dimanche 11 août 2013

Nouvelles de la Résistance : récit de Nicolas, et culot de madame Taubira, deuxième billet du 11 août 2013

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Le magazine Valeurs actuelles publie un interview de Nicolas BERNARD-BUSS(E), incarcéré honteusement et dans des conditions plus que questionnables pour avoir manifesté son opposition à la loi dite TAUBIRA. Il est intéressant de noter que le directeur de cette publication affirme être sur écoute et qu'un journaliste de son équipe voit lui aussi ses divers comptes Facebook et Twitter perturbés par une censure vigilante, dont l'un et l'autre attribuent la paternité à monsieur Manuel VALLS. D'abord les extraits de l'interview de Nicolas, puis un commentaire, et au passage un petit salut à madame Nathalie DUTARTRE qui semble s'être fait un honneur et un devoir d'avoir agi comme elle l'a fait : servilement et, disons le mot, bêtement (au sens de BERNANOS). J'ajoute que je salue avec une amitié non feinte mais légèrement ironique les lecteurs appointés par le pouvoir pour suivre les écrits de tous ceux qui ne pensent pas bien, dont les miens. Donc, voici l'extrait !
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"«Petit bourgeois, qu'est-ce que tu fais là ? (...)Tu dois être un gros pervers, on va te défoncer en prison», ont lancé des détenus à Nicolas-Bernard-Buss, dans le fourgon de police l'amenant à la prison de Fleury-Mérogis, le 19 juin dernier. Unique opposant à la loi Taubira à avoir été incarcéré, le sort de Nicolas, jeune militant de 23 ans, devenu le symbole de la répression policière contre le collectif de la Manif pour tous. L'opposant avait été condamné à deux mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Paris. Dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles du 8 août, le militant revient sur la peine qu'il a purgée du 19 juin au 9 juillet. Insultes, coups, maltraitance, il décrit comment il est devenu un «objet», traité comme du «bétail».
Tout est allé très vite entre les deux jours qu'il passe en garde à vue à sa condamnation: «Je n'ai pas le temps de réfléchir». L'épisode de la fouille intégrale semble l'avoir traumatisé: «On me déshabille, les vêtements sont fouillés, les coutures déchirées. À la première plainte, ce sont des coups, des insultes, des brimades. (...) Trois heures plus tôt, je n'aurais jamais pensé voir la prison. Je suis désormais le détenu numéro 404 247», explique-t-il. Il juge avoir subi un traitement «dégradant, déshumanisant et profondément humiliant». Privé de douche pendant plusieurs jours, il décrit l'état insalubre de sa cellule de trois mètres carrés: «Il y a des excréments dans les coins, du vomi séché aux murs, la paillasse est imbibée d'urine. Il me reste soixante-deux jours à endurer, dans une position d'infinie faiblesse, libre de rien, privé de tout».
 «Je me suis interdit le désespoir et j'ai prié»
Pour tenir, son «esprit développe une capacité de résistance. Je me sentais en danger, j'étais maltraité dès qu'on me déplaçait, bousculé en toute occasion. Je me suis interdit le désespoir et j'ai prié. Même déshumanisé, je n'ai pas craqué en prison, ni depuis d'ailleurs. Mais ça va forcément finir par arriver.» L'enfer des nuits avec les «bruits de la prison» est le plus dur pour le militant. «C'est le plus violent. En permanence, des détenus sont en train de crier, de taper, de pleurer -des sanglots épouvantables-, de se cogner la tête contre les barreaux. J'entends des cris de démence, de folie, parfois des ricanements, juste à côté. C'est nerveusement insupportable. Il y a de quoi devenir fou.» En isolement total pendant trois semaines, il a seulement eu des contacts avec l'aumônier, ses avocats et des députés. Voisin de cellule du braqueur Rédoine Faïd, il a pu discuter avec lui par la fenêtre: «Si tu t'évades, prends-moi avec toi!», a-t-il lancé à celui qui était parvenu à s'échapper de la prison de Sequedin en avril.
La mobilisation des militants à l'extérieur lui «redonne un moral d'acier» et permet de rendre sa vie en prison «moins éprouvante». Rien que les deux premiers jours, il reçoit 700 lettres de soutien. Alors que les surveillants n'ont pas le temps lire l'intégralité de ces premiers courriers, plus de 1000 lettres lui sont destinées le troisième jour. «Ce fut un réconfort immense», conclut-il."
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Madame TAUBIRA a envoyé des circulaires, pondu des notes, s'est exprimé à de nombreuses reprises pour dire ou exprimer son intention de supprimer ou alléger les peines de prison. Mais elle n'a pas demandé au procureur de faire appel l'incroyable jugement qui a condamné Nicolas à la prison immédiate. Elle était donc d'accord, pour ce cas-là, avec la sanction. On ne s'oppose pas sans risque à madame TAUBIRA. La même ose accuser de laxisme les gouvernements de droite qui, en voulant accroître l'application des peines par voie de décret, a commis en 2004, une erreur juridique de première grandeur puisqu'il lui fallait passer par la loi. Mais que je sache, en 2004 il y avait des députés de l'opposition d'alors, madame TAUBIRA y compris, et il semble bien que la bourde leur soit passer inaperçue. Ils sont donc aussi répréhensibles que le Garde des Sceaux d'alors monsieur PERBEN. Elle ose parler de laxisme à propos de cette erreur, alors qu'à DREUX un juge libère trois malfrats au motif qu'il n'y a pas de place pour les loger, mais de la place, et une place dégoûtante de saleté, on en a trouvée une pour Nicolas. Et elle ose dire encore que pour les malfrats drouais  ce n'est que partie remise, et que l'exécution de la peine est simplement différée, alors qu'il est indiqué dans divers média qu'il n'y aura pas de suites judiciaires ! Tout de même, la bourde laxiste condamné par la championne de la justice à sens unique était censée remettre en liberté des milliers de condamnés. Su les quelques 1 500 dossiers de prisonniers susceptibles de bénéficier de l'erreur juridique, et examinés à ce jour, un peu plus de 70 ont été libérés. L'ampleur de la bourde n'est donc pas si considérable que madame TAUBIRA veut bien le dire. Non, nous ne sommes pas égaux devant la loi, et les dérives de certains juges, qui ont toujours des arguments juridiques pour valider leurs errements, n'enlèvent pas de notre esprit le poison du doute quant à leur impartialité. Heureusement, le Français de tous horizons, et notamment les Français des couches qualifiées avec mépris par nos élites de "populaires" ont du bon sens. Et comme le dit CICERON : "C'est une chose étonnante que, lorsqu'il faut produire, il y ait tant de différence entre l'homme instruit et l'ignorant, et qu'il y en ait si peu lorsqu'il faut juger". Personnellement, je pense que CICERON était très optimiste ; les instruits son englués dans leur savoir théorique et ce sont souvent des imbéciles (au sens de BERNANOS° ; les ignorants ignorent la théorie, ils ne regardent ni dans les livres ni dans leur cerveau, mais dans leur cœur et ils observent le monde.
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Voilà qui me va bien, sans doute, de dire tout ça, alors que je pourrais passer pour un de ces imbéciles que condamne BERNANOS et le sens commun. Si je puis donner cette impression, je vous en demande pardon, du fond du cœur. Je sais de quel côté penche ce dernier, et ce n'est pas du côté des puissants ni des riches.
 

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