empêcher de les rédiger dans des délais raisonnables, dès qu'il s'agit de vous faire connaître des idées et opinions qui me sont envoyées par des amis sur ma boîte électronique. Je désire vous donner ici quelques détails supplémentaires sur la lettre du Pr COSTENTIN en regrettant de n'avoir pas pu vous la présenter dans une typographie convenable.
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Jean COSTENTIN est un éminent pharmacologue. Il a été Professeur dans les Facultés de pharmacie,  notamment, et pour autant qu'il m'en souvienne, à ROUEN. Je tiens à honneur de l'avoir eu comme collègue.  
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Il y a deux manières de traiter le sujet du cannabis. Il me semble que la sienne est la bonne. On peut toujours considérer qu'il est trop tard, et que le mal étant fait, il convient de l'encadrer au mieux en limitant la délinquance liée au trafic de cette drogue, en faisant donc la part du feu. C'est la tactique de la démission, du pétainisme, et, hélas du socialisme imbibée de rousseauisme. Et puis il y a celle de Jean COSTENTIN ; elle mise sur l'éducation dont nos gouvernants ne cessent de vanter les mérites en prenant bien garde de ne pas s'y engager concrètement. Et très franchement je suis assez déçu de constater que le promoteur de l'enseignement de la morale (laïque dit-il) estime (à titre personnel, il est vrai) se fait le défenseur d'une mesure qui pourrait être dangereuse pour nos jeunes. (Je salue ici avec une particulière affection l'un de mes jeunes neveux qui partage cette analyse ; il se reconnaîtra s'il lit ce billet.)
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Au lieu de former le caractère de la jeune génération, nos gouvernants la préparent à toutes les servitudes. Ils réservent à cette élite châtrée (enfin pas d'où l'on croit) qui sort de l'ENA ses soins et son attention. Nous leur donnons loisir de nous imposer des maîtres irresponsables, arrogants, irréalistes et insupportables. On ne pourra pas dire que nous ne sommes pas prévenus.
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Je vous invite à écrire à jean COSTENTIN dont vous trouverez l'adresse dans le billet précédent.
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Une lettre du Pr Costentin à monsieur Peillon

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Docteur Jean Costentin


président du Centre National de Prévention

d’Etudes et de Recherches sur les Toxicomanies

C.N.P.E.R.T.

Mail : jeanhenri.costentin@orange.fr

le 24 octobre 2012

Lettre ouverte à

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale

Monsieur V. Peillon

Monsieur le Ministre

Engagé depuis près de 15 ans dans d’éreintantes actions de prévention contre l’usage

du cannabis (et d’autres drogues) auprès de nos adolescents, de leurs parents, de leurs

éducateurs, des personnels de santé (conférences, articles, livres, émissions radio et T.V.,

animation du CNPERT), je suis atterré par vos déclarations entrouvrant la porte à la

dépénalisation / légalisation du cannabis.

J’entends déjà dans les diners familiaux des « tu vois papa, c’est rien le cannabis,

notre ministre vient de le dire, et plein d’autres personnes disent comme lui »….

Dans notre pays, qui consacre tant de moyens pour l’enseignement (plus que

l’éducation) de ses jeunes, laisser filer la consommation du cannabis en se privant du

caractère dissuasif de l’interdit serait une erreur historiquement grave. Cette interdiction doit

bien sûr, spécialement auprès de la génération « why » (Y), être justifiée, explicitée ; ce que

les programmes scolaires omettent de faire ou font de façon très insuffisante. La bastille la

plus hermétique que j’ai rencontrée pour expliciter les dangers de cette drogue fut celle des

I.U.F.M. C’est une des explications des chiffres record de la consommation de cette drogue,

faisant de nos jeunes, parmi les 27 états membres de l’Union Européenne, ses plus gros

consommateurs. Cela n’est peut être pas sans relation avec le dévissage de notre classement

européen en matière de performance éducative. La Suède qui, de la maternelle à l’université,

dispense près de 40 h d’enseignements sur les toxicomanies peut s’enorgueillir d’avoir une

proportion de toxicomanes 10 fois moindre que celle de la moyenne européenne.

Nombre d’enseignants, confrontés au cannabis, vous diront que sous l’empire de cette

drogue leurs élèves sont incapables de tirer profit de l’enseignement qu’ils leur prodiguent.

Comme il m’arrive de l’exprimer trivialement : « Pétard du matin, poil dans la main ; pétard

du soir, trou de mémoire ». Beaucoup plus doctement, une très récente publication des

P.N.A.S. a relaté une perte de près de 8 points de Q.I. chez ses usagers.

Le cannabis est la drogue de la sédation, de la défocalisation de l’attention, du

renoncement, de la résignation, du syndrome amotivationnel, de l’échec, du décrochage

scolaire, de la marginalisation. Il est la porte d’entrée dans d’autres toxicomanies ; il induit

délire (rêve éveillé), hallucinations, perturbations mnésiques, anxiété, dépression, quand il ne

provoque pas d’accès psychotiques ou, pire, ne décompense une vulnérabilité à la

schizophrénie (dont 10% d’entre nous pourraient être porteurs).

Dans la compétition mondiale à laquelle nous sommes affrontés, le cannabis est le

psychotrope de nature à nous la faire perdre. « Il n’est de richesse que d’Hommes », en bonne

santé physique (or le cannabis est toxique pour de nombreux organes) et psychique (j’ai

évoqué plusieurs de ses méfaits). Il ne saurait être un outil de la « refondation scolaire »

annoncée. Son association avec l’alcool, déjà si présent chez nos jeunes, est

extraordinairement détériorante, en particulier sur la route. Associé au tabac il rend encore

plus difficile le fait de s’en affranchir. Ce tabac, présent si précocement chez nos jeunes,

constitue la première cause de morts évitables ; or le cannabis y ajoute son importante toxicité

intrinsèque, générant davantage d’oxyde de carbone et produisant 7 fois plus de goudrons

cancérigènes...

Je me tiens, Monsieur le Ministre, à votre disposition pour détailler auprès de vous et

de vos conseillers ces points majeurs de santé publique, dans l’espoir de vous faire regretter

cette déclaration, propre à annihiler les maigres résultats de nos efforts de prévention ; cette

déclaration que nous sommes un certain nombre à trouver totalement déplacée.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, mes plus

respectueux sentiments.

Docteur Jean Costentin

Professeur émérite

Directeur de l’unité de Neuropsychopharmacologie CNRS (1984-2008)

Membre titulaire des Académies Nationales de Médecine et de Pharmacie