samedi 16 février 2013

Du matérialisme

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Je n'ai jamais caché l'admiration que je porte à LANZA del VASTO. Il me semble y avoir chez lui une grande cohérence de la pensée et de l'action. Outre qu'il était un véritable aristocrate, Prince Lanza di Trabia, et qu'il a parfaitement illustré par la hauteur de ses propos, de son maintien et de son action ce qui a justifié longtemps l'existence de la noblesse jusqu'à ce qu'elle se perde dans les abus, la morgue, les avantages indus, et les prébendes héritées, il a écrit en un style inimitable et flamboyant des choses impérissables. Je relisais donc quelques pages de l'une de ses oeuvres majeures, Les quatre fléaux et je trouve ceci, à la section 52 de l'ouvrage, qui concerne le matérialisme. Nos gouvernants nous en font crever... Ah ! s'ils pouvaient lire ce qui suit :
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"La Matière - contrairement à l'opinion courante - ne tombe jamais sous le sens ; le phénomène (mot qui signifie apparence ; explication donnée en note) seul est donné ; les instruments de précision ne font qu'en présenter de nouveaux aspects, mais ne présentent rien quant au rapport de l'Apparence avec Ce-qui-se-tient-dessous : la Substance.

La définition de la matière comme substance extérieure comporte d'insurmontable contradiction ; et son existence est aussi difficile à prouver objectivement que celle de Dieu et bien davantage. Affirmer qu'elle est, qu'elle est l'Être et qu'il n'y a rien d'autre, demande un acte de foi qui d'ailleurs s'ignore, se prend pour une constatation de fait et une évidence, ce qui est le propre de la foi aveugle. D'où le caractère dogmatique et fanatique de cette attitude mentale, autant qu'agressif et négatif. Mais cette croyance qui se croit connaissance n'est pas une adhésion de l'esprit, c'est une aversion de tout ce qui est spirituel, une mutilation volontaire, un reniement de soi qui exigent explication.

Toute connaissance suppose deux pôles : le sujet et l'objet, les met en communication, et l'accord des deux s'appelle la vérité. L'erreur vient de l'imagination et de l'affabulation, faculté du sujet de tirer de soi des formes qui se substituent à celles des objets ou s'y ajoutent, et de donner à ses aspirations des formes qu'il prend pour des objets. Le Matérialisme (comme toute autre école philosophique) cherche le moyen de supprimer l'erreur, mais n'en a pas trouvé de meilleur et plus définitif que de supprimer le Sujet.

Comme on scierait la branche sur laquelle on est assis.

Du sujet, on ne garde que le corps, qui est objet et tombe sous le sens. Mais l'Esprit tombe-t-il sous le sens ? Non. Rangeons-le donc parmi les futilités. Et l'Absolu, l'infini,  l'Eternel, le parfait, tombe-t-il sous le sens ? Ce sont donc des inventions du sujet.

Le Matérialisme, c'est l'Esprit optant conte soi-même pour son contraire, optant pour l'extérieur contre l'intérieur, pour l'inférieur contre le supérieur, renversement de l'ordre cosmique et de la hiérarchie des valeurs, subversion érigée en système.

C'est la philosophie qui convient à la Révolution pour le règne de la masse."
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C'est très exactement cette philosophie qui fait dire à l'ignoble (ou snob : sine nobilitatem) Pierre BERGE qu'il n'y a pas de différence entre louer son ventre pour porter l'enfant d'une autre et louer sa force de travail ; c'est très exactement cette philosophie qui anime les lois iniques sur le mariage homosexuel ou les recherches sur l'embryon ; c'est cette philosophie qui a fait se rétracter François-Normal Ier à propos de l'objection de conscience qu'il reconnaissait aux maires refusant de procéder à des "mariages" qu'ils réprouvent à l'intime d'eux-mêmes ; c'est cette même philosophie qui place le droit positif au-dessus de tout et méconnaît l'absolue dignité de la conscience. Nous n'en voulons pas ; nous n'en voulons plus car l'on voit bien où cela nous a menés. Il faut s'attendre à des suites très intéressantes.
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Quant aux deux députés de l'UMP, messieurs RIESTER et Benôt APPARUT qui ont voté en faveur de la loi d'indignité, il faudra, en temps opportun, rappeler à leurs électeurs leur vote. J'ose espérer qu'ils l'ont fait en conscience et non pas pour des raisons d'intérêt politique... On a tout de même le droit de ne pas les approuver.

  

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