samedi 20 avril 2013

Impressions de voyage

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Eh voilà ! Je rentre de quelques jours de voyage dans le Roussillon et ses médiévales dépendances, Vallespir, Capcir et Conflent, ainsi que dans la Catalogne espagnole. J'avais indiqué que je vous donnerais mes impressions. Au matin de ce jour qui s'annonce quelque peu brumeux, je me précipite pour honorer cette promesse.
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Nous ne devrions plus l'appeler Andrée, mais Sébastienne, en honneur de Sébastien LOEB, notre champion de rallye automobile. Pour nous véhiculer, Andrée avait fort judicieusement loué une sorte de minibus, une grosse voiture à 9 places ce qui, pour les six que nous étions, était très suffisant. Quel doigté ! Quelle maîtrise du volant ! Si nous avons frôlé des précipices assez vertigineux dans ces Pyrénées juvéniles, nous n'avons jamais frôlé la mort, ce qui est très réconfortant. L'habileté de notre automédon défie les critiques des machistes qui prétendent avoir vu des femmes accrocher leur sac à main au starter (quand il existait). Bref, Andrée nous a merveilleusement conduits dans des endroits écartés qu'elle connaît par coeur pour avoir passé ses vacances enfantines dans sa famille catalane, et habiter maintenant ce coin de soleil, un coin qui donne un accent si joli et si chantant à ses habitants.
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En route pour l'Espagne par la route de la mer, nous avons fait halte à Saint-Genis des Fontaines dont l'église s'enorgueillit de posséder au-dessus du porche la plus ancienne sculpture explicitement datée, et s'adorne d'un cloître minutieusement reconstitué grâce aux largesses d'un mécène ; il reste quelques éléments de cet édifice aux États-Unis. Chapiteaux splendides, espace de méditation et de silence, moment de calme stupéfaction devant l'équilibre d'une architecture faite pour la prière. Faut-il parler de Collioure que tant de peintres ont fréquenté ?  Non. Passons. Trop connu. Cerbère, Port-Bou et enfin le petit port de la Selva. La cuisine catalane est excellente, les prix très doux, le vin blanc d'une grande finesse et les anchois de première qualité. Les maisons sont blanches, le soleil éblouissant, le calme est absolu ; il n'est troublé que par nos rires ; nos étudiants s'ils nous avaient vus, se seraient interrogés : sont-ce là nos professeurs qui du haut de leur chaire nous débitaient de très savants cours sur les virus et les bactéries ? Franchement, il y aurait eu de quoi douter. Passage par FIGUEIRAS. Ceux qui n'avaient pas encore visité le musée Dali y ont passé un bon moment, partagés après la visite entre agacement, admiration et amusement, sans qu'il leur soit possible de donner un avis définitif sur celui que des rivaux malheureux appelaient Avida Dollar. J'ai préféré prendre un café sur une place ombragée (car je connaissais le musée) en compagnie de notre chauffeur. A notre arrivée, la place était comme vide, et peu à peu sur les coups de 5 heures, elle s'est animée, la terrasse du café s'est peuplée de consommateurs peu pressés et c'est alors que j'ai commencé à comprendre une partie de la civilisation hispanique : en Espagne en général, et en Catalogne en particulier, on commence à vivre dans la soirée, on vit la nuit et on dort en début d'après-midi. Contraste incroyable avec ma chère Alsace où tout se passe de manière exactement inverse : on se lève tôt, à l'aurore, une aurore plus précoce que partout ailleurs en France, et, en ouvrier méthodiques et consciencieux de la vie, on se couche assez tôt, après un passage éventuel (sur les coups de 18 heures 30) par la Winstub où l'on sirote une bière en dégustant une tarte flambée.
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Nous sommes rentrés non pas par le col du PERTHUS, mais par la route qui donne sur COUSTOUGES, le village le plus méridional de France (dixit Andrée ; je lui fais confiance). La route qui serpente sur le flanc sud des Pyrénées est admirablement entretenue. Chaussée impeccable, lignes blanches bien visibles, bas-côtés nets et stabilisés. Peu avant la frontière, on devine COUSTOUGES qui domine cette belle route. Et puis d'un coup, changement absolu et qui me serre le coeur. Nous sommes en France, et ce qui indique ce changement de monde, c'est l'état de la voirie. Mal entretenue, rapetassée par des morceaux de goudron jointés en dépit du bon sens,  bordures incertaines. Mais il y a ce village dont l'église est splendide quoique, pour des raisons que tout le monde comprend sans avoir à le dire, elle soit fermée. Le maire a donné aux ruelles et aux placettes des noms tout à fait charmant. COUSTOUGES mérite la visite, si l'on fait abstraction de l'état de la route qui fait honte à tous ceux qu'anime l'amour de la patrie.
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Voilà donc pour le récit de la première journée. Je consacrerai mon billet de demain au résumé de la seconde journée et me réserve le début de cet après-midi pour un billet consacré aux développement de la loi sur le mariage pour tous. Pépère le suppresseur a du souci à se faire...
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