dimanche 26 mai 2013

La naïf et son maître

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Pour introduire une anecdote chinoise qui date du IIIe siècle après J.-C., Jacques PIMPANEAU (In Lettre à une jeune fille qui voulait partir en Chine. Editions Philippe Picquier, Le Mas de Vert [Arles], 1990 ) avant d'en présenter la traduction, décrit  en ces termes les hommes politiques. Je lui laisse la responsabilité de ses propos, mais je commenterai très brièvement l'historiette.
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"Tous les hommes politiques, quels qu'ils soient, sont des gangsters. Lisez les livres sur les Yakuzas, la mafia japonaise : à part les aspects pittoresques, tatouages et phalanges coupées, ce sont exactement les méthodes de tous les États. Il n'y ; c'est un document qui en apprend au moins autant sur les mécanismes du pouvoir en général que sur une sociétés de malfrats. Il n'y a pas plus de bons politiciens qu'il n'y a de bons flics ou de bons gardiens de prison ; et tous les enseignants sont des éducato-castreurs (sic) ; croyez-moi, je suis payé chaque mois pour le savoir. Le système est plus fort que la bonne volonté des individus. Il n'y a que les magouilleurs véreux pour croire à la politique, et les naïfs invétérés pour penser que les rivalités de partis ont plus d'intérêt que de savoir si c'est Radis rose ou Rose de mai qui va gagner la troisième course à Longchamp. Les gogos des journaux feraient bien de réfléchir sur cette histoire qui s'est passée en Chine au IIIe siècle :
 
 
LE NAÏF ET SON MAÎTRE.
 
 
CAO CAO avait l'habitude de dire qu'il éprouvait un pressentiment quand il était menacé d'être assassiné. Aussi il enjoignit à l'un de ses subordonnés qu'il connaissait bien : 'Cache un poignard sur toi et approche-toi de moi à la dérobée. Je dirai que je ressens un pressentiment, te ferai fouiller, arrêter et punir. Mais ne révèle surtout pas que c'est moi qui t'ai demandé de faire cela, et ne t'inquiète pas, il ne se passera rien ; au contraire, je te récompenserai avec largesse.'
Quand l'homme fut arrêté, il avait toute confiance, sûr qu'il n'avait rien à craindre ; et il fut décapité. Jusqu'au dernier moment, il ne se rendit pas compte de ce qui lui arrivait. Les subordonnés de CAO CAO crurent à une tentative d'assassinat et ceux qui complotait une rébellion préférèrent dès lors penser à autre chose."
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Changeons ce qui doit être changé, notamment le pressentiment du souverain qui ne jours ne craint pas d'attentat à sa vie, mais suppute des révélations sulfureuses. CAO CAO, changeons-le en François HOLLANDE, et l'homme chargé de l'assassiner en Jérôme CAHUZAC ; on goûtera alors cette historiette relookée avec la délectation de celui qui comprend que le premier a sacrifié le second pour se refaire une virginité morale bien mal en point, en feignant d'ignorer les agissements de celui qu'il avait choisi comme ministre du Budget.
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Je vous rejoins tout à l'heure à la Manif pour tous et j'irai ce soir aux Invalides prier avec les veilleurs.
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