lundi 10 juin 2013

Nouvelles de la Résistance, premier billet du 10 juin 2013

-
De l'Observatoire du Parlement cette analyse (en  rouge mes propres remarques) :
-
"La gauche est génétiquement totalitaire. À chaque fois qu’elle est parvenue au pouvoir, depuis 1789, elle a éprouvé la tentation du totalitarisme et y a cédé, y compris sous la présidence de François Mitterrand – rappelez-vous les montages, rappelez-vous Carpentras…
Elle le montre une fois de plus par la manière dont elle réprime la contestation de la loi Taubira dénaturant le mariage, en pratiquant toutes les formes connues de coercition, y compris, une fois de plus, le mensonge et l’amalgame.
J’ai évoqué Carpentras : en 1990, une équipe de skinheads sans aucun lien avec le Front national avait profané une tombe dans le cimetière de la ville. Le pouvoir socialiste avait immédiatement dénoncé la prétendue responsabilité du parti lepéniste et  François Mitterrand en personne,  accompagné de tout le gouvernement (et de nombreux politiciens de droite et du centre), avait défilé en tête d’une manifestation contre le FN. Dans le cortège était brandi un mannequin empalé sur un manche à balais, représentant Jean-Marie Le Pen et portant le message : « Carpentras c’est moi ! ». (J'ai moi-même défilé à STRASBOURG contre cette profanation épouvantable et je me souviens fort bien des réponses que le Cardinal LUSTIGER, interviewé à la télévision, avaient faites à son propos ; elles étaient pleine de bon sens humain et de véritable charité.)
Carpentras, ce n’était pas Le Pen, ni personne du Front national. Yves Bertrand, directeur central des Renseignements Généraux de 1992 à 2003, a depuis lors confirmé le montage, dans son livre Je ne sais rien… mais je dirai (presque) tout. (Yves BERTRAND est mort il y a quelques jours et ne pourra donc plus commenter cette affaire.) Le chef du commando auteur de la profanation, Jean-Claude Gros, a été tué en 1993, à 27 ans, dans un accident de la circulation : sa moto fut percutée par une voiture dont le conducteur, Rachid Belkir, fut lui-même repêché peu après dans le Rhône, deux balles dans la poitrine et les pieds scellés dans du ciment. Selon les conclusions des enquêteurs, il aurait été victime d’un règlement de comptes entre trafiquants de stupéfiants… (J'ai décidé de ne pas faire de concessions à la vérité : il me paraît clair que l'auteur du texte veut nous faire penser que ces morts ne sont pas accidentelles ; nous n'avons aucune raison objectives de penser qu'elles sont des exécutions politiques, et il ne faut donc pas tenir compte de l'insinuation.)
Autre montage médiatico-politique en 1995. Le 1er mai, en marge de la manifestation d’hommage à Jeanne d’Arc organisée par le Front national, des skinheads jettent à la Seine, depuis le pont du Carrousel, un immigré marocain, Brahim Bouarram. De nouveau, le parti lepéniste est déclaré responsable alors que les faits se sont déroulés hors de la manifestation et que les meurtriers ne font pas partis du Front national. (Accuser à tort fait partie de l'arsenal de toutes les propagandes politiques ; c'est pourquoi nous devons être vigilants, avoir l'esprit en alerte, le regard distancié et critique, et toujours la compassion pour les victimes quelles qu'elles soient.)
Aujourd’hui, ce n’est plus le parti lepéniste, mais le mouvement d’opposition à la loi Taubira qui fait les frais de l’amalgame et de la désinformation, au lendemain de la mort d’un militant d’extrême gauche, tué au cours d’une rixe avec des militants d’extrême droite. Skinheads d’un côté, redskins de l’autre : où est le rapport avec les participants aux manifestations en faveur de la famille ? À l’exception de quelques provocateurs de police vite repérés, on ne voit pas de skinheads parmi les jeunes qui affrontent les policiers en fin de manif, ni parmi les veilleurs, ni parmi ceux qui harcèlent et huent les ministres lors de leurs déplacements.
Avant même que toute la lumière soit faite par la justice sur des faits encore très opaques (les militants d’extrême droite plaident la légitime défense et les amis du mort n’ont rien de doux agneaux), la gauche veut en profiter pour dissoudre « les groupuscules » (ceux d’extrême gauche, pas moins violents, n’étant évidemment pas visés…)
Où commence l’extrême droite et qu’est-ce qu’un « groupuscule » pour Manuel Valls, qui n’hésite pas à lier cette rixe,   survenue à l’occasion d’une vente privée de vêtements,  avec les manifestations contre la loi Taubira ? Le Printemps français, par exemple, est-il concerné ?
Poser la question c’est y répondre : le gouvernement utilise la mort tragique d’un jeune homme à des fins politiciennes. C’est de la manipulation de cadavre. Rien que pour cela, Manuel Valls devrait démissionner."
-
Hélas ! Il y a beaucoup de choses justes dans ce pamphlet. Je redis ici, afin que les choses soient claires dans l'esprit de mes lecteurs, que je continue de déplorer la mort de Clément Méric, tout simplement parce que 20 ans n'est pas un âge pour mourir. Mais au fur et à mesure que des informations me parviennent de diverses sources, il m'apparaît que ce drame est honteusement exploité et que ses circonstances sont plus complexes que la presse ne veut bien le dire. Il est du reste assez curieux de voir que le chef d'accusation signifié à l'auteur présumé des coups mortels s'est transformé, d' "homicide volontaire" qu'il était initialement, en "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il faut qu'il y ait de très sérieuses raisons juridiques pour faire évoluer ce chef d'inculpation, et notamment le risque d'un non lieu s'il est injustement défini... Les Veilleurs, à la soirée desquels je me rendrai mercredi prochain, pourraient demander que l'on ait une pensée émue pour Clément et sa famille, une pensée enveloppée du silence qui entoure l'épais mystère de la mort, et puisque nous en sommes à déplorer celle de jeunes gens pour des raisons politiques, permettez-moi de rappeler les paroles de l'une des carmélites de COMPIEGNE accusée de fanatisme par FOUQUIER-TINVILLE :
 
"Elle :
-Pourriez-vous me donnez la définition du mot fanatique, s'il vous plaît ?
L'infâme se met à l'insulter ; elle de persister :
-Vous devez faire droit à la requête d'un condamné.
Il répond :
Par "fanatique" j'entends 'attaché aux sottes pratiques de la religion' "
-
Tout est dit, et c'est bien ce qui est reproché aux opposants à la loi TAUBIRA, le fanatisme tel que le dit FOUQUIER-TINVILLE. Certes, nombre de chrétiens (pas tous ; j'y reviendrai avec les incidents du Lycée Saint-Joseph de Toulouse, évoqués par Laurence dans un commentaire, et la lettre curieuse du Directeur du Lycée Saint-Martin de Tours aux parents des adolescents porteurs du tee-shirt de la Manif pour tous) sont opposés à cette loi, mais nombre d'opposants ne sont pas chrétiens. Résistons donc paisiblement à ces amalgames qui témoignent de la plus grande confusion d'esprit, d'un dérèglement du jugement, d'une curieuse conception de la vie politique et d'une visions non moins curieuse de la liberté, dont la liberté de conscience. Rappelons-nous : non violence, détermination, respect de ceux qui ne pensent pas comme nous, et, dans la mesure où l'occasion se présente, humour. Hélas, la mort de Clément ne nous incite guère à cet exercice ce matin.

1 commentaire:

tippel a dit…

Comment se fait-il que deux enseignants de Droit en faculté de Rennes aient réussi à pondre un crétin, qui à l'âge de 18 ans, n'avait en tête que de "lutter contre le fascisme" ?