vendredi 17 mai 2013

André Frossard, s'il vivait encore...

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André FROSSARD, s'il vivait encore, aurait ajouté plus qu'un codicille à ce petit ouvrage dont je recommande absolument la lecture, et qui a pour titre : Le parti de Dieu : Lettre aux évêques (Fayard, Paris, 1992). C'est que des évêques, hormis quelques courageux qui passeront peut-être auprès de leurs frères pour des insensés, on n'en a pas vu beaucoup monter au créneau pour inciter leurs ouailles à combattre les folies hollando-taubiriennes. Mais enfin, puisqu'il est dans la lumière de l'amour divin, notre cher André FROSSARD ne pourra m'en vouloir si je cite un petit paragraphe de ce chef-d'oeuvre d'esprit, de foi et d'humour bienveillant mais lucide qu'est son adresse à nos pasteurs.
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"Les intrusions abusives du clergé d'autrefois dans l'intimité des chrétiens - terrorisés par l'ombre du confesseur, qui planait sur la vie conjugale - vous retiennent (dit-il aux évêques) d'intervenir trop bruyamment dans la confusion des mœurs et des sentiments. Au moralisme rigide du siècle dernier (il s'agit du XIXe siècle; Ndt), qui voyait le péché partout, surtout dans la chambre à coucher, a succédé une aimable tolérance qui ne le voit plus nulle part, même pas dans le bois sacré. Le péché a disparu. Supprimé il y a deux siècles par décret philosophique, son abolition a été confirmé par la théorie évolutionniste, qui a fini par contaminer la pensée chrétienne elle-même : celle-ci ne voit ni ce que le principe de la survivance du plus apte peut avoir de contraire à l'Evangile, ni le point d'appui qu'il offre aux thèses racistes et eugénistes ; car selon l'Evangile, tout ce qui manque au plus faible est aussitôt remplacé par de l'infini, c'est-à-dire par le Christ lui-même, forme de subsidiarité évidemment ignorée du darwinisme, mais qui ne devrait pas l'être des chrétiens. On n'ose plus parler du "péché originel", doctrine géniale qui explique tout du drame et des contradictions de la condition humaine, avec ses aspirations, ses nostalgies, ses conflits intérieurs et ce précieux sentiment d'imperfection qui est à l'origine de tous les progrès de l'esprit. Le chrétien déculpabilisé n'y croit plus, mais il se trouve exactement dans la situation prédite par le Serpent du premier jardin : il a à décider souverainement du Bien et du Mal. Comme il a perdu tous ses repères traditionnels, il ne décide rien du tout, et il se laisse tout doucement paganiser avec la société contemporaine."
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Allons ! Réveille-toi, ô toi qui dors ! Réveillons-nous ! Rejoignons la foule innombrable de ces jeunes que ne bercent pas l'idolâtrie du sexe et le culte de l'argent, de ces jeunes qui veillent, qui prient, comme des prophètes inspirés ! Ils nous signifient ce qu'André FROSSARD disait au tout début de sa lettre aux évêques : "Mes pères, jamais le monde n'a été plus troublé dans son fond, plus désordonné dans ses pensées, plus incertain dans ses voies et plus vide de sens. Surmontez l'étrange timidité qui vous paralyse, et dites-lui ce que vous savez de Dieu".
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Ni violence, ni mépris, ni exclusion ; prière silencieuse, manifestation digne, et résistance ferme et résolue. Nous n'avons pas à craindre ceux qui peuvent tuer les corps, mais jamais les esprits. Tous à PARIS, le 26 mai pour la grande manifestation contre la loi TAUBIRA.
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