lundi 7 janvier 2013

Hasard ou Providence ?

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Figurez-vous que je triais quelques livres dans ma bibliothèque lorsque que je tombe par hasard sur un ouvrage dont j'avais fini par oublier qu'il fût partie prenante de ma chère collection ! Je me suis dit, en lisant, qu'il n'y a pas de hasard, mais seulement de la Providence laquelle m'a fait mettre les yeux sur cet essai. On le doit à  P.L. de BAUCLAIR qui se présente comme "citoïen" (sic) du monde. Le titre en est à lui seul tout un programme ; le voici : Anti-contract social, dans lequel on réfute, d'une manière claire, utile et agréable, les principes posés dans le CONTRACT SOCIAL, de J.J. ROUSSEAU (Chez Frederic STAATMAN, Libraire sur le Kalvermarkt, Vis-à-vis le Maréchal de Turenne, La Haye, 1764). En vérité, plus qu'un rival, il se présente comme disciple de Jean-Jacques. Il fait partie de ces intellectuels philosophes et agnostiques (comme vous allez le voir) qui pullulaient autant par conviction que par mode, au siècle dit des "Lumières". Écoutez bien ce qu'il dit au chapitre premier du Livre  ( premier et second paragraphes), chapitre qu'il intitule Sujet de ce premier livre. J'en respecte l'orthographe.
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"L'homme fut toujours dépendant; par conséquent jamais libre, dans le sens de l'illustre citoïen de GENEVE. sans parler ici des intelligences célestes [notez, je vous prie le pluriel], auxquelles il est subordonné & dont il suit les impulsions secrètes ; sans avoir recours à l'autorité de la révélation, faible ressource pour un incrédule ; la nature et le raisonnement apuieront (sic) seuls ma proposition.
Si l'homme [l'auteur parle ici du mâle] fut né seul et isolé dans cet Univers, il eut pu se trouver indépendant, par rapport aux autres Créatures : l'intérêt de la multiplication lui aïant suscité une compagne, qu'il dut envisager comme un autre lui-même [notez la double référence à l'altérité et à l'identité] ; ses besoins naturels exigèrent bien-tôt qu'il devint esclave ; si, cependant, l'esclavage peut consister dans les égars qu'on rend aux individus de son espèce. Il fallait satisfaire ses désirs & travailler à la population : il entrevit le remède ; il eut recours au complaisance, & aux caresses pour l'obtenir. S'il eut été simplement animal, la nécessité ou quelque mouvement indélibéré de la Nature aurait déterminés ces égars ; étant homme, la raison dut les produire.
On conçoit aisément que la femme n'était pas plus maîtresse de son sort ; ses besoins & et ses affections voluptueuses, sa faiblesse, ses infirmités [l'auteur fait certainement allusion aux rythmes physiologiques de la femme] lui firent sentir qu'elle n'était que la moitié d'un tout, dont l'autre partie était hors d'elle-même [de nouveau, référence à l'altérité et à la différence] [...]. Ainsi le premier pas de l'homme fut pour former une Société, dont la Nature ou la Raison lui prescrivit les devoirs, d'autant mieux fondés, qu'ils étaient à l'avantage des parties contractantes & qu'un choix volontaire les leur imposa. [...]."
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Je trouve assez intéressant que cet auteur fasse appel à la nature et à la raison pour trouver dans l'institution du couple hétérosexuel le fondement même de toute société politique. Mais les TRISSOTIN qui nous gouvernent semblent ignorer ces deux piliers de l'inspiration laïque, quand ces piliers ne soutiennent pas  leurs idées du moment.
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De plus et enfin, tenter de faire croire que seuls les catholiques les plus ringards s'opposent à leur folie est un mensonge amplifié par une presse aux ordres. Faut-il rappeler la position de l'épouse de monsieur JOSPIN, lui-même protestant ? Ou la remarquable analyse du rabbin Gilles BERNHEIM ? Ou des interventions de plusieurs théologiens musulmans ? Une fois de plus, ces gens ne connaissent qu'un ennemi, les cathos. C'est nous faire beaucoup d'honneur, mais nous ne sommes pas seuls !
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Tous à la manif du 13 janvier. Et si cette loi d'injustice venait à être votée, il nous reste des moyens de nous y opposer. Il sera toujours temps de les faire connaître.


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